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Sujet : Les conseils de lecture de Nicolas Sarkozy
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Montpellier_man
Niveau 10
07 juillet 2020 à 22:52:03

:d) https://www.parismatch.com/Culture/Livres/L-interview-de-Nicolas-Sarkozy-par-Jean-Marie-Rouart-575674

Paris Match. Monsieur le Président, vous avez aujourd’hui beaucoup de sujets de préoccupation : la situation de la France, la crise de l’UMP, les interrogations qui touchent à votre éventuelle candidature à la présidentielle en 2017. A ces interrogations, vous m’avez dit que vous ne souhaitiez pas répondre. En revanche, vous êtes d’accord pour évoquer des sujets touchant la littérature et l’Histoire. Pourquoi avez-vous accepté de me parler ?

Nicolas Sarkozy. Je ne veux pas parler de politique pour l’instant, parce que je suis dans une phase de réflexion. Je ne parle de politique que si j’ai à annoncer des décisions. L’avantage, avec la littérature, c’est que ce n’est pas de l’ordre de la décision, mais de l’ordre de l’émotion. La littérature n’est pas dans la conjoncture, dans le moment, mais c’est l’histoire d’une vie et d’une permanence. Elle n’est pas dans l’actualité, même si les livres peuvent l’être. La littérature, c’est ce qui peut donner du sens à une vie, ce qui peut l’éclairer, et permettre à l’être humain de surmonter des moments difficiles ou de comprendre des moments heureux. Aussi, notre entretien est-il en dehors de l’actualité. Je ne poursuis aucun objectif d’image. Je n’attends rien d’autre de celui-ci que le plaisir de partager un moment avec un écrivain avec qui je me sens en résonance. Et peut-être l’ambition extrême de donner à ceux qui vont nous lire l’envie de s’intéresser à la littérature. Ce qui n’est pas si mal comme raison.

La dernière fois que je vous ai vu, vous avez évoqué “Anna Karenine”. Vous m’en aviez parlé avec ferveur, comme si vous vous étiez identifié au drame qui déchire les personnages.

Quand je lis un livre, c’est pour comprendre et ressentir les émotions que les héros ont ressenties. Non pour m’identifier à eux. Je n’ai pas un amour de moi-même, un nombrilisme qui me conduit à me voir dans chacun des personnages que j’admire ou que je n’aime pas. “Anna Karenine” est un des romans que je préfère. Pas du tout parce que c’est un roman d’amour. J’ai toujours contesté cette idée, parce qu’Anna aime si mal ! Si j’avais à choisir un roman d’amour, je préférerais “Belle du Seigneur” d’Albert Cohen et son héroïne, Ariane. Quelle amoureuse ! Ce que j’aime dans “Anna Karenine”, c’est la grandeur du mari trahi. Et l’importance du pardon. C’est ce point qui m’intéresse. Après, est-ce qu’on s’identifie ? Non ! Tout dans la vie est une question de partage. On a l’habitude dans la politique de parler du partage des revenus, du partage des responsabilités. Moi, au fond, ce que j’aime le plus dans la vie c’est le partage des émotions. C’est le plus important. C’est ce qui est éternel. C’est ce qui ne change jamais.

“Grâce aux livres, on a des mots sur des sentiments qu'on a déjà connus”
C’est plus le drame humain qui vous intéresse que des questions stylistiques ?

Toute la littérature du XIXe et de la première partie du XXe siècle tourne autour de thèmes récurrents : “Je t’aime” ; “Tu m’aimes” ; “Est-ce que ça va durer ?” ; “Est-ce que je peux te faire confiance ?”. Ce qui change et qui fait qu’aucun livre ne ressemble à un autre, c’est l’angle. Ces questions, elles ne font pas seulement écho à moi, Nicolas Sarkozy, elles font écho à sept milliards d’êtres humains qui ressentent et pensent la même chose. Je suis un être humain comme les autres et je me pose les mêmes questions que les autres face à l’incandescence de l’amour. La question de sa durée : est-ce qu’il résiste au temps ? C’est ce qui fait les plus beaux tableaux, les plus beaux films, les plus beaux livres. Le deuxième thème le plus constant de la littérature, c’est celui de l’étranger au sens de “L’étranger” de Camus : c’est-à-dire le naïf, “L’idiot” de Dostoïevski, le beau-frère dans “Ordet”, le chef-d’œuvre de Carl Dreyer, mais aussi Tom Hanks dans le film “Forrest Gump”, ou Hans Castorp dans “La montagne magique”. Je ne veux pas faire le cuistre en accumulant les exemples. C’est l’étranger, le naïf, le différent qui dit la vérité. Voilà les deux grands thèmes qui ont structuré toute la littérature que j’aime. Alors est-ce que ça fait écho à ma propre vie ? Oui. Pourquoi la littérature est-elle si importante dans l’existence d’un être humain ? Nous vivons des choses, mais on découvre en lisant un livre que d’autres ont éprouvé les mêmes sentiments et en ont tiré des leçons et des émotions. Grâce aux livres, on a des mots sur des sentiments qu’on a déjà connus.

Un jour que vous me parliez d’“Illusions perdues” de Balzac, vous me disiez que ce livre vous avait déçu. Je vous ai répondu que c’était normal puisque les personnages étaient des journalistes. [Rires.] Ce sont surtout des ambitieux. Ils ont de l’énergie. Comme vous !

