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Sujet : [Récit] Un voyage
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Glrorl4849
Niveau 5
26 juin 2020 à 22:17:22

[EDIT EN COURS, NE PAS RÉPONDRE MERCI ]

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23.10.2171, Quelque part entre Mû et Atlantis

Alors qu'elle rentrai vers Mû, pensive, la jeune femme se remémorait la bataille de Soutair.
La Lâme était plutôt contente du combat auxquels elle avait participé lors de la chute de Soutair, la ville n'avait pas put être sauvée, mais la plupart des habitants et des documents importants ont été mit à l’abri pendant qu'elle repoussais les démons avec ses compagnons.
Dans les jours qui suivirent, la température chuta progressivement, signe de son entrée en Mû, et tandis qu'elle avançais, les vents devenais plus violent pour laisser place au blizzard, la pluie glacée se transformais en neige celle ci lui arrivait aux mollets, une tempête se profilait, et elle ne s'y était pas préparée.

27.10.2171, Quelque part en Mû
Elle devait trouver une solution rapidement, avec ce blizzard elle était en train de perdre ses repères, elle ne voyait pas à une lieue, et cela allait empirer.
Malgré la neige, elle décida de s'arrêter quelques heures pour chercher des racines et des plantes comestibles dans un sous bois tant que la terre était encore meuble, cela lui donnerai un léger sursis, il y avait peu de chance qu'elle trouve un animal à chasser, par ce temps, ceux ci était rentré dans leur tanières.

L’archère fit rapidement son inventaire, quelques tranches de viandes fumées, des racines comestibles, elle ne pourrait pas tenir plus de quelques jours avec ses provisions actuelle, même en se rationnant, son AUSP quant à lui l'avait lâchée, son électronique fragile n'avais pas supporté les sorts que certains démons lui avait lancés en Soutair.

A présent elle était seule et livrée à elle même, elle avait l'habitude en tant que fille de chasseurs-ceuilleurs de se débrouiller seule en pleine nature, mais là, ça s’annonçait mal.

Même si elle était Muienne, elle commençait à avoir froid, et devait trouver un abri et s'adapter ou les prochains jours dehors la tuerais aussi sûrement qu'un couteau.
Son instinct de chasseuse lui chuchota de chercher une caverne, avec un peu de chance, elle pourrait même y chasser de petits rongeurs en guise de repas.
La tempête s'intensifia les heures qui suivirent, la neige lui arrivait à présent aux genoux, elle avait du mal à avancer, et le froid lui paralysai lentement les membres, elle sentais à peine ses orteils et un vent sec et cinglant lui mordait la moindre parcelle de peau exposée.

Elle ne voyais pas à deux stades (environ 400m), mais elle repéra toutefois de larges traces à demi effacées dans la neige, "Sans doute un prédateur rentrant dans sa tanière, c'est ma chance" se dit t-elle.

Elle suivi la piste qui s’effaçait peu à peu, parfois la perdit, mais parvint à la retrouver sans mal car l'animal avait cassé des branchages sur son passage, et laissé des touffes de poils en passant prés de troncs, cela lui facilitai la traque.

Après six autres longues heures de marches pendant lesquelles ses forces décroissait, la jeune femme atteint l'entrée d'une caverne, il était temps car le crépuscule pointait, toutefois le ciel était encore trop couvert, elle ne pourrait pas s'orienter avec les étoiles ce soir.

Elle redirigea son attention vers la caverne, et nota deux choses, d'une part l'animal qu'elle traquait n'était pas ressorti, elle allait devoir se montrer prudente, d'autre part la présence, l'odeur, et la disposition d'excréments et d'urine à l'entrée de la grotte lui indiquais que deux Yétis adultes vivait ici.

De ce qu'elle savait du comportement et des habitudes sociales des Yétis, le mâle chassait tandis que la femelle hibernait en cette période de l'année.
Comme elle n'avait pas observé de reste de dépouille durant sa traque, elle en déduit que le mâle était revenu bredouille, celui ci serait donc plus alerte
et à éliminer en premier car il n'aura pas réveillé la femelle pour manger.
Elle se retins alors qu'elle allais entrer dans la grotte, son arc bandé, elle soupira et se ravisa, ses flèches n'aurait pas le temps de prendre une vitesse suffisantes pour être efficaces sur des distances aussi courtes, et elle ne voulais pas se risquer au corps à corps contre deux Yétis avec son couteau, sa lame était de toute façon trop courte pour atteindre un organe vital à travers les épaisses couches de graisses et de muscles des Yétis si elle n'avait pas l'initiative, la chasseuse avait donc peu de chance de s'en tirer dans ces conditions.

Elle allait donc devoir attendre que le mâle ressorte chasser pour l'éliminer la ou elle pouvais le combattre. Elle dissimula les traces de son passage et grimpa tant bien que mal dans un arbre en face de l'entrée de la caverne, manquant de tomber plusieurs fois à cause du gel et l'écorce gelée lui écorchant ses doigts gourds.
La ramure la protégeai partiellement du vent, mais elle avait froid et faim, elle ne sentais plus son visage, ses pieds et ses mains.

Malgré tout, elle devait garder ses mains en état de fonctionner à tout moment, le Mâle pouvait ressortir chasser à tout moment. Les doigts gourds, elle plia et déplia ses mains, faisant circuler le sang, elle mit de la neige dans sa bouche afin de dissimuler au mieux la condensation.

Elle n'avait que très peu de source de lumière, seule la pleine lune peinait à percer à travers les nuages et la tempête, mais elle avait mémorisé la position de la caverne depuis son arbre et pouvait se fier à son ouïe, les Yéti n'étant pas particuliérement discret.

Elle attendit lui sembla t-elle une éternité à lutter contre le froid, le sommeil et la faim, elle savait qu'elle ne devait pas dormir sinon elle mourrait gelée dans son sommeil.
Enfin, un long moment plus tard, elle vit une masse blanchâtre se mouvoir prés de l'entrée de la grotte, le Yéti hésita et flaira l'entrée de la grotte.

Celui ci faisait 2,5 mètres de haut, tout en muscles sous ses poils blancs et les dents jaunies par nombres de repas, l’archère estimai son poids à 200 kg, un beau spécimen. Il avait bien senti les réminiscences de l'odeur de l’archère sans pour autant parvenir à retrouver sa trace, le blizzard ayant couvert sa fuite.

Lentement, l’archère remit se la neige dans sa bouche pour dissimuler au mieux sa condensation et éviter que le yéti ne la repère lors de son tir, elle s'accroupit sur sa branche veillant à ne pas faire chuter de neige de l'arbre, l’archère banda son arc et écarta de la pointe de sa flèche les rameaux des branches qui gênaient son tir.
Le Yéti toujours immobile semblait ne pas l'avoir repérée, se concentrant sur son odorat.
Son arc pouvait tirer à 800m environ, le Yéti était à environ 200m, elle se concentra, elle avait beau être une archère accomplie, les conditions de tir restaient exécrables, elle n'aurai droit qu'a un essai au maximum avant que le Yéti la repère, et un tir sur une cible mobile dans ces conditions serait très difficile.

Le blizzard soufflait du nord vers le sud, sa flèche avait une trajectoire est /ouest, la puissance du vent variais constamment, elle devait attendre, à cette distance il faudrait environ deux secondes pour que la flèche atteigne sa cible, une accalmie de quelques secondes lui suffisait pour réussir le tir.

Elle attendit, le Yéti lui avait décidé de renoncer à chercher la source de cette odeur imperceptible et commençait à partir vers l'opposé, alors qu'il lui tournait le dos et s'éloignait peu à peu, sa chance arriva, son bras fatigué, elle relâcha la corde et laissa sa flèche siffler dans l'air glacé.
Au dernier moment les rafales de vents reprirent, la flèche se logea non pas dans la nuque comme elle l'avais ciblé, mais dans l'épaule de l'animal.
Celui ci grogna, l’archère grommela également, le Yéti se retourna et commença à courir dans la direction du tir, sans pour autant connaitre la position de sa cible pour le moment.

https://www.noelshack.com/2020-26-5-1593200949-d38539x-c85fde8e-e813-435d-bbb4-45e903c93c4f.jpg

Elle encocha sa deuxième flèche, le Yéti se rapprochai rapidement, elle n'aurais probablement pas le droit à une troisième chance.
Elle n'avais guère le temps d'attendre que le vent se calme et si le yéti se rapprochai trop, son arc aurai un moins fort pouvoir perforant.

