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Sujet : "être insensible, est-ce être inhumain?"
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AzorPendragon
Niveau 7
02 décembre 2020 à 20:59:45

Bonjour/Bonsoir je dois faire un essai de philo sur le sujet que j'ai mis en titre, qu'est-ce que vous en pensez ?

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Niveau 8
02 décembre 2020 à 21:44:04

Disons que être insensible c'est n'exister que comme chose, et l'homme, quand il n'existe plus que comme chose, n'est plus que créature et n'est plus à l'image d'un certain type humain, créateur, dont il se réclame pourtant nécéssairement.

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Niveau 8
02 décembre 2020 à 21:48:31

ça me rappelle d'ailleurs ma remarque sur le lecteur de Kant qui, s'il en vient à n'être plus que le produit de ses lectures, finit par être dans une relation de créature à créateur vis à vis de Kant, remarque tellement drôle que je ne m'en suis toujours pas remis

Vitalisme
Niveau 10
02 décembre 2020 à 22:03:22

Mais encore faut-il que l'humain soit sensible pour les bonnes raisons.

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Niveau 8
02 décembre 2020 à 22:30:57

Le 02 décembre 2020 à 22:03:22 Vitalisme a écrit :
Mais encore faut-il que l'humain soit sensible pour les bonnes raisons.

Je crois que c'est l'erreur des modernes que tu fais la. Je crois que on a tous une très bonne intuition de ce qu'est le mal superficiellement, comment il se manifeste dans les actes les plus concrets, mais on comprend très peu ce qu'il est (ou plutôt ce qu'il n'est pas) dans l'intériorité. Contrairement à ce qu'on en dit, je crois que le mal ne se traduit jamais par un plaisir, la tentation c'est tout au plus de croire qu'il y a du plaisir là où il n'y en a pas, ou moins qu'ailleurs. Ce qui est tentant c'est plus généralement de croire vrai quelque chose qui est faux.

Je crois que le plaisir est en réalité proprement divin (de même que la souffrance) et ne saurait constituer une tentation, la tentation ne transcende pas le monde de la rationnalité pure. Le plaisir qu'il peut y avoir dans la faute est en fait ce qu'il y reste de divin, malgré tout, il est tout sauf une conséquence de la faute. Et je crois que, en dépit des apparences, il est en fait bien souvent inexistant dans les fautes les plus graves.

Si l'homme moderne a oublié ce que j'énonce ici, c'est parce que la plus répandue et sans doute la plus grave des fautes, c'est de céder à la tentation d'exprimer un plaisir qu'on ne ressent pas, c'est à dire être soi même le tentateur des autres. Le monde entier exprimant le plaisir dans la faute, on a oublié que c'étaient des choses incompatibles.

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Niveau 8
02 décembre 2020 à 22:39:57

Et je pense que ma vision traditionelle permet vraiment de comprendre ce qu'est le bien et le mal, de voir que ce ne sont pas seulement des concepts mais la présence ou l'abscence de la chose qui transcende le concept, et seulement ça. Le bien c'est la sensibilité, la capacité à ressentir le plaisir et la souffrance, qui est le conducteur de l'esprit (qui est lui même le conducteur du corps), sensibilité qui est en fait absolument cohérente et universelle, la discorde vient toujours d'un manque de sensibilité, c'est à dire de l'esprit en roue libre et le mal ça n'est que ça, c'est quelque chose qui contrairement à la sensibilité, n'a pas sa raison d'être en lui même, et ne peut donc exister que de manière incomplète.

xxxtentaveli
Niveau 7
02 décembre 2020 à 23:23:06

statistiquement c'est tres humain
les clochards se font bien ignorer

Un_esclave7
Niveau 9
02 décembre 2020 à 23:26:45

Autant se demander si être inhumain, ce serait inhumain.

Vitalisme
Niveau 10
02 décembre 2020 à 23:34:23

FrancoLapin > La sensibilité humaine est tout d'abord une appréciation sentimentale qui résulte de l'éthique et de l'esthétique. Elle demande ainsi une certaine exigence morale, ce qu'on appelle le bon sens, pour être reconnue comme une qualité. Le degré de sensibilité chez l'homme lui sert donc de repère, afin de garder raison, et d'être en capacité de juger sur ce qui est tolérable ou non (tout jugement est basé sur des critères). L'erreur des modernes, comme tu dis, a été de bouleverser les standards, les mœurs, ou encore les valeurs de notre histoire, pour discréditer leur utilité sociale. On a remplacé les gens sensibles par des égoïstes, c'est le culte de la médiocre diversité.

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Niveau 8
03 décembre 2020 à 10:25:51

Le 02 décembre 2020 à 23:34:23 Vitalisme a écrit :
FrancoLapin > La sensibilité humaine est tout d'abord une appréciation sentimentale qui résulte de l'éthique et de l'esthétique. Elle demande ainsi une certaine exigence morale, ce qu'on appelle le bon sens, pour être reconnue comme une qualité. Le degré de sensibilité chez l'homme lui sert donc de repère, afin de garder raison, et d'être en capacité de juger sur ce qui est tolérable ou non (tout jugement est basé sur des critères). L'erreur des modernes, comme tu dis, a été de bouleverser les standards, les mœurs, ou encore les valeurs de notre histoire, pour discréditer leur utilité sociale. On a remplacé les gens sensibles par des égoïstes, c'est le culte de la médiocre diversité.

