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Philosophie

Sujet : A la recherche d'une éthique permissive
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B3renger
Niveau 10
08 mai 2021 à 11:49:22

Chers forumeurs,

J'étais ce matin en train de réfléchir et d'écrire sur l'échec de ma précédente relation amoureuse et à ses raisons, afin d'en tirer peut-être des leçons pour l'avenir, quand j'ai réalisé quelque chose. Pour contextualiser, l'un des points d'achoppement les plus importants de notre relation était qu'elle était polyamoureuse et que je ne l'étais pas. Nous avons commencé notre relation en couple libre, - ce qui me faisait souffrir et que je n'acceptais qu'à contrecoeur, mais ce n'est pas le sujet - jusqu'à ce qu'elle finisse par rompre son autre couple pour que nous ayons tous deux une relation monogame. Elle n'appréciait pas vraiment cette situation et me le faisait sentir, en sous-entendant que j'étais trop jaloux, que la monogamie était malsaine parce qu'elle venait du manque de confiance en soi et qu'elle était possessive. On a finalement rompu pour d'autres raisons, mais ce problème a pas mal empoisonné notre relation sur le long terme.

Cela m'a fait penser que l'un des aspects les plus problématiques de cette discorde était pour moi que je n'arrivais pas à justifier philosophiquement, éthiquement et intellectuellement la monogamie. Au fond de moi, je sentais qu'elle avait raison, que son argumentation était irréfutable ; si je voulais que l'on soit monogames, c'était bien parce que je voulais la garder pour moi, rien que pour moi, et que c'était en partie parce que je manquais de confiance en moi, et qu'autrement j'aurais pu accepter une relation polyamoureuse, parce que j'aurais pu être plus ouvert, moins dépendant, moins jaloux. Je ne suis pas ici pour débattre de la monogamie ; ce que je veux dire, c'est que j'avais fini par ressentir qu'elle avait moralement raison, que si tout le monde était polyamoureux tout irait beaucoup mieux dans le monde et que les relations seraient de manière générale beaucoup plus saines. Et que, malgré ça, je n'ai jamais eu vraiment l'intention d'accepter un couple libre et je ne le veux toujours pas aujourd'hui : il y avait contradiction entre mon incapacité à justifier philosophiquement mes actes et mon incapacité égale à m'en empêcher. Cela m'a parfois amené à paniquer, et à émettre des demandes déraisonnables, qui revenaient pratiquement à d’une part admettre que c’était mal et d’autre part à exiger d’obtenir satisfaction quand même, comme preuve d’absolue fidélité indépendamment de ce qui était bien ou mal.

De manière générale, j’ai besoin de me sentir rassuré quant à mes relations et de savoir que je pourrais compter sur leur soutien en vertu de notre amitié/amour et pas du bien-fondé de mes actions, mais aussi parce que je déteste sentir que ce que je fais est moralement injustifiable, ce qui me pousse à fabriquer une forme de légitimité reposant uniquement sur mes besoins ; c’est-à-dire d’adopter une conception du monde où un acte serait moralement justifié à partir du moment où il répond à un besoin. Si je devais formuler ma position en une phrase, dans le cadre de ma relation avec les autres, ce serait probablement : « je sais que ce que j’attends de toi est moralement injustifiable, mais je veux que tu le fasses quand même par amour pour moi', que tu ne considères pas qu’il s’agisse d’un compromis temporaire et que tu n’essaies jamais de me faire changer d’avis, parce que je veux que ma simple volonté et mes besoins te soit suffisants pour que tu considères qu’il s’agisse de raisons légitimes à l’accepter. Je veux que tu te dises « C’est mal, mais il en a besoin, alors je vais le faire et je l’accepte complètement.'' ». ».

