Je me permets de vous présenter un projet que certains ont connu sur le Nouvelle-Écriture, d’autres le découvriront. J’espère que l’élan inspiré par le changement de modération permettra à ce topic de vivre longtemps, et à nos plumes de faire couler beaucoup d’encre.
Tout d’abord, un immense merci à la communauté qui régna jadis sur la Nouvelle-Écriture, sans qui cette idée n’aurait jamais vu le jour. Un énorme merci pour Elfi, dont j’ai essentiellement recopié l’intro sur le précédent topic. ( Même les smileys )
Arrêt sur Images, c’est un petit concours dont le principe est le suivant : chaque semaine, on donne une image, et le concours consiste à écrire un petit texte que vous aura inspiré cette dernière.
Cette contrainte mise à part, vous faites ce que vous voulez, aucune obligation de coller à un genre ou quoi que ce soit, du moment que ça a un lien même ténu avec l'image, ouvrez vos mirettes et laissez libre cours à votre inspiration du moment ! Pas besoin non plus de nous pondre un roman, on table plutôt sur des textes de dimensions assez modestes. Et bien entendu, le concours est ouvert à tous : vous pouvez toujours participer, et ce à n'importe quel moment – et même si vous ne rédigez rien lors d'une session, rien ne vous empêche bien sûr de lire et de voter !
Pratiquement, chaque session débutera le mercredi matin, avec une phase d'écriture et donc de post s'étalant jusqu'à dimanche minuit. Ensuite, place aux votes les lundi et mardi, avec résultats le mardi en soirée. Le gagnant d'une session décide de l'image à utiliser pour la prochaine. Pour les votes, vous accordez trois points à votre texte préféré, et un point jusqu'à deux autres textes que vous avez aimés (aucune obligation cependant d'accorder des points à trois textes si vous n'en avez apprécié qu'un ou deux et détesté tous les autres).
Je pense que ça peut être assez intéressant de voir à quels textes divers et variés on peut aboutir chacun à partir de la même image. Je m'occuperai de tenir le topic à jour en espérant que le concept en intéresse assez pour ne pas faire un bide. À vos plumes !
Voici donc la première image, en espérant qu'elle vous inspire:
Vous avez jusqu'à Dimanche soir pour nous pondre un petit quelque chose!
Merci Mandoudou
Donc on a jusqu'à dimanche pour écrire, c'est bien ça ?
Ben oui, c'est ce que j'ai dit.
Bon, je suis lancé sur le sujet.
J'espère finir mon texte à temps pour dimanche, mais ça va être chaud.
La taille du texte ça peut faire une page word ou plus le format nouvelles ? Sinon je m'y tenterais bien Samedi entre deux révisions tiens.
Ah oui tiens, qu'est-ce que tu entends par "petit texte" Mandoudou ? Tu aurais un ordre de grandeur à éviter de dépasser ?
Ça m'évoque une très vague inspiration qui pourrait poindre mais rien de concret pour l'instant et des tas de choses à faire pour les cours d'ici au milieu de la semaine prochaine, donc je ne promets absolument rien mais je tenterai peut-être le coup Contente de voir le concours ressuscité en tous cas ^^
La taille importe peu, ça peut être très court, l'important est que vous écriviez quelque chose. L'ordre de grandeur à ne pas dépasser serait celui qui décourage les lecteurs de te lire...
J'aurai pas du tout le temps vu que je serai occupé à devenir alcoolique avec moult amis. Mais pourquoi pas le prochain !
Texte au schnaps et au fond de bouteille d'encre. Enjoy:
Ici, c’est nulle part. Une mer de sable à perte de vue. Quelques traces qui témoignent, de quoi ? Personne ne sait, car il n’y a personne pour savoir. Où sont-ils, ceux qui savent ? Nulle part, bien sûr. Ici, c’est une mer de sable. Il n’est pas rouge, non, il est rougi. Du sang, du sang de qui ? De personne. Ici, aujourd’hui, c’est nulle part. Là, avant, c’était ailleurs.
Et quel ailleurs. Ils ont régné ici, et là, et là, et encore là. Ils étaient ainsi, les humains. Ça n’avait pas très bien commencé pour eux. Ils étaient descendus de leurs arbres, trapus, créatures rampantes, funeste destin promis à leur face simiesque. Sans oublier les poils, diable qu’ils avaient des poils, des poils à ne plus savoir qu’en faire, a-t-on idée d’avoir autant de poils ? Qu’à cela ne tienne, crapahutant hors de leur cave, ils décidèrent que c’en était assez. La vie dure n’était pas pour eux, alors ils s’inventèrent des dieux mauvais à défier, des entités célestes à défaire. Ces faces divines régnaient sur les cieux, et petits, et méchants, ils interdirent les humains d’y accéder. Mais les humains n’aimaient pas qu’on interdise. Alors, ils régnèrent ici, ailleurs.