Elle prépara son tir en fonction de la vitesse du vent, en sachant qu'elle ne toucherai probablement pas exactement la ou elle voudrait, elle visa la poitrine pour épuiser au maximum le Yéti, quitte à ce que sa flèche ricoche sur une côte.

Sa flèche effectua une trajectoire latérale en cloche et toucha le Yéti à l'abdomen, il rugit de rage et courut de plus belle, toutefois ses deux blessures lui fessait perdre beaucoup de sang alors qu'il était en plein effort, il arriva à l'arbre ou était l’archère et commença à grimper, l'arbre supportai difficilement son poids et gémissait à chacun de ses mouvements.

Le Yéti progressai lentement car considérablement affaiblis par ses blessures, ainsi, lorsqu'il arriva à mit chemin, l’archère se laissa tomber sur son dos, s’agrippant à son pelage blanchâtre et rêche, elle lui enfonça son couteau dans la gorge et lui arracha la trachée en donnant un grand coup de couteau en avant, ses deux mains sur le manche.
Alors que le Yéti agonisait lors de sa chute celui ci tomba lourdement au sol malgré la neige, la jeune femme quant à elle se rattrapa à une branche avoisinante, failli glisser et descendis prudemment.
Elle aurait souhaité avoir le temps de dépecer le Yéti mais elle était épuisée et ne tiendrait pas une minute de plus dehors, elle se précipita donc vers l'entrée de la grotte, elle y entra prudemment, l'endroit était sombre, la seul source de lumière venait de champignons et de mousses bioluminescents, elle avança lentement dans la grotte, celle ci était étriquée à son entrée mais s'élargissait au fur et à mesure, elle observa des restes de cerfs et de petits rongeurs un peu partout, cela empestai mais elle approchai.

Elle trouva enfin le Yéti, ronflant paisiblement dans un coin, faisant bien attention à ne pas faire craquer d'os sous ses pieds, elle s'approcha et lui planta son couteau
sous le menton le retira puis lui trancha la trachée et la jugulaire d'un seul geste, le Yéti se mourru dans des gargouillis.
Épuisée, l’archère s'effondra lourdement sur sa victime, le corps était encore chaud, elle avait envie de s'endormir contre lui maintenant, mais elle savait qu'il refroidirait rapidement.
Elle ne pouvait pas non plus faire de gros feu dans une grotte sans s'intoxiquer, et n'avais de toute façon pas grand chose à brûler.
Elle soupira, puis ne vit pas d'autre solution, le yéti la maintiendrai en vie pour une nuit durant si elle dormait dedans, elle ouvrit l'animal et vida le yéti de ses entrailles fumantes, des intestins jusqu'au poumons, elle avait un espace chaud mais visqueux dans lequel elle pouvait se reposer, elle frissonna et se déshabilla avant de se blottir dans le cadavre, elle s'endormit aussitôt et espéra que la tempête soit terminée demain.

28.10.2171, Quelque part en Mû
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle senti le corps encore tiéde l'entourant, ces quelques heures de repos l'avait bien aidé et l'aube pointai déja dehors.
La tempête ne s'était pas vraiment calmée, bien au contraire, elle n'y voyait à présent pas à 50 m, la neige lui arrivait à la taille, elle se sentai condamnée et se demandai si tout cela n'était qu'un autre caprice de Jühb.
La jeune femme collecta rapidement un peu de neige pour se laver, elle grelotta et se souvint qu'elle n'avait pas mangé, elle rassembla un maximum de mousse et entreprit d'initer un feu.
Aprés quelques heures à frictionner son silex et sa pyrite de fer au dessus de la mousse humide, elle parvint enfin à démarrer une combustion, pas suffisante pour faire cuire de la viande, mais suffisante pour éviter que son état ne s'aggrave. Elle avait déja quelques engelures et ce début de feu lui permettrai de ne pas avoir à s'amputer des doigts ou des orteils, elle massa ses membres bleuits par le froid au dessus de la mousse fumante, faisant circuler le sang.
Tandis que le sang circulait à nouveau dans ses membres, elle décida de découper et manger les parties les plus grasses du Yéti, crût cela était répugnant et peu digeste, mais sans ces réserves de graisses naturelle, elle ne survivrait pas bien longtemps.

La jeune femme continua de vivre de cette façon pendant plusieurs jours, et finit par transporter morceau par morceau le cadavre de l'autre yéti bien conservé par le froid, et bien que la viande fût crûe et dure comme du bois, elle avait peu de risque de tomber malade en le mangeant.

Manger de la neige et de la viande crue était devenu son quotidien.

04.12.2171, Quelque part en Mû

La tempête n'avait pas faiblie plus de quelques heures ces derniers jours, la neige s'était transformée en grêle et la température avait encore chuté, la neige au sol avait durci pour laisser place à de vastes plaques de glaces, la couche de neige et de glace atteignait à présent deux mètres de haut, et sans ses efforts constants pour garder l'entrée de la grotte dégagée, elle aurait été ensevelie vivante depuis longtemps.

L’archère estimai la température entre -20° et -30° sans vent, lorsque le blizzard se mettait à hurler il était vital de trouver un abri coupe vent car la peau exposée pouvait geler en moins d'une minute, elle en avait d'ailleurs fait les frais en récoltant de nombreuses engelures.
Seul les vêtements grossiers qui la recouvrait complétement lui permettrait de survivre dehors. Elle avait confectionnés ceux-ci à partir des fourrures des deux Yétis pour compléter ses vêtements actuels qui était insuffisants pour survivre par ce temps là.

Elle n'avait plus grand chose à se mettre sous la dent, elle avait consommé une partie des 400 kg de viande des deux yétis, mais avait du renoncer à manger les parties les plus abîmées, le froid à beau être son allié pour la conservation de la nourriture, l'entropie continue de travailler quoi qu'il arrive, et dans sa situation actuelle elle ne voulait pas tomber malade, cela l’achèverai.

Il lui restai environ une semaine de vivre, elle allait tenter le tout pour le tout, si elle restai, elle mourrai, si elle partai, cela lui donnerai une chance de survivre, et même si elle semblait mince, la jeune femme ne voulait pas mourir gelée sans rien tenter.

Elle sortis de sa grotte et se mit à la recherche d'un point culminant qui lui donnerai un aperçu des environs, peut être que si la tempête se calme quelques heures elle apercevrait de la fumée ou des habitations au loin.

Elle repéra un col dégagé à quelques lieues au nord et entama sa progression dans sa direction.

Malgré l'épaisse couche de glace, elle avançait rapidement, elle s'était confectionné des raquettes à partir des os les plus courbes des yéti et avait sacrifié les parties les moins utiles de ses vêtements en cuir pour les attacher solidement ensembles

Toutefois l’archère était plus une combattante qu'une artisane, et elle savait que ses raquettes ne tiendrait guère plus de quelques jours, la jeune femme décida donc de ne les utiliser que si nécessaire pour ne pas s'enfoncer lorsque le froid n'avait pas suffisamment durci la neige.

Elle voyagea deux jours durant, s’arrêtant uniquement lorsqu'elle trouvait du combustible et un endroit digne de ce nom pour se reposer et se dégeler

https://www.noelshack.com/2020-26-5-1593201543-fantasy-landscape-30.jpg

L’archère arriva au sommet du col et dût attendre une journée supplémentaire avant que le temps ne se dégage.

Glrorl4849
Niveau 5
26 juin 2020 à 22:18:18

07.12.2171, Quelque part en Mû

Au petit matin le temps s'était en partie dégagé, et elle put apercevoir une lumière lointaine percer à travers la brume.
Si il y avait de la lumière, quelqu'un pouvait peut être l'aider la bas, elle avait maintenant un cap, et elle s'y tiendrait.
Elle marcha pendant 4 jours dans cette direction, elle voyais de plus en plus nettement la lumière mais le désert glacé dans lequel elle évoluait ne lui laissait aucun répits.
Elle avait épuisé ses maigres réserves de nourritures et ne pouvait à présent compter que sur son endurance

https://www.noelshack.com/2020-26-5-1593201604-maxresdefault.jpg

Elle estimait qu'il lui restait entre 8 et 12 heures à vivre en ces conditions, elle allongea donc ses foulées et accéléra le rythme en sachant que le temps lui était compté.

