Je résume très rapidement l’idée de la fic/nouvelle mais ça déborde assez vite. Je préfère prévenir aussi que les deux premiers chapitres sont les moins bons et que les dialogues arrivent vraiment à la deuxième moitié du chapitre 3.
L’histoire en quelques mots: Trisotin, un trisomique sauce 18-25 extrêmement musclé et expert en arme à feu, fou du volant (il possède une jeep tunée)et fan de johnny halliday, se retrouve téléporté dans la terre du milieu vers la fin du premier film. On retrouve les personnages principaux du film mais leur personnalité a pas mal changé
C’est une vraie fic, pas juste un gros pavé donc c’est assez long, je préfère vous prévenir aussi
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Chapitre 1: prologue
Au commencement du IVème millénaire du troisième âge, alors que le Maia corrompu de Morgoth, Zigûr comme le nomment les Hommes de Númenór, Sauron comme le nomment les elfes, dévastait la Terre du Milieu, la Fraternité de l’Anneau à peine formée se morcelait déjà. Boromir, fils de Denethor et descendant des princes de Dol Amroth, mourait des flèches d’un uruk-hai et le semi-homme porteur de l’anneau unique continuait son long voyage solitaire vers la montagne du Destin. Gandalf le gris n’était plus, les Hommes étaient divisés, les elfes reclus et les nains n’avaient ni roi ni royaume...
6000 ans plus tard, dans notre monde actuel , Trisotin goûtait à la chair humaine pour la première fois de sa vie. Alors qu’il se lavait les pieds, il eut soudainement l’idée de jeter un grille-pain branché dans son bain pour se « chauffer les petons et que les peaux mortes aient meilleur goût ». Trisotin pensait peu mais les rares éclairs de génie qui chahutaient son encéphale finissaient toujours par le conduire aux portes de la mort. Heureusement, Trisotin est un dur à cuire et après la coupure de quelques disjoncteurs et un coma de deux heures, il finit par se réveiller alors que l’eau qui débordait de son bain se déversait en cascade 4 étages plus bas dans une piscine qui deux heures auparavant servait encore de hall d’entrée.
Les quelques voisins qui n’avaient pas abandonné leur lutte contre l’expulsion de Trisotin étaient venu frapper à sa porte. Cette fois Trisotin devait quitter son squat pour de bon. Il prit une fourchette et vint piquer dans le mollet encore chaud de sa jambe droite. Du sang coulait le long de sa cheville alors qu’il goûtait enfin à la chair chaude de son triceps sural. Un délice.
C’était tout ce que Trisotin voulait et maintenant il était temps de partir. Trisotin rassemblait son équipement dans le séjour: des fusils à pompe, des mitrailleuses, des uzis, des pistolets, des grenades, un bazooka, des mines, le salon ressemblait à un supermarché texan.
Quand Trisotin eut fini d’empaqueter son barda, il porta les 400kgs d’équipement sur son dos, prit un grand élan et sauta par la fenêtre du 4ème étage. Environ 15m plus bas il vint s’écraser sur le toit d’un camion de livraison puis se releva aussitôt pour reprendre sa route.
Trisotin est quelqu’un de solide: 2m05 pour 160kg de muscle, il s’était entraîné seul des années durant à la pratique de la MMA, et avait fini par battre des gorilles à main nue. Diagnostiqué débile mental depuis la naissance, il le portait sur son visage. Sa petite tête d’handicapé vissée sur son corps de bodybuilder, Trisotin faisait un drôle d’effet aux gens, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il avait passé son adolescence et sa jeune vie d’adulte à bougnader dans son coin. À l’âge de 12 ans après que ses parent l’eut abandonné, il alla s’installer dans une casse automobile désaffectée où il apprit seul les arts du combat, sa passion depuis petit. Il se mit aussi à la mécanique et retapa pendant des années une vieille jeep militaire. Depuis la mode de breaking bad, les gangs du coin venaient se retrouver dans la casse pour régler leur compte et s’échanger de l’argent sale contre quelques kilos de drogue. Trisotin put se faire la main sur les petites frappes des gangs alentour et, à force de persévérance, avait rassemblé plus de 400kgs d’équipement militaire que les gangs se revendaient au noir. La dernière grande passion de Trisotin était la musique. Dans sa casse, il était libre d’écouter les radios qu’il souhaitait surtout celles qui diffusaient son idole, johnny halliday.
