Bonjour à tous,
J'ai décidé de créer un topic dédié aux conservateurs et aux autres réactionnaires, un espace dédié à la Tradition
J'en profite également pour faire un tour d'horizon des différents mouvements, parfois contradictoires, que l'on pourrait classer dans cette catégorie. Commençons tout d’abord par un léger aparté sur les termes que je vais employer, puisque je sens déjà les critiques me tomber dessus
Je tiens à rappeler que toute ma présentation est subjective et n'engage que moi, mais je voulais profiter du topic pour en faire une qui puisse rassembler tout le monde et lancer le débat.
Préambule : Les définitions
- Tout d’abord, et c’est ma vision personnelle, un conservateur est à mon sens, et à l’heure actuelle, un progressiste. C’est aujourd’hui ce dernier qui, dominant la société du point de vue culturel et idéologique, impose ses idées et maintient ses chimères en vie (Multiculturalisme, Europe, Progressisme, Féminisme, entre autres). Mais comme je ne souhaite pas polémiquer dès le début, j’emploierais le terme conservateur au sens où les progressistes l’utilisent, pour désigner leur opposant.
- Sur l’emploi du terme « libéral », point très important : il est nécessaire de distinguer à mon sens le libéralisme comme idéologie politique issu de la Révolution Française, de son émanation politique actuelle, à savoir d’une part le camp des partisans de la réforme de l’état-providence, d’autre part les notables centristes ou de centre-droit que je vais désigner plus bas. Merci d’éviter les cris d’orfraies lorsque j’emploierais ce mot.
- Également, entendons-nous bien sur le terme « Droite » et « Gauche » que j’utiliserais plus bas. Ces termes distinguent les idéologies ci-dessous à deux niveaux :
Enfin, sur le terme de réactionnaire, il est volontairement associé à celui du conservatisme, puisqu’un réactionnaire est tout simplement un conservateur qui estime qu’il n’y a plus rien à conserver.
Les grands ensembles politiques
Nous allons tacher de voir ensemble ici les grands mouvements politiques qui rassemblent ou agglutinent autour d’eux bon nombre de conservateurs et de réactionnaires, sans forcément en être eux-mêmes. Paradoxal.
I) Conservateurs classiques et libéraux conservateurs
a) Les conservateurs classiques
Sans doute les plus nombreux et les moins convaincus de leur fait, les conservateurs classiques sont ceux qui naturellement restent circonspects face aux discours moderniste et progressiste. Plutôt en attente d’un homme fort capable d’assumer le rejet du monde moderne et être capable de dire non aux caprices du camp d’en face, ils sont désemparés lorsque cette personne est aux abonnés absents. Mouvement en bonne forme depuis quelques années, il pourrait sonner le retour de la droite à droite. Compatible avec les libéraux par moments, notamment sur les réformes économiques et sociales à mener.
Idéologie : Conservatisme, Catholicisme, euroscepticisme
Personnalités liées : Bernard Debré, Alain Finkielkraut, Elisabeth Lévy, Marie-France Garaud, Pierre Juillet, Ludovine de la Rochère, Laurent Wauquiez, Madeleine Bazin de Jessey, Henri de Lesquen, Philippe de Villiers, etc. …
Verdict : Espèce rare en France dans les élites des partis de droite, ils sont toutefois assez nombreux dans les sphères et les groupes d’influence au sein des mouvements politiques. En perte de vitesse au profit des libéraux-conservateurs depuis quelque temps, ils n’hésitent cependant plus à se montrer comme étant des conservateurs avant même d’être des libéraux. Des soldats utiles dans la bataille politique à venir. Ils restent la face émergée de l’iceberg de la droite française.
b) Libéraux conservateurs
L’intelligentsia classique de la droite depuis la mort du Général de Gaulle, les libéraux-conservateurs représentent la synthèse entre l’économie de marché à son paroxysme, et le rejet du progressisme. Là où beaucoup d’entre eux étaient conservateurs avant d’être libéraux, les rapports de force se sont inversés depuis l’émergence du communisme, obligeant les forces de la conservation et de la liberté de s’unir face à un ennemi commun. Tendance majoritaire dans les partis d’opposition, ils seront dont encore une fois le fer de lance pour reprendre le pouvoir.