Alors qu'elle s’approchait de la lumière, elle pris conscience que celle ci était en hauteur, mais elle n’avançait pas assez rapidement, elle s'épuisait lentement mais sûrement, au bout de 6 longues heures de marche, la faim se faisait à nouveau sentir, deux heures plus tard elle grelottait et une heure après elle ne sentait plus ses pieds ni ses mains et son visage.
Tout son corps était mit au supplice, chaque souffle d'air glacé dans ses poumons la refroidissait un peu plus l'achevant petit à petit. Et elle s'était à peine rapprochée de la lumière.
Elle avait envie de courir dans un élan de désespoir, mais elle savait que dans son état son corps ne pourrait pas produire de la chaleur suffisamment durablement pour compenser les inspirations d'air glacé venant refroidir ses organes internes. Une telle décision revenait se suicider.
Elle allongea toutefois le pas, mais économisa son souffle autant que possible.
La jeune femme garda ce rythme une heure durant, puis au bord de l'hypothermie, elle trébucha, et tomba face contre terre dans la neige, puis rassemblant ce qui lui restait de volonté et d'instinct de survie, elle se releva tant bien que mal, le visage bleuit par le froid et continua.
"Non, pas maintenant, pas déjà, pas comme ça" grommela t-elle, les lèvres bleuit.
Épuisée, se concentrant pour réussir à mettre un pas devant l'autre, l’archère ne remarqua pas qu'elle avançait à présent sur une banquise,
et quelques minutes plus tard, son pied traversa une mince couche de glace et elle s'enfonça jusqu'au genoux.
Le choc thermique failli l'assommer sur le coup, "Quelle idiote !" pensa t-elle, elle traina tant bien que mal sa jambe rigidifiée hors du trou, et lutta pour rester consciente, elle rampa quelque mètres, ne sentant sa jambe désormais insensible que comme un poids mort.
Ses dernière pensées cohérentes furent "... Quelqu'un ... l'Amirauté ... Les Lâmes ... A l'aide ...", puis la jeune femme perdit conscience.

la partie qui suit à été écrite plusieurs mois après IRL, elle est d'une qualité différente

Musique d'ambiance : https://youtu.be/MY75YCLUKco

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Le Néant, inconcevable et pourtant bien présent, elle ne savait pas, n'avait ni de corps, ni de sens.
Il n'y avait ni Ténèbres, ni Lumières, ni mal, ni bien. Seulement le Néant, un esprit figé et éteint, à la dérive dans un espace hors du temps et des dieux.

Et puis, quelque chose se passa, elle se sentait toujours figée, mais elle pensait, elle était incapable d'aligner des pensées cohérentes, seulement des bribes, des morceaux d'idées, des pensées grotesques ou inconcevables, des sentiments étranges. Des soubresauts.

Peut-être était-ce ses dernières pensées ?
Peut-être chacune de ses cellules, chaque part de son être se consumais dans une ultime tentative de rallumer la machine ?
Rêvai t-elle ?

Elle ne saurait le dire, elle n'en avait pas vraiment conscience.
Son Esprit était en miette, ses fragments disparates tentaient tant bien que mal de fonctionner.
Un moment qu'elle ne sut percevoir comme interminable ou bref s'écoula.

https://www.noelshack.com/2020-26-5-1593202001-diegosilvaaceitunomastermind.jpg

Qui était t-elle ? Elle n'en avait aucune idée. Pourtant Elle était la, quelque part,
elle n'avait aucune notion de l'espace ou du temps,
elle percevait les minutes comme des années et l'instant comme des secondes,
elle avait tantôt chaud tantôt froid,
elle pouvait sentir la meilleure des pâtisseries, et l'infecte odeur de la mort,
elle pouvait sentir le poids du monde sur ses épaules et marcher sur les nuages,

Dans tout ce chaos, son esprit pouvait vagabonder, mais ne parvenait pas à trouver de sens à ce qu'elle percevait.

Et puis, tout à coup, le puzzle se rassembla, elle eut une pensée vaguement cohérente mais fugace :
"la glace ... brisée ... secours ... "
Et le puzzle de son esprit éclata à nouveau, et le chaos régna. Encore.
Elle vit un grand dragon blanc en tongues, aussitôt remplacé par une farouche guerrière à l'armure verte la chargeant, qui laissa place à l'explosion d'un volcan aussitôt remplacé par une horde de mort vivants profitant d'un sanglant festin.
Elle se mit à faire le tri, et rejeta la plupart de ces pensées.
Mais que restait t-il pour nourrir son esprit ? d'autres idées étranges.
Certaines d'entre elle attira son attention
une voix rêche dit "destin de l'âme"
une petite fille hurla "tel une flèche de bon matin"
un géant nu chuchota "tu accueilles en ton sein"
un cochon d'inde à deux têtes fanfaronna "le crépuscule de l'hiver"
un vieil homme à couettes lui dit "tomber sans revanche"
une naine anorexique termina "renaître pour reprendre"

Bizarrement, elle y trouva du sens, et se senti un peu mieux.
Et le puzzle se reconstitua.
Elle vit cette fois une forêt verdoyante, un souvenir d'enfance, ou elle chassait un cerf au printemps, elle l'abattit d'un flèche dans le cou.
Alors qu'elle le dépeçait, le cerf se réveilla et parti en courant, les bois se teintèrent de bleu, l'herbe vira au blanc, une main sortie de terre et l'attrapa par la cheville, la précipitant dans les tréfonds.
Le puzzle explosa à nouveau.
Ses pensées continuèrent à aller de mal en pis, si bien qu'elle tenta simplement de les ignorer.
Le chaos dans son esprit continua, encore et encore, parfois elle retrouvait brièvement la raison, mais finissait par perdre.

Mais peu à peu, elle finit par trouver les pièces du puzzle.
Mû, son arc, ses compagnons Lames, ses voyages à l'Amirauté.
Tous ces souvenirs la définissait au plus profond de son être, ses expériences passées, ses échecs, ses victoires, ces moments gênants ou partagés, ce Tout, c'était Elle.

Mais, il manquait quelque chose, cela lui échappait.
Un nom ? Un concept ? Un événement ? Un lieu ?
Elle ne savait pas, et essaya de se poser les bonnes questions.
Elle était Vack, une Muienne, son arc, son arc lui était cher.
D'aussi loin qu'elle avait pu se souvenir, ses derniers souvenir impliquent une tempête de neige dans laquelle elle s'était perdue.
Elle ne savait pas combien de temps s'était écoulé, son esprit avait divagué, cela pouvait faire des jours comme des semaines.
"Et où est la vie que j’attends ?"
"J’ai soif de l’univers ! Mais où est l’existence ?"
Ces questions résonnèrent à travers elle, et c'est comme si tout à coup un soleil s'était allumé dans son esprit après une longue nuit.

Musique d'ambiance : https://youtu.be/FeNF2aB_FGU

Elle ouvrit les yeux, une ombre la surplombais, elle se trouvait dans une pièce mal éclairée, une bougie blafarde dans un coin de la pièce était la seule lumière.
"Enfin" soupira l'ombre, sa voix était bienveillante.
"Vous avez bien failli y passer vous savez !"
L'archère tenta de répondre, mais sa voix s'étrangla.
Elle réessaya, et parviens à articuler d'une voix rauque, "Je suis ou ?"
L'Ombre esquiva la question, "En sécurité"
L'archère soupira, trop fatiguée pour chercher à insister, et tenta une autre question.
"Comment j'en suis arrivé la ?"
"Ça c'est à vous de me le dire ..." Rétorqua l'ombre.
L'archère réfléchis quelques minutes, et dit :
"la tempête, je me suis perdue, et puis la glace ... Je suis passée à travers la glace, je crois ... "
"Pourtant tu sembles solide, tu as perdu tes moyens ?"
"la situation était désespérée, et je m'étais pas préparée à un tel voyage"
"Tu es faible ?"
"Non, j'ai fait ce que j'ai pu"
"Je vois"
l'Ombre s'avança vers elle.
"Ce monde est rude, tu as su y éviter la plupart des ennuis, mais tu es bien naïve"
"Que ... !? " S'exclama l'archère
"Tu as déjà quelquefois frôlé la mort, ces cicatrices ont marqué ton âme et ton corps. Mais je le tolérerai plus."
En se penchant au-dessus d'elle, ses cheveux la frôlèrent, elle reconnaissait cette odeur, puis son visage se dessina nettement.
C'était le sien.
"Je serai bien plus dure et impitoyable que tu ne l'as été, ne t'inquiète pas."
Agenouillée au-dessus d'elle, son double tira une dague et lui enfonça dans l'épaule.
"Trop faible pour résister, hein ? "
Elle donna un second coup, puis un troisième, et la larda de coups.
Baignant dans son propre sang, l'archère agonisait.
"Tu souffriras et t'endurcira, tu craindras la Nuit"
Son double donna un ultime coup de poignard en pleine poitrine. Et toutes deux passèrent à travers le sol.

