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Je crois que j'ai identifié le problème de la Fantasy, c'est que contrairement aux deux autres elle n'a aucune portée métaphysique. Dans la SF la réalité peut être remise en question et dans le Fantastique c'est l'invisible, l'occulte, le caché qui se laisse entrevoir. Donc le Fantastique et la SF sont plus profonds que la Fantasy.

Mais en revanche je n'arrive pas à comprendre pourquoi le Fantastique est meilleur que la Science-fiction, pourtant c'est ce que je ressens très fortement à la lecture, et en dépit du fait qu'on trouve plus facilement de bons auteurs SF que de Fantastique, en tout cas en ce qui concerne le contemporain.

Une explication, c'est moi ou c'est réel ?

La fantasy pas de portée métaphysique ? Laisse-moi deviner, t'as pas lu ou pas compris Tolkien ? Sinon, t'as d'autres auteurs de fantasy comme Mervyn Peake qui flirtent avec le fantastique, et qui t'amènent à explorer ce que tu appelles l'invisible. Même si c'est loin de l'esotérisme tel qu'on peut le rencontrer chez certains auteurs du fantastique.

Selon moi, ta hiérarchie est purement subjective. Car j'ai lu de la science-fiction qui m'amène bien plus loin que le fantastique. Le fantastique, j'en ai lu BEAUCOUP et crois-moi, t'en fais vite le tour ... Alors que la science-fiction, que j'ai moins exploré, m'étonne de plus en plus. Et la science-fiction selon les auteurs t'amènent peut-être bien plus encore à la métaphysique. Regarde toute la portée religieuse de Dune par exemple ...

Non pour moi le fantastique a eu son apogée au 19ème, ils en ont fait le tour et basta. La fantasy et la science-fiction ont plus d'avenir d'où les tendances actuelles ... encore faut-il que les auteurs soient bons, mais ça, c'est une autre histoire.

cette subjectivité a peine cachée

Je ne sais pas si le Fantastique c'est mieux que la SF qui est meilleure que la Fantasy, mais je pense surtout que leurs visées sont différentes.

Le Fantastique concerne surtout l'individu et son rapport au monde, je sais pas si j'explique bien, ça concerne le questionnement de l'individu sur la mort, l'Au-Delà, l'inconnu (et de ce fait, je suis assez d'accord avec mon VDD pour dire qu'on en a vite fait le tour), alors que la SF porte surtout sur l'imbrication de l'individu dans un système plus large et des questions collectives (comme les modes d'organisation de la société, typique de la dystopie). Donc ça dépend de ta sensibilité à ces questions.

Et puis il faut pas oublier deux choses : déjà que la SF a été largement aidée par le contexte du 20e siècle, car elle était beaucoup plus capable de traduire les angoisses collectives de la Guerre Froide par ses romans d'apocalypse nucléaire, d'invasion extra-terrestre etc. Et deuxièmement, que le Fantastique a quasiment toujours fonctionné en "synergie" avec un autre support littéraire : la littérature générale, l'horreur (ex : Stephen King), la science-fiction, et aussi la fantasy (dans laquelle les amateurs de Fantastique trouvent leur "dose d'exotisme").

je suis pas un expert mais je me dois de réagir quand je lis " la Fantasy n'a aucune portée métaphysique " parce que j'ai l'impression que c'est son exact inverse, à part peut être la littérature jeunesse qui se concentre sur l'épique.

Les classiques de la fantasy sont toujours une occasion pour l'auteur de questionner, représenter, évoquer des dilemmes métaphysiques, que ce soit le rapport au divin, au mal, le devoir qui se décline beaucoup autour du leitmotiv des rois déchus qui essaient de rattraper la faute de leur ancêtre.

L'exemple paroxystique c'est en effet Tolkien comme le dit un VDD , son univers est plus ou moins une vitrine chrétienne.

Je pense que c'est très subjectif, on peut très bien faire de la SF sans métaphysique et se concentrer sur le space opera épique. D'ailleurs c'est dans la SF qu'on va avoir à plus souvent s'éloigner de la métaphysique pour avoir une vision beaucoup plus matérialiste comme on voit dans la SF soviétique comme le futurisme... , les questions éthiques et politiques sur les nouvelles technologies...

je crois pas que ces trois genres soient vraiment comparables de toute façon comme s'ils étaient réductibles à des thématiques et des formes artistiques propres à eux, je comprends pas pourquoi autant de gens s'évertuent à tenter de le faire.