Je sais que c’est tordu, mais je sais aussi que les actes dont je parle renvoient en fait à des comportements, comme la monogamie ou la consommation de biens produits à partir d’une exploitation injustifiée, qui sont partagés par quasiment toute l’humanité. Ce qui pose problème et qui est malsain est uniquement 'mon attitude par rapport à ces actes, ma façon de les conceptualiser comme immoraux et de vouloir les accomplir quand même''. Parce que j’ai une conscience aigüe de ce qui est bien et mal, probablement plus que les autres, qui ont la chance de vivre innocemment, dans le sens où ils font du mal sans s’en rendre compte et obéissent à leurs névroses sans s’en rendre compte. Moi, je m’en rends compte, et contrairement aux autres personnes à en être conscientes, je n’essaie pas de changer mon comportement. Je continue donc d’agir comme tout le monde, sauf que je m’en sens coupable, tout en m’agitant furieusement pour essayer de me légitimer à mes propres yeux, ce qui n’est possible qu’en adoptant un système philosophique légitimant une forme d’égoïsme, l’autre alternative étant d’accepter d’être un être mauvais, ce qui est cependant beaucoup trop douloureux. Je répète que je ne fais rien de plus que la plupart des gens. C’est ça, le pire : je suis par mes actes quelqu’un de tout à fait quelconque. C’est juste que les autres ne se rendent pas compte du mal qu’ils participent à propager. Et est-ce que je crois au fond de moi que la monogamie est mauvaise et qu’un système polyamoureux généralisé serait plus sain, sans jalousie ni frustration ? Oui. Est-ce que j’ai la moindre attention d’accepter une relation libre ? Non.

Et ça s'applique à plein de domaines. J'ai conscience que consommer est mal, que je participe à un système oppressif qui repose sur l'exploitation des pauvres à l'autre bout du monde, je me dis parfois même que la gauche woke a raison en parlant de racisme systémique ; je trouve moralement injustifiable de tuer des animaux pour les manger, - étant donné qu'il existe des alternatives - j'ai conscience de mon impact très négatif sur l'environnement, etc... et pourtant, je ne peux ni ne veux m'arrêter.

Pour résumer, j’aimerais pouvoir continuer de mal agir sans me sentir coupable et en étant pleinement accepté par les autres pour cela. Avec une morale ressemblant à : « Fais du bien quand tu le peux et quand tu en as envie, mais ne te prends-pas trop la tête et pense d’abord à tes besoins, tu en as le droit. ». Ce que je vous demande, ce n'est pas de m'aider à devenir quelqu'un de meilleur, qui serait capable de s'améliorer sur tous ces points. J'ai envie de penser à moi en premier. Ce que je voudrais, ce serait trouver une philosophie qui me permettrait de ne pas changer de comportement tout en ayant une légitimité morale et philosophique cela. Je sais que la morale chrétienne est par exemple fondée sur le pardon de la faiblesse de l'homme, mais qu'elle est conditionnée par un désir sincère de s'améliorer, ce qui n'est pas mon cas, en tout cas pas pour certaines choses. Je ne veux pas dire que je suis un monstre ; juste que je n'ai pas la moindre intention de devenir vegan, polyamoureux, ou d'arrêter de consommer. Et que je veux arrêter de me sentir illégitime à cause de ça. Comme ça, je pourrais dans le même temps me justifier auprès des autres, et leur demander leur soutien en vertu de cette philosophie et de leur amour pour moi plutôt qu'en vertu de ce qui est objectivement bon pour les autres. J'ai très peu de connaissances en philosophie, mais je pense que je peux y trouver une solution, peut-être chez Nietzsche, peut-être chez quelqu'un de complètement différent, je ne sais pas. Est-ce que vous avez des pistes à me proposer ?

En espérant que vous passiez une bonne journée,

B3renger

VeyIox
Niveau 10
08 mai 2021 à 11:52:24

Pour contextualiser, l'un des points d'achoppement les plus importants de notre relation était qu'elle était polyamoureuse et que je ne l'étais pas.

:rire:

B3renger
Niveau 10
08 mai 2021 à 11:56:28

Le 08 mai 2021 à 11:52:24 :

Pour contextualiser, l'un des points d'achoppement les plus importants de notre relation était qu'elle était polyamoureuse et que je ne l'étais pas.

:rire:

Pour ma défense son autre copain était dans un autre pays et elle devait y retourner définitivement après quelques mois :hap: et puis tant qu'elle était en France elle n'était qu'avec moi, donc c'est quand même à nuancer.

VeyIox
Niveau 10
08 mai 2021 à 12:01:10

Elle t'a retourné le cerveau avec du sophisme féministe, c'est pas de la monogamie que tu dois te défaire pour arrêter d'être mentalement intoxiqué, c'est de tout ce qui n'est pas la monogamie

B3renger
Niveau 10
08 mai 2021 à 12:07:17

Mais t'inquiète j'ai pas du tout l'intention d'abandonner la monogamie, c'était juste un exemple pour illustrer le sujet :hap:
Peut-être pas le meilleur d'ailleurs, mais en gros l'idée c'est que j'ai parfois le sentiment de mal agir par rapport à ce qui est moral et que j'aimerais que ça s'arrête sans que je change de comportement.