Elle se retrouvèrent debout, face à face dans une forêt gelée familière.
"Ici, je contrôle tout"
Son Égo serra le poing, et elle se retrouva roulée en boule, hurlant de douleur.
Totalement perdue, l'archère ne comprenait rien, tout cela n'avait aucun sens ... mais avait un semblant de cohérence.
Sans se concentrer sur les détails, l'archère se remit prestement debout et fit face à son adversaire, comme elle l'avait fait de nombreuses fois avant.
Instinctivement sa main droite chercha l'empennage d'une flèche derrière son épaule, mais ses doigts se refermèrent sur une dague.
"Tu voulais prendre de la distance ? C'est pour les pleutres, tu vas m'affronter, échouer, et recommencer."
L'archère paniqua, les armes blanches, la magie, les boucheries avec les armes de contact, tout cela réveillais une peur viscérale chez elle.
Son double la chargea, armée d'une gigantesque hache de guerre dans une main et d'une épée dans l'autre, elle, elle n'aurait jamais put les porter.
Elle évita large coup latéral de hache, et dévia l'épée qui arrivait droit sur elle, mais pas assez vite, au lieu de la toucher en plein cœur, celle-ci lui égratigna l'épaule.
Elle avait mal.
"Ce n'est que le début" lui assura son double.
Elle tenta de rester à bonne distance, les utilisateurs d'armes lourdes ont tendance à s'épuiser rapidement à donner des coups dans le vent.
Mais pas ici, les attaques pleuvaient, son double semblait inépuisable, les attaques qu'elle évitait la mettait sur la trajectoire d'une autre lame.
Et finalement, un revers de hache eu raison d'elle et envoya sa tête voler.

Cette fois, elles se retrouvèrent téléportées dans un port qu'elle connaissait bien, sur le pont d'un navire qu'elle pensait en cale sèche. L'Amirauté de Mû.
Mais de cela elle n'avait pas le temps de se soucier, son adversaire resta immobile, et commença à incanter, puis le navire s'embrasa.
Cette fois, l'archère avait son arc, "c'est ma chance" pensa t'elle.
Une boule de feu la ramena à la réalité et lui roussi le flanc.
Elle décocha une flèche, mais celle-ci s'écrasa sur un solide bouclier magique.
Son Double la pointa tranquillement du doigt, et un éclair en jailli, celui-ci la frappa de plein fouet et la projeta sur la poupe.
Le dos en miette, elle cracha du sang et leva les yeux.
"Ça .. suff .. " Tenta t'elle de dire, mais impitoyable et brutale, son double la saisie et la lança sur la figure de proue, sur laquelle elle s'empala.

Les combats se succédèrent, tous aboutissant à un échec cuisant, quand elle avait l'opportunité d'attaquer, ses coups ne portaient pas, et étaient habilement évités ou contrés.
Combien de morts ? Elle ne comptait plus, elle réagissait au danger, seul son instinct la guidait.

Lorsqu'elle avait l'illusion de pouvoir porter un coup efficace, son double trouvait toujours une solution, comparé à elle, sa jumelle était divine en tout point.
Toutefois elle trouvait que certaines parades était un peu trop parfaites pour être réelles, elle soupçonnait son double d'adapter la réalité de ce monde pour gagner à tout prix.
Elle était face à un adversaire invincible, bien au-delà de ce qu'elle n’affronterait jamais.
Être Brûlée, égorgée, noyée, intoxiquée, broyée, électrocutée, décapitée, empalée, était son quotidien.

Toutefois, elle ne perdait pas espoir, car rien n'avais de sens ici, et cela finirai forcément. Un jour.
Son double devina son raisonnement et lui dit :
"C'est vrai, je ne peux pas te retenir indéfiniment ici, mais je contrôle ta perception du temps, je peux le faire s'étirer pendant longtemps."
Ce qu'elle perçut comme des mois durant, les combats continuèrent sans interruptions.
Elle n'avait rien appris, son seul privilège était la boue, le combat était sa seule liberté, ses défaites étaient son seul héritage et la douleur, son seul droit.
Elle était seule.

Alors que son Double allait porter le coup de grâce d'un autre combat gagné d'avance, celle-ci s'abstint et annonça.
"Tu n'es pas prête, tu ne l'as jamais été et ne le sera jamais assez, mais je serais la, je t'attendrai chaque Nuit.
Je te tourmenterai pour que rien ne t'effraie et fasse souffrir dans l'autre monde."

Et elle se réveilla, doucement, mais sûrement.

07.12.2171, Quelque part au large de Mû
musique d'ambiance : https://youtu.be/pS-gbqbVd8c

Elle était allongée, nue. Elle frissonnait et convulsait malgré une épaisse couverture rêche, et une température qui lui semblait brûlante, mais été en réalité tiède.
Elle avait mal partout, tout son corps la faisait souffrir, et un sentiment de vide remplaçait sa jambe, mais ce n'était rien en comparaison d'un cauchemar qui lui semblait relativement récent.
Elle n'avait gardé que peu de souvenirs de ses divagations, mais cette réalité la lui semblait être la bonne, elle voulut soulever sa main pour se pincer mais son bras parvint à peine à tressauter.
À défaut, elle se mordilla l'intérieur de la joue, et se senti vivante.
Elle entrouvrit les yeux, la pièce était mal éclairée, un néon dont la lumière vacillait de temps à autre grésillait dans un coin.
Elle entendit une voix métallique et éraillée un peu au-dessus d'elle.
"Démarrage du système, Chargement ... Chargement ... Chargement ... Chargement ..."
Cela provenait d'un petit haut-parleur vulgairement attaché avec du fil de fer à une barre métallique tordue au-dessus d'elle, une petite caméra y était également attachée, l'objectif semblait fissuré, mais malgré tout, la machine continua.
"Système Démarré version 38.12.43-1.1.4.KZ3, lancement du logiciel de soin, mode verbeux activé"
"Sujet localisé, première observation : Intégrité structurelle compromise"
"Analyse en cours : veuillez patienter ..."
" Analyse terminée :
- signes de malnutrition
- Déshydratation moyenne
- Hypothermie, température corporelle estimée à 28 degrés, vasoconstriction élevée, convulsions, pupilles dilatées, respiration superficielle, pouls irrégulier.
- Engelures du premier et second degrés sur tout le corps. Peau bleutée, partiellement dure sur les excroissances, plaies présentes.
- Engelures de troisième degré aux mains et pied gauche, revascularisation possible.
- Engelure de quatrième degré a la jambe droite, peau nécrosée, tissus durs, revascularisation impossible.
- Sujet conscient
- Valeur marchande estimée : élevée
Analyse Archivée dans \local\files\11452345.gkp

Glrorl4849
Niveau 5
26 juin 2020 à 22:19:04

Elle voulu dire "Je suis si mal en point ?", mais sa gorge sèche ne produisit que quelques borborygmes
"Calcul des chances de survie, ... 23 %"
Ses pensées étaient assez confuses, mais elle se dit malgré tout qu'elle avait ses chances, elle n'avait pas encore renoncé à vivre.

