Si vous avez des compétences techniques à mettre en œuvre et que tout comme moi vous avez un profil « exotique », la meilleure décision que vous pourriez prendre est de partir aux États-Unis ou même en Asie avec des fenêtres d’opportunités jamais vues en Chine en matière d’IA, de robotique, de batteries, d’EV et de deeptech de manière générale.
D’ailleurs, vous aurez plus de chances de lever des fonds d’ampleur à Shenzhen qu’à Paris en profitant d’opportunités absolument énormes avec un invest local.
Par ailleurs, les français qui ne sont pas forcément discriminés en France mais qui possèdent un réel bagage technique viennent aussi dans la baie car ils ne supportent tout simplement plus le manque d’ambition et de vision à long terme des investisseurs français (européens) où la partie growth funding est quasi inexistante mais essentielle pour les projets deeptech qui seront à l’origine des emplois et de le croissance de demain (ce que la Chine et les US voire l’Inde ont maintenant bien compris).
D’ailleurs, quand je parle à d’autres founders français installés dans la baie, je remarque qu’ils ont bien conscience que le climat délétère rend la France beaucoup moins attractive pour recruter des talents dans la tech, ce qui est un énorme problème.
Aujourd’hui peu importe les beaux discours de Macron, la France n’attire pas du tout les personnes ambitieuses, aucun indien ou chinois avec de fortes appétences techniques ne pense une seule seconde à la France en matière d’attractivité.
Vous devez comprendre une chose simple concernant la culture d’investissement à la française : elle est construite autour d’une volonté extrême et totalement absurde de minimisation des risques.
À partir de là, les investisseurs français vont très souvent choisir d’investir chez des profils qui leur ressemblent fortement et qui partageant ainsi les mêmes codes sociaux, les mêmes noms à particules et les mêmes écoles car tout simplement ces profils (souvent médiocres et fragiles) rassurent des investisseurs totalement figés par leur aversion au risque.
En ce sens, il en résulte une très forte homogénéité socio-culturelle totalement contreproductive comme vous pouvez le constater très largement au sein de la startup nation qui est juste saturée de clones venus principalement de milieux bourgeois qui entrent parfaitement dans les cases voulus par les VCs.
Cependant cette stratégie a un prix destructeur pour l’avenir de la France car on ne construit pas une Silicon Valley avec les enfants de bourgeois de Janson de Sailly qui n’ont jamais manqué de rien et qui s’écrouleront au moindre choc avec 0 couilles pour aller conquérir l’Asie ou les US.
En réalité, ces profils « irréprochables » mais totalement frileux essayent surtout de se donner un côté aventurier dans une vie au parfum monotone avec 0 prise de risque puisque de toute manière ils jouent avec de l’argent public (vive la BPI ) et l’argent de VCs crédules et tout aussi frileux.
D’ailleurs leur seul objectif est de simplement lever de l’argent pour jouer les Steve Jobs sur LinkedIn car pour ces profils lever de l’argent est une finalité entrepreneuriale et non un moyen de réaliser de grandes ambitions d’où la médiocrité de l’écosystème français.
In fine, une Silicon Valley se construit par des pirates qui ont la rage au ventre et qui sont par conséquent prêts à dévorer le monde sans craindre une seconde le regard des autres contrairement à nos élites françaises paralysées par leur statut social.
La grande force des US a toujours été d’attirer les pirates du monde entier avec des parcours quelques fois chaotiques mais qui ont trouvé aux US un refuge pour matérialiser leurs rêves les plus fous sans jamais être jugé en raison de leur origine ou de leur ambition démesurée tout en étant entouré de gens tout aussi ambitieux.
