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Sujet : Stanislas
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ViceeJoker
Niveau 9
07 novembre 2021 à 12:42:16

L'autre fois j'ai croisé Stanislas au bar du quartier.

J'étais assis avec un ami d'enfance qui est devenu gendarme et pratique la gonflette. Stanislas s'est pointé alors que je fixais les biceps totalement disproportionnés de mon ami d'enfance. Ses bras étaient plus gros que sa tête, alors avec la perspective, même Stanislas paraissait minuscule, par rapport aux bras de mon pote.

J'ai directement reconnu Stanislas. Personne n'a cette tête à part lui, donc c'était lui, bien sûr. Nos regards se sont croisés, j'ai souris. Il a dévié la trajectoire de ses yeux, a longé le bar vers la terrasse comme un étranger. Il était accompagné de deux garçons à peu près comme lui, avec le même look de garçon bien élevé, des petites chaussures, un petit manteau, une petite mèche au vent bien comme il faut.

Alors, tu me réponds, m'as dis mon pote, comme je ne l'écoutais plus et que je regardais Stanislas se défiler comme ça, comme si lui et moi n'avions jamais rien vécu. J'ai demandé à mon pote de répéter ce qu'il venait de dire - mon ami Arnaud- et il répéta un propos dégoûtant sur mon début de calvitie. C'était fort peu à propos surtout venant de lui, il faut savoir que les spots du bar éclairaient ses golfes proéminents... bref un combat de dégarnis.

Mais revenons-en à Stanislas, le beau chevelu et joufflu aussi. Des lèvres épaisses et pulpeuses, comme botoxées. Une petite écharpe à carreau, enfin, vous voyez. Il s'avère que nous étions dans la même classe en CE2, dans une école primaire catholique, Saint-Jean-Bosco. Cette année-là, une classe verte a été organisé. Comme une classe de neige, mais sans la neige, dans les montagnes, perdu quelque part. Randonnée, escalade, des grands espaces, des gîtes... quelques souvenirs épars, un centre éducatif avec des dortoirs, vraiment un truc montagneux que je ne peux plus situer. C'est hors du temps, hors de l'espace, dans mes souvenirs.

Stanislas et moi nous étions retrouvés dans la même chambre. Je ne comprends pas pourquoi, parce que si mes souvenirs sont bons, nous n'étions pas fan l'un de l'autre. A mon avis, le destin a voulu qu'on se retrouve ensemble, alors que dans la cour on traînait rarement à deux. Je me rappelle vaguement d'une sensation, un trouble affectif, un petit pincement qui vous prend quand vous vous rendez compte que finalement personne n'a vraiment voulu de vous et que par voie de fait, vous vous retrouvez avec l'autre type dont personne n'a voulu.

C'est difficile de disséquer des rapports d'enfants, à l'aune de mes trente-et-un ans, pourtant j'y arrive sans peine, cette sensation elle est encore vivace, dans ma chaire, toujours aussi violente, peut-être même que les années passants, elle devient plus violente encore, cette sensation. Ni lui, ni moi n'étions dupes, on savait tous les deux très bien pourquoi on se retrouvait ici, dans cette chambre avec deux lits superposés, au milieu de la montagne. Nous sommes pourtant restés cordiaux, plutôt que de faire ressurgir notre frustration quant à nos solitudes d'enfants, plutôt que de nous comparer à Benjamin Hendrix qui gagnait chaque année le prix de l'amitié.

Petite parenthèse, j'étais vraiment dans une école qui organisait chaque année des "prix", comme des awards, pour récompenser des valeurs tels que l'amitié, le travail... c'est notamment lors de l'une de ses cérémonies que j'ai pris conscience de l'absurdité du monde dans lequel on vit, tout petit mon cœur se serrait, il venait au bord de mes lèvres tellement j'étais triste de ne rien recevoir, je n'étais rien, je n'étais personne, je rêvais de briller, je rêvais d'être Benjamin Hendrix, ça me brisait et à mon avis ça en brisait d'autres, les adultes s'employaient à la destruction des générations futures avec ferveur, tout en arborant des cravates fantaisies. Je les encules !