Ils empilèrent briques et richesses, et grimpèrent, grimpèrent encore. Le ciel qu’on ne voulait leur donner, ils choisirent de le prendre pour eux-mêmes. En empilant, ils firent des tours qui percèrent la voûte, avec pour seul plaisir le déchirement de ceux qu’ils craignaient hier encore, ailleurs, mais pas ici. Ils s’étendirent par delà ici et ailleurs, ils régnèrent. Comme il n’y avait plus de maître, ils se firent maîtres. Et comme il n’y avait plus de lieux à asservir, ils se firent esclaves.
Alors, ils dansèrent, et quelle danse ! Les voyez-vous, virevoltant aux quatre vents ? Là, il y en a un qui chante, pour une Margaux ou une Elvire. La douce tourbillonne, et tourne, alors que le monde tourne et se laisse aller, dans un dernier tourbillon. Les grandioses qu’ils étaient amenèrent la fin, dans un dernier éclat, dans une dernière grandeur, pour l’ici et l’ailleurs.
Comment cela s’est-il fini ? Personne ne peut le dire, car personne n’est là pour le dire. Il n’y a que les traces, des pas laissées là pour des années que personne ne peut compter, pour l’oubli que personne ne peut conjurer. Il n’y a plus de Margaux pour qui chanter, plus d’Elvire pour tourbillonner. Il n’y a que la fin, immobile. Fut-elle violente, de leurs mains devenues sanglantes ? Fut-elle l’agonie, la lente mort parmi les ruines effondrées des dieux bafouées ? Fut-elle, d’ailleurs ?
Il ne reste rien, ici. C’est nulle part. Nulle part, une mer de sable, pas rouge, mais rougie. Et personne n’a de larmes pour la nettoyer. Personne pour témoigner du grandiose, hélas. C’est ainsi, avec les humains. Quand ils partent, ils prennent quelque chose de beau. Souvent, juste leur propre vie. Parfois, un peu plus.
Vers le désert
Le ciel rugissait des torrents de poussière, ardents de colère et brûlant la vie. Les dunes ocres se succédaient sans fin ; les vagues de sable suivaient le flux et le reflux du vent, frôlant les étoiles et les cieux pour y déposer leur écume, striant le ciel cobalt de coups de pinceau blancs ; puis retombaient et se fracassaient sur les frêles buis couleur d’algue.
Malgré le soleil brûlant, malgré le vent rêche et ardent, des pieds s’enfonçaient dans le sable rouge. Des hommes marchaient.
Un d’abord, qui menait le groupe. Puis quatre, et enfin un, seul, en retrait. Courbés en avant, pliés en deux pour faire face au vent, ils avançaient dans l’immensité de sable, laissant pour seul témoignage de leur passage des creux bientôt soufflés et recouverts.
Seuls dans un lieu indomptable et minéral, êtres insignifiants soumis aux caprices de l’air et de la terre, ils marchaient. Ils foulaient des sentiers indiscernables, hors du temps et de la mémoire ; et les vents du désert balayaient leurs souvenirs, emportaient ce qui faisait d’eux des hommes ; et les vents brûlants rendaient ces hommes vides d’humanité au désert.
Malgré l’air sec et ardent, malgré le vent chargé de sable brûlant, des pattes se posaient sur le sable rouge. Des chacals marchaient. Un d’abord, qui menait la meute. Puis quatre, et enfin un, qui fermait la marche. Le museau bas, le regard baissé pour échapper au vent, ils avançaient dans la mer ocre, ombres couleur sable dans le sable rouge, n’annonçant leur venue que par des empreintes vite balayées et oubliées.
Seuls et arpentant l’immense désert, oubliés de tous sous le ciel strié d’écume, ils avançaient. Ils suivaient les chemins qui leur appartenaient, donnés à eux par le sable et le vent ; et le khamsin et le chergui les accompagnaient et jouaient avec eux ; et ils reconnaissaient ces êtres appartenant au désert, et les accueillaient.
Et le chacal sans parole et l’homme privé de parole marchaient dans le désert.
Et la peau hâlée et la fourrure sablée se fondaient dans les dunes.
Et le vent jouait avec les cheveux noirs et les oreilles dressées.
Et les yeux de l’homme et les yeux du chacal se fermaient.
Six hommes se perdaient dans le désert.
Six chacals appartenaient au désert.
Six chemins, laissés dans leur sillage, montraient la voie vers le désert.
Vendredi 18 Septembre 2020
Je laisse courir ma plume pour la dernière fois, ce sont mes ultimes lignes. Ma main tient à peine le crayon, je n’en ai plus la force. Je n’ai plus non plus le courage de continuer, j’ai perdu cette fermeté mentale qui m’a à chaque fois supporté, j’ai perdu l’espoir. Je n’ai pas trouvé d’eau, aucun miracle donc. C’est fini, j’abandonne, il est temps que je m’en aille. Je ne regrette pas la vie que j’ai vécu, même si elle doit d’achever si tôt. C’était l’idée après tout, n’avoir aucun regret au soir de ma mort.