"Décisions :
- le sujet doit être ramené à un état fonctionnel sur demande de l'Administrateur.
- la température corporelle doit remonter à 37 degrés.
- la jambe nécrosée doit être amputée et remplacée.
"
Elle se souvenait que sa jambe était passée au travers de la glace, elle avait rampé pour se sortir de l'eau, et aprés, plus rien.
"Placer une source de chaleur sur le sujet" dit laconiquement la machine.
Quelqu'un s'activa à côté d'elle, une paire de mains plaça rapidement des ballons de baudruche remplis d'eau tièdes sur son corps, mais pour elle un petit nombre de soleils venaient lui brûler la peau.
"Injection du Vasodilatateur Expérimental Échantillon 147"
"Injection du sérum glucosé pour Réhydratation"
"Compensation temporaire de la malnutrition : Injection du sérum 12"
Parmi toutes les sensations de douleur que son corps lui envoyait, elle senti une piqûre sur son cou, une autre sur son flanc.
Elle pencha légèrement la tête de côté et entrevit une personne habillée d'une blouse tâchée d'huile et de sang lui enfoncer une grosse seringue de métal rouillée dans le bras.
"Application du masque à Oxygène"
Une main crasseuse lui plaqua sans douceur un masque sur le visage et lui insuffla un air riche, elle en eut le tournis malgré sa position allongée, et eue les idées un peu plus claires, elle en rigolerait presque si son corps ne lui rappelait pas constamment qu'il était meurtri.
"Application de pods hyperbares locaux sur les engelures de niveau trois, fluidification du sang attendue"
"On en a pas" dit la personne qui s'affairait à ses côtés
"Remplacer les pods par des sources de chaleur d'environ 42°"
"Bien, cette huile fera l'affaire"
Elle senti son pied gauche et ses mains être enveloppées dans des torchons chauds et gras, c'était pénible, mais cela la soulageait peu à peu.
"Remplacement du membre Initialisé, opération choisie : Amputation transfémorale"
Elle se raidit, non pas qu'elle pouvait y faire quelque chose, mais elle aller passer un sale quart d'heure.
"... stésie" articula t'elle au prix d'un effort monstrueux.
"Ahahaha, comme si on j'en avais" ricana le chirurgien.
"Prise des mesures, mesures terminées" continua la voix.
"Zone d'incision définie : 12 centimètres au dessus du genoux"
"Ça sera, à peu près là", Il pris un couteau de cuisine et l'enfonça au milieu de la jambe, surprise par ce geste, elle faillit se couper la langue en serrant les dents.
"Lancement de l'impression du squelette de la prothèse, imprimante absente, plans enregistrés"
L'homme en blouse cessa de s'agiter et regarda un écran, "ouais, bon, ca va, cette prothèse correspond pas tout à fait à ta taille mais elle devrait te convenir".
Il brandit fièrement un amas indistinct de bois, de métal, de cuir et de circuits électriques.
"Bon aller, on s'y met"
Il placa un solide garrot fait à base de torchons liés les uns aux autres autour de sa jambe, et empoigna le large couteau de cuisine.

"Découpe de la peau sur la zone d'incision".
Elle serra les dents, mais à quoi bon ?
Le couteau entama la chair et fit peu à peu le tour de sa jambe.
"Peau découpée, découpe des muscles Initialisée"
Le couteau s'enfonça plus profondément, et trancha aisément les muscles, elle pouvait sentir les fibres musculaires lâcher petit à petit, elle avait envie d'hurler, mais étrangement, elle avait le sentiment que ce n'était qu'une blessure légère, qu'il ne fallait pas s'en faire et que tout irait bien, qu'elle avait connu bien pire. Mais elle n'arrivait pas exactement à se remémorer quand.
"Système Artériel atteint"
Elle était déja mal en point, mais si elle perdait trop de sang, elle perdrait conscience, et elle ne le souhaitait pas. Ou qu'elle soit tombée, elle n'avait pas confiance, aprés tout, le robot n'avait t-il pas parlé de marchandise tout à l'heure ?
Et puis, ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de se faire amputer proprement, cela en valait t-il le spectacle ?
"Installation du pontage Fémoral, Application de coagulant pour les vaisseaux mineurs."
"Pff, ce robot se croit où ? on n'a rien de tout ça ici, on va faire ça à l'ancienne, heureusement que j'ai tout prévu."
Il empoigna une barre d'acier chauffée à blanc et la plongea dans l'artère. Elle hurla, sans se retenir.
"Bah voilà ! ça saigne moins maintenant"
Elle luttait pour garder conscience, son fluide vital lui échappant peu à peu.
L'odeur métallique de son propre sang avait envahi la pièce peu à peu depuis le début de l'opération, l'odeur de sa chair brûlée s'invita également.
"Flux sanguin stabilisé." commenta la machine
"Reprise de la découpe des muscles"
Elle serra à nouveau les dents, l'homme reprit son couteau et continua son sordide travail.
"Découpe des muscles terminée" constata la machine.
"Scie circulaire démarrée, découpe du fémur engagée"
"Que dalle ! Ca sera la scie à main, tu n'as plus ton système de commande le robot !"
Il attrapa une scie, la lame était irrégulière et oxydée.
"Cette scie n'est pas prévue pour les os, ça prendra un peu de temps"
Elle la senti traverser ses lambeaux de chair. Elle entra en contact avec son Os, elle en ressenti les vibrations de la pointe de ses dents à l'extrémité de ses bras, tous ses Os vibraient à chaque va et vient, et finalement, sa jambe la quitta, à jamais.
"Découpe terminée, status : Jambe amputée".
"Température corporelle, 29°C, Volume estimé de sang restant 67%, Calcul des chances de Survie, ... 15%"
"Status du sujet : vivant et conscient, maintien de l'opération"
Elle continuait à perdre du sang, du peu qu'elle voyait, sa vision périphérique se brouillait de plus en plus.
"Installation des convertisseurs nerveux sur le nerf Sciatique"
Elle senti la main de l'homme fouiller l'intérieur de sa jambe, il 'creusa' un petit espace dans le muscle, et y apposa un objet rectangulaire qu'il referma sur son nerf, faisant tressauter son membre.
"Pose la prothèse Initialisée, Revêtement osso-prothétique posé"
Il prit une bielle et perça plusieurs trous dans le fémur.
"Alors si j'attache ça et ça, et que je rajoute ce ciment maison ça devrait tenir."
"Racolage de la prothèse et du Fémur" continua tranquillement le robot.
Il accola ensuite la prothèse à la pièce qui venait de fixer à son fémur
"Consolidation de la soudure"
Il attacha le reste de la prothèse à la pièce, elle senti sa 'nouvelle jambe' se créer petit à petit, pour l'instant, un simple amas de métal, de bois et de cuir.
"Soudure terminée"
"Erreur à l'offset 0x457892FACB4479BBB0 : Sub-Process has gone out of control and was ended by process id 48726"
Elle saignait toujours abondamment, à présent sa tête dodelinait, son rythme cardiaque s'accélérait, ralentissait, puis s'accélérait à nouveau.
"Bon visiblement c'est mort pour moi" se dit-elle, elle était prête à accueillir la mort qu'elle avait si souvent semée comme une vielle amie.
"ET MERDE !" rugit l'homme.
"Réinitialisation du système" continua tranquillement la machine.
"FAIT CHIER ! ON VA PERDRE LA MARCHANDISE !" rétorqua l'homme.

