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Sujet : CDL#2 Surveiller et punir - Michel Foucault
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Pseudo supprimé
Niveau 10
04 juillet 2016 à 02:26:17

Club de lecture #2 : Il a été proposé par L_Ryuuzaki qu'on lise : Surveiller et punir de Michel Foucault

Le 22 juin 2016 à 11:10:45 L_Ryuuzaki a écrit :
Sinon je propose surveiller et punir de Foucault. J'aimerai bien le relire.

Pour lire le livre, vous pouvez :

  • l'acheter en version papier ou électronique
  • l'emprunter en bibliothèque municipale
  • l'emprunter en bibliothèque universitaire, voir le SUDOC : http://www.sudoc.abes.fr/
  • l'emprunter en version électronique dans une bibliothèque numérique (pour plus de détails m'envoyer un message privé)

Le fonctionnement : On se laisse un délai de deux semaines pour la lecture. Chacun contribue à sa manière. Quelques pistes :

  1. Qu'est-ce qui est intéressant dans la ou les thèses de l'auteur ?
  2. Quels sont les faiblesses de l'ouvrage ?
  3. Quelle passage du livre retenez-vous (citation à faire) ? Pourquoi ?

Description

Depuis le Siècle des lumières, les progrès de la raison et de la science auraient contribué à l'émancipation de l'humanité. Michel Foucault récuse ce lieu commun : il conçoit la modernité comme l'âge des sociétés disciplinaires, l'âge des prisons où, à l'instar de l'école et de l'armée, on enferme pour redresser.
Les sciences de l'Homme (sociologie, psychologie, psychiatrie) elles-mêmes constituent l'instrument privilégié de ce nouveau pouvoir disciplinaire. L'homme devient objet de science pour être mieux assujetti. Derrière le désir désintéressé de savoir, Foucault décèle une volonté de pouvoir. Si le projet d'un Descartes à l'âge classique était de "nous rendre comme maître et possesseur de la nature" grâce aux progrès de la physique, l'ambition implicite des sciences humaines serait de nous rendre maître de l'homme.

L'analyse des techniques modernes d'assujettissement - notamment en prison, institution type où se révèle cette articulation savoir/pouvoir - est ici étayée par de nombreux documents d'archives qui confèrent à cet ouvrage un intérêt historique aussi bien que philosophique. --Paul Klein

La présentation de l'éditeur :

Peut-être avons-nous honte aujourd'hui de nos prisons. Le XIXe siècle, lui, était fier des forteresses qu'il construisait aux limites et parfois au cœur des villes. Elles figuraient toute une entreprise d'orthopédie sociale. Ceux qui volent, on les emprisonne ; ceux qui violent, on les emprisonne ; ceux qui tuent, également. D'où vient cette étrange pratique et le curieux projet d'enfermer pour redresser ? Un vieil héritage des cachots du Moyen Âge ? Plutôt une technologie nouvelle : la mise au point, du XVIe au XIXe siècle, de tout un ensemble de procédures pour quadriller, contrôler, mesurer, dresser les individus, les rendre à la fois «dociles et utiles». Surveillance, exercices, manœuvres, notations, rangs et places, classements, examens, enregistrements, toute une manière d'assujettir les corps, de maîtriser les multiplicités humaines et de manipuler leurs forces s'est développée au cours des siècles classiques, dans les hôpitaux, à l'armée, dans les écoles, les collèges ou les ateliers : la discipline. Penser les relations de pouvoir aujourd’hui ne peut se faire sans prendre en compte l’ouvrage de Michel Foucault (1926-1984), devenu aussi indispensable à notre époque que le Léviathan de Hobbes le fut à l’époque moderne.

L_Ryuuzaki
Niveau 10
04 juillet 2016 à 11:42:07

Parfait!

shayde09
Niveau 17
04 juillet 2016 à 16:24:21

Foucault voit des rapports de pouvoir partout et c'est difficile de lui donner tort, mais il ne propose aucune alternative à la prison (pas dans Surveiller et Punir en tout cas) ; il fait juste son intellectuel indigné, et quand il en vient à remettre en question la notion de punition, ou à récuser l'idée même de vérité parce qu'elle serait subordonnée au pouvoir dominant, je ne peux juste pas le prendre au sérieux.

