Savoir & Culture

Bonjour. Dans son excellent livre sur la transformation de Paris par Haussmann,Patrice de Moncan donne une idée de la misère qui sévissait dans le centre de la capitale vers 1840/1845 en livrant le témoignage d'un Médecin de l'époque :

"Dans une chambre au quatrième étage ayant a peine cinq mètres en carré , je trouvai vingt-trois individus, adultes et enfants couché pêle-mêle sur cinq lits. L'air de la chambre était tellement infecte que je fut pris de nausée. La chandelle qui m'eclairait faillit s'éteindre. Les souliers et les vêtements de ces individus exhalaient une odeur aigre,insupportable, qui dominait les autres exhalaisons."

Ambiance. Ce passage m'avait choquer à la lecture. Pis je me suis dit merde comment cest possible de tenir a 23 dans un espace aussi petit ? Même a supposé que sur les 23 certains sont des enfants et prennes moins de place. Je crois que c'est limite impossible techniquement.

Pis pourquoi ils étaient aussi nombreux dans un espace aussi réduit ? Qui étaient ces personnes ? Étais ce un hôtel ? Un garnis ou une maison particulière ?

La scène décrite a lieu dans un bâtiment sur l'île de la cité . Il est fort à parier que ce bâtiment fut démoli lors des travaux d'Haussmann.

Je me demande s'il n'y a pas de l'exagération dans le témoignage de l'auteur, qu'est-ce qui permet d'être sûr de son honnêteté ?
La description fait limite "camps de concentration"

Bha l'auteur original de se paragraphe était un médecin hygiéniste en vogue a l'époque , le docteur Henri-Louis Bayard et la scène décrite date de 1840/1842 les premiers camps de concentration datent de plus ou moins 80 ans après non ?

Plus que son honnêteté je met en doute personnellement sa précision

On est en 1840, notre homme est médecin pas architecte, n'a pas le compat dans l'oeil, est éclairé par une bougie, le lieu est sûrement dans la pénombre voir l'obscurité. On peut raisonnablement douter des véritables dimensions de la chambre.Qui doivent probablement être plus élevé. Il paraît très difficile de faire tenir cinq lits dans cinq mètres carrés. Sauf a les empilés. A mon avis c'est plus.

Le 09 janvier 2022 à 18:58:21 :
Je me demande s'il n'y a pas de l'exagération dans le témoignage de l'auteur, qu'est-ce qui permet d'être sûr de son honnêteté ?
La description fait limite "camps de concentration"

Si les lits sont superposés et prennent toute la pièce, que les hommes sont à plusieurs par lit, ce n'est pas impossible.
Mais oui il faut lire ça avec des pincettes, beaucoup de médecins avaient un engagement hygiéniste à l'époque, leurs témoignages pouvaient largement s'apparenter à des formes de militantisme.

Restez sérieux. Une pièce de 5 mètres en carré, désigne une pièce carrée de 25 mètres- carré, dessinant un carré de 5 mètre de coté.5 mètres en carré et non de 5m² en surface
à l'instar des baraquements en camp de concentration, on aurait pu y trouver de chaque coté de la pièce, deux longues paillasses, sur 3 étages.https://img-4.linternaute.com/O9mPzBt_DvS7VO0x833P_AsnBhc=/1240x/smart/5a57f6b366a34d17bc06cc5c5d6b80bc/ccmcms-linternaute/10009207.jpg
Mettons que les paillasses mesurent 1,80m en profondeur et couvrent la longueur de la pièce, laissant un passage d'1,40m de large au milieu. Alors chaque résident disposait pour soi, individuellement, de 2,34m² environ, fort peu, juste de quoi dormir allongé

Ce qui est sûr c'est que même si c'est 25 mètres carré au lieu de cinq ça reste un espèce très insuffisant et une telle promiscuité est véritablement mortifère et délétère. C'est déjà pas l'idéal aujourd'hui alors a l'époque avec l'hygiène de 1840...Vecteur de maladies en tout genre .

Le principal problème de ce rapport est qu'on ne sait pas dans quel genre de bâtiment les faits sont décrits, donc on peut pas savoir si c'était réellement comme ça dans le reste de la capitale.

C'est au quatrième étage d'un bâtiment sur l'île de la cité. Le coeur historique . Qui était une zone misereuse et mal famé mais pas non plus le pire quartier de Paris en ce temps la. Cet immeuble devait être sûrement être un des très nombreux "Garnis" qui se trouver dans la capitale. Et il est plus que probable que cet immeuble fut rasé lors des grands travaux d'Haussmann 20 ans après.