SoldatGaulois4
Niveau 7
08 mai 2021 à 12:18:27

que la monogamie était malsaine parce qu'elle venait du manque de confiance en soi et qu'elle était possessive.

Ce sophisme est magnifique.
Être dans la monogamie débouche sur un manque de confiance en soi que si on se fiche de la conservation de cette monogamie et qu'on a comme but que de voir ailleurs. Mais dans une société qui fonctionne correctement (= patriarcale et chrétienne) c'est la monogamie qui a pour but d'être préservée.

Quant à l'aspect de possession, je vois pas le problème. C'est justement par une possession noble qu'on en vient à vouloir protéger cette possession, et donc à protéger la femme et ainsi à donner lieu à un cadre stable pour lzs enfants https://image.noelshack.com/fichiers/2017/45/1/1509961056-f3fr.jpg

B3renger
Niveau 10
08 mai 2021 à 12:27:39

Le 08 mai 2021 à 12:18:27 :

que la monogamie était malsaine parce qu'elle venait du manque de confiance en soi et qu'elle était possessive.

Ce sophisme est magnifique.
Être dans la monogamie débouche sur un manque de confiance en soi que si on se fiche de la conservation de cette monogamie et qu'on a comme but que de voir ailleurs. Mais dans une société qui fonctionne correctement (= patriarcale et chrétienne) c'est la monogamie qui a pour but d'être préservée.

Quant à l'aspect de possession, je vois pas le problème. C'est justement par une possession noble qu'on en vient à vouloir protéger cette possession, et donc à protéger la femme et ainsi à donner lieu à un cadre stable pour lzs enfants https://image.noelshack.com/fichiers/2017/45/1/1509961056-f3fr.jpg

En fait je commence à me dire que j'ai deux problèmes séparés : d'une part, je considère injustement que ce que je fais est mal pour la monogamie par exemple, et je dois apprendre à arrêter de penser que c'est mal. D'autre part, il y a des choses pour lesquelles je suis vraiment égoïste (la consommation par exemple), et j'ai besoin pour celles-là d'une éthique qui me permettrait de continuer à les faire en admettant qu'elles sont égoïstes mais sans me sentir coupable grâce à une légitimation philosophique.

Pour la monogamie, - mais ce n'était à l'origine qu'un point d'entrée sur le sujet, je ne voulais pas vraiment en débattre sur le fond - je ne suis pas favorable à une société patriarcale et chrétienne mais j'entends tes arguments sur la stabilité familiale. Je pense qu'on peut justifier la monogamie par la défense de la famille. L'un de mes principaux arguments était qu'on ne peut clairement pas partager à l'infini son temps et que seule la monogamie permet de donner et recevoir toute l'attention amoureuse nécessaire à la solidité d'une relation comme à la satisfaction des besoins émotionnels qui y sont liés, mais mon ex me répondait qu'en partageant on pouvait recevoir cette satisfaction de plusieurs personnes, ce qui compenserait - toujours une parade, elle était très douée pour me manipuler émotionnellement.

[jesuispartout]
Niveau 18
08 mai 2021 à 12:38:27

Si tu cherches une éthique très permissive, regarde les travaux de Ruwen Ogien.

Mais honnêtement, un peu de contrôle social, un peu de pression patriarcale systémique, ça donne du sens à un monde commun avec des repères stables dont les hommes ont besoin et, en plus, ça permet à vos petites transgressions adolescentes, que ce soit être cocu par progressisme ou fumer du shit, de se vivre comme des rébellions face à un système injuste.

B3renger
Niveau 10
08 mai 2021 à 12:48:08

Le 08 mai 2021 à 12:38:27 :
Si tu cherches une éthique très permissive, regarde les travaux de Ruwen Ogien.

Mais honnêtement, un peu de contrôle social, un peu de pression patriarcale systémique, ça donne du sens à un monde commun avec des repères stables dont les hommes ont besoin et, en plus, ça permet à vos petites transgressions adolescentes, que ce soit être cocu par progressisme ou fumer du shit, de se vivre comme des rébellions face à un système injuste.

