Bonjour, je sais que le forum n'est pas actif mais si une âme charitable pouvait lire et me donner un avis sur la qualité du début de mon "roman". Je suis extrêmement ouvert aux critiques constructives car j'ai toujours l'impression de répéter des mots, de ne pas employer le bon vocabulaire, etc. Ce n'est pas un projet écrit à la rache mais bien plusieurs mois de réflexion et déjà 58 pages (word, police 12) d'écriture. En voici un premier extrait, le début.
Rédemption : …
Prologue
Partie I : Défaillance
« L’espoir se fane à chaque compatriote que l’on enterre. La dévotion se compte en vie. Le courage se mesure en larmes. Seuls les fous et ceux qui ne rencontrent pas la mort, la prient encore.
Je devais être des seconds. »
Carnet de bord d’Aria Von Mischtechen
- Six ans déjà.
- Six ans et je ne connais plus que toi.
Aria manœuvra pour sortir d’un amas de nuages et la vue mit un terme à la conversation. Les obus pleuvaient déjà sur le dôme de cette dernière poche défensive qui résistait piteusement à une folle tempête de chair et d’acier grâce à une petite garde d'élite. Malgré des pertes déchirantes, ces combattants fanatiques avaient tenu en respect ces pauvres âmes qui plongeaient vers eux dans un ultime élan d'espoir pour leurs peuples. Cette défense était vaine. La fin imminente de l'organisation approchait inexorablement et la violence s'intensifiait.
Six ans de guerre et l’ensemble de la population savait déjà que tout était perdu, que l'ennemi, surgissant de toutes les directions, ne montrerait aucune pitié envers eux. Ce 15 mai 2314, il ne restait de l’autrefois grande organisation Europa for Redemption of Human Kind, aussi communément appelée ERHK, que sa capitale, Straschbören. Il était crucial pour la survie de chacun des belligérants de s'emparer du moteur du vaisseau dénommé d’après l’objectif de l’organisation : le Rédemption, tout en mettant fin à définitivement à cet empire qui pendant des années avait abattu son courroux sur ce qu’il restait de ce monde.
Aria Von Mischtechen avait été mobilisée pour commander une escadre de vingt-quatre Ironwitches. Des petits avions-fusées hybrides monopilotes aux ailes rétractables en forme de flèche inversée pour une manœuvrabilité accrue. Ces engins, d’une quinzaine de mètres, étaient capables de fonctionner, bien que de manière limitée, dans la haute atmosphère et dans l’espace pendant un temps assez court grâce à leurs quatre propulseurs orientables à propergol solide accompagnés de compensateurs à gaz froid. Deux à l’arrière et deux sur les ailes.
A bord de ces machines de guerre, elle revenait d’une mission spéciale. Tout comme les kamikazes japonais trois siècles plus tôt, leur objectif inatteignable, était de détruire une ligne d'artillerie qui menaçait directement l'intégrité de la structure géodésique recouvrant la capitale. Elle s'en était tirée de justesse, en compagnie d'un seul de ses camarades, le Lieutenant Markus Hartheng. Ensemble, ils avaient perdu plus d’une dizaine de leurs hommes et de précieuses machines pour retarder l’inévitable. La reddition n’était pas une option.
Atterrissant dans un appareil en triste état, sous quelques applaudissements d'une petite foule de techniciens, il était déjà possible d’entendre les combats qui grondaient dans l’enceinte de la mégastructure d’acier et de verre qui tombait en ruine. Pour ne rien améliorer, des sujets s’y soulevaient depuis quelques semaines et prenaient les armes. Avant de quitter son poste de pilotage, elle enfilait son masque pour filtrer et respirer sereinement l’air pollué de cette terre. Descendant de l’appareil, Aria maintenait son air imperturbable tandis que tous les autres, malgré leur encouragement, affichaient un regard sombre et une mine fatiguée, voyant qu’aucun autre appareil ne perçait les nuages de poussière ils cessèrent de remuer les mains. Son expression glaciale, le regard au sol, elle progressait en silence vers le quartier général temporaire situé dans la partie centrale de la capitale.
Elle dépassait rapidement un premier passage où deux sentinelles, visages scellés derrière un panoramasque, les saluaient avec respect, puis, un deuxième portique de sécurité où elle se soumettait à une décontamination dans un premier sas puis à un scan d’iris. Descendant dans l'ascenseur avec le lieutenant, elle gardait les yeux rivés sur le plancher, et, après un court silence durant lequel la machinerie s'activait dans un tapage métallique assourdissant, les deux pilotes retiraient, écœurés, leurs masques à filtration, seul rempart dans les zones de guerre contre les armes chimiques utilisées à outrance. Aria, crachant légèrement sur le côté pour tenter de se départir du goût de cet air rance, choisissait enfin de parler, la voix lasse.
- C'est la fin de notre monde. Demain, ici, il n'y aura que des ruines et des cadavres. Nous n'avons plus qu'une vingtaine d'appareils et nos systèmes de détection indiquent qu'ils vont lancer encore une nuée vers le dôme. Comment veux-tu que nous tenions une semaine de plus ?
L'air grave, il hochait simplement la tête tout en serrant ses poings gantés en observant le plafond de cette cage les guidant vers les profondeurs. Ce n’est qu’après un long silence avant qu’il ne se décidât à lui répondre.
- Cette guerre n'a plus aucun sens, mais, je préfère mourir dans les airs que de subir les sévices qu’ils nous réservent. Tant que nous aurons une vie à sacrifier…
Un sourire forcé se dessina sur la bouche pincée d’Aria tandis que l'ascenseur finissait sa descente folle pour arriver au quinzième niveau. Il continua coupant court à sa phrase précédente.