"Démarrage du système, Chargement ... Chargement ... Chargement ... Chargement ..."
"Je fais quoi ? Je fais quoi ?" paniqua le chirurgien.
"Rechargement du dernier dump mémoire, Reprise du programme de soins" annonça la machine quelques instants plus tard.
"Status du sujet : vivant et conscient, Sévère Anémie détectée"
"Évaluation du groupe sanguin : O-, pas de banque de sang compatible disponible"
Elle aurait grimacé, si elle avait pu, mais ses dernières forces la maintenaient à peine consciente.
"Température corporelle, 33°C, Volume estimé de sang restant 48%, Calcul des chances de Survie, ... 8%"
"Abandon de L'opération"
"Nan, on reprend ... saleté de machine, passe les actions non nécessaires. Stabilisons la."
"Action Administrateur : Reprise du scénario en cours"
"Suture de la plaie autour de la prothèse"
L'homme pris une aguille et un fil qui traînaient par là, et entrepris de joindre les lambeaux de chaque côté de sa jambe et de les recoudre, il réutilisa de temps en temps sa barre chauffée à blanc pour forcer la coagulation des vaisseaux restants.
Au fur et à mesure que la plaie se refermait, elle avait conscience que son état n'empirait plus, elle se dit "peut-être pas aujourd'hui finalement".
"Pose de la fibro-musculature"
"C'est pour les riches ça !"
Il entreprit de fouiller dans un bric-à-brac ressemblant plus à un tas d'ordures ménagères, et en extrait un piston et plusieurs petits servomoteurs électriques.
Elle senti des tensions de part et d'autre de ses futures articulations, mais comme sa jambe ne faisait pas encore vraiment partie d'elle, c'était très vague, un peu comme si quelqu'un touchait un bout de bois attaché à sa jambe avec un autre bout de bois.
"Câblage en cours"
'Clic, clic, clic' elle entendait les câbles se brancher un à un, sa jambe tressautait un peu à chaque branchement.
"Démarrage du système de la prothèse"
"Ben alors ? ça se lance pas ? tout est ok pourtant ? Attend, Ah oui, ça doit être ce composant, il a souvent un peu de mal".
Il prit un marteau et tapa à un endroit précis, un fourmillement électrique lui parcourut la jambe jusqu'à l'échine.
Elle tenta de la bouger par curiosité, mais celle-ci finit dans un angle bizarre.
"Tests moteur de la prothèse lancés"
"Pas le temps"
"Action annulée par l'Administrateur, Synchronisation neuronale du membre artificiel"
Tout semblait se passer pour le mieux, mais son corps avait été mit à rude épreuve.
Elle avait reposé presque morte pendant quelques heures dans le blizzard, avec une jambe gelée, dont on l'avait ensuite amputée.
Elle avait déjà épuisé ses rations bien avant qu'elle s'engage sur la banquise, elle était faible.
L'opération n'avait pas été de tout repos, elle avait perdu beaucoup de sang, on lui avait injecté des substances douteuses, et le froid sec avait eu raison d'elle.
Son cœur s'emballa. Une dernière fois.
Et puis, sa poitrine la serra, et elle fut tout à coup essoufflée.
Elle eut le temps d'entendre
"Rythme cardiaque nul, application du défibrillateur"
Et le monde devint encore plus blanc ... elle perdit conscience.
Le chirurgien se pressa et massa énergiquement sa poitrine, si fort que l'une de ses côtes se cassa.
Elle revint à la vie quelques minutes plus tard, cette fois, elle senti la chaleur de mains humaine sur ses épaules.
Mais son corps était à bout, son esprit lui, était là, mais ses organes ne suivaient plus, elle avait perdu trop de sang.
Son cœur lâcha à nouveau.
"PAS ENCORE !" rugit une voix masculine prés d'elle.
Alors qu'elle perdait à nouveau conscience, elle se dit que dans sa vie de chasseuse, de voyageuse, et de guerrière, elle avait été fière, elle avait combattu, elle avait gagné et perdu. Elle avait eu une belle et courte vie.
Elle avait été rapide, mais n'avais jamais su encaisser, elle avait su voir le danger là où d'autres ne voyaient rien, mais elle avait toujours été indolente, elle maniait l'arc comme peu sur l'île, mais n'avait jamais compris la magie.
Peut-être la paresse avait t-elle finit par la tuer ? où sa faible constitution avait eu raison d'elle ?
Elle ne savait pas, Elle n'avait pas peur de la mort, Elle était souvent celle qui allait au devant du danger de part sa nature et sa vision simpliste du monde.
C'est trop facile de renoncer, le monde est à portée de main.
L'homme s'activait à la faire revenir, une seconde côte se cassa.
Lorsqu'elle repris conscience, elle entrepris de faire le vide dans son esprit, de reprendre le contrôle de son corps.
Comme on dorloterait un enfant tourmenté par de sombres pensées, elle s'adressa à son corps.
Elle se relâcha, respira tranquillement, ignora l'homme qui la soignait et hurlait son désespoir et entreprit de se remémorer les instants de paix qui régnait à la vigie du navire Amiral de l'Amirauté, les éclats de rires des marins et de ses compagnons au port.
"Taux d'Adrénaline en baisse" commenta la machine.
"Je veut juste la paix" se dit l'archère.
"Sujet stabilisé, Reprise des Opérations, Pose du derme synthétique"
"C'est superficiel !", le chirurgien se contenta de tailler un grossier morceau de tissu pour recouvrir l'essentiel des circuits.
Toujours plongée dans ses souvenirs, l'archère ignora sa nouvelle peau, et les quelques crépitements de sa nouvelle jambe.
"Remplacement de la jambe terminé"
"Température corporelle, 36°C, Volume estimé de sang restant 47%, Calcul des chances de Survie, ... 39%"
Elle n'écoutait plus, et laissa son esprit continuer à vagabonder.
"Traitement actif des gelures secondaires"
"Application de la crème corticoïde sur les plaies, Application d'eau tiède"
Elle ignora délibérément les mains qui lui passaient sur le corps, et l'eau qui suivit.
"Opération terminée, Statut du sujet : vivant et conscient, Température corporelle : 37,5°C, Rythme cardiaque Stable. Chances de Survie à longs termes : 51%"
"Bilan de l'opération archivé dans \local\files\4498721.ttz"
Et elle glissa peu à peu vers un monde des rêves mêlant souvenirs heureux et étendues gelées, cette fois le cauchemar la laisserait en paix.

Musique d'ambiance : https://youtu.be/oN2Xs-MvxLw

Plusieurs jours s'écoulèrent, elle fut maintenue dans un sommeil artificiel pour poursuivre les soins intensifs, et se réveilla une nouvelle fois.
Un mur de métal froid et rouillé, et un hublot fissuré furent les premières choses qu'elle vit. Elle avait dormi à même le sol, sur un ensemble disparate de grossier morceaux de tissu. Elle s'assit tant bien que mal, et aperçu une étendue gelée à l'extérieur.
Comme elle percevait un léger roulis, elle se dit qu'elle se trouvait probablement sur un brise glace, quelque part proche de Mû.
"Ah ! Vous êtes réveillée !"
Un homme en blouse blanche venait d'entrer dans la pièce et s’adressait cordialement à elle.
"La forme ?" ajouta t-il maladroitement.
Elle reconnut la voix qu'elle avait identifiée lors de l'opération, c'était sans doute l'homme qui l'avait sauvée.
D'une taille assez petite, il avait la quarantaine et une belle prestance.
Ses cheveux noirs étaient dégarnis, et son front proéminent supportait une énorme paire de lunettes teintée
Un masque de chirurgien était rabattu sur son menton, sa blouse sale avait dû être blanche un jour, mais elle était très tâchée d'huile, de sang, ou d'autres sécrétions. Elle était bien trop grande pour lui et traînait à terre.Il semblait exténué, ses yeux marron étaient cernés mais il avait l'air relativement content.
Il constata "Vous êtes loin d'être soignée"
La voix rauque, elle répondit "Merci pour m'avoir sauvée, je ..."
Il la coupa brutalement "Vous parlerez quand je vous y autoriserai."
L'archère resta interdite, et porta un regard interrogateur sur le chirurgien.
"Je vous ait sauvée pour une raison, non deux en fait"
"Vous êtes un soldat, ou ex-soldat, cela se voit à votre équipement et votre condition physique.
D'ailleurs vous êtes restée consciente pendant presque toute l'opération, c'est assez impressionnant compte tenu de votre état.
J'ai certains projets à mener à terme, vous allez travailler pour moi. Et quand je n'aurai plus besoin de vous, je vous revendrais comme esclave, ou mercenaire."

Glrorl4849
Niveau 5
26 juin 2020 à 22:19:36

L'archère haussa un sourcil "Vous pensez que je vais tranquillement vous obéir ?"
L'homme lui expliqua tranquillement "Vous n'êtes pas en position de négocier, j'ai placé un explosif dans votre jambe, et même si parvenez à le désamorcer, je peux la désactiver à distance. Si vous n'obéissez pas aux ordres, vous exploserez, ou resterez immobile."
Elle grimaça, il avait raison, c'était un stratagème retors, elle n'avais pas vraiment le choix, c'était Marche ou Créve.
Elle demanda "Et la seconde raison ?"
Il sourit et répondit "Vous êtes désirable."
Elle n'avait jamais connu d'homme, mais frissonna de dégoût. Elle se demanda s'il y en avait eu d'autres comme elle.
Il remarqua sa réaction et ajouta "Vous n'aurez pas le choix de toute manière, au fait, les explosifs et système de votre jambe sont reliés à mes paramètres vitaux, si je meurt, vous aussi."
Il partit en lançant "Je vous laisse vous rétablir, tâchez de reprendre des forces."
Complétement abattue, elle se recoucha et tarda à retrouver le sommeil.