Je sens toute énergie me quitter, je dois faire court. Merci à tous les amis que j’ai pu rencontrer au fil des voyages et qui me sont restés fidèles, ils ont fait partie de ma fabuleuse existence. Merci à ma famille. Je ne vous l’ai jamais dit de vive voix, mais je vous aime. Maman, ne pleure pas, la vie doit continuer, ne te laisse pas abattre, je te l’interdis. Dis-toi que j’ai été heureux, c’est le plus important. Céline, ma petite sœur chérie, je sais que je vais te manquer, mais sache que je resterai à jamais dans ton cœur, je t’aiderai dans toutes les épreuves que tu auras à affronter, je serai toujours là pour toi. Seb, prend soin d’elles, ne les laisse pas sombrer. Je te confie ce carnet de route, ces ultimes aventures à travers l’Afrique, ce dernier trek dans le Kalahari, fatal. Il me plairait d’être enfin publié, même si c’est à titre posthume. Que tu y arrives ou non, fais tourner sur Facebook ainsi que sur le forum Écriture de JVC. Je suis très fier de cette histoire, je suis fier de moi, je suis fier de vous.
Je sens que se rompent les derniers fils qui me rattachent à la vie. Il est temps. Temps de débuter un autre voyage. Temps de retrouver Mamie. Encore merci à tous pour la vie que vous m’avez donné. Au revoir.
Cyril
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Hi !
My name is Cyril Lescop, born 26 March 1988 in France, passport number 12CA42165.
Please send this travel book and the SD card with pictures to my parents at the following address:
25 rue du vieux Moulin
56260 Larmor-Plage
France
It’s very important for me that they get it. I will be eternally grateful. What rest of my body can remain here, in the wildness I always looked for.
Thank you.
Cyril
Extrait de « Dans la foulée des grands fauves », de Mandoulis
La fuite.
Hors propos. A ce qu’il parait. En tout cas, c’est ce qu’ils disent tous. J’ai des doutes. Je préfère m’enfuir.
La longue course ne prend fin qu’au milieu du crépuscule, blanchi par l’effort, torturé par la soif et coloré par le sang qui suinte de mes pieds. J’ai mal sans en être vraiment sûr. Hors du temps, qu’ils disent aussi. Hors de mon corps, ça, j’en ai bien l’impression.
Il n’aura pas fallu plus d’un instant pour que l’avion passe du vol à l’arrêt, que les autres passent du vivant à l’inerte. Je les ai vus, ces corps désarticulés, bouches et yeux mi-clos et mi-ouverts. Ils attendent, ils ne savent pas encore s’ils existent, s’ils persistent, ou bien s’ils meurent. Hors des réalités. Je les trouve ridicule. Je préfère m’enfuir.
La soirée brille encore dans mon regard. J’ai du mal à apercevoir le présent du désert. L’infinité du sable, la pesanteur de l’air torpide, l’aridité, le désespoir. Moi, je ne suis pas mort. Je suis là. J’échappe au souvenir de la belle fête, de l’engueulade dans l’avion, juste avant.
Hors propos. Je refuse de m’excuser pour ce que j’ai dit. Cela les vexe. Ils hésitent. Je préfère garder ma vérité à leur raison. Quand je prends les commandes, ils hurlent. Je ne comprends pas, je ne comprends plus. Le seul souvenir qu’il me reste, c’est le bruit, les mots. Puis l’avion, au sol, déchiqueté.
La longue course ne prend fin qu’avec le soleil, qui s’écroule. Chaud, froid, je peine et hésite. J’ahane, je souffre, me traine. Le sang coule, toujours, toujours. Je m’assieds, m’allonge. Je ferme les yeux, les ouvre, les referme. J’oublie. Je reste là, toujours, coincé.
Hors propos.
La Tempête
Les hommes en bleu se serraient les uns contre les autres, tandis qu’au dehors le vent du désert soufflait rageusement, charriant le sable rouge qui venait crépiter contre les murs de toile. Le braséro au centre de la tente venait éclairer des visages sombres et usés, tannés par le soleil et érodés par le désert : ceux des patrouilleurs d’Amarah. Ils étaient de tous âges, et de toutes origines ; jeunes conscrits ayant joué de malchance lors du tirage au sort de leur affectation, criminels venus purger leur dette envers l’Empire, vétérans à la peau comme du vieux cuir mais aux yeux perçants.
Sans distinction pourtant ils se blottissaient dans leurs manteaux de laine indigo, car si les jours du désert était d’une chaleur infernale, les nuits étaient glaciales, et chacun était de trouver un peu de réconfort dans la triste pitance qui remplissait leurs bols : galettes de pain rassis et brouet de fève aux oignons.