Faites-moi la confiance de croire qu’il ne suffit pas d’être journaliste pour me décevoir. Sinon je n’aurais pas le droit d’aimer “Bel-Ami”. Parce que Georges Duroy, qui est-il si ce n’est un journaliste ? Et j’aime “Bel-Ami”. Etre journaliste est un métier magnifique. Parfois, je me demande si tous ceux qui l’exercent ont gardé la même curiosité et le même appétit d’expliquer. Je pense que le journalisme doit être d’abord dans l’explication. Aujourd’hui, il est trop systématiquement dans la démonstration. Cela dit, j’éprouve, j’ose le dire, une vraie fascination pour Balzac. Mais moi je ne vois pas Balzac et ses personnages épris de la folie du pouvoir. Ils sont surtout emprisonnés par une passion dévorante. Pour “Le Père Goriot”, écrit en quarante jours, quelle passion extraordinaire pour ses filles de la part de cet homme qui va finir par mourir seul, ruiné, dans sa pension de famille ! Il n’y a aucune volonté de pouvoir chez lui. La méchante cousine Bette, elle non plus, n’a pas de volonté de pouvoir. Elle est l’expression d’une jalousie, d’une méchanceté, d’une amertume. Et le baron Hulot, qui est détruit par sa passion physique pour une jeune maîtresse, est lui aussi dévoré par une passion qui l’entraîne à la ruine, au déshonneur et à la faim. “La rabouilleuse”, qui est aussi un chef-d’œuvre exceptionnel, c’est également l’histoire d’une passion d’une mère pour son fils. Et Balzac lui-même incarne une passion pour les femmes, une passion pour l’argent qu’il n’a jamais pu satisfaire, une passion pour la littérature. Toute sa vie est dédiée à son œuvre. Il en meurt. Je ne le vois pas comme un homme fasciné par le pouvoir. D’ailleurs, le pouvoir est un symptôme. C’est une conséquence. Ce n’est pas une fin. L’homme est brûlé par ses passions, et parfois il les place dans le pouvoir. Mais le pouvoir n’est qu’une conséquence d’un état incandescent et passionné.

“Pour moi, l'écrivain, c'est d'abord le romancier.”
Vous m’avez également dit que ce qui vous intéresse, c’est son talent pour créer des personnages alors que Maupassant, qui est aussi un de vos écrivains préférés, ne possède pas ce talent.

Maupassant a tous les talents. Pierre et Jean sont des personnages incontestables, mais ce qui fait tout l’intérêt de Maupassant, c’est la manière dont il conte l’histoire. Cette question des personnages m’a passionné à propos de Lévi-Strauss, qui est peut-être l’homme le plus intelligent du XXe siècle que j’aie rencontré. Quand il écrit “Tristes tropiques”, un chef-d’œuvre, il veut d’abord en faire un roman, mais il le transforme très vite en essai. Car il l’écrit lui-même, il ne sait pas créer des personnages. Je dois confesser que, pour moi, l’écrivain c’est d’abord le romancier. Bien sûr il y a le poète, le cinéaste, le philosophe, mais comme lecteur je revendique la liberté de dire que pour moi l’écrivain ce n’est pas seulement quelqu’un qui écrit bien, c’est d’abord un romancier. Il sait raconter une histoire, il sait faire vivre des personnages, les entraîner et nous entraîner à leur suite. Pour moi, au-dessus du romancier il n’y a rien.

Ceux qui racontent leur vie, Rousseau dans “Les confessions”, Chateaubriand, ne sont-ils pas les romanciers de leur propre vie ?
Pourquoi j’aime tant les biographies de Zweig ? Parce que ce sont des romans. Je conteste l’idée que le roman soit de la fiction. J’affirme qu’il y a parfois plus de vérité dans le roman que dans les essais ou les récits. Permettez à l’ancien chef de l’Etat de le dire : l’analyse froide, insensible d’un document dit parfois moins que le caractère chirurgical du romancier qui va plonger dans la tête et dans le cœur du personnage qu’il décrit. Certes, j’aime plus les romans que les biographies, mais j’ai été emporté par celles de Zweig : “Marie-Antoinette” est le livre le plus bouleversant que j’aie lu.

“Ce n'est pas la politique qui est dure, c'est la vie.”
Et sa biographie de Fouché ? Vous n’en parlez pas. Est-ce qu’elle évoque trop pour vous les horreurs de la politique ?

Je conteste cette expression des “horreurs de la politique”. Je ne suis pas quelqu’un qui crache dans la soupe. Je ne vais pas vous dire du mal d’un monde, d’un milieu qui a été trente-cinq ans de ma vie. Il n’y a pas d’horreurs de la politique. Il y a la difficulté de la vie. La seule chose qui soit vraie, c’est que la vie est dure, difficile, et qu’au fond c’est un coup de chance quand on est en bonne santé. C’est un miracle quand on n’a pas d’ennuis. Et même quand on n’a pas d’ennuis, on s’imagine qu’on va en avoir. Et d’ailleurs, les ennuis n’arrivent jamais par où on les attend. Ce n’est pas la politique qui est dure, c’est la vie. Et c’est fait pour ça : on ne sait pas d’où on vient, on ne sait pas où l’on va. Dans cet océan d’incertitudes il faut essayer d’avancer avec quelques certitudes, et la littérature en est une.

On a l’impression que chez Balzac vous aimez autant l’œuvre que l’écrivain.

C’est vrai. Mais il y a des livres que j’aime passionnément écrits par des auteurs que je n’aime pas. J’aime immensément Hemingway. “Pour qui sonne le glas” m’a transporté. Je ne suis pas sûr d’aimer la personne de Hemingway. Et que dire de Céline, que j’ai beaucoup lu, y compris sa thèse de médecine sur Semmelweis ? Je ne suis pas sûr que j’aurais aimé partir en vacances avec lui…

Il y a un personnage omniprésent dans “La comédie humaine”, c’est Napoléon. Et vous, où en êtes-vous avec Napoléon, comme le demandait de Gaulle à Malraux à Colombey en 1969 ?

