Au rythme actuel d’environ 0,2 °C de plus par décennie, le réchauffement planétaire atteindra 1,5 °C entre 2030 et 2050.
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Les extrêmes de température sur les terres émergées devraient augmenter davantage que la température moyenne à la surface du globe. La hausse des températures pour les jours les plus chauds pourrait atteindre 3 °C environ aux latitudes moyennes pour un réchauffement planétaire de 1,5 °C, et 4 °C environ pour un réchauffement de 2 °C.
La hausse des températures pour les nuits les plus froides pourrait atteindre autour de 4,5 °C dans les régions arctiques pour un réchauffement de 1,5 °C, et 6 °C environ pour un réchauffement de 2 °C. Ces augmentations seraient particulièrement intenses au centre et à l’est de l’Amérique du Nord, au centre et au sud de l’Europe, sur tout le pourtour de la Méditerranée, à l’ouest et au centre de l’Asie, et en Afrique australe.
Les risques associés à l’augmentation de l’intensité et la fréquence des sécheresses augmentent de manière substantielle entre 1,5 °C et 2 °C pour l’Afrique australe et la région méditerranéenne.
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L’élévation du niveau de la mer se poursuivra dans tous les cas bien au‑delà de 2100. L’instabilité des calottes glaciaires marines de l’Antarctique et/ou la perte irréversible de la calotte glaciaire du Groenland pourraient provoquer une élévation de plusieurs mètres du niveau de la mer à des échelles de temps allant du siècle au millénaire. Ces phénomènes d’instabilité pourraient être déclenchés aux alentours de 1,5 °C à 2 °C de réchauffement planétaire.
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La superficie des terres émergées menacée par une transformation d’écosystèmes est approximativement réduite de moitié en cas de réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport à un réchauffement de 2 °C.
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Aux niveaux actuels d’émissions de GES, il reste 10 à 12 ans d’espace atmosphérique pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, et environ 20 ans pour le limiter à 2 °C. En respectant une réduction annuelle maîtrisée des émissions, il faudrait atteindre zéro émission nette de GES vers le milieu du siècle pour 1,5 °C, ou vers 2075 pour 2 °C.
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Le risque physique lié au changement climatique fait référence aux risques de dommages causés aux actifs physiques, au capital naturel et/ou aux vies humaines par des phénomènes extrêmes induits par le changement climatique. Le risque de transition lié au changement climatique fait, quant à lui, référence au risque résultant d’un ajustement brutal des prix des actifs du fait de la convergence des anti cipations des acteurs du marché concernant la mise en œuvre ou l’impact des politiques climatiques (taxe carbone, objectif fixé de part d’énergie renouvelable, par exemple).
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D’après les scientifiques, la fréquence, la gravité et la répartition des catastrophes naturelles et des phénomènes météorologiques extrêmes seront impactées par la hausse de la température moyenne du globe. Jusqu’à présent, les données probantes indiquent que ces changements seront délétères sur le plan économique. Selon Aon Benfield, les pertes économiques dues aux ouragans qui ont frappé les États-Unis en 2017 étaient, au total, près de cinq fois supérieures à la moyenne des seize années précédentes, les pertes dues aux incendies de forêt quatre fois supérieures et les pertes dues aux autres tempêtes violentes 60 % supérieures. Si les assureurs sont à l’évidence les plus exposés aux conséquences physiques du changement climatique en raison de la hausse possible du nombre de sinistres, les effets d’entraînement risquent de se répercuter sur l’industrie financière dans son ensemble et de freiner la croissance économique mondiale. Parmi les impacts secondaires potentiels figurent l’apparition d’actifs échoués (stranded assets), l’impossibilité pour les ménages ou les entreprises des zones à haut risque d’obtenir des crédits et un creusement du déficit d’assurance.
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Le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime en effet à 2 400 milliards de dollars par an les investissements nécessaires entre 2016 et 2035 pour la trans formation des systèmes énergétiques, soit 2,5 % du produit intérieur brut (PIB) mondial.
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Environ 175 à 290 milliards d’euros d’investissements supplémentaires seront nécessaires chaque année pour atteindre une Europe climatiquement neutre d’ici à 2050.
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Bien que les estimations des ressources nécessaires pour l’action climatique varient considérablement (selon les méthodologies et les hypothèses), la plupart des projections évaluent les investissements initiaux nécessaires pour respecter les engagements climatiques d’ici 2030 à plus de mille milliards de dollars par an, dont les deux tiers dans les pays en déve‑loppement.
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Le Groupe de la Banque mondiale encourage activement la coopération sur l’ensemble de la chaîne de valeur des investissements, les associations du secteur privé et les autorités de régulation pour favoriser une intégration effective des problématiques liées au développement durable dans les décisions financières.Nous soutenons fermement les obligations vertes en tant qu’instrument permettant de libérer des capitaux au profit d’investissements durables. Les obligations vertes peuvent jouer un rôle important, car elles lèvent des fonds sur les marchés financiers, auprès d’intervenants privés et publics, permettant de financer des activités en lien avec le climat.
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https://publications.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/revue_de_la_stabilite_financiere_23.pdf
Qu'est ce que vous en pensez ? La question de la contrainte écologique est peu soulevée sur le forum, pourtant c'est un enjeu qui prend une place de plus en plus centrale dans le débat public et l'action politique.
D'un point de vu très franco-centré, le changement climatique fait peser un réel risque de dévalorisation du potentiel national. Songez au fait que nous disposons du plus grand domaine skiable d'Europe, mais que la fonte des neiges pourrait entraîner la destruction de cette richesse économique et patrimoniale. Pensez au fait que la France, avec ses trois façades maritimes est très exposée à la montée du niveau des eaux. Alors que la zone méditerranéenne est fortement exposé à l'augmentation des température et à l'accroissement de la fréquence des sécheresse, c'est toute une partie de la Région Provençale qui perdra en attractivité, en agréabilité des conditions de vie, et en potentiel économique.
Mais la trajectoire que l'on suit, surtout lorsque l'on voit l'aveuglement des dirigeants politiques vis à vis de la "finance verte", qui n'a de verte que le nom, ne laisse rien présager de bon. Avec un rendement sur les obligations vertes équivalent à celui des obligations normales, on peut se poser la question du caractère réellement écologique de ces financements privés. Sachant que la stratégie Européenne est de faire reposer l'essentiel du financement nécessaire à la transition énergétique sur la finance privée, et étant donné l'influence des grands groupes privées sur les instance de gouvernance Européennes (quiconque aura pris le temps de consulter le rapport aura nécessairement compris de quoi je parle par exemple), il faut avoir beaucoup d'espoir quant aux capacités du système capitaliste de s'auto-réguler, même sur les questions environnementales, pour ne pas se faire du soucis.