A mon avis il y a pléiade d'éléments qui expliquent la disparition de plusieurs de ces fondations. Pour certains, ce ne sont que des petites villes de garnison, dont le but est de tenir une province plus ou moins grande.
La plus illustre est sans doute Alexandropolis, puisqu'il s'agit de sa première fondation, sur le territoire des Maidoi, après sa première campagne victorieuse en 340 à l'âge de 16 ans (et toi tu faisais quoi à 16 ans ? )
Lorsqu'il fonde une ville c'est pour gonfler son Ego et faire enrager papa, mais en réalité son importance est minime : A savoir un point d'appui au milieu d'un peuple peu enclin à de grandes choses. De ce fait, les chances elles ne pouvaient bénéficier d'un essor considérable
Ensuite, leur nom indique bien un de leur rôle principale : le prestige. Elles sont les vitrines d'un nouvel empire triomphant, un message adressé au monde et à ses voisins.
C'est particulièrement net pour les cités fondées sur les frontières, comme Alexandrie du Tanaïs dite L'Ultime (Eschatè) sur la frontière nord, face au Scythes, ou les nombreuses Alexandrie qui s'égrainent sur sa frontière orientale, sur les rives de l'Hyphase (avec les fameux Autels qui accentuent ce rôle de prestige) et de l'Indus. Très bien. Sauf quand ils perdent la ville très vite.
Or à la mort d'Alexandre, ses successeurs ne conserveront pas longtemps ces marges, et leur symbolisme tourne alors en leur défaveur : les populations se hâtent de débarrasser le paysage du souvenir de l'envahisseur (n'oublions pas que l'image d'Alexandre dans l'imaginaire populaire des Asiatiques s'approche de celle d'Attila, une aventure militaire sanglante et ponctuelle ; c'est la violence de la conquête qui a marqué l'inconscient collectif, et pas les ambitions culturelles). Toutes ces cités se sont donc effacées très vite.
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L'Inde :
A ce facteur doit s'ajouter pour l'Inde les difficultés topographiques et historiques qui empêchent l'identification des sites, ou du moins rend les investigations très compliquées, du fait de l'absence d'une littérature indienne contemporaine qui permettrait d'établir des filiations avec la géographie des siècles postérieurs (on essaie de bricoler des concordances avec le Mahabarata et quelques autres poèmes épiques anciens, mais ce n'est pas évident).
Pour l'essentiel, il faut se contenter des indices topographiques données par les sources grecques ; or les fleuves de l'Inde ont des lits variables, en particulier l'Indus et ses affluents quand il paresse dans les plaines du Pendjab et du Sind; avec les variations de débit incroyables occasionnés par la mousson, il ne faut pas grand chose pour que le fleuve change d'itinéraire. D'où les résultats souvent décevants des tentatives d'identifications des aventures indiennes d'Alexandre
Alexandre est d'ailleurs très respecté en Inde