Blabla 18-25 ans

Aujourd'hui, en sortant de mon chez moi pour me rendre au marché, j'ai senti l'odeur d'une femelle en chaleur à 73,35 mètres sous le vent. Les deux pshit du parfum Libre d'YSL embaumant sa nuque ne parvenaient pas à masquer le musc entêtant du rut qui émanait de son être tout entier. À cause du brouillard, je ne pouvais pas encore la voir, mais à en juger par l'odeur légèrement acidulé, elle avait la vingtaine et était en bonne santé, les joues roses et les lèvres rouge, signes manifestes d'une reproductrice en pleine période ovulatoire signalant sa disponibilité sexuelle.

Mon esprit, libre des contraintes du porno et des images indécentes, béni par le pain et le vin de la Communion ainsi que par St Constantin, a pu calculer son poids (60kg) et sa taille (1m75) en fonction de l'ondulation du continuum oestrogénique produit par ses pas alors qu'elle s'éloignait de moi (le tout factorisé par l'angle de dispersion de son odeur).

Étant donné que j'étais en avance de 10 minutes environ, je me suis mis à sa poursuite et l'ai pisté à travers le brouillard, toujours sans contact visuel. J'étais comme Giovani Andrea Doria guidant ses galères dans la brume de Lépante à l'aide d'un seul instrument, tel Mishima sur le fil du katana, prêt à dégainer parmi les fleurs de cerisier (oui, j'ose).

Je la suivais à environ 130m en arrière quand j'ai senti son téléphone vibrer dans son sac à main à travers le trottoir (je m'étais mis pied nu pour augmenter ma sensibilité). En tenant mon oreille au sol, j'ai pu détecté la conversation qu'elle tenait avec un de ses copain bêta. D'après le ton agacé de sa voix, je savais que le moment était venu de frapper.

J'ai alors replié mes jambes et ai concentré tous mes testo-chakras dans mes muscles Vastus Medialus alors que je prenais la position de départ des sprinteurs. Mes testicules vrombirent en se réglant sur la fréquence harmonique des astres telle que théorisée par Boèce dans son Institutione Musica tandis ce que j'enclenchais mon kapalabhati pour canaliser le flux. Au moment critique, j'ai explosé en avant dans un cataclysme éjaculatoire igné alimenté par les hormones sexuelles.

Le réel autour de moi s'est distordu en un vortex de forces et de vagues d'énergie centrifuges fluant et refluant. Exactement 2,54 nanosecondes plus tard, j'ai commencé à évoluer dans une dimension particulière de l'espace/temps, celle du continuum transcendantal de l'Ur-testostérÔm. Des images rémanentes de maître Newton en compagnie d'une irlandaise à gros zbebs apparaissaient à intervalles réguliers dans ce tunnel énergétique, comme les balises clignotantes d'un guide signant son passage tempétueux d'il y a quelques éons de cela. La pomme ne tombant jamais bien loin de l'arbre, je compris qu'il s'agissait de mon ancêtre.

Alors que je passais progressivement à travers ma cible féminine sans défense, je me suis écrasé directement dans ses deux trompes de Fallope, vaporisant son hymen auparavant intact et lui provoquant instantanément un orgasme multiple. Bénie ! Mais tandis ce que je commençais à ralentir de 33,6 années-lumière plus tard, je réalisai que même si d'aventure elle aurait voulu me remercier de lui avoir gratifié ma semence supérieure, elle était déjà morte après avoir passé sa vie à élever ma progéniture pour repeupler la Terre.

Je continue en ce moment même de flotter dans l'abîme céleste de la grande nébuleuse du Crabe, l'ego dissout et réunifié, en résonance parfaite avec l'Ur-testostérÔm, principe de disparité et origine du monde. Je ne regrette absolument pas d'avoir quitté ce monde ; je suis heureux de l'avoir fait accéder à un niveau d'être supérieur.