Avec Stanislas, donc, l'ambiance était calme, on jouait au Mikado, comme deux êtres sociaux bardés de fêlures juvéniles inqualifiables. Quelque chose de tacite s'est dessiné autour de notre cohabitation. Ce jour où les gens se sont appropriés leurs chambres, allant par affinités, les uns avec les autres et que nous nous sommes retrouvés face à face, tout plein de nigauderie, affreux, stupides, malade mental alors qu'on avait à peine huit ans, tellement la société était imbuvable à notre encontre... on a compris que la vie serait dure pour nous et que pour tout le monde en général, c'était un calvaire. Lui, par contre, il était vraiment paumé, je m'en rendais compte, je ne sais pas ce que lui faisait subir ses parents, mais putain, ça devait être hard, ils devaient lui préférer sa petite sœur, ou un truc comme ça.

Si bien qu'une étrange relation s'est nouée entre nous, sans que je ne le veuille vraiment. Après tout, qui aurait voulu devenir la mère d'un enfant de huit ans, avec constamment la morve au nez ? Il agitait sans cesse ce mouchoir en tissu immonde, quand il le déroulait ça faisait un bruit de scratch, il y avait au moins deux kilos de mickeys là-dedans ! Mais c'est bien ça que j'étais pour lui durant cette semaine : sa mère. Je le consolais, il avait vraiment une vie de merde. C'est difficile, quand on a sept ou huit ans, de mettre des mots sur des concepts tels que le manque d'amour, la déréliction. Mais ça se voyait, il me foutait le cafard...

Pour évacuer ma propre tristesse, je l'imaginais crouler sous une montagne de problèmes insurmontables. Pour m'endormir le soir je rêvais que sa mère le battait, le forçait à manger des choux de Bruxelles et d'autres sales trucs, bidouillés à partir d'informations que j'entendais ça et là, sans doute au vingt-heures ; on parlait souvent des pédophiles dans l'Eglise, déjà à l'époque, et moi j'avais l'impression de vivre dans une Eglise, dans mon école il y en avait une, on était obligés d'aller se confesser, mais j'avais rien fait alors j'inventais des conneries, comme par exemple une fois j'ai dis que j'avais volé des stylos dans une trousse qui n'était pas la mienne, c'était totalement faux, juste pour faire bander ce fils de pute de curé, je me demande ce qu'il faisait en rentrant chez lui, celui-là, sans doute ses courses au magasin comme tout le monde, mais après ? mais après ? C'est ça que je voulais savoir !

En gros, si j'avais été plus pervers, Stanislas aurait pu devenir ma chienne. Je l'aurais réduis en esclavage, sous couvert de lui donner un peu d'affection. Mais non, j'étais un gamin cool, sans aucune once de méchanceté en moi. J'étais un bon camarade, bien meilleur que Benjamin Hendrix. J'aimais déjà les gens, j'étais loyal. Je mettais le doigt sur des choses qui semblaient sans doute totalement abstraites aux autres gamins de mon âge. Bizarre fossé, en plus on ne pouvait pas dire que j'étais surdoué, à l'époque je me persuadais qu'un carré pouvait rentrer dans un triangle, j'allais un peu loin dans l'abstraction, entre un retardé et un surdoué franchement la frontière est poreuse, voire inexistante.

J'essayais donc de réveiller sa force, de lui faire prendre confiance en lui. Vas-y Stan, tu peux y arriver ! Tu sais faire des choses ! Tu as un talent en toi, je ne sais pas lequel, mais il est là, il ne demande qu'à être exploiter ! Je ne lui disais pas ça texto, mais j'adoptais ce type d'attitude qui confine à l'éveil de soi. Mais il y avait du boulot... Stanislas, tes lacets. Stanislas, tu as mis ta chaussure gauche sur ton pied droit et tu arrives quand même à marcher ? - Ah c'est pour ça que j'ai mal depuis tout à l'heure ? A la ramasse, ce petit garçon, vraiment...