Ce qui m’intéresse, hormis le chef d’Etat, c’est l’homme trahi par sa famille, par ses frères, ses sœurs, celui qui ne leur donnera jamais assez. Celui qui a un dialogue permanent avec sa mère, qui essaie de calmer le jeu avec une famille avide qui le trahira au pire moment. Et puis les femmes… Les extraordinaires lettres à Joséphine pendant la campagne d’Italie. Il est comme un enfant lorsqu’il lui écrit. Tant de certitudes sur le champ de bataille et tant de questions sur la fidélité de Joséphine !

Et le politique ?

Franchement, pour moi, la politique c’est une grande aventure humaine et je n’arrive pas à me limiter chez un homme à la seule description des actes et des événements. Je m’intéresse beaucoup plus à ce qu’il y a derrière. Les onze années que le général de Gaulle passe à Colombey entre 1947 et 1958, sa psychologie, ses moments de doute, de désespoir, d’espérance, les trahisons qu’il subit, tout cela m’intéresse. Et le général de Gaulle, lâché par tout le monde en 1968, qui joue son va-tout en 1969 !

“Il faut considérer l'Histoire pour ce qu'elle est, même dans ses moments noirs. Notre pays est fait de tout cela.”
Etes-vous d’accord avec de Gaulle qui disait : “Pour la France, Napoléon devait exister. Ne marchandons pas la grandeur.”

Il faut juger Napoléon dans l’enchaînement des événements et dans la continuité de l’Histoire de France. De la monarchie à la IIIe République, il y a une logique : trop de stabilité avec les rois, trop d’instabilité avec la Révolution, trop d’autorité avec l’empereur. Il a fallu toutes ces étapes pour arriver à la démocratie. On l’oublie trop lorsque l’on juge le “printemps arabe” ou les révolutions dans les pays de l’Est après la chute du mur de Berlin. La Révolution française a été comme toutes les révolutions : elle a commencé avec les intellectuels et a fini avec les brutes. Mettez-vous à la place des Français de l’époque, de 1789 à 1793 : l’instabilité, les meurtres, les crimes, la guerre, la haine, l’échafaud. Il fallait de l’ordre. Napoléon est né de cela. L’empereur est le produit du chaos révolutionnaire. Nier Napoléon est absurde. Il y a une Histoire de France, il faut la considérer pour ce qu’elle est, même dans ses moments noirs. Je pense à la collaboration et à Pétain. Il faut peut-être les juger si on le souhaite. Mais il y a un continuum. Notre pays est fait de tout cela.

Montpellier_man
Niveau 10
07 juillet 2020 à 22:52:19

Venons-en à une question épineuse : est-il vrai que vous détestez “La princesse de Clèves” ?

C’est un livre que j’ai lu plusieurs fois. J’avais été amené à dire ce que je pensais du roman de madame de Lafayette lorsque j’étais ministre de l’Intérieur : on avait demandé à des fonctionnaires passant des concours de la catégorie C à la catégorie B de disserter sur “La princesse de Clèves”. J’avais dit, sous forme de boutade, qu’il était assez rare d’aller dans une administration et de demander à une personne qui se trouvait derrière le guichet : “Pouvez-vous me donner votre opinion sur ‘La princesse de Clèves’ ?” J’ai aggravé mon cas en disant que je n’aimais pas ce roman. Pour moi, c’était anodin. C’est ma conception de la vie : celui qui n’a que des amis n’a aucun ami. Celui qui aime tout n’aime rien. Ma façon de respecter le livre, le cinéma, le théâtre, la peinture, c’est de garder cette liberté d’esprit que je revendique. J’aime ou je n’aime pas. La seule bonne chose de cette polémique tellement outrancière, et exploitée politiquement, c’est qu’elle a montré la place du livre dans la société française.

“Un président en fonction a mieux à faire que de commenter le football ou de parler de ses lectures.”
Pourquoi n’avez-vous pas mis les choses au point et laissé se développer à votre propos une réputation d’inculture ?

C’est vrai, c’est sans doute une erreur. Comme président de la République j’aurais dû rectifier cette boutade. Nos chefs-d’œuvre sont, chez nous, l’objet d’un culte quasi religieux. Il faut le comprendre et l’accepter. C’est ça aussi, la France. Pour moi, la littérature, le cinéma, la peinture, l’art n’entrent pas dans l’ordre de l’exploitation politicienne. Je n’ai pas eu envie, dans le cadre du combat politique qui était le mien, de me servir de la culture comme d’un objet de communication. Pendant mon quinquennat, alors qu’on a traversé quatre ans et demi de crise si profonde, si violente, alors que j’étais entouré de tant de souffrances et d’angoisses des Français, j’étais gêné à l’idée que le président de la République pouvait passer une minute de son temps à disserter sur des sujets littéraires. Vous me direz, Mitterrand l’a fait. Mais c’était il y a un siècle. Il n’y avait pas la crise telle que nous la connaissons. Nous sommes dans un autre monde. Le président, aujourd’hui, a mieux à faire, lorsqu’il est en fonction, que de commenter le football ou de parler de ses lectures. Mais maintenant que je n’ai plus de fonctions, et puisque vous me donnez l’occasion de partager cet amour de la lecture qui est le mien, je le fais bien volontiers.

La France tout entière n’est-elle pas une création littéraire ? Dans quel autre pays y a-t-il eu autant d’écrivains mêlés à la politique et à l’histoire des idées ?

