Savoir & Culture

Je ne suis pas un expert en philo, j'ai déja lu un peu et j'ai certaines convictions personnelles mais je ne peux me prétendre philosophe (pas du moins au sens moderne du terme, selon moi la philo c'est aussi bénin que de respirer).

D'après ce cher wikipédia, "L'utilitarisme est une doctrine en philosophie politique ou en éthique sociale qui prescrit d'agir (ou de ne pas agir) de manière à maximiser le bien-être collectif, entendu comme la somme ou la moyenne de bien-être (bien-être agrégé) de l'ensemble des êtres sensibles et affectés."

j'aimerais juste connaître vos critiques vis à vis de cette doctrine à laquelle j'adhère à 600% tellement elle me parait évidente, et c'est justement parce qu'elle me parait évidente que j'ai le sentiment de passer à coté de quelque chose...

C'est de la merde parce que :
1) ça demande de quantifier le bien-être.
2) ça ne permet pas de discriminer entre deux situations dont la moyenne / la somme serait égales (et donc ça échoue à dire comment agir alors que c'est son but).

Mais ce n'est que mon opinion.

Patibulaires :
Monique, Roger, Robert, Pierrette et Gérard sont chacun respectivement en attente vitale (quelques jours restants à vivre) d'une greffe de cœur, rein, foi, poumon et pancréas. Par chance, tu es à l'hôpital pour un checkup et tous les bilans sont au vert. Un chirurgien qui passe par là voit que tu es compatible pour une transplantation de tes organes chez ces 5 personnes. Ce chirurgien est un utilitariste convaincu et se dit que le bien être de 5 personnes est supérieur au bien être d'une seule personne, il te fait passer sur le billard.

J'avais pas vu le message de Toto, en gros pour le chirurgien comme pour les violeurs le problème c'est que l’utilitarisme ne tient compte d'aucune exigences morales autre que celle visant à satisfaire le plus grand nombre ce qui mène à des situations immorales pour quiconque accorde une valeur à la vie par exemple

En tous cas cette doctrine est très mal nommée, car elle "vole" le nom naturel de la doctrine qui inviterait à réaliser l'utile, par opposition à l'impératif.

une raison sans morale va tout droit dans le mur.............

Le 31 juillet 2016 à 13:15:17 Killeurxd3 a écrit :
une raison sans morale va tout droit dans le mur.............

Admettons, et alors ?

Le 31 juillet 2016 à 13:15:17 Killeurxd3 a écrit :
une raison sans morale va tout droit dans le mur.............

Reste à prouver que le mur existe et que la collision ne sera pas agréable.

Autrement dit "c'est du bon sens que la définition de l'utilitarisme est nulle".

Le 01 août 2016 à 10:11:41 badgerdontcare a écrit :
Autrement dit "c'est du bon sens que la définition de l'utilitarisme est nulle".

Cette définition de l'utilitarisme ne résiste pas à mes intuitions, mais l'utilitarisme ne s'y résume pas.

juste une question, l'utilitarisme ne peut il pas se fonder sur l'éthique?
Si l'on considère que l'éthique est un critère nécessaire à la quantification maximal de bien être dans une société?

J'ai lu un peu vos posts et j'en arrive à la question suivante :
Quel lien entre comportement utilitariste et notre éthique ?

Est-ce qu'en étant utilitariste, on ne doit pas tenir compte de notre éthique ?
Ou alors est-ce que notre éthique suit les règles de l'utilitarisme ?
Ou bien, est-ce que la manière de quantifier le bien-être se fonde sur notre éthique déjà présente ?

Qu'est-ce que vous entendez par « éthique » et « notre éthique » ?

Le 01 août 2016 à 22:39:12 Cicatricegamer a écrit :
J'ai lu un peu vos posts et j'en arrive à la question suivante :
Quel lien entre comportement utilitariste et notre éthique ?

L'éthique c'est une discipline philosophique. L'utilitarisme c'est une doctrine prescriptive.
L'utilitarisme est l'un des résultat de l'éthique conséquentialiste.
Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89thique#Cons.C3.A9quentialisme

Est-ce qu'en étant utilitariste, on ne doit pas tenir compte de notre éthique ?
Ou alors est-ce que notre éthique suit les règles de l'utilitarisme ?
Ou bien, est-ce que la manière de quantifier le bien-être se fonde sur notre éthique déjà présente ?

La dernière question est la moins fausse. Mais il y a un petit amalgame entre éthique et objet de l'éthique.