C'est un libertaire, c'est ça ? Merci de partager en tout cas. En fait, je suis plutôt conservateur (pas pour le mariage pour tous ou l'égalité des sexes, mais pour le patriotisme par exemple et l'universalisme) et en faveur du contrôle social dans une certaine mesure. Ce n'est pas que je recherche une philosophie du style "chacun pour soi" de manière absolutiste. Ca paraît peut-être contradictoire par rapport à ce que j'ai dit, mais le "mal" dont je souhaite m'absoudre c'est en fait des choses toutes banales comme le fait de manger de la viande, de commander des produits sur Amazon, ou de penser beaucoup à moi, donc ce n'est pas que je veux détruire l'Etat, pas du tout en fait, et je veux protéger les traditions françaises etc... Je ne sais pas si j'arrive à être clair.

Edit : En fait, je crois que ce que je veux, c'est une éthique qui nous autorise à être laxistes avec nous-mêmes et qui prend en compte la faiblesse inhérente de l'homme, pour les actions du quotidien qui impliquent de faire du mal aux autres mais sans qu'on en soit directement responsables (typiquement, participer à la société de consommation) ; mais qui, en même temps, défend le contrôle de l'Etat et certaines valeurs traditionnelles. Je ne sais pas si ça existe en fait :rire:

[jesuispartout]
Niveau 18
08 mai 2021 à 12:50:13

Merde, l'universalisme est passé du côté de la réaction...

SoldatGaulois4
Niveau 7
08 mai 2021 à 12:50:39

L'un de mes principaux arguments était qu'on ne peut clairement pas partager à l'infini son temps et que seule la monogamie permet de donner et recevoir toute l'attention amoureuse nécessaire à la solidité d'une relation comme à la satisfaction des besoins émotionnels qui y sont liés, mais mon ex me répondait qu'en partageant on pouvait recevoir cette satisfaction de plusieurs personnes, ce qui compenserait - toujours une parade, elle était très douée pour me manipuler émotionnellement.

Vous acceptez tous les deux le présupposé selon lequel l'attachement est nécessaire pour la stabilité du couple. Donc t'aurais pu répondre à ton ex que le fait de recevoir cet attachement de plusieurs personnes induit que le couple est tiraillé, écartelé de tous les côtés. Donc la monogamie n'est pas respectée.

Mais de toute façon le présupposé que vous acceptez est faux. L'attachement, l'amour, ne doit pas nécessairement durer pour que le couple dure. Ça c'est le mythe moderne du mariage d'amour. Tu as certainement déjà entendu la maxime populaire " on divorce pas pour les enfants". En général les mariages qui durent (et ils sont très peu aujourd'hui) sont des couples qui ont perdu leur amour d'antan mais avec une très grande vertu qui est celle de la famille et des enfants.

Mais on a un problème. Les femmes n'aiment pas l'homme mais aiment l'amour. C'est le bovarysme féminin. Elles changent donc sans cesse d'homme si on les laisse faire. Elles divorceront toujours plus. C'est pour cela qu'il faut une société patriarcale où l'homme enferme le bovaysme dans le foyer.

Mais cela ne signifie absolument pas la haine ou le mépris des femmes mariées. Au contraire. Dans la France traditionnelle les hommes allaient satisfaire leurs désirs avec les prostituées car ils sacralisaient leur femme grâce au christianisme : ils ne voulaient pas la souiller. https://image.noelshack.com/fichiers/2017/45/1/1509961055-photo-83857426-1.jpg

C0dsw0rth
Niveau 28
08 mai 2021 à 13:00:13

Le 08 mai 2021 à 12:50:13 :
Merde, l'universalisme est passé du côté de la réaction...

Le conservatisme n'est pas la réaction. La réaction, c'est le conservatisme + la peur.

[jesuispartout]
Niveau 18
08 mai 2021 à 13:03:57

Mais j'ai peur !

B3renger
Niveau 10
08 mai 2021 à 13:08:24

Le 08 mai 2021 à 12:50:13 :
Merde, l'universalisme est passé du côté de la réaction...

C'est malheureusement la conclusion à laquelle je suis arrivé face à la forme que prend le progressisme aujourd'hui, c'est-à-dire un antiracisme intersectionnel complètement à l'ouest et qui considère que l'universalisme est raciste. C'est principalement pour cette raison que je me définis comme conservateur : je sens que le progrès veut aujourd'hui déboulonner l'universalisme. Mais je ne me définis pas comme réactionnaire, parce que pour moi la réaction c'est davantage vouloir revenir en arrière que conserver ce qui existe, et heureusement l'universalisme est - pour le moment - toujours là.