Qu’est-ce qui fait la caractéristique de l’espèce humaine depuis que l’homme a conscience de sa destinée singulière ? Il y a trois choses consubstantielles à l’âme humaine : la première, c’est la famille. Ce n’est pas un choix social ou politique : les êtres humains se réunissent autour de la famille. La deuxième chose que l’homme fait depuis l’origine : il prie. Il a une propension à se mettre à genoux devant ce qui le dépasse qui est étonnante. La troisième chose que l’homme fait depuis qu’il a conscience de son destin particulier, c’est la création artistique. Quarante mille ans avant Jésus-Christ, dans la grotte Chauvet ou dans celle de Lascaux. Ils peignent, ils dessinent, ils créent. Lascaux, c’est la chapelle Sixtine de l’époque. On ne peut pas dire que ça corresponde à une ambition politique ou à une ambition de conquête. Au fond, la création artistique, quelle qu’en soit la forme, est la solution qu’a trouvée l’homme pour s’inscrire dans une forme d’éternité au-delà de la brièveté de sa vie. Je ne peux pas considérer comme un hasard la proximité de ces deux mots, culte et culture. J’y vois, en dehors du rôle de mécène qu’a joué l’Eglise, une liaison pour moi évidente entre la question spirituelle et la création artistique. Toutes les deux sont liées à l’idée de transcendance. C’est lié à la question de la vie, de la mort et de l’incertitude de notre destin. Pour moi, le rôle du créateur est de traduire l’invisible. Le rôle de l’écrivain et du créateur n’est pas un rôle politique. C’est une fonction dans l’ordre de la transcendance. La seule chose qui restera de nos époques, c’est ce qu’on aura créé : l’art.

Pour vous, y a-t-il une littérature de droite et une de gauche ?

Il n’y a aucune différence. La littérature, c’est si important ! Pourquoi mettre des adjectifs ? Droite, gauche, dans ce domaine ça ne veut rien dire. Prenez Sandor Marai, c’est un génie. Vous êtes capable de dire si “Les braises” est un roman de droite ou de gauche ? C’est simplement un très grand livre. J’ai relu il y a peu de temps “Germinal” de Zola : un cuistre y verra une littérature de gauche, peut-être sociale. Moi je vois une épopée, celle d’Etienne, dans ce Nord qui commence à connaître les premiers problèmes du drame des mines qui ne rapportent plus d’argent. J’y vois une belle épopée humaine. Drieu la Rochelle, “Rêveuse bourgeoisie”, c’est une littérature de droite ? C’est simplement de la littérature.

En France, on a une tradition de littérature engagée.

Il n’y a pas qu’en France. Prenez Steinbeck, pour lequel j’ai une passion. C’est de la littérature engagée ? “Les naufragés de l’autocar”, “Des souris et des hommes”, “Les raisins de la colère”, ce drame des fermiers devant la mécanisation... Je ne vois pas Steinbeck comme un écrivain politique. Peut-être est-il engagé, mais c’est d’abord une magnifique histoire humaine, la transhumance d’une famille qui va vers la Californie pour échapper à la misère parce qu’on leur a dit : “Là-bas tu tends la main et tu n’as qu’à prendre des oranges et elles sont succulentes.” C’est de la politique, ça ? Non, c’est simplement humain.

“L'homme d'Etat est au rythme de la démocratie, l'artiste tutoie l'éternité.”

Quand Napoléon est à Erfurt en 1808 devant un parterre de rois et d’empereurs, la première personne qu’il veut voir, c’est Goethe. C’est un signe d’hier ou cela peut-il être encore un signe d’aujourd’hui ?
Il y a une fascination des hommes d’Etat pour les artistes et les écrivains. Parce que l’homme d’Etat est au rythme de la démocratie, l’artiste tutoie l’éternité. C’est la grande inégalité entre eux : les uns sont au contact de l’éternité, les autres ne s’inscrivent que dans l’histoire humaine.

Les livres traduisent aussi des inquiétudes spirituelles. Y êtes-vous sensible ?

Il y a une part transcendantale dans la création. Même chez Balzac, qui paraît englué dans ses problèmes matériels. D’où lui viennent ses élans vers l’ineffable ? Et Michel-Ange, regardez l’une de ses plus belles statues, la “Pieta” à Saint-Pierre de Rome. Quelle est la part de l’humain dans ce chef-d’œuvre, et la part de spiritualité ? On peut poser la question sans être un bigot, sans mettre la religion au cœur de tout. L’homme ne comprend pas tout : il y a en lui une part de mystère. La création est un élément de ce mystère.

“Je suis contre l'aplanissement du monde: une seule culture, une seule langue, une seule tradition.”
De Gaulle a écrit : “Si j’ai pu relever la France à une heure grave de son histoire, c’est grâce au tronçon d’un glaive et à la pensée – je dis bien la pensée – française.” Cette pensée française, vous y croyez, vous aussi ?

Je suis résolument contre l’aplanissement du monde : une seule culture, une seule langue, une seule tradition. Je veux dire à ceux qui ne croient pas dans la pensée française, dans l’identité française, que le jour où ils n’auront plus de pensée, plus d’identité, qu’est-ce qu’ils auront à partager ? Qu’est-ce que la diversité dont on nous rebat les oreilles s’il n’y a pas d’identité ? Il y a une pensée française : nous sommes un pays qui a toujours partagé cette conviction que, pour vivre, l’homme et la femme n’avaient pas seulement besoin de se nourrir, mais que la culture faisait partie du besoin essentiel de l’être humain. La culture n’est pas pour nous un bien de consommation. Ce n’est pas seulement une industrie.

Cette pensée française n’est-elle pas héritée de la pensée grecque par le christianisme : l’alliance de l’esthétique et de l’éthique, de la beauté et de la vérité ?

J’ai été beaucoup attaqué pour avoir revendiqué les racines chrétiennes de la France. Mais quand on voit le long cortège des cathédrales et des églises, comment peut-on contester ses origines ? La France n’est pas que chrétienne, mais ses racines sont chrétiennes. Ce fut une erreur de refuser de parler des racines chrétiennes de l’Europe. Quand on ne sait plus d’où l’on vient, on ne sait pas où l’on va.

Vous êtes un lecteur de Proust ?

