Ce malaise du à la réminiscence de thématiques liées au cauchemar ?
Je trouve à titre personnel que c'est le plus gros point fort du jeu. Nous sommes plongés dans un cauchemar. Un véritable cauchemar. Vous savez, ce genre de cauchemar abominable où vos jambes ne répondent plus à la fuite alors que vous entendez, au loin, les aboiements de cabots qui arrivent au galop vous dévorer. Le jeu instrumentalise ces terreurs nocturnes à des nombreuses reprises, notamment via (justement) des chiens ou encore un personnage à la The Grudge que je ne vous spoilerai pas ici mais qui fait un effet monstrueux. Inside se joue de nous à plusieurs reprises en nous faisant miroiter un instant de répit pour mieux nous replonger dans l'angoisse la plus totale. Les phases de jeu aquatiques sont atroces de tension.
L'utilisation des arrières/premiers plans dans cette optique malsaine sont toujours efficaces et très intelligents dans leur mise en scène. Un tour de maître pour un jeu en scrolling horizontal. Tout paraît s'enchaîner avec une fluidité enfantine et la beauté des décors et de la profondeur de champs nous décroche la rétine à de nombreuses reprises...
le jeu est assez court. En cela, avant de continuer votre lecture, je vous invite d'ores et déjà si vous comptez vous lancer dans l'aventure de le finir d'une traite (de 3 à 5 heures).
En soit, pour ce titre monnayé une vingtaine d'euros, la durée de vie n'est pas réellement un problème puisqu'on a l'impression de lire un livre orwellien sans lâcher prise tant on est happé par l'ambiance. Les amateurs d’énigmes retorses y trouveront à redire, et souvent à raison. Mais la facilité de certaines de ces énigmes permet de ne pas couper le ton d'une narration "expérimentale". En soit, cette absence réelle de challenge permet d'oublier que nous sommes dans un jeu qui emprunte beaucoup à Limbo bien sûr (personnage ragdoll, un régal puisqu'il devient vulnérable à tout son environnement) mais aussi à l'Odyssée d'Abe pour ses mécaniques de gameplay (notamment via le contrôle de pantins) ou encore à Another World pour son ambiance lunaire, étouffante (car le personnage se sent poursuivi) et onirique.
Inside transcende les principes mécaniques de Limbo au service d'une vision beaucoup plus aboutie et plus efficace au niveau du ressenti. Il n'a pas à souffrir de la comparaison avec son grand frère car il fait appel à des terreurs plus profondes qui sont en nous et qui resurgissent parfois la nuit. Prenez vos manettes, réveillez-les et exorcisez-les grâce à Inside. Je vous jure, ça retourne...
Oui tout a fait.... Ce jeu ne se comprend pas, il se ressent. Au delà de la durée de vie, de sa facilité, ce titre est un chef d'oeuvre dans sa subtilité et ses paraboles.
JE VIENS DE LE FINIR ET JE SUIS JUSTE UN PEUT DÉÇU PAR LA FIN
L'ANGOUACE DE JE JEUX ET BIEN ON NE SAIS PAS GRAND CHOSE SUR LE SCENARIO 3HEURE 20 POUR UN PREMIER COUP JE PENSE QUE CE JEUX ET FAIT POUR LE SPEED RUN MAIS JAI PRIS GRAND PLAISIR A LE FAIRE
Le 09 juillet 2016 à 13:25:33 flatman03 a écrit :
JE VIENS DE LE FINIR ET JE SUIS JUSTE UN PEUT DÉÇU PAR LA FIN
L'ANGOUACE DE JE JEUX ET BIEN ON NE SAIS PAS GRAND CHOSE SUR LE SCENARIO 3HEURE 20 POUR UN PREMIER COUP JE PENSE QUE CE JEUX ET FAIT POUR LE SPEED RUN MAIS JAI PRIS GRAND PLAISIR A LE FAIRE
C'est le genre de jeu à faire et refaire et refaire .... pour arriver à pondre ou même se donner une explication au scénario !
Je pense que ce genre de jeu , tu ne l'as pas fini , tant que tu n'as pas trouvé de réponses à toutes tes questions ..
Bordel c'est précisément la réflexion que je me faisais! O_O L'ambiance est profondément dérangeante, et y'a vraiment des moments où on se croirait dans un rêve/cauchemar! Un peu à la manière d'un film de David Lynch, par exemple, je trouve que le jeu retranscrit bien ce malaise lié au monde des rêves et de l'inconscient.
Le jeu Inside peut nous faire tirer beaucoup de conclusions arrivé à son dénouement mais aucunes de celles-ci ne seront bonnes ou mauvaises, et c'est ce qui fait sa force.
Personnellement, je vois dans le jeu Inside, une sombre satyre de notre société moderne (comme son prédécesseur LIMBO). Beaucoup de cynisme, de pragmatisme et d'exploitation de nos angoisses pour les plus profondes afin d'en synthétiser la paranoïa. Ont a l'impression que ce jeu a été créé par un être se voulant avant tout humain, pour des êtres humains à la manière de Georges Orwell pou ne citer que lui et son 'La ferme des animaux'.
On peut y voir autant une résistance anti-capitaliste qu'une apologie du communisme déchu, sans jamais être explicite. Y sont dépeints une lutte des classes apparente et une mise en scène d'un prolétariat en cavale devant la supériorité écrasante des puissants. Quelle scène horrible ou un carriste dans un hangar, viens chercher avec sa machine une cage remplies d'ouvriers zombie (ou humains avec un cerveau lobotomisé ?), le tout observé sans la moindre gène par un père et son fils en civil.
Nous sommes propulsé dans la fuite en avant du seul être sur cette terre apparemment encore saint d'esprit à moins que lui seul soit fou, qui sait ?
Un excellent jeu pour les adultes que beaucoup de joueurs sont de nos jours. C'est cette maturité dont le jeu vidéo à besoin aujourd'hui.
Un de mes amis se faisait la même réflexion que toi. Ressortait de INSIDE une certaine image de la lutte des classes, les opprimés contre les opprimants. En écrivant ces lignes, le parcours du jeune garçon m'évoque l'image d'une étincelle. Une lutte par laquelle arriverait le salut, symbolisé par cette masse informe qui se lève comme un seul homme, pour briser ses chaînes et trouver le chemin de la liberté.
flatman03: L'ANGOUACE
"Un de mes amis se faisait la même réflexion que toi. Ressortait de INSIDE une certaine image de la lutte des classes,"
KleineFuge
C'est marrant, moi j'y ai vu totalement l'inverse, un enfant lutte pour son individualité contre une société stalinienne, qui veut que tout le monde soit pareil à l'autre, unifié dans le bonheur factice d'une conscience pour tous.
Comment ton ami a pu voir d'un bon oeil cette horreur massificatrice dans lequel le héro se fait amalguamer, elle est justement le but des totalitaires qui l'on piégé, piégé dans la masse informe et infantilisé, pour tuer son individualité.
D'ailleurs, il est heureux qu'il meure à la fin, la liberté dans la mort plutot que sa negation dans le troupeau.
Ce jeu est sombre, glauque, malsain et gore en plus d'être sympa... Que du bonheur quoi !