Le Cauchemar lui rendit visite, mais lui porta également conseil, cet homme était très sûr de lui, et semblait avoir un égo démesuré, elle avait quelques idées sur ce qu'elle allait faire.
Mais elle devait d'abord guérir, elle peaufina son idée des mois durant, et dès qu'elle put marcher, elle inspecta le bateau pour savoir comment mettre son idée en œuvre.
Sa nouvelle jambe était légèrement plus courte que la précédente, mais elle avait vite appris à compenser le roulis avec, et à courir à nouveau.
Elle découvrit que l'homme et elle n'était pas seuls sur le navire, il y avait aussi une dizaine d'autres membres d'équipage, ceux ci semblaient très loyaux envers le chirurgien. Ils allaient poser problème si elles les attaquaient ouvertement.
Elle n'était pas étroitement surveillée, mais elle n'avait clairement pas la confiance du reste de l'équipage. Étant de nature discrète, elle en profita pour enquêter malgré tout.
Son idée initiale était de rediriger le circuit d'échappement du moteur et d'intoxiquer dans leur sommeil une grosse partie de l'équipage.
Seulement, un jour elle pris un peu trop de risques, et elle tenta de dérober une clé pour avoir accès à la salle des moteur.
Elle se fit tabasser, violée et termina dans une geôle crasseuse et froide à fond de cale, avec la promesse d'être revendue comme une vulgaire esclave de chair.

15.07.2172, Quelque part en haute mer

Quelques jours plus tard, des bruits de combat la réveillèrent.
Elle entendait le tintement de l'acier, des détonations magiques, et de temps en temps, le sifflement de balles et d'obus.
Une gigantesque explosion secoua le navire, cette vielle rougne n'était pas prévue pour le combat.
Comme n'importe quel marin, elle n'échappait pas à la règle, son destin était lié à celui du navire, s'il coulait, elle mourrait.
Elle hurla "OUVREZ LES CELLULES !", mais rien ne ne passa.
Elle joua son va tout, et sortis deux petits morceaux de ferrailles qu'elle avait dissimulés dans sa jambe.
Elle glissa l'un des morceaux dans la serrure et sonda l'intérieur du mécanisme, il s'agissait d'une serrure à goupille classique. Il y en avait huit.
Ses doigts étaient engourdis, mais cela ne devrait pas poser problème, elle était assez agile.
Elle glissa le plus solide des deux morceaux dans la serrure, celui-ci lui servirait à tourner la serrure lorsque toutes les goupilles seraient alignées correctement.
Elle inséra l'autre morceau, et commença à déplacer la première goupille, et entendit rapidement un petit 'clac', bien, ce serait facile, cette serrure était bas de gamme.
les combats s'intensifiaient à l'extérieur, mais elle était concentrée sur sa tâche.
Son crochet avançait doucement, goupille par goupille, et finalement, elle put tourner le rotor au bout de quelques minutes.
Elle était libre, mais pas sortie d'affaire.
Que devait t-elle faire ? Aider ses ravisseurs à défendre le bateau ? prendre un canot et fuir ? aider ses mystérieux attaquants ?
Si elle fuyait maintenant, elle n'aurait pas le temps de se préparer, et mourrait de froid ou de faim dans quelques jours, il y avait aussi le risque de se faire rattraper.
Elle monta sur le premier pont en attrapant au passage une dague sur son chemin.
Un marin a l'air affable et famélique l'attaqua avec un sabre au détour d'un couloir, il ne faisait pas partit de l'équipage qu'elle connaissait et ne portait pas d'uniforme de soldat, les attaquants étaient donc probablement des pirates.
Elle para son attaque d'un coup de dague d'une main, puis il se raidit et s'effondra, un carreau d'arbalète lui sortait de l'oeil droit.
Le chirurgien lui dit de loin "Vous êtes la ? Nickel ! Allez sur la passerelle et alignez les !"
"On verra" répondit t-elle
"Ces mecs sont des pirates, ils ne s'encombrent pas de prisonniers inutiles"
Voyant son air perplexe, il ajouta
"Si je survis à ce combat et que tu ne nous aide pas, je te ferai exploser"
Sans plus attendre il partit vers le pont extérieur en courant, son couteau de cuisine à la main, une petite arbalète dans l'autre.
Elle jura en silence, maintenant, elle n'avait plus le choix, et partit en courant vers la passerelle.
Elle y retrouva son équipement sur un râtelier étiqueté "A revendre", si elle allait rester ici, elle voulait éviter d'être prise à revers, et verrouilla la passerelle.
Elle avait une vue d'ensemble du bateau depuis la passerelle, elle prit un extincteur usagé qu'elle jeta à travers une vitre, maintenant elle pouvait tirer.
Elle observa la situation, plusieurs petits canots avaient abordés leur navire. A quelques lieues, elle aperçue un large navire, un deux mâts, sa misaine était brisée, et sa grand-voile en piteux état, il n'arborait aucun pavillon.
Sur le pont de leur navire, une dizaine de personnes se battaient, et une dizaine de corps sans vie le jonchaient.
Un large impact d'explosion avait noirci et gondolé la tôle à bâbord, quelques flammèches vertes persistaient.
Les marins adverses semblaient tous fatigués, malades et affables, comme celui qu'elle avait rencontré plus tôt, à croire qu'ils sortent d'une longue traversée et qu'ils sont désespérés.
Cette énergie du désespoir les animait, et les poussait à prendre des risques inconsidérés pour venir à bout d'un seul marin, mais cela payait car l'ennemi avait l'avantage du nombre.
Ses ravisseurs, eux, se battaient comme de beaux diables.
L'un d'eux, un nain à l'air revêche, l'un de ceux qui l'avait tabassée, se fit submergé et assassiné sous ses yeux mais emporta dans la tombe trois adversaires.
Elle avisa un autre de ses compagnons d'infortune en difficulté, et se mit à tirer.
Sa première flèche s'enfonça dans le cou de l'un des assaillants, qui s’effondra dans d'immondes gargouillis.
Voyant son camarade périr, le second marin hurla "SNIPERRRRRRR !"
Elle lui tira une flèche dans le genou, beuglant de douleur, son adversaire l'acheva.
Elle aida de la même manière plusieurs autres marins.
Les cadavres s'accumulaient, mais l'ennemi avançait malgré tout.
Et elle avait attiré l'attention, une boule de feu fit exploser la vitre à côté d'elle
Elle se jeta à terre, une seconde suivit quelques secondes plus tard là où elle se trouvait précédemment.
Elle rampa puis grimpa sur le toit de la passerelle. Accroupie entre les antennes en panne, elle continua à tirer.
Elle aperçu une nouvelle flottille de canots approcher, elle devait réduire leur nombre tant qu'ils étaient compactés sinon ils seraient trop rapidement submergés.
Elle visa le pilote d'une des embarcations et d'un tir un cloche parfaitement réussi, elle le blessa d'une flèche dans l'épaule qui le précipita à la mer.
Avant qu'un de ses camarades n'aient eu le temps de réagir pour reprendre le contrôle de l'esquif, elle avait déja eu le temps de tirer une volée de flèche qui alla décimer les pirates.
Voyant leur confrères se faire proprement massacrer, les autres canots se mirent à zigzaguer pour éviter les projectiles. Ne souhaitant pas gaspiller ses munitions limitées, elle se reconcentra sur le pont.
Un tir, un mort, ses flèches faisaient mouches. Elle ferait de son mieux pour survivre.
Elle tira encore et encore, elle en perdit la notion du temps. Elle se battait depuis dix minutes ou dix heures ? Elle l'ignorait et agissait instinctivement.

https://www.noelshack.com/2020-26-5-1593202233-main-qimg-7370935038587cd79e45ee42cdbcf922.jpg