Proust, Thomas Mann, j’ose les mettre dans la même famille : celle de ces écrivains dont la vie immobile est un champ d’épopée. Ils sont pourtant très différents de ma propre sensibilité. Dans “A l’ombre des jeunes filles en fleurs”, le narrateur souffreteux n’a pas besoin de Waterloo comme Fabrice del Dongo, ou du pont d’Arcole. Il lui suffit de regarder le ruban d’une jeune fille qui vient le chercher, et il en fait une épopée.

Vous aimez Houellebecq ?

Je le connais bien. Je l’admire beaucoup. Mais nous ne pouvons pas nous entendre : il veut toujours que je lui parle politique, et moi je veux lui parler de littérature. [Rires.]

Et Aragon ? Son très beau livre “La semaine sainte” évoque les Cent-Jours. Ce retour de l’île d’Elbe, pour vous, c’est une belle aventure ?

Je n’ai aucun obstacle à lire et à admirer des écrivains dont je ne partage pas les opinions. Sartre, par exemple : le livre de lui que j’aime profondément ce sont “Les mots”. Que Sartre ait des combats politiques très éloignés des miens, cela ne m’empêche pas de dire que c’est un géant quand il écrit.

“Je ne crois pas à la revanche, mais je peux croire à la renaissance, au renouveau, au retour.”
Si je vous interrogeais sur Aragon et “La semaine sainte”, c’est à cause du retour de l’île d’Elbe.

J’avais compris. [Rires.] Le problème, c’est que quand vous êtes dans l’île d’Elbe, vous n’avez qu’une seule ambition : en sortir. Vous me voyez dans l’île d’Elbe ?

On ne vous voit pas y rester longtemps.

La question du retour, de la renaissance, est une question pour moi beaucoup plus importante que celle de la revanche. Pourquoi ? Parce que je ne crois pas à la revanche. Je me méfie des sentiments qui sont inextinguibles et qui détruisent : je pense à l’amertume, à la haine, à la jalousie. Ce sont des sentiments qui se nourrissent eux-mêmes. Plus vous vous laissez emporter par ces sentiments, plus ils vous ravagent. Je ne crois pas à la revanche, mais je peux croire à la renaissance, au renouveau, au retour. Ça ne veut pas dire que je croie au mien. Au fond, le rythme des saisons, qu’est-ce que c’est, sinon le renouveau, le retour ? Je m’inscris dans cette histoire. La question n’est pas dans le retour, mais dans la nature du retour.

Votre passion pour la France est loin d’être éteinte...

Une passion vous consume à jamais. C’est la différence avec une addiction : passion pour son pays, passion d’aimer, passion de convaincre, passion de partager. La question n’est pas de savoir si cette passion vous quitte, mais comment vous la vivez. C’est toute la question de l’âge. Accepter son âge, c’est accepter d’être moins bon dans certains domaines, et de s’améliorer dans d’autres. La passion, c’est la même chose. Elle ne vous quitte pas, mais il faut pouvoir la vivre d’une autre façon.

:d) https://www.parismatch.com/Culture/Livres/L-interview-de-Nicolas-Sarkozy-par-Jean-Marie-Rouart-575674

Montpellier_man
Niveau 10
07 juillet 2020 à 23:15:36

Autre interview, en vidéo :d) https://www.youtube.com/watch?v=xrVzkHa6iCM

BFMTG
Niveau 9
08 juillet 2020 à 00:42:07

La blague...

Montpellier_man
Niveau 10
08 juillet 2020 à 01:10:23

Le 08 juillet 2020 à 00:42:07 BFMTG a écrit :
La blague...

Si ça ne t'intéresse pas, clique sur la croix, et ne viens pas polluer les topics inutilement. :ok:

Jusqu'à preuve du contraire, c'est toi la blague.

Keybordcat
Niveau 17
08 juillet 2020 à 13:25:57

Tu veux qu'on te dise quoi ?
Tu nous sors un pavé énormissime datant d'il y a six ans, tu laisses aucune piste de réflexion, aucun commentaire, tu insultes le seul mec qui a posté...
Franchement je comprends pas le but.

Hoemazehn
Niveau 10
08 juillet 2020 à 14:20:31

D'autant que Sarkozy ne s'est pas vraiment illustré par ses brillantes analyses littéraires mais plutôt par sa manie de réinventer des titres d'œuvres ou des noms propres...

zairoiszelote
Niveau 10
08 juillet 2020 à 14:52:35

En sah, je trouve l'interview assez surprenante et intéressante. C'est marrant de voir ce lien avec des personnes aussi éloignées de soi, surtout que même si il ne dit rien de fou, ça ressemble pas non plus aux discussions qu'on peut voir chez des personnalités car ce n'est plus un sujet aussi important qu'il l'a été le siècle dernier.

DevantJerusalem
Niveau 10
08 juillet 2020 à 15:05:38

Il dit un peu de la merde quand même, le délire aventure humaine et épopée passe-partout pour pas avoir à questionner ce qui fait la spécificité de chaque oeuvre est douteux.

En plus, dans des interviews orales au débotté, on voit factuellement que le gars manque de culture et d'ouverture sur le monde, au point parfois de dire des énormités, donc j'ai un peu de mal perso à avaler l'hameçon. Ca pue la fiche tout ça (et l'indignité, la fumette, le service public) et ça reste assez impressionniste voire franchement trompe l'oeil. Sa réponse quand il parle de Sartre typiquement c'est hors sujet et ça a un côté plaqué.

zairoiszelote
Niveau 10
08 juillet 2020 à 15:23:25

oui, la vidéo montre déjà un autre son de cloche. C'est marrant de le voir discuter de balzac cependant, et citer sandor marai, ça me rappelle le film qu'il spoil sur onpc, c'était gertrud non?