Le 01 août 2016 à 22:51:29 badgerdontcare a écrit :

Le 01 août 2016 à 22:39:12 Cicatricegamer a écrit :
J'ai lu un peu vos posts et j'en arrive à la question suivante :
Quel lien entre comportement utilitariste et notre éthique ?

L'éthique c'est une discipline philosophique. L'utilitarisme c'est une doctrine prescriptive.
L'utilitarisme est l'un des résultat de l'éthique conséquentialiste.
Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89thique#Cons.C3.A9quentialisme

Est-ce qu'en étant utilitariste, on ne doit pas tenir compte de notre éthique ?
Ou alors est-ce que notre éthique suit les règles de l'utilitarisme ?
Ou bien, est-ce que la manière de quantifier le bien-être se fonde sur notre éthique déjà présente ?

La dernière question est la moins fausse. Mais il y a un petit amalgame entre éthique et objet de l'éthique.

Qu'appelles-tu objet de l'éthique ?
Pour être plus clair, vous pouvez remplacer éthique par "règles de la morale" dans mon message, vous comprendrez mieux.
Aucune de mes questions n'est fausse, rassure toi.

Il est bien ce forum

Le 01 août 2016 à 23:44:42 Cicatricegamer a écrit :
Qu'appelles-tu objet de l'éthique ?

Les jugements de valeur.

C'est pas clair vos questions. L'utilitarisme est une tradition en philosophie morale qui prône la maximisation du bien-être général comme règle morale. Vous ne pouvez pas être utilitariste (ce qui implique d'adhérer à une certaine règle morale) et en même temps adhérer à une règle morale contradictoire.

Je crois que quand vous parlez d'éthique, vous parlez en fait d'intuitions morales, mais peut-être j'ai mal interprété vos propos. Face aux cas évoqués ci-dessus, il y a deux possibilités :

1. Avaler la couleuvre et tenir bon sur la position utilitariste originale.
2. Modifier la position utilitariste pour la rendre compatible avec nos intuitions morales.

Pour le cas du chirurgien, on peut par exemple soutenir que, du point de vue utilitariste, tuer est un résultat plus négatif que de laisser mourir des gens. En rajoutant cette prémisse, on rend compatible l'utilitarisme avec nos intuitions morales. Mais l'histoire n'est pas si simple, on peut trouver des exemples où cette prémisse n'est pas satisfaisante...

Mon intuition morale c'est que quand Will Smith dans I Robot dit que le robot qui l'a sauvé de la noyade c'est un salaud je trouve qu'il est franchement injuste.

Le 02 août 2016 à 00:10:50 toto_au_bistro a écrit :
C'est pas clair vos questions. L'utilitarisme est une tradition en philosophie morale qui prône la maximisation du bien-être général comme règle morale. Vous ne pouvez pas être utilitariste (ce qui implique d'adhérer à une certaine règle morale) et en même temps adhérer à une règle morale contradictoire.

Je crois que quand vous parlez d'éthique, vous parlez en fait d'intuitions morales, mais peut-être j'ai mal interprété vos propos. Face aux cas évoqués ci-dessus, il y a deux possibilités :

1. Avaler la couleuvre et tenir bon sur la position utilitariste originale.
2. Modifier la position utilitariste pour la rendre compatible avec nos intuitions morales.

Pour le cas du chirurgien, on peut par exemple soutenir que, du point de vue utilitariste, tuer est un résultat plus négatif que de laisser mourir des gens. En rajoutant cette prémisse, on rend compatible l'utilitarisme avec nos intuitions morales. Mais l'histoire n'est pas si simple, on peut trouver des exemples où cette prémisse n'est pas satisfaisante...

en gros la question, est la suivante:

Si un utilitariste se promène dans une rue déserte et sans moyen de communication, qu'il voit une bagarre: 5 mecs en défoncent un autre.
L'utilitariste pense t-il: " je dois intervenir car la morale est nécessaire à l'harmonie sociale donc à la maximisation du bien-être global et seul un être immorale n'interviendrait pas et laisserait se dérouler de tels faits, je dois donc agir de façon symbolique pour promouvoir les actes moraux"
ou bien pense t-il "si j'interviens je risque de me faire défoncer, donc pour ne pas moi aussi subir des coups et donc pour minimiser le seuil de mal-être globale, je n'interviens pas"

en gros l'utilitariste pragmatique n'est il pas nécessairement moral avant d'être calculateur puisque la morale semble nécessaire à l'harmonie sociale, en effet une société où on ne serait pas prêt à prendre des risques pour protéger autrui n'est elle pas condamnée d'avance à faire la gloire des tyrans?

Du coup l'auteur du topic, tu as ici une belle illustration des limites de l'utilitarisme, il s'applique de manière subjective