Déjà de base, l'élection présidentielle depuis Giscard s'est américanisée en accordant davantage de soin à l'image, à l'événement, à la phrase choc pour déplacer les électeurs aux urnes en sa faveur. Bon, depuis il y a eu quelques ajustements notamment avec l'instauration des parrainages puis des restrictions concernant le financement des partis politiques. Bien que pour cette chose, il soit curieux de constater ô combien les gros partis sont dépendants de leurs crédits bancaires pour survivre. Et les médias eux-même pour remplir leurs caisses diffusent surtout des images de ceux-ci, qui sont de notoriété public, et donc le plus susceptible de polémiquer et de vendre le papier, ce qui en retour entretient cette notoriété pour continuer à être suivi par ces médias, pourvu que ça continue à faire vendre. Notoriété nécessaire pour réussir à débloquer un emprunt bancaire - sous réserve de plafonnement - qui permet alors de mener une grosse campagne et d'être mieux exposé auprès des médias, etc.
Partant de ce constat d'inégalité financière et médiatique à l'élection présidentielle et de la place importante des médias, il fallait maintenant qu'il y ait un sabotage du règlement électoral sciemment consentis par la majorité et son opposition : http://www.senat.fr/scrutin-public/2015/scr2015-157.html
Désormais les élus transmettent eux-même les parrainages au conseil constitutionnel, la liste intégrale des élus parrainant un candidat est publiée, seules la campagne électorale officielle (2 semaines de mémoire) fera l'objet d'une égalité de temps de parole, les commissions de contrôle des opérations de vote sont supprimées, seuls les 6 mois précédents l'élection sont susceptibles d'être remboursées, les horaires des opérations de vote sont modifiés, et les dispositions vis à vis de l'étranger sont assouplies (inscription sur liste consulaire et française pour les français de l'étranger, et propagande électorale autorisé à l'étranger).
Le pire dans tout ça c'est que les sénateurs ont adopté tel quel le texte de l'AN, à la majorité par les groupes UMP et PS... et refusé par le reste (ou abstention pour les faux-culs d'EELV).
Autrement dit, les élus, en majorité les maires, seront mis sous pression par la publication de leur nom pour conserver des subventions publiques ou faire avancer leurs projets territoriaux dépendant d'accords politiques. Un "mauvais" parrainage et ça peut se révéler pénalisant. Pire encore est le fait qu"ils doivent faire la démarche eux-même auprès du Conseil Constitutionnel et non plus transmettre un papier signé à un candidat qui se débrouille ensuite pour les déposer. C'est un double effort cognitif, donc une double pression sur l'élu. Pour le reste, c'est juste une honte de laisser les journaux faire leur choux gras plutôt que de favoriser le jeu électoral en mettant tout les candidats sur un pied d'égalité médiatique.Ils accentuent l'inégalité au lieu de la réduire. Et cela apparait plus vrai avec la réduction des remboursements de frais de campagne, autant les gros partis pourront faire face mais les partis intermédiaires je ne pense pas, ils seront encore moins visibles car ils auront moins de moyens.
On sent que le vent tourne et qu'il y a la volonté pour les deux gros partis de se maintenir par les tours les plus vicieux qu'ils soient en façonnant artificiellement un bipartisme français. Mais tout ceci ne sera pas oublié le jour où ils seront dégagés du pouvoir pour que vive la France.