En bas, elle n'avait plus que trois alliés en vie, ceux-ci se battaient coude à coude, le chirurgien était parmi eux, mais une quinzaine de pirates étaient encore présents.
Même si elle les haïssaient de tout son être, elle leur hurla "Tenez Bon !"
Plus le combat durait, plus elle pouvait descendre d'ennemis, elle en avait déjà mis beaucoup à terre.
Mais elle n'avait pas vu le tireur d’élite en face, et hurler ainsi trahit sa position.
L'instant d'après une balle ricocha prés d'elle, elle avait trouvé l'origine du tir, le hublot du gaillard avant, elle banda son arc et ajusta son tir, mais appuyer sur une gâchette bien est plus rapide qu'encocher une flèche, et un second tir sectionna sa jambe mécanique, celle sur laquelle elle s'était appuyée pour tirer.
Cette jambe ne connaissait pas la douleur, elle put bander et ajuster son tir alors même qu'elle s'écroulait, sa flèche siffla, et elle n'entendit pas de troisième tir, elle avait touché au but.
Cela allait être compliqué de tirer à présent, elle s'appuya sur sa jambe restante et se cala dos à une antenne.
Elle continua à tirer, mais ses tirs étaient moins précis à présent, elle aida tant bien que mal ses compagnons, mais ceux-ci tombèrent uns à uns, et enfin le chirurgien mourut, transpercé par plusieurs sabres, un large sourire sur son visage "Ce n'est pas ... Terminé."
'Bip, Bip, Bip' les restes de son ex-jambe faisait un bruit étrange.
Son instinct lui disait que cela n'augurait rien de bon, elle se jeta dessus et la lança sur le pont en contrebas.
Quelques secondes plus tard, une explosion sourde eut lieu, tout le navire avait tremblé, et elle-même fut étourdie pendant quelques secondes, à présent un silence de mort régnait.

Musique d'ambiance : https://youtu.be/TLxv_g_zQkY

La fumée se dissipa peu à peu, et le pont se révéla, sa jambe avait explosé à proximité du chirurgien, tuant la dizaine de marins restants.
C'était un véritable charnier, des corps déchiquetés ou agonisants parsemaient le pont, des membres arrachés et des viscères fumants traînaient çà et là.
Entre-temps, l'autre navire s'était approché, mais elle ne distinguait personne sur le pont.
Voyant que visiblement le conflit était terminé, elle se détendit.
Avec son unique jambe et en s'aidant d'une béquille improvisée avec une barre de fer, elle descendit difficilement à la rencontre de l'autre navire.
L'autre navire s'arrêta à proximité, quelqu'un en sorti et lança un grappin.
Une Mystic atterrit sur le pont, et contempla le carnage, elle s'exclama
"Hé ben, c'est vous qui avez fait tout ça ?"
"En partie" l'archère dit simplement l'archère.
La mystic se retourna et s'exprima "Je suis désolée pour vos amis"
L'archère répondit par la négative "Pas moi, ces types étaient des esclavagistes"
"Un peu comme eux, je vois, dans ce cas je te remercie !"
La mystic se dirigea vers un cadavre bariolé et le retourna d'un coup de pied.
L'homme avait eu la mâchoire emportée par un objet dans l'explosion et son cou était désarticulé, un fragment de métal avait traversé son nez et était ressorti par la nuque, ses globes oculaires avaient explosés sous la pression du souffle de l'explosion, son visage n'avait plus grand-chose d'humain.
"Celui là était le capitaine, je suis libre, j'étais esclave mais je suis libre !"
L'archère s'effondra, son passage à tabac, sa captivité et cette bataille avait eu raison du peu de repos qu'elle avait eu.
La mystic la retint et la posa doucement à terre "Attention !"
A demi consciente, l'archère l'entendit psalmodier, ses forces revinrent rapidement.
La mystic regarda son moignon de jambe mécanisée et déclara "Je vais la remplacer, ce sont pas les jambes qui manquent ici !"
Elle prit une hachette par terre, et déambula parmi les cadavres, à la recherche d'une jambe aux proportions idéales.
L'archère se dit que sa vie avait quelque chose d'ironique ces derniers temps, elle avait beaucoup souffert pour sa seconde jambe, et voila qu'une divine soigneuse lui proposait de lui greffer une authentique troisième jambe.
"Ça me fait un belle jambe" se dit t-elle.
La mystic revint une dizaine de minutes plus tard avec une jambe sanguinolente, et commença à incanter, mais elle s'interrompit brutalement, "Ah merde, c'était une jambe droite !"
L'archère soupira, et elle se permit de sourire pour une fois depuis bien longtemps, la mystic était étourdie, mais pleine de bonne volonté.
Celle-ci revint à nouveau et dit "J'ai été esclave sur ce navire pirate, mon seul travail était de soigner les blessés, mais à présent ils sont tous morts"
"Je vois, c'est étonnant qu'ils t'aient laissée seule là bas" constata l'archère.
"Je ne suis pas une combattante, et je ne représente pas un danger, ils m'ont sorti de cellule aprés avoir compris ça, et pour toi ?"
"Ce n'est pas une histoire joyeuse" la découragea l'archère.
"Ça je m'en doute un peu" rétorqua la mystic.
"Bien, comme tu a été esclave tu comprendras peut être"
L'archère lui conta son histoire, elle n'omit rien, et insista sur le fait que le chirurgien était plus un apprenti boucher qu'autre chose.
"Tu a de la chance d'être en vie !" s'exclama la mystic, elle enchaîna "Bon, à moi de te rendre la pareille maintenant."
Elle s'exclama "స్లీప్! " (dort!)

Et l'archère s'endormit aussitôt, la mystic retira pièce par pièce tout élément mécanique de sa jambe. Puis elle psalmodia un long chant magique :

ఓ శక్తివంతమైన మేజిక్
Ô Puissante magie
ఈ దుర్భర జీవితం సేవ్
Sauve cette misérable vie
ఇది నాకు సహాయపడింది
Cet être qui à su m'aider
నాకు పునర్నిర్మాణం సహాయం
Aide moi a recréer
అతని నుండి ఏమి తీసుకోబడింది
Ce qui lui a été enlevé

Glrorl4849
Niveau 5
26 juin 2020 à 22:21:23

Et la magie opéra, dans un scintillement lumineux, son moignon et sa jambe se soudèrent peu à peu pour ne faire qu'un.
La mystic n'avait cru qu'a moitié à l'histoire de cette archère, qui aurait pu survivre à tout cela ? certainement pas cette femme qui lui avait paru bien faible.
Elle pensait plutôt qu'elle était une pirate, une miraculée de tout ce carnage. Mais elle ne pouvait pas se résoudre à la tuer, elle n'était pas comme eux, et elle lui laissait le bénéfice du doute.
Une fois la jambe ressoudée, la mystic prit la décision de partir avec le navire pirate à présent vide.
A son réveil, l'archère était seule parmi les cadavres, la mystic était absente. Elle aurait pourtant souhaité la remercier et ne comprenait pas sa décision.
Elle observa sa nouvelle jambe, et la plia, couverte de poils et musclée, elle avait dû appartenir à un homme solide mais peu soigneux.
Il était temps pour elle de rentrer et enterrer ses mauvais souvenirs.
Son passé à l'Amirauté lui avait appris à se débrouiller en mer, malgré cela, le navire manquait de provisions, et elle fut obligée de dépecer, manger et rationner des marins morts au combat pendant quelques mois pour ne pas mourrir de faim.
Elle parvint finalement à s'orienter pour retrouver Mû grâce aux étoiles, un vieux sextant, et une à moitié carte déchirée. Un vent froid l'accueilli, elle était presque chez elle.
Elle amena le navire à proximité de la côte, et mit ses restes de provisions humaines à bord d'un canot. Elle saborda le navire, celui-ci coula rapidement, emportant ses secrets, dépouilles et robot à jamais.
Au bout de quelques mois de voyages, elle retrouva son chemin en Mû et parvint à rentrer chez elle en peu avant le début de l'hiver 2172.
Consciente des horreurs qu'elle avait subit ou infligées pour survivre, elle avait choisi de se murer dans le silence quand on lui demandait ce qu'elle avait fait tout ce temps.
Ce n'était pas le genre d'histoire qu'on avait envie de partager, elle garderait sa souffrance pour elle, personne ne pourrait comprendre ses choix, peu en seraient arrivés à de telles extrémités de toute manière.
Si elle la racontait, les gens la fuiraient, comme la mystic, elle n'avait pas envie d'être mise au ban de la société.
Elle n'en parlerait à personne, jamais.

Fin.

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Sujet : [Récit] Un voyage
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