Son travail est cependant utile d'un point de vue historique, c'était intéressant de voir la logique de l'évolution du système pénal. J'aime bien sa critique de la peine de mort telle qu'elle était / est exécutée dans les pays modernes, c'est à dire dans le secret le plus total, dans un régime de visibilité (pour parler comme lui) ou plutôt de non-visibilité qui lui fait perdre son essence originelle de spectacle cathartique et dissuasif.

Je garderais aussi volontiers l'image du panoptique comme moyen de contrôle social appliqué dans comme au-delà de la prison ; mais cela se réduit alors grosso modo à Big Brother, et Orwell est plus sympa à lire. Je préfère aussi lire Alain Damasio, qui s'inspire de Foucault mais va plus loin en quelque sorte en suggérant l'émergence d'une société où tout le monde contrôlerait volontairement tout le monde via les réseaux sociaux.

Tintin_Napoleon
Niveau 10
04 juillet 2016 à 16:26:13

mais il ne propose aucune alternative à la prison

:d) Ce n'est pas surprenant vu ce que tu dis après.

shayde09
Niveau 17
04 juillet 2016 à 17:05:30

Le 04 juillet 2016 à 16:26:13 Tintin_Napoleon a écrit :
mais il ne propose aucune alternative à la prison

:d) Ce n'est pas surprenant vu ce que tu dis après.

Oui... C'est bien ça le problème. On est censé faire quoi devant un violeur ? Agiter notre doigt en disant que ce n'est pas bien et que sa conscience le tourmentera ? Lui dire que de toute façon toute vérité morale n'est que le produit d'un système de domination qui entrave la volonté de puissance des individus ? :nonnon:

[arashi]
Niveau 37
04 juillet 2016 à 19:22:24

Le 04 juillet 2016 à 17:05:30 shayde09 a écrit :

Le 04 juillet 2016 à 16:26:13 Tintin_Napoleon a écrit :
mais il ne propose aucune alternative à la prison

:d) Ce n'est pas surprenant vu ce que tu dis après.

Oui... C'est bien ça le problème. On est censé faire quoi devant un violeur ? Agiter notre doigt en disant que ce n'est pas bien et que sa conscience le tourmentera ? Lui dire que de toute façon toute vérité morale n'est que le produit d'un système de domination qui entrave la volonté de puissance des individus ? :nonnon:

Tout comme Foucault (tente de) montr(é) que si effectivement l'individu n'est pas de libre de ne pas commettre de crime, alors notre système de justice doit donc punir/normaliser/ se servir de cet individu ( alors que la vision "bisounours" du déterminisme et de la prison consiste davantage à dire que s'il était déterminé à faire tel acte alors on ne peut moralement lui en tenir rigueur), tout comme ce que Foucault tente de faire, bien qu'il n'en parle pas, de mémoire, dans Surveiller et punir, il le dit cependant très clairement dans une interview que je ne parviens pas à retrouver, ce qu'il le gène avec la prison, ainsi qu'avec tous les autres dispositifs de punition, c'est la séparation de l'individu d'avec sa puissance. (Ainsi, à ton exemple, Foucault ne dirait pas, je pense, à ton individu devant ton violeur de ne rien faire, mais plutôt d'employer sa puissance (ce qui ne veut pas dire de massacrer le violeur, on a qu'a voir les peuples autochtones du Canada pour s’apercevoir qu'il y a d'autres façons de directement régler un "mal", une faute commise.

Iibertatem
Niveau 5
06 juillet 2016 à 21:58:14

Sympa l'initiative.

Je n'ai jamais lu Foucault mais j'essaierais de trouver le temps pour lire le bouquin et suivre le fil quitte à ne pas pouvoir apporter de véritable contribution.

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Sujet : CDL#2 Surveiller et punir - Michel Foucault
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