Idéologie : Libéralisme, conservatisme social, atlantisme, européisme plus ou moins affirmé, sionisme, occidentalisme
Personnalités liées : Georges Pompidou, Nicolas Sarkozy, Charles Beigbeder, Chantal Delsol
Verdict : Mouvement contradictoire, c’est celui qui est le plus à même de rassembler les forces de droite lors des élections, mais c’est également celui qui sera le plus à même de décevoir son électorat car il effectue un grand écart afin de rassembler le plus de votants. Selon la fameuse phrase, c’est un mouvement qui célèbre le marché tout en vomissant la culture que celle-ci génère, autant dire que la fiabilité du mouvement sur le long terme est proche de zéro.
c) Démocrates chrétiens
Mouvement déclinant après la période enchantée des années 70, il a pourtant réussi à imposer sa volonté en construisant sur les ruines des états-nations une union européenne, symbole d’une domination idéologique sur la fin du siècle. Antigaullistes de la première heure et assez libéraux sur le plan économique (ce qui les a amenés à s’allier assez souvent avec les lib-cons), les démocrates chrétiens sont naturellement très proches de leur congénères allemands.
Le rapprochement avec les conservateurs se fait surtout sur le plan sociétal, puisque bon nombre d’entre eux, de par leurs traditions religieuses, sont amenés à rejeter certains pans du progressisme, notamment sur les sujets liés à la vie (Avortement, mariage, euthanasie, procréation).
Idéologie : Démocratie chrétienne, humanisme, libéralisme, européisme
Personnalités liées : Valéry Giscard d’Estaing, Jean Monnet, François Bayrou, Christine Boutin
Verdict : Perte de vitesse avec le déclin de l’idéal européen, qui peut être compensée par une radicalisation sur certains sujets et un glissement vers la religion comme source de renaissance idéologique. Malgré tout, le mouvement n’a plus sa force d’antan.
II) Gaullistes
Morts et enterrés depuis l’avènement de Chirac et de Juppé, les gaullistes représentaient autrefois la première force de droite. Souverainistes, forcément opposés à la construction européenne, ils ont été battus par les démocrates-chrétiens et les libéraux conservateurs depuis l’appel raté de Cochin de 1979. L’électorat est quant à lui disséminé entre le Front National et l’UMP, orphelin d’une figure pouvant rassembler cette famille politique. Récemment le Front National s’est accaparé de la figure du Général de Gaulle. Ou alors les autres partis l’ont abandonné, au choix.
Idéologie : Patriotisme, Dirigisme économique, souverainisme, troisième voie, conservatisme
Personnalités liées : Général de Gaulle, Michel Debré, Henri Guaino
Verdict : Peut-on encore être gaulliste sans le Général ? Peut-on encore être gaulliste quand son représentant supposé était en fait un radical-socialiste ? Le Gaullisme ayant éclaté, les conservateurs, les gaullistes de droite et de gauche se sont éparpillés dans la nature, rendant la victoire possible pour les forces pro-européennes et les forces de gauche.
III) Frontistes
a) "Marinistes" et frontistes de gauche
Greffés au parti depuis quelques années maintenant, cette partie de l’électorat est issu de la gauche ouvrière et anciennement communiste. Attirée par le discours souverainiste et socialiste de la patronne du Front national, il est toutefois sensible au discours du FN depuis les années 1990, et ce, malgré la présence du père, considéré comme plus libéral. A croire que c’est le parti qui s’est adapté à l’électorat.
Idéologie : Patriotisme, souverainisme, socialisme, ouvriérisme
Personnalités liées : Marine Le Pen, Florian Philippot
Verdict : Succès électoral relatif, la « gauchisation » du discours du Front National ne peut sans doute pas continuer sans briser le parti en deux.
b) Libéraux-Frontistes et frontistes de droite
Tendance plus ancienne du parti, leur discours s’attarde bien plus sur les fondamentaux, comme l’immigration, l’identité française et le rejet de l’Islam. L’électorat n’est pas porté sur les sujets sociaux et appréhende l’état ainsi que son autorité. Cependant le rejet de l’immigration le maintien encore dans le giron du FN.
Idéologie : Patriotisme, Nationalisme, identitarisme, libéralisme économique, conservatisme, poujadisme
Personnalités liées : Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch, Marion-Maréchal Le Pen
Verdict : Courant majoritaire au sein du parti, mais minoritaire au sein du bureau politique. Il n’est jamais bon d’être ignoré, surtout par ses chefs.