Avant de commencer, je vais faire avec vous un petit état des lieux de ce que c'est l'UE :
- Des compétences exclusives à l'UE, où les États ont rien à dire : contrôle des frontières, des règles de concurrence, de la monnaie, de la pêche (pour les quotas) et du commerce.
- Des compétences "partagées", où elle légifère en priorité mais laisse les États combler les trous s'il y en a : le marché, la politique sociale (comprendre la sécu et le code du travail), le découpage territorial, la pêche (au sens large), l'agriculture, l'environnement, la consommation, les transports et leurs infrastructures, l'énergie, la justice, la santé publique (comprendre les hôpitaux, les médecins etc), la recherche spatiale, et l'aide humanitaire.
- Des compétences où les États membres décident mais sont "appuyés, coordonnés et aidés" par l'UE : la santé humaine (comprendre la prévention etc), l'industrie, la culture, le tourisme, l'éducation, la police et l'administration.
- Des compétences où les États membres décident mais doivent quand même essayer de s'aligner sur un standard européen : la politique économique (épargne, impôts, budget etc), le chômage et les politiques sociales (comprendre la formation et la pauvreté).
Pour la Défense, elle n'est pas évoquée dans le TFUE, il faut s'en référer au TUE qui lie les États-membre à l'OTAN.
Maintenant, si je prends la définition d'un État, et je vais être gentil je vais prendre sa forme minimaliste comme les libéraux l'aiment : un État est définit par ses pouvoirs régaliens que sont la levée de l'impôt, l'entretien des armées, de la police et le rendu de la Justice. Éventuellement il y a la monnaie et l'éducation. De ce fait, malgré l'UE on pourrait dire que la France est un État souverain car elle garde ses prérogatives régaliennes. Sauf que l'UE a une justice prédominante sur la justice française. Sauf que la monnaie est européenne. Mais je chipote, ça ne fait qu'un ou deux régalia sur 4, 5 ou 6 vous me direz. Mais ça fait tout de même 17 à 40% de pouvoirs régaliens spoliés par l'UE, c'est pas rien.
Maintenant j'ajoute à tout cela que l'UE s'engage désormais dans un processus de transfert de la politique économique à Bruxelles. Je cite Benoît Cœuré, membre du directoire de la BCE, intervenant à Paris le 27/08/2015 :
"un plus grand partage des risques dans le domaine budgétaire suppose une convergence économique suffisante entre les États participants. La solidarité ne peut se transformer en un système de transferts permanents, qui ne fait pas partie du « contrat » constitutif de l’union monétaire. Pour dire les choses autrement, il s’agit ici d’établir un nouveau contrat social européen et celui-ci ne peut se concevoir que sous le « voile d’ignorance » cher à John Rawls.
Ce plus grand partage des risques suppose également des politiques budgétaires responsables, dans l’intérêt bien compris de chaque pays mais aussi de ses voisins. Je veux le dire clairement ici : on ne peut pas prôner l’Europe de la solidarité et croire que la politique économique d’un État membre de la zone euro est l’affaire de son seul parlement. C’est une contradiction, que la crise a exposée au grand jour."
S'il n'y a là qu'une idée de supranationalisation du budget, celle-ci est confirmée par le protocole de Francfort publié le 12 janvier dernier par un Britannique, Andrew Duff, apparemment bien connu des européistes. Selon une synthèse proposée par Vincent Brousseau, non pas mécontent de transférer la levée de l'impôt directement à la Commission européenne, un "budget spécifique à la zone euro verrait le jour", le gouvernement national n'aurait plus son mot à dire, la banque de France disparaitrait par la seule BCE et surtout l'UE s’accaparait la gestion de la dette en sachant qu'elle n'a droit à aucun déficit dans son bilan. A côté serait proposé la possibilité de sortir de l'euro sans sortir de l'UE pour faire valoir.
Vous me direz que, ça passera jamais. C'est sans compter la procédure de révision simplifié des traités européens, où les européistes seraient capable de faire passer cela pour un petit amendement afin d'éviter de devoir recourir à la consultation des peuples et amadouer des gouvernements récalcitrants. En France en tout cas, une procédure du congrès et on en parle plus.
Maintenant, résumons. Les États-membres comme la France contrôle la défense, la police, l'éducation et la formation, et les politiques culturelles. Le reste on aura beau dire, avec la priorité de l'UE et ses autres prérogatives, combattre le chômage, promouvoir le tourisme, combattre les délocalisions ou faire de la prévention est vain lorsqu'on a pas le contrôle des flux économiques, des règles de la concurrence, ou encore la priorité sur les politiques de Santé. Mais d'un point de vu libéral, tant que la France peut lever l'impôt et se financer d'elle même, il n'y aurait aucun soucis. Hors, ce que nous apprenons maintenant, et si ce processus est mené correctement et jusqu'à son terme, disons horizon 2017-2018 voir 2019, c'est l'UE qui va contrôler l'impôt. Il n'y aura donc plus rien pour financer indépendamment les casernes et les écoles, qui seront probablement la prochaine étape. Et si l'État français ne sert plus, cela signifie son éclatement donc l'abolition de la France. Je précise pour les sceptiques que nos gouvernements successifs ont pris soin au passage de transférer le peu qui nous reste progressivement aux régions, qui vont devenir "indépendants" ; et les politicards sont pas ignorants de la chose vu le foin sur les régionales pour devenir "président de région", joli lapsus pour ne pas dire président du conseil régional.
Alors, vous ne voulez toujours pas y croire à cette dictature qui cherche doucement à détruire notre pays ? Vous ne voulez toujours pas voir la réalité en face et préférer me rire au nez quand ce n'est pas de m'insulter de tous les noms ? Bah ! Peut-être que vous n'attendez que ça, qu'on détruire le peuple français et qu'on nous soumette à l'autoritarisme étranger. Mais j'espère au moins que l'Irlande vous dégoutera en bloquant ce processus, puisque sa constitution implique normalement qu'il y ait référendum. En tout cas, nous vivons une période cruciale : soi la France disparait comme pressenti, soi c'est l'UE qui s'effondre. Mais lorsque notre argent nous sera confisqué, il sera trop tard pour notre pays.
sources : http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/competences/faq?lg=fr
http://www.wikiberal.org/wiki/%C3%89tat_minimal
https://www.ecb.europa.eu/press/key/date/2015/html/sp150827.fr.html
http://www.epc.eu/pub_dettails.php?cat_id=1&pub_id=6229
http://www.upr.fr/actualite/les-dangers-du-tres-discret-projet-de-protocole-de-m-duff-par-vincent-brousseau#_ftn1