ViceeJoker
Niveau 9
07 novembre 2021 à 12:42:29

Tout a dérapé le jour ou nous avons visités la fromagerie. L'odeur infernale de lait caillé m'avait filé des haut-le-cœur et j'ai eu envie de vomir pendant tout le trajet du retour, en bus, tandis que le chauffeur psychopathe abordait des virages en tête d'épingle comme une vaste blague, comme si tout était prévu, avec un trampoline en contre-bas pour le faire rebondir en cas de sortie de route. J'avais l'impression que l'odeur de la fromagerie m'avait suivi, même dans le bus ça sentait mauvais. Stanislas était à deux ou trois rangées derrière moi, j'avais pu l'esquiver et me mettre à côté de Simon Brouke, un intello avec des lunettes rondes et une raie de côté que je n'ai jamais su imiter.

— Tu trouves pas que ça pue ? m'a demandé Simon.
— Si si.

Autour de nous tout le monde grimaçait de dégoût. Tout le monde, sauf Stanislas. Bizarre. Impassible, il faisait mine d'observer les falaises et les arbres, l'air un peu hagard. Très pâle, aussi. En tout cas l'odeur était insoutenable. Marie-Paul l'animatrice du centre qui aidait notre maîtresse le fit savoir à celle-ci : ça sent le caca, ici. Et c'était vrai, c'était ça que ça sentait : LA MERDE

Tout le monde était très content de sortir du bus. Le chauffeur s'est essuyé le front et une vive concertation s'est enclenché entre la maîtresse et les animateurs. Les gens sont toujours très sérieux quand il s'agit de trouver un coupable et d'autant plus quand il s'agit d'une défécation inopportune... il faut dire que les gens sont toujours très alertes quand il s'agit de débattre de tel sujet, je ne sais pas pourquoi mais le "popo" galvanise les foules, ça m'étonne que les classes politiques n'en fasse pas un sujet majeur, comme l'immigration ou la sécurité, par exemple.

On a retrouvé nos chambres, pour se préparer avant le repas du soir. Dès que j'ai fermé la porte derrière nous, Stanislas a tout avoué. C'était lui, le chieur fou. Il a fondu en larme, tout de suite après son aveu. Il m'a fait mal au cœur, je me suis retenu pour ne pas exploser de rire. Après tout j'étais sa mère, je devais lui apporter mon soutien inconditionnel, quoiqu'il advienne.

— Ce n'est pas grave, Stan, on va trouver une solution. Voilà comment on va procéder, j'ai commencé avec le sérieux d'un Napoléon qui expose ses plans de conquête mondiale, tout en ouvrant la fenêtre. Je me vais me tourner. Pendant ce temps, toi tu vas prendre ce sachet plastique (celui qui contenait mes sous-vêtements), tu vas te déshabiller, mettre ton slip à l'intérieur et refermer le sachet.

Ses larmes ont coulé, sa morve aussi. L'odeur de merde a soudain emplit la chambre, mais avec ce que j'avais vécu cette après-midi, dans la fromagerie, j'avais le cœur bien accroché.

— C'est bon, il m'a dit.

Quand je me suis retourné il tenait son vilain forfait entre ses mains, le sac en plastique était plein. Ni une, ni deux, je m'en suis emparé, je me suis approché de la fenêtre, je l'ai fait tournoyé au-dessus de ma tête et je l'ai balancé sur la pente herbeuse qui jouxtait la façade du bâtiment.

— Voilà, maintenant on est débarrassés.
— Merci Hugo, vraiment.
— Tu vois, je te l'avais dis, pas besoin de stresser, il y a une solution à tout.
— Merci, merci, merci.