C'est pas très pointu ce qu'il raconte, pour moi c'est de bonne foi mais en trompe l’œil ouais, mais de la même façon qu'on pourrait avoir dans une discussion banale sur un sujet qu'on connaît sans maîtriser dans les détails, où l'on est amené parfois à statuer sur les aspects qu'on connait moins (sur sartre dans la vidéo on voit bien qu'il a rien à dire dessus tout simplement), ça tourne un peu à vide mais normal.

DevantJerusalem
Niveau 10
08 juillet 2020 à 15:47:16

Je sais pas quand ça discute cinéma mon esprit censure en amont.

Anti-ilote certifié.

Pseudo supprimé
Niveau 10
08 juillet 2020 à 16:29:15

Parler de cinéma et parler de musique, c'est ce qu'il y a de pire (surtout la musique d'ailleurs). Il n y a aucun critère de qualité objective au cinéma. Travelings, Plans-Séquence, on s'en branle. Des gens détestent Fellini sans raison particulière, ou trouvent que The Deer Hunter est un film claqué.

Dans la litté, il y a un minimum de choses qui ne dépendent plus des goûts et des couleurs (sale phrase d'ailleurs). Je vois pas qui trouverait Borges mauvais, où aurait quelque chose à redire sur le talent de Flaubert. Ce serait plus idéologique à la limite. Par contre y a toujours des mecs qui t'expliqueront avec ferveur que Bach a raté sa carrière, et que les derniers Godard c'est du génie, alors que John Huston ça vaut rien https://www.noelshack.com/2020-28-3-1594218543-dumber-2.png

Sergiomomo70
Niveau 7
09 juillet 2020 à 01:37:27

Le 08 juillet 2020 à 16:29:15 CharlesMarlow a écrit :
Parler de cinéma et parler de musique, c'est ce qu'il y a de pire (surtout la musique d'ailleurs). Il n y a aucun critère de qualité objective au cinéma. Travelings, Plans-Séquence, on s'en branle. Des gens détestent Fellini sans raison particulière, ou trouvent que The Deer Hunter est un film claqué.

Dans la litté, il y a un minimum de choses qui ne dépendent plus des goûts et des couleurs (sale phrase d'ailleurs). Je vois pas qui trouverait Borges mauvais, où aurait quelque chose à redire sur le talent de Flaubert. Ce serait plus idéologique à la limite. Par contre y a toujours des mecs qui t'expliqueront avec ferveur que Bach a raté sa carrière, et que les derniers Godard c'est du génie, alors que John Huston ça vaut rien https://www.noelshack.com/2020-28-3-1594218543-dumber-2.png

Tu arriverais à me donner un lien où l'on dit que Bach est un musicien raté ? Parce que même si perso, je suis un musicien raté (pour de vrai au niveau professionnel) , c’était vraiment un exemple, notamment dans les cours de contrepoint. J'ai jamais entendu quelque chose de négatif à son encontre. Après, si il a pas fait la même carrière que Haendel, c'est une autre histoire.

MontezBalzac
Niveau 7
09 juillet 2020 à 01:49:14

L'OP: désolé c'est du pipeau le Sarkozy littéraire et lettré. Je ne dis pas qu'il ne lit pas (XIXe et auteur hongrois on dit sur l'autre topic why not), je dis simplement que, lorsqu'il parle de littérature, il ne dit rien ou passe pour un imbécile. C'est plat, assez stérile et ses adjectifs sont interchangeables.

D'ailleurs pour un type lettré, avoir appelé ses enfants PIERRE et JEAN (dans mes souvenirs il dit lui-même que c'est en hommage à ce livre dans une itw) c'est à questionner.

Sergiomomo70
Niveau 7
09 juillet 2020 à 03:17:06

Le 09 juillet 2020 à 02:44:45 CharlesMarlow a écrit :

Le 09 juillet 2020 à 01:37:27 sergiomomo70 a écrit :

Le 08 juillet 2020 à 16:29:15 CharlesMarlow a écrit :
Parler de cinéma et parler de musique, c'est ce qu'il y a de pire (surtout la musique d'ailleurs). Il n y a aucun critère de qualité objective au cinéma. Travelings, Plans-Séquence, on s'en branle. Des gens détestent Fellini sans raison particulière, ou trouvent que The Deer Hunter est un film claqué.

Dans la litté, il y a un minimum de choses qui ne dépendent plus des goûts et des couleurs (sale phrase d'ailleurs). Je vois pas qui trouverait Borges mauvais, où aurait quelque chose à redire sur le talent de Flaubert. Ce serait plus idéologique à la limite. Par contre y a toujours des mecs qui t'expliqueront avec ferveur que Bach a raté sa carrière, et que les derniers Godard c'est du génie, alors que John Huston ça vaut rien https://www.noelshack.com/2020-28-3-1594218543-dumber-2.png

Tu arriverais à me donner un lien où l'on dit que Bach est un musicien raté ? Parce que même si perso, je suis un musicien raté (pour de vrai au niveau professionnel) , c’était vraiment un exemple, notamment dans les cours de contrepoint. J'ai jamais entendu quelque chose de négatif à son encontre. Après, si il a pas fait la même carrière que Haendel, c'est une autre histoire.

Je parle des gens au quotidien, d'ailleurs c'est plus des blagues privées dans le cas présent. Zairois (qui a posté juste au-dessus) et un autre qui poste des conneries péremptoires de temps à autre (et d'autres choses moins connes mais tout autant radicales), je n'en tiens justement pas rigueur, c'était pour dire que je m'intéresse plus aux goûts littéraires / affiliations intellectuelles qu'aux goûts musicaux et cinématographiques, voire picturaux.

Les cours de contrepoint là c'est presque un autre sujet. Les amateurs de baroque qui n'aiment pas Bach c'est inadmissible (intellectuellement parlant, pas dans le sens de "scandaleux").

