A tout chil qui cest escrits verra et aura, salut
Je vois pas mal de topics sur les études d'histoire en France, donc je propose le pendant belge francophone Je fais que pour la Belgique francophone parce que je doute qu'il y ait beaucoup de néerlandophones sur ce forum et de toute façon je connais pas l'organisation des études d'histoire en Flandre
Ce topic s'adresse donc aux personnes envisageant de débuter des études d'histoire en Belgique francophone.
Commençons par le commencement: il y a 2 types d'établissement où on peut entamer des études d'histoire: les hautes écoles et universités.
Les hautes écoles:
Elles délivrent un enseignement supérieur de type court, en 3 ans. Ce sont des bacheliers professionnalisant, donc après vos 3 ans vous pouvez directement postuler à certaines professions, généralement l'enseignement.
Attention, vous n'entamez pas uniquement des études d'histoire dans ces établissements mais des études de sciences humaines!
Comme c'est un enseignement professionnalisant vous avez énormément de cours qui n'ont rien à voir avec l'histoire, notamment des cours de psychologie de l'adolescent, de didactique, etc. En fait on vous apprend plus à devenir prof qu'à devenir historien.
Après ces études vous pouvez devenir professeur du secondaire inférieur (1ère, 2ème et 3ème secondaires. Salaire: de 2400€ bruts à l'échelon minimal à 4400€ à l'échelon maximal. Barème "301". 24h de cours par semaine).
Etant donné que ce que le programme vous commande d'enseigner correspond à l'histoire de l'Antiquité et du haut Moyen-Age, on vous enseignera largement ces matières pendant vos études (les Gaulois vous allez les connaître ). Evidemment on vous enseignera aussi le reste de l'histoire, mais beaucoup moins en profondeur que les deux autres précitées.
Attention, je préviens tout de suite, pas mal de ce qui est enseigné dans ces hautes écoles est périmé historiographiquement. On vous parle encore du royaume d'Odoacre par exemple. En effet les profs ne sont généralement pas titulaires d'un doctorat et ne produisent souvent aucune recherche.
Enfin il y a des hautes écoles un peu partout en Belgique francophone, donc généralement il n'est pas nécessaire de koter.
Donc en résumé: haute école = enseignement professionnalisant (prof du secondaire inférieur) davantage axé sur un métier que sur l'histoire.
Les universités:
Elles délivrent un enseignement supérieur de type long, divisé en deux parties séparées: le bachelier (3 ans) et le master (2 ans), et délivrent également le doctorat (3 ans minimum).
Le bachelier est toujours non professionnalisant. Le master est professionnalisant.
Vous entamez uniquement des études d'histoire et êtes formés au métier d'historien. Vous avez donc des cours de paléographie (écritures anciennes), heuristiques (comment trouver des sources et des travaux), des séminaires de recherche, etc.
Les professeurs sont obligatoirement titulaires d'un doctorat (généralement d'un doctorat dans la matière enseignée, donc un prof d'histoire moderne a normalement un doctorat en histoire moderne) et produisent de la recherche. Ils sont donc blindés niveau connaissances mais niveau capacité à enseigner c'est pas toujours ça.
Lorsque vous entamerez votre master, vous aurez le choix entre plusieurs filières:
-Didactique: forme au métier de professeur du secondaire supérieur. Vous enseignerez donc en 4ème, 5ème et 6ème secondaires. Salaire: de 3000€ bruts à l'échelon minimal à 5600€ à l'échelon maximal. 20h de cours par semaine.
-Archivistique: vous forme au métier d'archiviste.
-Communication de l'histoire: vous enseigne à communiquer l'histoire, généralement dans des musées.
-Recherche: filière généralement destinée à ceux voulant entamer un doctorat. Je la déconseille un peu parce que si vous vous faîtes jeter pour votre doctorat (et même un bon étudiant peut être refusé puisque les finances doctorales sont limitées), vous êtes mal parce que vous vous retrouvez avec une filière valant pas grand chose sur le marché du travail.
-Administration: prépare aux concours de fonctionnaire. Attention, il y a plusieurs types de fonctionnaires (communal, provincial, régional/communautaire et fédéral) avec différentes exigences et différents salaires. Par exemple pour être fonctionnaire fédéral il faut être bilingue français-néerlandais. Le salaire fédéral et régional est globalement le même que celui de prof du secondaire supérieur, parfois même plus si vous devenez haut fonctionnaire.