Dans sa jeep blindée improvisée, il avait monté une véritable tourelle avec une mitrailleuse et un haut-parleur relié à un magnéto qui passait en boucle « allumer le feu » pendant qu’il s’exerçait à tirer sur des ennemis imaginaires. Toute son adolescence se résumait à ça, de longues journées à tourner avec sa jeep dans une casse en écoutant du johnny halliday.
Mais cet épisode de la vie de Trisotin est terminé et maintenant Trisotin roule avec sa jeep militaire blindée à plus de 180 km/h en contresens sur l’autoroute pour fuir la police prévenue de l’incident de la salle de bain et du camion de livraison.
Le temps est orageux et il pleut averse. Il est 4h du matin et Trisotin ne voit pas à plus de 3m devant lui. Il enfonce son troisième barrage de police, et alors que johnny entame le dernier couplet de « quelque chose de tenessee », Trisotin franchit la ligne d’arrêt d’urgence, défonce le rail de sécurité de la voie rapide, s’envole quelques mètres avant d’atterrir dans un champ de blé. Il embraye et enfonce l’accélérateur, il ne sait pas où il va mais il continue tout droit. Les sirènes de police paraissent de plus en plus lointaines, il semble que personne n’ait été assez fou pour suivre Trisotin dans les champs.
« À certaines heures de la nuit
Quand le cœur de la ville s'est endormi
Il flotte un sentiment comme une envie
Oh, ce rêve en nous, avec ses mots à lui
Quelque chose de Tennessee »
Trisotin coupe quelques départementales et des champs de colza puis passe la 6ème et bifurque sur une nationale qui avait le malheur de ne pas être strictement parallèle à la trajectoire de sa jeep. La nationale est déserte, Trisotin sait qu’il a échappé à ses poursuivants. Il lâche un « GNNNEUH » sonore.
« Quelque chose de Tennessee
Oh oui, Tennessee
Y a quelque chose en nous de Tennessee »
Même s’il ne peut pas le conceptualiser, Trisotin pourrait presque croire à l’œuvre du destin.
Qui pourrait croire qu’il existe quelque part en ce monde un trisomique au corps de gorille qui par miracle et par folie a échappé à une dizaine de voitures de police à bord d’une jeep militaire blindée et tunée à presque 200km/h au petit matin sur une nationale déserte et en plein orage avec comme seul coéquipier une demi-tonne d’armes de guerre ?
Qui pourrait croire que sur cette même nationale, un éclair viendrait frapper la jeep de Trisotin et le téléporter 6000 ans dans le passé quand le monde était empli de magie et que Sauron asseyait sa domination sur Arda ?
Qui pourrait croire que ce même éclair aurait pourvu la jeep d’un réservoir illimité d’essence, les armes de Trisotin de munitions illimitées et aurait ajouté un petit frigo à l’arrière de la jeep toujours rempli de barres protéinées et de bouteilles d’eau ?
C’est pourtant ce qui se passa.
Une fraction de seconde après l’éclair, Trisotin, qui de son point de vue n’avait senti qu’un flash lumineux et un bang sonore, se retrouvait à 200km/h sur une petite route au nord des Montagnes Blanches, au sud de la Limlaith et de Fangorn, à l'est de l'Isen et à l'ouest de l'Anduin, au centre du royaume des Rohirrims: Le Rohan.
« Y a quelque chose en nous de Tennessee
Ouais, Tennessee
Y a quelque chose en nous de Tennessee »
La chanson de Johnny venait de se finir et il ne faisait pas encore jour dans la Terre du Milieu