Le 08 mai 2021 à 12:50:39 :

L'un de mes principaux arguments était qu'on ne peut clairement pas partager à l'infini son temps et que seule la monogamie permet de donner et recevoir toute l'attention amoureuse nécessaire à la solidité d'une relation comme à la satisfaction des besoins émotionnels qui y sont liés, mais mon ex me répondait qu'en partageant on pouvait recevoir cette satisfaction de plusieurs personnes, ce qui compenserait - toujours une parade, elle était très douée pour me manipuler émotionnellement.

Vous acceptez tous les deux le présupposé selon lequel l'attachement est nécessaire pour la stabilité du couple. Donc t'aurais pu répondre à ton ex que le fait de recevoir cet attachement de plusieurs personnes induit que le couple est tiraillé, écartelé de tous les côtés. Donc la monogamie n'est pas respectée.

Mais de toute façon le présupposé que vous acceptez est faux. L'attachement, l'amour, ne doit pas nécessairement durer pour que le couple dure. Ça c'est le mythe moderne du mariage d'amour. Tu as certainement déjà entendu la maxime populaire " on divorce pas pour les enfants". En général les mariages qui durent (et ils sont très peu aujourd'hui) sont des couples qui ont perdu leur amour d'antan mais avec une très grande vertu qui est celle de la famille et des enfants.

Mais on a un problème. Les femmes n'aiment pas l'homme mais aiment l'amour. C'est le bovarysme féminin. Elles changent donc sans cesse d'homme si on les laisse faire. Elles divorceront toujours plus. C'est pour cela qu'il faut une société patriarcale où l'homme enferme le bovaysme dans le foyer.

Mais cela ne signifie absolument pas la haine ou le mépris des femmes mariées. Au contraire. Dans la France traditionnelle les hommes allaient satisfaire leurs désirs avec les prostituées car ils sacralisaient leur femme grâce au christianisme : ils ne voulaient pas la souiller. https://image.noelshack.com/fichiers/2017/45/1/1509961055-photo-83857426-1.jpg

J'ai utilisé avec elle ton argument sur le tiraillement du couple, mais elle revenait toujours à la charge pour dire que le partage était plus sain, et que l'attachement n'était pas détruit par le polyamour. J'ai fini par laisser tomber parce que de toute façon elle avait fini par se résigner à la monogamie - pour le moment en tout cas - et le problème ne se posait plus vraiment.

Je ne suis cependant pas d'accord au sujet de la disparition de l'attachement et de la nécessité de s'obstiner dans une relation sans amour comme celle de contrôler les femmes pour qu'elles ne soient pas infidèles et qu'elles rompent le mariage.

De façon générale, de toute façon, vu que je suis universaliste, je ne pense pas qu'il doit y avoir des différences de droits entre les hommes et les femmes, et pour ce qui est du couple, à mon avis la liberté individuelle doit primer. Et je ne crois pas que les femmes soient plus naturellement disposées à vouloir changer d'homme, s'il y a une différence ce n'est qu'au niveau de l'éducation et je crois que ça s'est pratiquement résorbé. Si l'un des membres du couple ne se sent plus à l'aise dans la relation, il vaut mieux rompre si les deux échouent à recoller les morceaux. Un mariage sans amour fait du mal à toutes les parties impliquées, et aux enfants aussi, et je parle comme ayant eu des parents qui ne partageaient plus d'amour et qui sont restés ensemble plus longtemps qu'ils ne l'auraient dû. Et puis, je suis probablement naïf, mais je crois encore en la possibilité d'un amour qui dure, par des efforts mutuels pour renouveler la complicité du début.

Enfin, je ne suis pas convaincu que le divorce soit à ce point un danger pour la société, déjà parce que comme je l'ai dit je pense que l'alternative est pire, et ensuite parce que dans le monde moderne les enfants sont plus facilement capables de comprendre que ce n'est pas parce que leurs parents divorcent qu'ils arrêtent d'être leurs parents.

ChamanDelmas
Niveau 6
08 mai 2021 à 13:27:45

je n'arrivais pas à justifier philosophiquement, éthiquement et intellectuellement la monogamie

Qu'en est-il du fait que tu voulais une relation monogame ? Ce n'est pas suffisant ? As-tu vraiment besoin de motifs philosophiques pour justifier un besoin que tu considères clairement comme instinctif ?