— Le vent souffle toujours comme ça ? demanda un garçon aux joues encore roses, une toute jeune recrue venue des douces terres du Sud. Je veux dire, ça fait déjà trois jours qu’on a quitté la citadelle, et il n’a pas l’impression de mollir.
— C’est ça le désert, finit par lui répondre un homme plus âgé en reniflant par-dessus son bol de soupe. Pas de collines, pas de jolies petites palmeraies pour arrêter le vent : rien que des broussailles, et du sable, du sable, du sable. Va falloir t’habituer, parce qu’ici le vent te lâchera jamais.
Le vieux Pidar trempait son pain dans sa soupe pour réussir à le manger malgré ses dents manquantes, tout en suivant la conversation.
— Ca mon garçon, intervint-il, ce n’est pas du vent, non, non. Le vieux Pidar patrouillait déjà que ta mère n’avait pas encore connu le loup, et il en a vu, oui mon garçon. Ce qu’on a là, ce n’est pas du vent, tout juste un pet d’âne.
— La barbe, vieux bouc ! grogna Zal le Karmandari. Je te préviens, l’ancêtre, tu n’as pas intérêt à nous sortir une autre de tes histoires.
— Quand j’étais plus jeune, poursuivit le vieil homme qui fit mine de ne rien avoir entendu, aussi jeune que toi, peut-être même plus jeune encore, nous sommes partis en expédition sous les ordres du capitaine Darzima. Je suis sûr que pas un de vous n’en a entendu parler, jeunots que vous êtes, mais c’était un grand homme, fin, rusé, et il connaissait Amarah comme sa poche. Pour cause, il l’avait parcourue de long en large cette plaine, de Karmandar jusqu’aux marches orientales, à Daab et à Kanbar. Mais la tempête qu’on a essuyée à ce moment-là, même lui il avait jamais vu ça.
Zal jura et partit finir sa ration à l’autre coin de la tente, vers son couchage. Aussitôt les hommes se rapprochèrent les uns des autres pour combler l’espace vide qu’il avait laissé dans le cercle.
Le vieux Pidar ne savait pas si quiconque l’écoutait, cependant il reprit son récit, un peu pour lui-même :
— Ca a commencé tout doucement, rien de bien impressionnant. Juste un peu de poussière à voler, tout comme ces derniers jours. Puis le vent s’est levé, timidement au début, comme une pucelle qui lève sa jupe sans oser dépasser le mollet. Mais ça n’en est pas resté là, oh non, croyez-en le vieux Pidar. Il y a eu de plus en plus de vent, et de plus en plus de sable. On en avait partout, dans les yeux, le nez, les oreilles, dans notre bouffe et sous nos vêtements ; on en était farcis de cette saleté rouge. Au bout de trois jours, le nuage voilait le soleil. Au bout de cinq jours, on aurait même plus su dire où qu’il était, le soleil, hé. C4est là qu’y en a qui ont commencé à avoir peur.
D’autres hommes, ayant fini leur triste repas, quittèrent l’assemblée pour aller se coucher, et le cercle se resserra à nouveau.
— On s’était réfugiés dans une vieille citadelle, le temps que la tempête de sable se calme. C’était quoi son nom déjà, hé ? Arga-quelque chose… Argajawan, peut-être bien. Pas vraiment une citadelle, d’ailleurs, que c’était. A l’époque déjà, ça avait l’air d’une ruine, oui, une ruine sinistre et connue pour être hantée. Mais enfin, quel choix on avait, hein ?
Pidar mâchonna un instant un morceau d’oignon, l’air pensif.
— Et là, hé… C’est là que les choses sont devenues sérieuses. Nuit et jour le vent cognait contre les murs de la forteresse, bam ! Bam ! On avait confiance au début, de bons murs d’adobe qui avaient traversé les ans, ça pouvait pas tomber comme ça. Après on a commencé à s’inquiéter. Bam ! Toujours le vent qui cognait, et nous qui n’y voyions plus rien, après une semaine on a perdu le compte des jours et des nuits. Et ça voulait pas se calmer, oh non ! Ca cognait et ça cognait, et le sable s’infiltrait dans chaque fissure, chaque trou de souris, et nous on se demandait ce qu’on avait bien pu faire pour vexer les dieux comme ça. Et le capitaine Darzima, c’était un vrai roc, il nous disait qu’il en avait vu d’autres, qu’une tempête ça dure jamais toujours. Et on avait envie d’y croire, parce qu’on l’aimait bien, un grand homme, le capitaine.
Il ne restait à présent que les plus lents à finir, et les premiers ronflements se faisaient déjà entendre sous la tente – les ronflements, et le sable qui venait toujours frapper la toile. Pourtant le vieux Pidar continuait, à mi-voix et le regard vide.