J'ai laissé la fenêtre grande ouverte. Quand on est descendus pour se laver les mains avant le repas, il est passé aux toilettes pour se nettoyer et enfin, tout était réglé. On a mangés, puis quand on est allés se coucher, il m'a remercié encore mille fois. Intérieurement j'étais éclaté de rire, j'ai même dû sortir deux fois ou trois fois de la chambre pour exploser, je me roulais par terre, pris de convulsions, sans un bruit. Si Marie-Paule était tombée sur moi à ce moment-là, elle aurait flippé, pour sûr !

Néanmoins, le lendemain matin, quelque chose s'est passé. Marie-Paul frappait à toute les portes, agacée.

— Rendez-vous dans la salle de réunion, tout le monde, dans cinq minutes ! Nous avons quelque chose à régler !

Tous les enfants se sont assis en arc-de-cercle, autour du corps enseignant. Stan a changé de couleur quand il a vu le sachet sur l'estrade. J'ai posé ma main sur son genou.

— T'inquiète, ça va aller. Ne dis rien. Ce n'est pas toi, ok ?
— Ok, a-t-il répondu, totalement mortifié.

Marie-Paul a pris la parole. C'était intolérable, inqualifiable, honteux. Qui avait fait ça ? Elle voulait le savoir. Que le coupable se dénonce ! Qu'il sorte de son mutisme, sinon pas d'activité aujourd'hui ! La maîtresse nous passait en revue, les uns après les autres, le regard grave. On parlait quand même d'un caca dans un sac en plastique, attention !

— Nous sommes dans une classe verte, ici on ne jette pas ses déchets en pleine nature. Il faut protéger la nature !

Marie-Paul avait la rage. Elle vivait au milieu du beau, elle ne savait rien de la laideur de la ville. Elle drapait sa folie du caca derrière des prétentions écologiques, c'était pathétique. Tout ce qu'elle voulait, c'était mettre la main sur le défécateur et l'exposer à la vindicte, qu'il se dénonce, qu'il se montre et qu'il le fasse encore une fois devant tout le monde.

Stan a tenu le coup, il tenait ma main tellement fort... le pauvre.

— Bon, puisque celui qui a fait ça refuse de prendre ses responsabilités, sortez et regagnez vos chambres.

On a tous obéis, on s'est tous levés d'un coup d'un seul, abasourdis et terrorisés.

— Stanislas, s'il te plait !

Stan s'est glacé sur place, ses paupières pleines de larmes.

— Hugo...
— Ce n'est qu'un mauvais moment a passer. Sois courageux.

Je suis retourné dans la chambre, ça sentait toujours la merde comme pas possible. Je me suis roulé par terre, en éclatant de rire cette fois, je n'en pouvais plus, je pleurais, j'exultais, des spasmes d'hilarités me secouaient dans tous les sens. Stanislas m'a surpris dans cet état, mais il n'a pas relevé. Il était ailleurs. Il s'est assis dans sur le lit du bas, calme.

— Il y avait mes initiales sur le slip.

En somme, ça signifiait que Marie-Paule, hystérique, était allée jusqu'à ouvrir le sac, a mis les doigts dans le caca, en espérant trouver un indice. C'était une extrémiste probablement à moitié scatophile qui faisait payer sa déviance infecte à de pauvres enfants de bonne famille. C'était injuste, mais c'était comme ça. Les adultes font peser un poids terrible sur les épaules des enfants. Il leur inculque la douleur et toutes les mauvaises manières pour s'en affranchir. Sous couvert d'écologie, de civisme, de respect, se sont des débauchés, des pervers incurables qui méritent de violents châtiments.

Après cette semaine, la relation entre Stanislas et moi n'a pas perdurée. Elle s'est éteinte, comme s'éteignent bien souvent les relations d'amitié entre les enfants. Mais le malaise est resté. Quand nos regards se sont croisés dans le bar, il s'est réveillé subrepticement.