PS : c'est quoi ton parcours musical ? J'ai moi aussi fait pas mal de musique (piano classique de mes 4 à 17 ans puis je m'y suis remis quelques années plus tard) jusqu'à ce que je me rende compte à 22 ans que j'étais trop mauvais en théorie pour le Conservatoire supérieur (de Genève, pour le coup). Et aussi trop peu précis. J'ai toujours eu un bon toucher mais je me destinais à la composition (j'ai enregistré mes compositions Pop / Rock depuis, et je joue de la flute traversière jazz tout seul avec des bases instrumentales trouvables sur internet)

Et ben on est quasi voisin ! Perso, surtout parcours à l'EJMA à Lausanne d’abord basse et ensuite guitare (la pire connerie que j'ai fait), je suis ressorti sans rien au final, parce que j'avais pas le niveau (A la basse j'aurais pu l'avoir je pense). Pour le coup, je me retrouve bibliothécaire/archiviste, mais je regrette pas finalement. C'est bien payé et il y a une certaine stabilité de l'emploi. ^^

Sergiomomo70
Niveau 7
09 juillet 2020 à 03:49:21

Le 09 juillet 2020 à 03:21:19 CharlesMarlow a écrit :

Le 09 juillet 2020 à 03:17:06 sergiomomo70 a écrit :

Le 09 juillet 2020 à 02:44:45 CharlesMarlow a écrit :

Le 09 juillet 2020 à 01:37:27 sergiomomo70 a écrit :

Le 08 juillet 2020 à 16:29:15 CharlesMarlow a écrit :
Parler de cinéma et parler de musique, c'est ce qu'il y a de pire (surtout la musique d'ailleurs). Il n y a aucun critère de qualité objective au cinéma. Travelings, Plans-Séquence, on s'en branle. Des gens détestent Fellini sans raison particulière, ou trouvent que The Deer Hunter est un film claqué.

Dans la litté, il y a un minimum de choses qui ne dépendent plus des goûts et des couleurs (sale phrase d'ailleurs). Je vois pas qui trouverait Borges mauvais, où aurait quelque chose à redire sur le talent de Flaubert. Ce serait plus idéologique à la limite. Par contre y a toujours des mecs qui t'expliqueront avec ferveur que Bach a raté sa carrière, et que les derniers Godard c'est du génie, alors que John Huston ça vaut rien https://image.noelshack.com/fichiers/2020/28/3/1594218543-dumber-2.png

Tu arriverais à me donner un lien où l'on dit que Bach est un musicien raté ? Parce que même si perso, je suis un musicien raté (pour de vrai au niveau professionnel) , c’était vraiment un exemple, notamment dans les cours de contrepoint. J'ai jamais entendu quelque chose de négatif à son encontre. Après, si il a pas fait la même carrière que Haendel, c'est une autre histoire.

Je parle des gens au quotidien, d'ailleurs c'est plus des blagues privées dans le cas présent. Zairois (qui a posté juste au-dessus) et un autre qui poste des conneries péremptoires de temps à autre (et d'autres choses moins connes mais tout autant radicales), je n'en tiens justement pas rigueur, c'était pour dire que je m'intéresse plus aux goûts littéraires / affiliations intellectuelles qu'aux goûts musicaux et cinématographiques, voire picturaux.

Les cours de contrepoint là c'est presque un autre sujet. Les amateurs de baroque qui n'aiment pas Bach c'est inadmissible (intellectuellement parlant, pas dans le sens de "scandaleux").

PS : c'est quoi ton parcours musical ? J'ai moi aussi fait pas mal de musique (piano classique de mes 4 à 17 ans puis je m'y suis remis quelques années plus tard) jusqu'à ce que je me rende compte à 22 ans que j'étais trop mauvais en théorie pour le Conservatoire supérieur (de Genève, pour le coup). Et aussi trop peu précis. J'ai toujours eu un bon toucher mais je me destinais à la composition (j'ai enregistré mes compositions Pop / Rock depuis, et je joue de la flute traversière jazz tout seul avec des bases instrumentales trouvables sur internet)

Et ben on est quasi voisin ! Perso, surtout parcours à l'EJMA à Lausanne d’abord basse et ensuite guitare (la pire connerie que j'ai fait), je suis ressorti sans rien au final, parce que j'avais pas le niveau (A la basse j'aurais pu l'avoir je pense). Pour le coup, je me retrouve bibliothécaire/archiviste, mais je regrette pas finalement. C'est bien payé et il y a une certaine stabilité de l'emploi. ^^

Je vais faire une formation d'agent territorial en médiathèque aussi perso. C'est en 2021 les inscriptions. Je suis en France mais du 74 face à Lausanne à la base, je vis à Lyon par contre. Je connais pas trop mal la Suisse du coup. Guitare Classique ?

Non électrique et basse électrique aussi. Et si tu as des questions pour ta formation hésite pas me MP, 5..2 aux exas sur 6 sans me vanter ^^. Par contre, oublie de venir bosser sur Suisse hors piston, c'est mort dans la branche là.

Sergiomomo70
Niveau 7
09 juillet 2020 à 05:09:38

Le 09 juillet 2020 à 03:57:51 CharlesMarlow a écrit :

Le 09 juillet 2020 à 03:49:21 sergiomomo70 a écrit :

Le 09 juillet 2020 à 03:21:19 CharlesMarlow a écrit :

Le 09 juillet 2020 à 03:17:06 sergiomomo70 a écrit :

Le 09 juillet 2020 à 02:44:45 CharlesMarlow a écrit :

> Le 09 juillet 2020 à 01:37:27 sergiomomo70 a écrit :

> > Le 08 juillet 2020 à 16:29:15 CharlesMarlow a écrit :

> > Parler de cinéma et parler de musique, c'est ce qu'il y a de pire (surtout la musique d'ailleurs). Il n y a aucun critère de qualité objective au cinéma. Travelings, Plans-Séquence, on s'en branle. Des gens détestent Fellini sans raison particulière, ou trouvent que The Deer Hunter est un film claqué.