— On a fini par perdre les pédales. On voyait le bout de nos rations, mais c’était pas le pire, oh non. Le vent, toujours le vent, et le sable rouge… On n’osait même plus sortir, pas même pour pisser – dehors, avec toute la poussière, on pouvait même pas voir sa propre queue. Du coup, l’odeur à l’intérieur, hé ! Mais le capitaine nous laissait pas faire, il nous faisait monter la garde sur les vieux remparts, même si on aurait pas pu voir une armée à nos pieds. Enfin, il a fini par se résigner, quand ceux de garde sont plus revenus. Y en avait pour dire qu’ils avaient fui, même si c’était pas croyable, et d’autres que le vent les avaient fait tomber et qu’ils avaient été ensevelis. On est pas allés vérifier, oh non. Mais je les entendais… J’entendais des voix, pas des voix agréables, ça non, qui parlaient dans le vent. J’ étais jeune mais pas idiot, ni froussard, parole, mais je me suis quand même demandé, tiens, s’ils avaient pas simplement sauté des murs, mes frères d’armes. Après la troisième disparition, le capitaine a voulu doubler les gardes, mais personne a voulu le suivre, non non, et il s’est résigné, même si c’était pas le genre d’homme qui se résigne. Il faisait peine à voir, d’ailleurs, notre capitaine, l’avait l’air à demi mort à la lueur des lampes à huile, et tout suant, comme pris par la fièvre. Il était pas le seul pas bien, faut dire, les hommes étaient agressifs, se battaient pour un rien, et y en avaient même qui déliraient. Et puis… et puis à un moment on a épuisé nos réserves d’huile. Et on s’est retrouvé dans le noir. J’étais avec le capitaine et six gars, je m’en souviens encore bien, terrés comme des cafards dans une vieille tour, à écouter les murs geindre et craquer sous la force du vent. Puis le capitaine… Il a dit qu’il y avait forcément du bois sec, une réserve, quelque part dans la vieille citadelle, qu’il fallait aller voir, qu’on pouvait pas rester comme ça, dans le noir, comme des bêtes. Mais personne a levé la tête, on a fait mine de pas entendre. Et ce qu’il a fait, ah… Il s’est levé, et il a dit que c’était ce que les dieux voulaient. Et il est sorti de notre abri. Le vent soufflait si fort, on imaginait pas comment il pouvait placer un pied devant l’autre. Mais personne est venu l’aider, non. On a pas bougé. Et le lendemain… le lendemain… le lendemain…
Le vieux Pidar se mit à ronfler. Il ne restait plus personne autour du braséro dont les flammes vacillaient, à part le garçon du Sud, qui frissonnait dans son manteau. Il finit par secouer l’épaule du vieux soldat :
— Raconte la fin, dis ! Alors, le lendemain ?
— Hein, quoi ?... – Le vieux laissa échapper un long rot sentant l’oignon. – Le lendemain, bé… bé il y a eu un lendemain, déjà. On a vu les rayons du soleil percer à travers les interstices de la porte. Et on en croyait pas nos yeux. On est sortis, comme des fous, et la lumière nous brûlait les yeux, parce qu’on ne l’avait plus vue depuis une éternité. Et le silence. Le vent s’était tu, et le silence était assourdissant. On s’est regardés, et on était maigres, plus crasseux que des vieux mendiants ; et dans nos yeux à tous, y avait quelque chose de pas ordinaire, qui faisait peur à voir. Et… Ah, oui, quand on est sortis. Et bah, mon garçon, on a vu les empreintes sur le sable rouge qui recouvrait la cour. Parfaitement nettes, comme s’il venait de passer. C’était les empreintes du capitaine, forcément. Allons le retrouver, on s’est dits, il peut pas être loin, alors on a suivi les traces. Elles traversaient toute la cour, et même la grande porte, et elles continuaient dans le désert. Et là tout le monde a eu peur, mais moi j’étais jeune, je me croyais malin, alors je suis parti devant, j’ai continué à suivre…
Le vieux Pidar fit une longue pause, et le garçon du Sud crut qu’il s’était à nouveau endormi. Mais il finit par reprendre la parole, et sa voix n’était plus qu’un murmure :
— J’ai suivi les traces, qui allaient droit vers les dunes. Elles étaient nettes, parfaitement dessinées sur le sable rouge, c’étaient les seules visibles, je pouvais pas me tromper. Je suis arrivé sur les dunes, et puis… puis…
— Et tu as trouvé le capitaine ?
— Hein ? Oh, non. Je n’ai rien trouvé, mon garçon. Rien. Plus une trace de pas, pas un seul os, ni un seul morceau de chaussure. Rien que le sable, rouge, lisse, jusqu’à l’horizon. Alors j’ai pris mes jambes à mon cou, j’ai dit aux autres qu’il fallait partir, et c’est ce qu’on a fait. Et j’y suis jamais retourné, oh non, crois-en le vieux Pidar. Pas pour tous les joyaux du Darshah que je le ferais, d’ailleurs.