Est-ce que Stanislas s'est souvenu ? Ou est-ce que son instinct de survie s'est chargé de chasser de sa mémoire cette terrible épreuve ? Ou au contraire, est-ce que ce moment le hante, est-ce qu'il rêve chaque jour de remonter le temps pour que cela se passe autrement ? Est-ce qu'il a développé une névrose, une psychose ? Ou est-ce qu'il a fini par se dire que ce n'était rien, comparé aux atrocités que la vie nous fait subir chaque jour que dieu fait ?

Mais la vrai question, c'est : pourquoi broder des initiales au fond d'un slip ? C'était un slip sans valeur, blanc, basique, avec un petit pourcentage de coton, sans doute. Stanislas n'était pas dans le besoin, c'était un enfant plutôt riche. Alors pourquoi ? La maman de Stan s'est probablement figurée que si son fils perdait son slip, une âme charitable le lui rapporterait, reconnaissant le S et T brodé en rouge à l'intérieur. Deux belles lettres, calligraphiées. C'est le slip de Stan ! Je vais lui rapporter ! Qu'est-ce qu'il va faire sans ce sip ! Stan, j'ai trouvé ton slip ! Preuve que quelque chose ne tournait pas rond dans leur foyer. Ou alors, c'est possible aussi, La maman de Stan venait de divorcer et elle n'avait plus les moyens. "Si Stan perd encore un slip, c'est la banqueroute !"

J' en viens à me dire que Stanislas s'est fait dessus par protestation. Par défi ! Pour braver un danger, un interdit ! Il s'est révolté contre l'absurdité kafkaïenne globale de l'humanité, contre cette folie furieuse qui a poussé Marie-Paule a fourrer ses mains dans la diarrhée d'autrui ! Et il s'est rendu compte que ça n'en valait pas la peine, que c'était trop dur de ne pas être comme les autres et de couler ses bronzes publiquement, au nez et à la barbe de tout le monde !

On est peut-être passé à côté d'un grand homme, voilà tout ce que j'avais à dire il n'y aura pas de chute autre que celle-ci, l'Histoire étant ce qu'elle est, écrite par les vainqueurs, par ceux qui savent retenir une envie pressante, par ceux qui gagnent les prix, par ceux qui dorment sur leurs deux oreilles, on ne peut en altérer le cours. On écrase le potentiel de tout le monde, on pervertit, on manipule à des fins belliqueuses, par haine de l'autre.

MC-VIE-SOUPYFAC
Niveau 17
07 novembre 2021 à 14:59:15

Putain le premier texte :rire:

ViceeJoker
Niveau 9
07 novembre 2021 à 16:24:39

Le 07 novembre 2021 à 14:59:15 :
Putain le premier texte :rire:

Tu as aimés ?

MC-VIE-SOUPYFAC
Niveau 17
07 novembre 2021 à 22:39:34

Le 07 novembre 2021 à 16:24:39 :

Le 07 novembre 2021 à 14:59:15 :
Putain le premier texte :rire:

Tu as aimés ?

Oui :oui:

Chocobo_3
Niveau 15
14 novembre 2021 à 17:06:29

J'ai lu.

Jusqu'au bout.

Avec l'intention de faire un commentaire un peu argumenté.

Mais j'avoue que ca me parait compliqué. Si ce n'est que tu as décidément une véritable fascination pour la matière fécale :-) (Et le rapport a la maternité aussi, j'ai remarqué, toujours un peu spécial^^)

ViceeJoker
Niveau 9
14 novembre 2021 à 17:47:46

En dehors de ça, il y a quand même des thématiques (l'enfance, l'amitié, la solitude, la religion etc) qui sont évoquées, parce que ce n'est pas la première fois que tu me dis, "je partais pour argumenter mais c'est compliqué" , en fait si tu réfléchis un peu tu peux trouver des réflexions, j'en suis sûr, après je peux comprendre aussi que tu as la flemme, ou que tu es une espèce de pudeur qui t'empêche d'exprimer clairement ce que tu ressens, ce que tu as éprouvé lors d'une lecture, je ne sais pas... ça te regarde.

