Episode 13 : Les affaires avancent.
Je rentrai dans mon appartement. Il faisait étrangement sombre. Je me saisis des clés puis je déverrouillai ma porte. Je posai mes sacs de course sur ma table en chêne. J'allumai une clope.
- Alor mon ptit bouffon, sa di koi là héhé
Comment... Nan, ça ne pouvait être possible.
Momo se levait de mon canapé.
- Alor on ferm sa ptit bouche la hein ?
Il avait un couteau en main. Il s'approchait de moi. J'étais paralysé. Il était tout près.
- Alor on fé moi le malin la hein ? Jté di ke j'allé te retrouvé mon ptit celestinou HAHAHAHAHAHAHA
Le couteau se planta.
...
J'entendais des klaxons. J'étais sur un trottoir. Je crois. La nuit régnait dans le ciel, et les lumières des phares de voiture m'aveuglaient. Mon sac était à coté de moi. Adossé à une paroi d'immeuble. J'ouvris mes yeux doucement. Puis une douleur brusque et intense fit son apparition au niveau de tout mon crane. Que s'est il passé ? Je regardai autour de moi. Un endroit m'était familier : La salle de sport. Ah oui je m'en souviens...
Une pièce fut jetée à mes pieds.
- Tenez, monsieur, bonne chance à vous, c'est dur d'être un clochard, surtout la nuit.
Je me levai et pris sa pièce avant de la jeter sur la route.
- Moi ? Célestin ? Clochard ? Tracez votre route ou il vous arrivera des malheurs !
Elle fit quelques pas en arrière.
- EH Bien ! Ca a changé les clodos ! A mon époque, on disait merci !
Enervé, je pris mon sac, et retrouvai mon chemin afin de rentrer chez moi. Je pris le temps de me regarder dans un miroir disposé dans une vitrine de magasin. Mon égratignure sur le front commençait à cicatriser, j'étais légèrement bleu au niveau du haut de la mâchoire. Il n'allait pas s'en sortir comme ça.
Le lendemain à 10h30
- Vous n'avez plus qu'à signer, Célestin et vous serez le directeur adjoint de ce magasin.
Assis sur la chaise, une cigarette entre mes lèvres. Je signai alors ce contrat. Me voilà directeur adjoint.
- Bon Célestin, on ne parle plus de ce qu'il s'est passé. Vous avez ce que vous voulez.
Il tend sa main. Je fis juste un simple sourire avant de sortir du bureau.
- Merci, monsieur Lambert.
Je fis quelques pas toujours avec ma posture dominante et fière.
- Eh bien bravo, Célestin ! Directeur adjoint en si peu de temps, quel est le secret ?
J'attendis une petite seconde avant de répondre.
- Saisir les opportunités tout simplement.
Je m'en allai, je parlais tel un vrai Shelby. J'étais pas peu fier, en effet. Mais cela n'était que le début. J'entendis quelques cris venant du bureau du directeur, qui se situant à une quinzaine de mètres de moi.
- Mais COMMENT ?! Pourquoi tu me fais ça Lambert ?!
Michel sortit du bureau et me vit. Il s'approchait de moi avec un pas rapide.
- Et toi CELESTIN ! J'ai toujours été clément avec toi !
- Sécurité !
L'agent de sécurité se saisit alors de Michel et l'embarque hors du magasin. Pour une fois qu'il y avait un peu d'action. Il se faisait un plaisir. Je regardai Michel se faire trainer de plus en plus loin en finissant ma cigarette quasiment terminée.
Mon boulot était beaucoup simple à vrai dire, je n'avais pas grand chose à faire. Loin des clients, de mes anciens collègues et aux portes de devenir le directeur, je ne pouvais être mieux.
17h16
"Célestin, ils sont revenus, je suis paniquée"
Julie venait de m'envoyer un message. Je répondis instantanément.
"Ils sont encore là ? Tu peux venir à l'appart ce soir si tu veux"
Je lui avais déjà donné mon adresse au préalable. Quelques secondes plus tard, elle avait déjà répondu.
"Non, enfin je crois pas, d'accord je vais venir vers 19h"
Il fallait que je range mon appartement, je décidai de quitter le magasin, de toute façon, personne ne pouvait me le reprocher. Je repris mon long manteau accroché sur le porte manteau dans la salle des employés.
18h45
Aspirateur passé. Cuisine rangée. Déchets triés. Rouleau de PQ caché, j'étais prêt à la recevoir. Je m'allumai alors une légère clope. A peine le temps de ranger mon briquet, que quelqu'un toquait déjà à l'avance. Elle avait de l'avance. J'ouvris. La personne me prit dans ses bras.
- Comment va mon Célestin préféré.
Il entra d'un pas calme.
- Eh bah c'est bien propre ici, tu reçois une meuf ou bien ?