Puis le vieux Pidar alla se coucher, à son tour, et il ne resta que le garçon du Sud, seul dans le noir. Il gagna sa couchette, mais le sommeil ne lui venait pas. Il entendait toujours le sable crisser contre les parois de la tente, et la plainte mélancolique du vent.
Après un long moment d’insomnie, il n’y tint plus, et se leva pour se faufiler discrètement jusqu’à la couchette du vieux Pidar.
— Tu n’as pas tout dit, n’est-ce pas ?, souffla-t-il à voix basse. Qu’est-ce que tu caches dans ton histoire ?
Le vétéran ne dormait pas non plus, puisqu’il lui répondit :
— Tu ne veux pas savoir, mon garçon. Crois-en le vieux Pidar, tu ne veux pas savoir.
7 textes
On va pouvoir passer à la deuxième phase, celle des votes. Je rappelle vite fait: vous donnez trois points au texte que vous avez préféré et, si vous le souhaitez, un point à deux autres compositions que vous aurez également apprécié. Tout le monde peut voter. Vous avez jusqu'à Mardi soir/Mercredi à l'aube.
Petite précision (parce que je l'ai vu sur le blabla), vous avez évidemment le droit de commenter avant le lundi.
Bonne lecture à tous!
Bon, v'là mon vote :
Ardui : 3 points
Univers bien en place, récit qui se déroule et se lit de manière fluide, très bon. Le seul truc c'est que j'ai l'impression que tout était déjà là, que t'as un peu réutilisé ton univers pour cet ASI et j'peux pas m'empêcher de penser que les autres sont sans doute juste partis de l'image. 'fin bref, toujours est-il que j'ai vraiment aimé ce texte et l'ambiance qu'il avait.
Marty : 1 point
J'ai vraiment aimé ce texte court même si j'ai pas touuuuuut saisi je crois, tout le truc avec l'avion et les gens vexés. Mais en même temps j'crois que ça se devine plus que ça ne se comprend, l'ambiance est au rendez-vous (mention spéciale pour "Ils attendent, ils ne savent pas encore s’ils existent, s’ils persistent, ou bien s’ils meurent." que j'ai vraiment aimé) et la qualité d'écriture aussi.
Shynis : 1 point
J'ai ri parce que j'ai cherché ton pseudo sur le forum et j'ai trouvé un texte que j'avais commenté. Ca fait un bail que t'as pas posté, dis donc. Sinon, bah comme pour le commentaire laissé en 2014, une belle forme mais un fond un peu moins présent. Sauf que là, j'm'en fous, la forme poétique se suffit à elle-même et crée une belle atmosphère.
It's time to ...C-C-C-Comment! (pardon)
Psyclo
Ok. Je remarque que c'est toujours dur de trouver des choses à dire sur tes textes, ce qui, étant donné que je suis un salaud de nature, montre qu'il y a quand même certaines qualités à tes textes. Mais bon, je suis une biatch, donc j'ai toujours des trucs à redire. Premièrement, t'as merdé ton copié/collé, les tirets sont foirés. Petit aspect assez formel, uniquement lié à la publication sur le forum, mais, hé, ça m'a gêné quand même. Deuxièmement, plus dans le ton, c'est vrai que c'est quand même vachement éloigné de l'image. Bon, l'exercice le permet, tant que de la manière la plus tordue et viciée on a un lien, c'est bon, donc j'en tiens pas rigueur. Mais ça me saute quand même aux yeux. Troisièmement, et là, on est dans le truc important, étant donné que les deux points précédents sont quand même anecdotiques, ce qui m'a marqué, c'est surtout la contradiction entre contenu et style.
Niveau style, on sent qu'on est face à un gosse, mais aussi qu'il y a un travail assez important au niveau des phrases, qui passent pour construites. ça m'a laissé l'impression d'un truc assez bâtard, où on oscille entre voix de gosse et voix adulte. Le fond en lui-même rajoute au truc, puisqu'on est dans un récit raconté au passé, avec un narrateur âgé qui se souvient, mais qui essaie de singer une voix de gosse. Plutôt dérangeant.
Mais en soit, ça reste un texte bien fait. Le style est fluide, a un certain cachet, et même si je ne suis pas d'accord avec le choix de la narration, ça lui rajoute un petit charme. Niveau du fond, les thèmes choisis sont intéressants, même si, par la brièveté de l'exercice, ça fait qu'ils ne sont pas très développés. Le seul problème que j'ai eu sur ce point, c'est surtout la fin, où le narrateur fait un lien logique entre ce qu'il est aujourd'hui et l'expérience passée décrite, en impliquant que ça va sans dire... mais j'ai pas compris le lien. Donc, ça n'allait pas sans dire. Il y a quelques pistes qui se dégagent quant au lien, le problème est plutôt le fait qu'il soit présenté comme évident et simple, alors que ça ne l'est pas franchement.
