J'ai mis ça sur un topic qui part en HS mais finalement ça mérite un topic à lui tout seul ! Tel quel (sauf la première phrase).
La révolution ça se fait pas d'un claquement de doigts.
Déjà si on arrive à monter un reseau de cantines populaires, centres sociaux, bourses du travail (le tout squatté ou imposé par le rapport de force à l'Etat bien sûr ! (grève, occupation, manifs, actions de tous types...), on sera bien !
Ensuite, monter des caisses de grèves, pour soutenir les grèvistes (et par la même occasion leur faire prendre conscience de leur force collective, leur permettre d'apprendre l'auto-organisation)... Des syndicats autonomes de base, ou des conseils de travailleurs... des universités populaires (ou tout peut être appris, çad conférences, rencontres, cours plus restreints, débats, discussions, échange autours de bouquins/Films, projections...), que ce soit dans les lieux squattés ou dans des vrais facs ou une partie de la fac serait occupé !
Un sorte de bouillonement, comme ça, sans syndicats ni partis bien sûr ! Ou s'amorce une critique en acte de la société capitaliste et des rapports capitalistes !
Le tout ferait émerger des organisations (des collectifs d'autodéfense juridique, des collectifs autour de caisse de grèves, des collectifs de mal logés, des collectifs d'étudiants/intellectuels, des collectifs antifascistes, des collectifs pour la gratuité des transports, etc, etc !)...
Autour de tout ça se créera une "contre culture" révolutionnaire : une contre culture qui comprend les mécanismes d'exploitations, fondamentalement antiraciste et antipatriarcale, une contre culture de la réappropriation et de la subversion. Une contre culture où aller en manif c'est normal, ou faire des actions c'est classique pour beaucoup de gens.
Et c'est quand tout ces réseaux sont formés, sont armés intellectuellement, organisationnelle, physiquement, que la révolution à lieu ! Quand les formes d'organisations sont tellement denses qu'au final la société pourrait tourner toute seule rien qu'avec ces formes d'organisation.
Bien sûr, les classes dirigeantes, çad la bourgeoisie, les dirigeants de l'Etat, les capitalistes... ne se laisseront pas faire ! Elles auront derrière elle une immense structure sociale et idéologique batie patiemment année après année : l'armée, la police, ne rejoindront pas "les rangs du peuple" par magie, les privilégiés reformeront des milices comme dans l'Espagne de 36... mais plus on sera organisés, de manière la plus large possible (mondiale si possible !) alors moins la guerre contre la bourgeoisie sera longue.
Bien sûr, ça, ça se construit.
Monter une cantine populaire, un centre social, c'est sacrifier ses perspectives d’ascension sociale, le taff tranquille et la famille posée... C'est des interdictions banquaires, de la prison avec sursis si t'as pas de cul et de rapport de force, des amendes que tu pourras jamais payer... Monter un syndicat autonome, c'est les emmerdes, les menaces physiques, les mutations forcés (et encore : c'est légale, qu'en sera t-il dans dix ans ?).... monter un collectif de précaire c'est des efforts immenses pour aller voir les gens isolés et cloisonnés par une génération de défaite ouvrière... Tout ça, c'est imprimer des tracts, tenir des tables, discuter, se prendre la tête en ag, se faire réprimer solidement, donner des cours de français à des sans papiers, faire des permanances juridiques pour aider les gens dans la galère, c'est reloger de force des gens...
Ca se fait pas pof comme ça.
Mais ça se fait.
il y à 4 ans, la grande manifestation antifasciste de la gauche radicale (donc en comptant le NPA) c'était, sur Paris, 300 personnes. Aujourd'hui, sans le NPA et l'extrème gauche institutionelle, c'est la déception si y'a pas dix fois plus de monde. Peut être que dans 4 ans, en dessous de 30 000 personnes, on sera déçus ?
Ca se construit patiemment. Si ça vous intéresse, quelques initiatives à connaitre :
la CREA à Toulouse : https://www.youtube.com/results?search_query=crea+toulouse
Le Transfo à Montreuil (y'a au moins 4 autres centres sociaux du même type à Paris-est et proche banlieue, , celui là à été expulsé ), mais le site est relativement détaillé sur les actions : http://transfo.squat.net/2014/03/18/rencontre-avec-quelques-personnes-du-transfo/
Y'a aussi La Cantine des pyrénées : cantine prix libre (tu payes si t'as de la thunes, sinon la cantine se démerde pour être pas déficitaire (c'est pas toujours légal la révolution^^ )), cours de français, aide scolaire, perm juridiques, réunions, collectif communiste-libertaire, antifasciste, féministe, collectif de mal logés...
Le mouvement des sfrattis à Turin (écrit en 2011 : maintenant c'est un mouvement massif, comme quoi^^) : https://infokiosques.net/IMG/pdf/sfratti-turin-2011-2012-pageparpageA5-2.pdf
A connaitre aussi : le mouvement autonome en italie dans les années 70 et le syndicalisme révolutionnaire du début 20e en France, pour les pratiques !