Merci d'avoir lu jusqu'au bout néanmoins :oui:, mais donc : aimé, pas aimé ? rire, pas rire ? Sentiment : Tendresse, Mélancolie ? Amertume, Nostalgie ?

ViceeJoker
Niveau 9
14 novembre 2021 à 17:51:45

Et j'ajoute que c'est certifié no fake à 100% , donc ce n'est pas juste un épanchement de ma "folie marron", mais peut-être une histoire fondatrice de celle-ci, au final.

Chocobo_3
Niveau 15
14 novembre 2021 à 18:07:51

Hum... le "problème" avec toi c'est que je ne sais jamais trop comment aborder tes textes. Je n'en comprend généralement pas bien le sens, je l'avoue humblement. Donc difficile de dire si j'ai aimé ou pas, en fait je me demandais plutot "mais pourquoi il écrit ca?" :)

Après certaines réflexion sont pas inintéressante, sur l'enfance et la solitude, entre autre. Certains passages sont plutot marrant. Et oui, ca ressemblait a une expérience vécue romancée. Ce que tu confirme visiblement^^

Bref, j'avoue que les mystères du pourquoi de ta plume continuent de m'échapper :o))

ViceeJoker
Niveau 9
14 novembre 2021 à 18:19:55

Le 14 novembre 2021 à 18:07:51 :
Hum... le "problème" avec toi c'est que je ne sais jamais trop comment aborder tes textes. Je n'en comprend généralement pas bien le sens, je l'avoue humblement. Donc difficile de dire si j'ai aimé ou pas, en fait je me demandais plutôt "mais pourquoi il écrit ca?" :)

a mon avis parce que tu l'abordes comme une oeuvre d'invention, avec un fil conducteur, des effets de narrations etc. L'idée avec ce genre de texte c'est se mettre dans la peau de l'auteur (ou personnage) et de calquer sa compréhension du monde sur la sienne, pour mettre en exergue les différences, puis faire avancer sa propre philosophie. La littérature, ça apport des satisfactions plus "abstraites" que celles qu'on éprouve à la lecture d'un récit imaginaire à clefs, mais non moins puissantes et surtout d'autant plus enrichissantes, à mon sens.

Arduilanar
Niveau 10
14 novembre 2021 à 21:16:32

J’ai cru que ça allait partir en réminiscences de premières expériences homo-érotiques dans la promiscuité du dortoir, mais il faut croire que je vois le mal partout, finalement non, rien de plus qu’une scatophilie à laquelle tu nous as somme toute déjà largement habitués :noel:

Ce nonobstant j’ai souri, ça ne vole pas bien haut mais c’était divertissant à lire. :-)))

clem-returns
Niveau 14
01 décembre 2021 à 11:39:01

Stanislas aurait pu devenir ma chienne.

J'étais tellement pas préparé a ce que tu écris ca.

ViceeJoker
Niveau 9
05 décembre 2021 à 15:37:43

Le 01 décembre 2021 à 11:39:01 :
Stanislas aurait pu devenir ma chienne.

J'étais tellement pas préparé a ce que tu écris ca.

J'espère que cela t'as plu :oui:

VeyloxSSJ2
Niveau 10
13 décembre 2021 à 17:27:58

à l'époque je me persuadais qu'un carré pouvait rentrer dans un triangle

C'est le cas

L'oralité est un peu bancale dans la première partie je trouve, par moments ça hésite entre un récit et un post pur et simple où tu raconterais une anecdote

Je repère plus de fautes que dans l'autre texte aussi, pas mal de s qui se baladent en trop, des infinitifs mal placés, des mauvaises conjugaisons (je l'ai fait tournoyé, On a mangés) etc

je ne sais pas pourquoi mais le "popo" galvanise les foules

tu projettes un peu

J' en viens à me dire que Stanislas s'est fait dessus par protestation. Par défi ! Pour braver un danger, un interdit ! Il s'est révolté contre l'absurdité kafkaïenne globale de l'humanité, contre cette folie furieuse qui a poussé Marie-Paule a fourrer ses mains dans la diarrhée d'autrui !

