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Philosophie

Sujet : Question sur l'inconscient
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LaBat-Echelle
Niveau 2
19 avril 2015 à 20:59:09

Bonjour,

Je cherche à savoir qui à écrit que l'inconscient était un autre, un second moi présent dans le même corps. Comme une sorte de monstre qui dirigerait tout nos faits et gestes. Il me semblait que c'était Freud mais je suis incapable de retrouver une trace écrite de ça.

Merci Beaucoup :)

[jesuispartout]
Niveau 18
19 avril 2015 à 21:07:30

Je pense que tu as lu le texte d'Alain ci-dessous et que soit tu as retourné littéralement la thèse qu'il défend, soit tu penses que l'erreur qu'il mentionne et combat est une thèse très sérieuse de l'histoire de la pensée ; ce qui à ma connaissance n'est pas le cas.

Voici le texte :

"L'homme est obscur à lui-même ; cela est à savoir. Seulement il faut éviter ici plusieurs erreurs que fonde le terme d'inconscient. La plus grave de ces erreurs est de croire que l'inconscient est un autre Moi ; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses ; une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller. Contre quoi il faut comprendre qu'il n'y a point de pensées en nous sinon par l'unique sujet, Je ; cette remarque est d'ordre moral. Il ne faut point se dire qu'en rêvant on se met à penser. Il faut savoir que la pensée est volontaire ; tel est le principe des remords : " Tu l'as bien voulu ! " On dissoudrait ces fantômes en se disant simplement que tout ce qui n'est point pensée est mécanisme, ou encore mieux, que ce qui n'est point pensée est corps, c'est-à-dire chose soumise à ma volonté ; chose dont je réponds (…).L'inconscient est une méprise sur le Moi, c'est une idolâtrie du corps. On a peur de son inconscient ; là se trouve logée la faute capitale. Un autre Moi me conduit qui me connaît et que je connais mal. On s'amuse à faire le fou. Tel est ce jeu dangereux. On voit que toute l'erreur ici consiste à gonfler un terme technique, qui n'est qu'un genre de folie (…).Au contraire, vertu, c'est se dépouiller de cette vie prétendue, c'est partir de zéro. " Rien ne m'engage "; " Rien ne me force ". " Je pense, donc je suis ". Cette démarche est un recommencement. Je veux ce que je pense et rien de plus.
En somme, il n'y a pas d'inconvénient à employer couramment le terme d'inconscient ; c'est un abrégé du mécanisme. Mais, si on le grossit, alors commence l'erreur; et, bien pis, c'est une faute."

LaBat-Echelle
Niveau 2
19 avril 2015 à 21:37:01

D'accord, merci beaucoup !

Duplessis
Niveau 10
21 avril 2015 à 11:08:23

Lacan en a parlé et de fait, l'inconscient contient du discours de l'autre. Notamment le discours de ceux que Lacan appelle le "grand Autre", les parents durant la petite enfance.

Ainsi, des parents qui tapent leur bébé dès qu'il touche son zizi "C'est sale ! Touche pas ça", risquent fort d'introduire dans l'inconscient du petit d'homme un logiciel de culpabilité. Adulte, il pourra avoir du mal à bander, de l'angoisse face au sexe sans savoir d'où cela vient. Ce sont les mots, les réactions de ses parents qui continuent d'agir. Le cerveau humain est une sorte d'"éponge à langage". Mais Freud l'avait pressenti, baptisant "surmoi" l'espère de conglomérat de discours de l'autre qui fonde en partie notre "morale".

Mais il n'y a pas que cela dans l'inconscient. Par exemple, on y trouve aussi des désirs refoulés.

shayde09
Niveau 14
21 avril 2015 à 11:45:45

Beau texte d'Alain.

Mais on pouvait en rester à Freud, qui n'a jamais dit que l'inconscient était un autre moi, pernicieux et maléfique.

En revanche il a dit (et le dit importe plus que le non-dit, n'en déplaise à certains psychanalystes) une phrase célèbre : "Wo Es war, soll Ich werden" (Là où était le Ça doit advenir le Moi).

Freud ne nie pas la liberté humaine, ou du moins, il n'a jamais nié sa possibilité.

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