Tu dis toi-même que tu as souffert de son introduction du concept de polygamie ? N'est-ce pas une justification suffisante, pour toi-même, pour comprendre que ce n'est pas quelque chose en quoi tu crois vraiment ?

Donc pourquoi te priver de ce que tu voulais et te plier en quatre pour trouver des raisons à quelque chose qui n'en a clairement pas besoin ?

SoldatGaulois4
Niveau 7
08 mai 2021 à 13:42:37

mais elle revenait toujours à la charge pour dire que le partage était plus sain, et que l'attachement n'était pas détruit par le polyamour

Ce n'est pas plus sain puisque précisément ca rend l'individu bien plus disposé à moins estimer l'attachement monagme, voire à s'en dispenser.

je ne pense pas qu'il doit y avoir des différences de droits entre les hommes et les femmes, et pour ce qui est du couple, à mon avis la liberté individuelle doit primer.

C'est la France qui prime.

s'il y a une différence ce n'est qu'au niveau de l'éducation et je crois que ça s'est pratiquement résorbé.

Non.
Aujourd'hui, c'est clairement le modèle féminin qui a triomphé. Les couples à la con qui pullulent c'est quoi d'après toi ? C'est justement le bovarysme féminin.

Tu as raison de dire que la différence entre les et femme diminue : les hommes sont féminisés, dé-masculinisés, ils sont priés de se comporter comme des femmes..... Et c'est déplorable pour la famille .

Un mariage sans amour fait du mal à toutes les parties impliquées, et aux enfants aussi

Ça fait beaucoup moins de mal que des parents divorcés.

Et puis, je suis probablement naïf, mais je crois encore en la possibilité d'un amour qui dure, par des efforts mutuels pour renouveler la complicité du début.

Tu es l'archétype de l'homme féminisé.

ensuite parce que dans le monde moderne les enfants sont plus facilement capables de comprendre que ce n'est pas parce que leurs parents divorcent qu'ils arrêtent d'être leurs parents.

Hein ? Le mariage est fait pour permettre une relation parents/enfants stables. Je vois pas comment les enfants peuvent rétablir la stabilité de cette relation lors d'un divorce. https://image.noelshack.com/fichiers/2017/45/1/1509961055-photo-83857426-1.jpg

B3renger
Niveau 10
08 mai 2021 à 14:16:09

Le 08 mai 2021 à 13:27:45 :

je n'arrivais pas à justifier philosophiquement, éthiquement et intellectuellement la monogamie

Qu'en est-il du fait que tu voulais une relation monogame ? Ce n'est pas suffisant ? As-tu vraiment besoin de motifs philosophiques pour justifier un besoin que tu considères clairement comme instinctif ?

Tu dis toi-même que tu as souffert de son introduction du concept de polygamie ? N'est-ce pas une justification suffisante, pour toi-même, pour comprendre que ce n'est pas quelque chose en quoi tu crois vraiment ?

Donc pourquoi te priver de ce que tu voulais et te plier en quatre pour trouver des raisons à quelque chose qui n'en a clairement pas besoin ?

Voilà, je crois qu'on atteint le point crucial. En effet, c'est pour moi un besoin instinctif et je pense que j'ai le droit de vouloir l'assouvir en pensant à moi sans me culpabiliser en me disant que c'est un système malsain. Je voudrais que ce soit suffisant pour moi, mais dans le même temps les problèmes éthiques posés par mes actions me travaillent sans que je le cherche, comme pour la consommation de viande par exemple. C'est justement parce que je n'arrive pas à juste me dire "j'en ai besoin, donc je le fais" que j'aimerais avoir des motifs philosophiques, parce que je me dis que je vivrais mieux si j'arrivais à placer mes actions au sein d'une pensée philosophique cohérente. Mais peut-être que je cogite tout simplement trop sur ce sujet.

Ce n'est pas plus sain puisque précisément ca rend l'individu bien plus disposé à moins estimer l'attachement monagme, voire à s'en dispenser.

Je suis d'accord. Mais dans sa pensée, se dispenser de l'attachement monogame était justement l'objectif, donc c'était sain (selon elle).

C'est la France qui prime.

La France c'est aussi les Français et s'ils sont malheureux en se forçant à demeurer dans un mariage sans amour, on ne peut pas vraiment dire que la France prime lorsqu'on veut les y contraindre.

Non.