Moi je crois au contraire que c'est l'éthique et l'esthétique qui résultent de cette appréciation sentimentale qui fait défaut chez l'homme moderne.

Vitalisme
Niveau 10
03 décembre 2020 à 16:03:03

Le 03 décembre 2020 à 10:25:51 FrancoLapin a écrit :

Le 02 décembre 2020 à 23:34:23 Vitalisme a écrit :
FrancoLapin > La sensibilité humaine est tout d'abord une appréciation sentimentale qui résulte de l'éthique et de l'esthétique. Elle demande ainsi une certaine exigence morale, ce qu'on appelle le bon sens, pour être reconnue comme une qualité. Le degré de sensibilité chez l'homme lui sert donc de repère, afin de garder raison, et d'être en capacité de juger sur ce qui est tolérable ou non (tout jugement est basé sur des critères). L'erreur des modernes, comme tu dis, a été de bouleverser les standards, les mœurs, ou encore les valeurs de notre histoire, pour discréditer leur utilité sociale. On a remplacé les gens sensibles par des égoïstes, c'est le culte de la médiocre diversité.

Moi je crois au contraire que c'est l'éthique et l'esthétique qui résultent de cette appréciation sentimentale qui fait défaut chez l'homme moderne.

Elles sont interdépendantes, mais l'éducation en est responsable. Quand l'être humain reçoit un héritage socio-culturel, il améliore son comportement. Cet apprentissage lui donne les moyens de développer de l'empathie, c'est-à-dire la faculté de s'identifier à autrui dans ce qu'il ressent. Celui qui n'a pas eu d'éducation sera fortement dépourvu de sensibilité, car il ne pourra pas bien comprendre l'authenticité des valeurs en communauté.

SizaI
Niveau 26
03 décembre 2020 à 16:06:20

S'il s'agit de ne pas avoir accès à l'expérience sensible, oui, c'est être inhumain.
S'il s'agit d'être jugé trop peu émotionnel par des autorités vagues et des jugements relatifs, non, ça n'est pas être inhumain.

L'essentiel réside donc dans la polysémie d' "insensible" (et éventuellement dans celle d' "inhumain"), ce qui veut dire que sans un sérieux travail de définition, tu passes nécessairement à côté du sujet

Pseudo supprimé
Niveau 8
03 décembre 2020 à 20:38:28

Elles sont interdépendantes, mais l'éducation en est responsable. Quand l'être humain reçoit un héritage socio-culturel, il améliore son comportement. Cet apprentissage lui donne les moyens de développer de l'empathie, c'est-à-dire la faculté de s'identifier à autrui dans ce qu'il ressent. Celui qui n'a pas eu d'éducation sera fortement dépourvu de sensibilité, car il ne pourra pas bien comprendre l'authenticité des valeurs en communauté.

L'éducation est une machine à reproduire. Dans une attitude un peu strict, on pourrait renoncer à toute éducation, car ce qu'on est pas capable de créer ex nihilo on ne mérite sans doute pas de l'avoir ou de l'imiter. Dans une attitude libérale, on pourrait avoir espoir d'acquérir la sensibilité par l'éducation, mais ça s'est rarement vu.

C0dsw0rth
Niveau 28
03 décembre 2020 à 20:58:08

L'opé qui demande de l'aide pour un sujet de philo... et qui se tape en retour une pauvre discussion à base de psychologie de bazar. :hap:

@L'opé : Essaye déjà de problématiser ce qu'est le sensible. Car chez Platon par exemple, il est ce qui s'oppose à l’intelligible. Et chez Kant, une source de connaissance par laquelle nous sont donnés les objets via la phénoménologie.
Ensuite seulement, tu peux essayer d'en arriver à sa dimension psychologique, en tant que faculté d'éprouver des impressions d'ordre affectives ou représentatives.

Pseudo supprimé
Niveau 8
03 décembre 2020 à 21:19:14

Le 03 décembre 2020 à 20:58:08 C0dsw0rth a écrit :
L'opé qui demande de l'aide pour un sujet de philo... et qui se tape en retour une pauvre discussion à base de psychologie de bazar. :hap:

@L'opé : Essaye déjà de problématiser ce qu'est le sensible. Car chez Platon par exemple, il est ce qui s'oppose à l’intelligible. Et chez Kant, une source de connaissance par laquelle nous sont donnés les objets via la phénoménologie.
Ensuite seulement, tu peux essayer d'en arriver à sa dimension psychologique, en tant que faculté d'éprouver des impressions d'ordre affectives ou représentatives.

Comme Platon j'oppose le sensible à l'intelligible, mais contrairement à lui je ne le rattache pas au corporel pour l'y mettre en dessous, mais au contraire je le détache de toute chose pour le mettre au dessus de l'intelligible. Quant à la vision de Kant, je n'en connais rien, mais ce que tu énonces ici me parait vrai mais terriblement réducteur, car avant d'être une source de connaissance, le sensible est la réalité première de toute chose.

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