Shynis
On dit pas des "chacaux"?
... Pardon.
Plus sérieusement, c'est joli, très descriptif, avec pleins d'images bien faites, d'autres plus maladroites (qu'est-ce que c'est, cette histoire d'écume?). Le problème que j'ai eu c'est que toutes ces belles images qui vont très bien séparément, une fois mises ensemble, ça tape dans l'overdose. Trop, c'est trop. Il y a quelque chose de contemplatif dans le fond, mais quand on est balancé comme ça, pouf, dans la description, c'est assez difficile de se mettre dans l'état d'esprit nécessaire pour y être sensible. Bon, c'est joli quand même. Faut juste prendre l'instant pour se placer dans l'humeur, et comme il manque l'introduction qui le permettrait, il m'a fallu sortir du texte, me conditionner, et m'y remettre, ce qui n'est pas très agréable, et ajoute un peu de confusion au début.
Mandoulis
Juste cette phrase : "Je n’ai plus non plus le courage de continuer, j’ai perdu cette fermeté mentale qui m’a à chaque fois supporté, j’ai perdu l’espoir." Trop longue, ponctuation à modifier, pour le ton qui s'en dégage. Juste ça qui m'a dérangé. Le reste est bon, on saisit l'idée directe, et la suite est globalement ce qu'on attendrait sur cette idée. L'aspect "personnel" rajoute au texte, même si je dois avouer que ça me met mal à l'aise, puisque ça donne un aspect "voyeurisme" qui me dérange. Et puis, le "Extrait de « Dans la foulée des grands fauves », de Mandoulis" me fait l'effet d'être un peu too much.
Crazy
... Dafuk?
Le fond m'a tuer. Je suis dans l'inconnu, car je suis jeté dans une situation, on me donne des éléments pour comprendre le contexte, mais je ne comprends pas. Je ne sais pas si c'est un manque d'indices ou moi qui ait des besoins particuliers pour comprendre, mais ça me laisse coi, avec une impression de manque et de non-finitude assez désagréable. Le style est plutôt bon, mais comme certaines expressions renvoient à la situation que je n'arrive pas à l'appréhender, ça me trouble au plus haut point.
Arduilanar
Plutôt long, celui-là. De la fantasy des sables, pourquoi pas. La narration du soldat est sympa, plutôt bien faite, mais le truc, c'est que l'un des passages de dialogues (le plus long) m'a un peu gêné. Trop d'éléments de langage orale, sans rien pour l'interrompre. Une coupure aurait été appréciable, dans le fatras. La fin m'a déplu, la dernière ligne pointe dans la direction d'une forme de mysticisme associé aux tempêtes, mais comme c'est un élément qui ressort peu durant la lecture, le voir en conclusion fait que je ne suis pas vraiment satisfait. L'horreur supposée devrait nous permettre d'imaginer une fin concluante, mais comme il y a peu d'indices durant la lecture, la seule que j'imagine, c'est que le gars est mort et puis c'est tout. Du coup, tout le foin que fait le vétéran tombe à plat.
Scarytaupinet
Mmm... Le premier paragraphe m'a fait la même impression que le texte de Psyclo, niveau confusion entre style et contenu. C'est-à-dire que j'ai du mal à imaginer que le narrateur soit en train d'agoniser dans le désert, déshydraté, confus, perdu, trahi et toute la clique. Après ça, ça va, texte efficace qui raconte ce qui doit être raconté. La scène de baston à la fin est un peu confuse, et aussi la ligne de conclusion que j'ai dû relire à deux reprises. Y'a quelques trucs qui m'ont dérangé sur le début, comme s'il manquait des mots, avec des images qui me perdaient. Mais le reste est ok.
Et maintenant, l'heure du vote. Toujours une étape difficile, tous les textes étant de haute qualité, et choisir, c'est s'interdire. On va prendre une position élevée pour voir l'ensemble avant tout. Une partie des textes reprennent les mêmes thèmes au final, c'est-à-dire la solitude, le voyage dans le désert, vu comme un lieu tantôt hostile tantôt comme une nature qui laisse la place à la description. Et dans tout ça, je me dis, qu'est-ce que je retiens? C'est-à-dire, quel texte ai-je apprécié lire, et me laissera une impression plus tard? Pour répondre à cette question, permettez que j'aille me faire un café, que je m'encrasse les poumons en contemplant l'horizon et en pondérant les mystères de la vie, l'univers, et le reste. Je reviens.
Café fini et mystères pondérés, voici mon jugement:
- Psyclo : 1 points.
Malgré tout ce que j'ai pu dire, je maintiens qu'il y a un certain charme qui sauve le tout. En plus, l'écart par rapport à l'image t'a permis justement d'offrir un texte différent des autres. Bon, j'espère que t'en feras pas une habitude, puisque j'aimerais quand même te voir écrire sous la contrainte. Ça passe pour cette fois, néanmoins.