C'est vicieux comme raisonnement puisque ça s'est passé dans l'ordre inverse, il peut pas se rebeller contre ce qui n'est pas encore arrivé, ni contre ce qui arrivera des conséquence de sa rébellion

Bon je vais rejoindre les autres, pas grand chose à retenir en dehors du caca et à partir de la deuxième fois c'est vite vieux
Comme on sait pas trop si t'essayes de dire quelque chose de sérieux ou si tu fais simplement exprès d'avoir un propos inconséquent, difficile à commenter aussi
Par exemple tu soulignes que tu abordes la religion mais au fond tout ce que tu dis c'est "hihi religion pédophile", c'est un peu comme attirer le regard sur une comparaison entre un juif et un rat quand t'es un auteur baignant dans un contexte antisémite, ça réinvente pas la roue

Du coup ça nuit assez directement à cette tentative de

"L'idée avec ce genre de texte c'est se mettre dans la peau de l'auteur (ou personnage) et de calquer sa compréhension du monde sur la sienne, pour mettre en exergue les différences, puis faire avancer sa propre philosophie."

Si tu choisis délibérément des gens d'une grande banalité, et si ton texte se limite à exposer leur perspective dans la vie, tu finis avec des textes d'une grande banalité

Et je dirais que c'est le risque inhérent à toute une mode de la littérature de gauche quand elle commence à essayer, par rébellion, de s'intéresser à ce qui n'est pas exceptionnel ; soit elle le romance, et ce faisant le rend exceptionnel, échouant à lui rendre un hommage réel ; soit elle ne le romance pas (ou pas assez), et... le texte n'est pas intéressant

DocteurGreen
Niveau 8
14 décembre 2021 à 14:09:15

Ce que je dénonce dans ce texte c'est surtout le dogmatisme de l'animatrice qui réuni tout le monde dans la salle juste pour un slip souillé. La folie des adultes et la fragilité insoutenable des enfants. Après litterature de gauche je ne sais pas, tu assimiles sans doute avec la littérature "rive gauche" avec des recits tres nombrilistes sur des faits inconséquents ou très eloignes de la realité (mais pas forcement de gauche). Apres je pense eviter cet ecueil tout de même parce que je ne raconte pas une anecdote de jean eudes qui serait dans le milieu de l'edition et qui s'eprendrait de Nadège décoratrice d'interieur dans un huis clos a base de vin blanc et de lexomil. L'enfance, les voyages scolaires, la violence du monde adulte ce sont des thématiques plus larges, meme si oui le mode de narration peut se rapprocher du courant que tu décris.

Ce que tu décris me fait d'ailleurs penser a "Yoga" de Carrere, putain quelle purge :malade:

VeIyx
Niveau 10
14 décembre 2021 à 15:27:18

Après litterature de gauche je ne sais pas, tu assimiles sans doute avec la littérature "rive gauche" avec des recits tres nombrilistes sur des faits inconséquents ou très eloignes de la realité (mais pas forcement de gauche).

Je pense à toute une mouvance qui consistait d'abord à déplacer les récits depuis des personnages socialement importants vers des personnages issus du peuple, puis selon la même logique certains (sur les forums JVC j'ai Bubuche en tête) se disent qu'au-delà de la condition sociale, il faut déplacer le récit de l'héroïsme vers la banalité/quotidienneté, du premier plan vers le second plan, etc. C'est pas que ça s'éloigne trop de la réalité, c'est que ça finit par se vouloir tellement proche d'elle que, comme elle, ça ne raconte pas grand chose

Mais bon je suis pas friand de réalisme à la base

Carrère j'ai juste lu l'Adversaire il me semble

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Sujet : Stanislas
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