Vous pouvez également vous diriger vers le privé. Les banques et les assurances ont engagé pas mal d'historiens à une époque, je sais pas si elles le font encore. Je pense mais je suis pas sûr (à confirmer) que vous pouvez aussi devenir officier à l'armée, même si vous deviendrez jamais général évidemment (pour ça faut être passé par l'école militaire).
Attention: toutes les universités n'organisent pas tous ces masters. Renseignez vous sur qui organise quoi!
De même, toutes les universités n'organisent pas le master en histoire, mais toutes peuvent organiser le doctorat. Les universités proposant les études d'histoire sont les suivantes:
-Université catholique de Louvain (UCL). Bachelier et master.
-Université libre de Bruxelles (ULB). Bachelier et master.
-Université de Liège (ULG). Bachelier et master.
-Université catholique de Namur (UNamur, anciennement FUNDP). Bachelier seulement.
-Université Saint-Louis (USaint-Louis, anciennement FUSL). Bachelier uniquement.
L'université de Mons ne propose pas les études d'histoire!
Je les ai classé de la plus grande à la plus petite, tant par leur nombre d'étudiants général que par le nombre d'étudiants en histoire. Toutes ont leurs avantages et leurs inconvénients. Par exemple l'UCL est un mastodonte bénéficiant d'une certaine aura internationale, a de nombreux professeurs, dont pas mal invités, donc de nombreux cours, énormément d'erasmus, etc. L'ULB est la grande concurrente de l'UCL et a l'avantage (ou le désavantage, c'est selon ) d'être à Bruxelles. Saint-Louis est très familiale vu le nombre très réduit d'étudiants (cette année on est 9 en 3ème bac et l'ensemble des 3 années c'est moins de 25 étudiants ), donc contact facile avec les profs qui sont pas mal disponibles. Par contre erasmus et tout ça vous oubliez évidemment, ils en ont mais v'là les destinations pourries
Regardez bien le programme de l'université que vous choisissez. En effet elles sont libres de donner les cours qu'elles souhaitent, et certains peuvent apparaître plus sympas que d'autres.
Si vous choisissez Saint-Louis ou Namur, vous devrez changer d'université pour votre master. Ne vous inquiétez pas, l'UCL et l'ULB feront tout pour vous attraper (par Liège c'est des fantômes) et organisent des journées rencontre avec les profs et les étudiants pour tout vous expliquer.
Attention également si vous choisissez l'université de Liège! Comme la principauté ecclésiastique de Liège n'a jamais fait partie ni des Pays-Bas bourguignons, ni des Pays-Bas espagnols ni enfin des Pays-Bas autrichiens, c'est une histoire à part, bien qu’imbriquée avec les précités. Ce sont des institutions propres, etc. Donc généralement si vous commencez à Liège vous terminez à Liège ou vous aurez du mal à suivre ailleurs, pareil si vous commencez ailleurs vous vous barrez pas à Liège parce que vous y connaîtrez généralement presque rien, sauf si c'est pour faire de l'histoire antique ou contemporaine.
Enfin contrairement aux hautes écoles, les universités ont généralement une couleur politique. Les universités catholiques sont réputées plus à droite que les universités libres et d'Etat, mais tout tend à virer à gauche ces derniers temps. La plus à droite est probablement Saint-Louis (bien que ça soit surtout vrai pour la fac de droit), la plus à gauche l'ULB.
Vous êtes enfin évidemment autorisé à aller faire vos études d'histoire à l'étranger, notamment en France. Dans ce cas vous devez suivre toute une procédure (généralement expliquée sur le site des universités). L'université la plus proche de l'histoire de Belgique est naturellement celle de Lille, d'ailleurs pas mal de ses profs ont donné ou donnent encore cours également en Belgique, et souvent ils font des recherches à cheval sur les deux pays (Serge Dauchy, Bertrand Schnerb, etc.). Celle d'Arras aussi (Alain Lottin notamment) .Si vous vous barrez à l'étranger, faites gaffe à la façon d'enseigner et d'interroger, elle est pas la même que chez nous. Egalement le programme de ces universités peut vous apparaître plus attrayant (c'est clair qu'il l'est pour donner un avis perso), mais non seulement l'enseignement et la façon d'interroger sont différents (dissertation etc.) mais en plus et surtout vous êtes pas grand chose avec un diplôme français, si vous voulez revenir en Belgique c'est la merde.
Voilà, hésitez pas si vous avez d'autres questions