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> > Dans la litté, il y a un minimum de choses qui ne dépendent plus des goûts et des couleurs (sale phrase d'ailleurs). Je vois pas qui trouverait Borges mauvais, où aurait quelque chose à redire sur le talent de Flaubert. Ce serait plus idéologique à la limite. Par contre y a toujours des mecs qui t'expliqueront avec ferveur que Bach a raté sa carrière, et que les derniers Godard c'est du génie, alors que John Huston ça vaut rien https://image.noelshack.com/fichiers/2020/28/3/1594218543-dumber-2.png

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> Tu arriverais à me donner un lien où l'on dit que Bach est un musicien raté ? Parce que même si perso, je suis un musicien raté (pour de vrai au niveau professionnel) , c’était vraiment un exemple, notamment dans les cours de contrepoint. J'ai jamais entendu quelque chose de négatif à son encontre. Après, si il a pas fait la même carrière que Haendel, c'est une autre histoire.

Je parle des gens au quotidien, d'ailleurs c'est plus des blagues privées dans le cas présent. Zairois (qui a posté juste au-dessus) et un autre qui poste des conneries péremptoires de temps à autre (et d'autres choses moins connes mais tout autant radicales), je n'en tiens justement pas rigueur, c'était pour dire que je m'intéresse plus aux goûts littéraires / affiliations intellectuelles qu'aux goûts musicaux et cinématographiques, voire picturaux.

Les cours de contrepoint là c'est presque un autre sujet. Les amateurs de baroque qui n'aiment pas Bach c'est inadmissible (intellectuellement parlant, pas dans le sens de "scandaleux").

PS : c'est quoi ton parcours musical ? J'ai moi aussi fait pas mal de musique (piano classique de mes 4 à 17 ans puis je m'y suis remis quelques années plus tard) jusqu'à ce que je me rende compte à 22 ans que j'étais trop mauvais en théorie pour le Conservatoire supérieur (de Genève, pour le coup). Et aussi trop peu précis. J'ai toujours eu un bon toucher mais je me destinais à la composition (j'ai enregistré mes compositions Pop / Rock depuis, et je joue de la flute traversière jazz tout seul avec des bases instrumentales trouvables sur internet)

Et ben on est quasi voisin ! Perso, surtout parcours à l'EJMA à Lausanne d’abord basse et ensuite guitare (la pire connerie que j'ai fait), je suis ressorti sans rien au final, parce que j'avais pas le niveau (A la basse j'aurais pu l'avoir je pense). Pour le coup, je me retrouve bibliothécaire/archiviste, mais je regrette pas finalement. C'est bien payé et il y a une certaine stabilité de l'emploi. ^^

Je vais faire une formation d'agent territorial en médiathèque aussi perso. C'est en 2021 les inscriptions. Je suis en France mais du 74 face à Lausanne à la base, je vis à Lyon par contre. Je connais pas trop mal la Suisse du coup. Guitare Classique ?

Non électrique et basse électrique aussi. Et si tu as des questions pour ta formation hésite pas me MP, 5..2 aux exas sur 6 sans me vanter ^^. Par contre, oublie de venir bosser sur Suisse hors piston, c'est mort dans la branche là.

Je comptais pas le faire pour le coup. Frontalier, c'est vraiment pas la vie qui m'attire. J'ai eu certains mauvais échanges avec des Vaudois aussi... J'ai rien contre eux à priori mais eux, si. J'ai pas mal bossé à Thonon.
Mais oui, je te recontacterai sur la teneur des épreuves. Ça change souvent ceci-dit. Après je suis juste pas du tout calé en philo. Musique, Cinéma et Littérature ça va à peu près. J'ai une bonne mémoire en plus donc même les trucs que j'ai pas lus, quand ça traine en tête de gondole dans les librairies, je sais à peu près de quoi il retourne. Bon menteur aussi. Tout le monde est persuadé que je suis fan de Pynchon ici alors que j'ai jamais lu ce mec, c'est juste pour plastronner https://www.noelshack.com/2020-28-4-1594260146-byron.png

Après, je sais pas ce que vous avez au niveau culture professionnelle aux exas mais perso j'ai eu droit à une analyse d'un texte de Rablais et de l'érection de la croix de Rubens. Sinon, il y a vraiment des trucs à savoir, genre pouvoir décrire les relations hiérarchiques d'un thésaurus, la différence entre les classements combinatoires et classificatoires (en gros du vocabulaire technique qui te sert à rien mais que tu utilises tous les jours sous d'autres noms sans le savoir). Enfin bref...

Pseudo supprimé
Niveau 10
11 septembre 2020 à 12:29:38

"Rashelnikov (sic) dans Crimes et Châtiments (sic)" (en faisant la liaison : crimezéchatiment), "Dix petits soldats" (parce qu'on a plus le droit de dire singe). Un festival.

-Zemmour-
Niveau 38
11 septembre 2020 à 14:32:08

[14:13:44] <Gueusard>
Les conseils de Sarkozy en matière littérairec'est un peu comme recevoir un conseil de Depardieu sur un régime alimentaire.

Je pense que Depardieu mange de la meilleure qualité que toi. Après niveau quantité c'est autre chose :hap:

Pseudo supprimé
Niveau 10
11 septembre 2020 à 14:38:29

J'aime pas trop qu'on critique Depardieu. C'est mon srab sûr.

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Sujet : Les conseils de lecture de Nicolas Sarkozy
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