-Shynis : 1 points.
Le texte est très travaillé et je pense que c'est un peu le seul qui m'ait donné l'impression d'un vrai one-shot, avec une conclusion satisfaisante. Alors, c'est vrai que, au final, ça raconte pas grand chose. Néanmoins, je considère que l'exercice permet de faire ce choix et que ça ne me dérange pas plus que ça.
-Arduilanar: 3 points.
J'ai hésité entre Shynis et toi pour les trois points. Je suis pas du genre à mettre en avant la quantité de travail par rapport à la qualité, mais dans le cas présent, c'est quelque chose que je félicite. Le fait d'avoir produit un texte de cette taille dans le laps de temps imparti est impressionnant, surtout que le rapport qualité/quantité est plutôt bon. Malgré mes réserves, c'est un bon texte qui se laisse lire. Ma déception principale est que j'aurais aimé que tout l'aspect du mysticisme lié aux éléments soit plus développé. Toutefois, à défaut d'être détaillé, c'est présent, ce qui ajoute de l'intérêt au texte.
Voila Bravo à tous, en tout cas, z'avez tous été bons sur ce coup-là.
Bon bon bon... je ne ferai pas de critiques développées et me contenterai de donner les points en expliquant brièvement mon choix.
Mandoulis : 3pts. Je n'avais jamais vu de désespoir dans l'un de tes textes. Là j'ai bien aimé. Les adieux d'une personne si rayonnante, si -pardonne-moi- consensuelle, qui révèle, au détour de quelques lignes, toute sa noirceur et son envie d'en finir avec une existence qui, à force de voyage, aboutit dans un cul de sac existentiel sans possibilité de faire demi-tour... c'est émouvant, je trouve. Topic à upper à 2020, j'espère que tu n'es pas cynique à ce point mais bon
Crazy : 1 pts. Là, j'ai apprécié le côté "bas-les-couilles" de ton texte. Genre le modérateur qui veut vraiment faire vivre son forum et qui le fait avec bravoure, ça c'est beau. Il n'y a pas beaucoup de qualité dans ton texte et il est, comme tu le dis toi-même, hors propos. ça, c'est cool.
'Fatuite: 1 pts . Si j'ai bien compris on nous synthétise l'histoire de l'humanité avec un brin de folie alcoolique... Ouaip, pas mal. Rien à dire sur le fond et la forme, on voit ce pessimisme, ce détachement un peu amusé, sans plus, ni pour ni contre, bien au contraire... j'ai aimé le ton
Allez zou, commentons :
Psyclo :
J'ai trouvé que ça se laissait bien lire. C'est vrai que l'alternance de langage adulte et de vocabulaire enfantin me trouble un peu quand j'y prête attention, mais ça ne m'a pas tant gêné lors de ma première lecture. Par contre, le bricolage que tu as fait pour coller tant bien que mal au thème me semble très artificiel, c'est dommage.
Fatuite :
Ton texte m'a bien plu. Il tourne en rond, mais c'est là tout l'effet recherché, et sa poésie un peu répétitive m'a bercé comme le roulis des vagues.
Shynis :
J'ai beaucoup aimé le début du texte, les descriptions sont envoûtantes, le tableau onirique. Par contre, passée la moitié, quand tu introduis les chacals, je trouve que ça devient redondant. Et le paragraphe de conclusion m'a déçu...
Mandoulis :
Je n'ai pas vraiment accroché. L'émotion passe bien, j'en avais mon petit cœur tout serré à lire ces lignes ; ce sont de beaux sentiments que tu décris. Malheureusement, en ce moment du moins, les beaux sentiments me hérissent le poil, j'ai donc eu du mal à apprécier.
Marty :
Texte pour le moins étrange, mais j'ai plutôt apprécié. J'avais l'impression de retrouver le style de certains passages d'Alter Ego où tu partais un peu en vrille dans les troubles de la conscience de ton héros ; en texte court, je trouve que ça rend beaucoup mieux qu'au milieu d'un roman, parce que l'on n'a pas vraiment besoin de chercher à comprendre la réalité sous-jacente.
Scary :
Un de mes textes préférés, du moins jusqu'aux dernières lignes. Ton personnage poursuit six de ses anciens compagnons, mais il n'en croise finalement que deux ? Alors certes, j'ai cru comprendre qu'ils étaient isolés, chacun dans sa tente, mais le coup de tuer deux hommes en parfait silence, ça m'a semblé peu crédible. Bizarre que les autres ne rappliquent pas pendant qu'il met le feu... Mais j'ai peut-être mal compris la toute fin du texte. Sans doute qu'elle n'est pas aussi claire que le reste.
Mes votes, choix cornélien :
Fatuite : 3 points.
Scary : 1 point.
Marty : 1 point.
J'ai pas mal hésité avec Scary pour la première place, dommage que ses dernières lignes m'aient paru un peu confuses...