Je fermai la porte, et souris.
- A vrai dire, oui Julie débarque dans moins d'un quart d'heure, tu tombes mal.
Il s'installa sur le canapé.
- Super je vais pouvoir la rencontrer, et voir si elle est aussi fraiche que tu me le dis.
Je soupirai avant de m'assoir sur une chaise située autour de ma table.
- Oui enfin, j'aurais préféré...
- De ? Etre tout seul avec elle ? Tu n'aurais jamais tenté quoi que ce soit, Célestin.
Il n'avait pas tort, rien que l'enlacer la dernière fois m'a demandé un effort surhumain. J'attendis 2 secondes avant de prendre la parole.
- Que me vaut ta belle visite ?
Il se leva et se servit un Oasis provenant du frigo dans un verre. Il le savait, chez moi il était chez lui. Et vice versa.
- Bah ton style vestimentaire me manquait et j'ai aussi réfléchi à ton offre.
Je ne répondis pas, je le regardai simplement.
- Comme ma boite est en train de couler, j'accepte ton offre, à condition que...
Il fit durer le suspens.
Tu réussisses à être directeur sans emmerde !
Je souris. Je lui racontai alors mes deux dernières journées de travail et le fait que je sois adjoint désormais.
- Bravo à toi alors Célestin, maintenant il faut que tu fasses couler le directeur. D'ailleurs ça te dit pas de mettre un peu d'ambiance.
Je ne pus répondre lorsqu'il avait déjà son enceinte en main et mit son chanteur préféré : Julien Doré.
(Musique d'ambiance (optionnel ) : https://www.youtube.com/watch?v=9UXSWGsjAUQ )
- Bon et sinon, tu t'es toujours pas ache...
La sonnette retentit. Je me saisis de ma montre à gousset. Il était 18h58.
- C'est quoi ce machin, vasy passe le moi que je regarde.
Je lui passe ma montre avant de me lever et d'ouvrir la porte.
- Salut Célestin !
- Salut Julie, tu n'as rien ?
- Non ne t'inquiètes pas, je vois que tu as mis un peu d'ambiance. souriante
Elle fit quelques pas
- Enfin vous, visiblement.
Martin se leva tandis que je prenais soin de refermer la porte.
- Salut, moi c'est Martin.
Il lui fit la bises. Bordel qu'il était doué, je n'avais jamais réussi à faire un simple bisous sur la joue à une fille de mon âge.
- Moi c'est...
Il lui coupe la parole, et d'un ton humoristique.
- Julie c'est ça ? Célestin m'a beaucoup parlé de toi.
Elle sourit.
- Ah bon ?
J'avais envie de le cogner. Il adorait me mettre dans un malaise quand il le pouvait.
- Bah viens installe toi.
Les deux s'asseyaient sur le canapé. Martin reprit.
- Célestin m'a dit que tu avais des problèmes avec une bande ?
J'allai dans la cuisine afin de jeter ma clope qui était terminée depuis un bon bout de temps. D'un ton résonant.
- Bon je reviens, je vais me doucher.
- Pas de soucaille. Je te sers un truc, Julie ?
A grands pas, je marchai en direction de la salle de bain. Je fermai la porte à clé. Je pris une douche froide. En effet, c'était ma nouvelle habitude, Thomas Shelby devait probablement se laver à l'eau froide. Alors je reproduis cette habitude, si cela peut me rapprocher un peu plus de son charisme.
Je les entendais rigoler. Je l'admets... Je ressentis une légère jalousie. Martin avait le don de faire tomber sous son charme, toutes les filles qu'il voulait. Même les plus belles... Comme Julie par exemple. Enfin bref, je ne sais pas pourquoi je pense à ça...
Quelques minutes plus tard.
Je sortis alors de la salle de bain. Martin rentre alors au même moment. D'un toux doux et calme.
- Je dois aller pisser. Elle est très très canon oui.
Il me fit un clin d'œil
Je souris bêtement avant d'aller dans ma chambre pour me changer.
La soirée se passait bien. Je restai légèrement en retrait. Je pensais à beaucoup de choses, d'abord me retrouver une autre salle de sport, mais aussi m'occuper de cette bande, et finaliser mon plan au Décathlon. Nous mangeâmes ensemble. L'humour et la joie était au rendez vous.
(Fin de la musique d'ambiance)
22h35
- Bon je vais pas tarder, il commence à faire très nuit. Julie, ce fut un plaisir. Célestin, occupe toi bien des affaires.
- Salut Martin, à la prochaine.
J'attendis une petite seconde avant de répondre.
- Fais moi confiance. Ca va le faire. Rentre bien.
Il claque la porte en sortant. J'étais seul avec Julie. Je ne sais guère pour quelle raison, mais un léger stress s'emparait de moi.