Aujourd'hui, c'est clairement le modèle féminin qui a triomphé. Les couples à la con qui pullulent c'est quoi d'après toi ? C'est justement le bovarysme féminin.

Tu as raison de dire que la différence entre les et femme diminue : les hommes sont féminisés, dé-masculinisés, ils sont priés de se comporter comme des femmes..... Et c'est déplorable pour la famille .

On pourrait aussi dire qu'il y a une responsabilité masculine du fait de l'adultère qui empoisonne les relations et qui pousse les femmes à la rupture. Mais je ne veux pas donner une responsabilité à un sexe. Et de toute façon, s'aimer, puis se quitter, trouver quelqu'un d'autre, ça fait aussi partie d'une expérience positive qui aide à se construire, et qui aide à mieux connaître ses propres besoins. Je sais davantage à présent quelle genre de femme me plairait grâce à ma relation passée. Au sujet du rapprochement des sexes, je ne vois pas le problème. Le genre est une construction sociale, donc il n'y a pas de raison pour que les hommes doivent avoir certains comportements du fait de leur sexe et pas les femmes, et inversement. A mes yeux, ce n'est pas ça qui détruit la famille, c'est plutôt les idéologies style polyamour ou féminisme radical style Alice Coffin.

Tu es l'archétype de l'homme féminisé.

Ah ouais, d'accord :hap:
Les hommes aussi ont le droit d'être romantiques, personnellement je le vis très bien.

Hein ? Le mariage est fait pour permettre une relation parents/enfants stables. Je vois pas comment les enfants peuvent rétablir la stabilité de cette relation lors d'un divorce. https://image.noelshack.com/fichiers/2017/45/1/1509961055-photo-83857426-1.jpg

Parce qu'ils peuvent ainsi avoir une relation avec chacun de leurs parents sans que cette relation soit parasitée par les disputes entre les parents ou même l'indifférence.

SoldatGaulois4
Niveau 7
08 mai 2021 à 14:24:12

La France c'est aussi les Français et s'ils sont malheureux en se forçant à demeurer dans un mariage sans amour, on ne peut pas vraiment dire que la France prime lorsqu'on veut les y contraindre.

Les français sont heureux si leur nation se porte bien. Ainsi , puisque sacrifier l'amour pour leur famille permet la préservation de leur nation, cela les rend heureux.

Parce qu'ils peuvent ainsi avoir une relation avec chacun de leurs parents sans que cette relation soit parasitée par les disputes entre les parents ou même l'indifférence.

Une relation avec chacun des parents n'êtes absolument pas un cadre permettant la bonne éducation de l'enfant. Une famille soudée avec des disputes est largement supérieurement profitable à l'enfant. T'es à côté de la plaque https://image.noelshack.com/fichiers/2017/45/1/1509961055-photo-83857426-1.jpg

B3renger
Niveau 10
08 mai 2021 à 14:33:10

Les français sont heureux si leur nation se porte bien. Ainsi , puisque sacrifier l'amour pour leur famille permet la préservation de leur nation, cela les rend heureux.

...non. Peut-être pour certaines personnes, mais la plupart des gens ont besoin aussi d'épanouissement individuel et d'amour dans leur vie, c'est-à-dire un soutien, un don mutuel de soi et une véritable affection qui encourage aussi à s'améliorer. La "famille-robot", ça ne mène à rien.

Une relation avec chacun des parents n'êtes absolument pas un cadre permettant la bonne éducation de l'enfant. Une famille soudée avec des disputes est largement supérieurement profitable à l'enfant. T'es à côté de la plaque https://image.noelshack.com/fichiers/2017/45/1/1509961055-photo-83857426-1.jpg

Je pense que tu n'écoutes pas suffisamment d'enfants divorcés qui ont connu ce genre de situations. Parce que ça a été mon cas et je peux t'assurer que ce qui m'a été profitable a été la fin de cette atmosphère toxique. Et puis, la famille peut ensuite se recomposer, avec des beaux-parents qui peuvent participer à l'éducation de l'enfant, qui aurait alors au maximum quatre personnes pour veiller à son développement, et ça peut aussi être très bénéfique.

Pseudo supprimé
Niveau 9
08 mai 2021 à 15:56:36

Va lire la conférence sur l'éthique, de Wittgenstein https://image.noelshack.com/fichiers/2018/24/6/1529185915-ludwig-wittgenstein-2.jpg

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Sujet : A la recherche d'une éthique permissive
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