À notre époque résolument horizontale, où la fuite est permanente et déifiée, la bêtise et l'exhibitionnisme - reine et roi du siècle de la médiocrité - poussent l'esclave du capital à la salle pour vouloir gagner la concurrence narcissique des physionomies, dans les galeries des empilements de cultes autolâtres du soi réifié.
L'aliénation prétendument saine et sportive qu'est la musculation, nihiliste et immorale, défouloir infertile, vaine et illusoire, où les hommes -qui sont plus singes que le singe même- vont recueillir leur impuissance érotique pour compenser en faisant des transhumances, est la codification névrotique et concurrentielle des émulations pathologiques, symbole et partie de la domestication capitaliste de l'homme machine.
La musculation est née dans le cirque états-unien où l'on s'en gaussait avant d'être popularisée dans les milieux homosexuels, êtres réputés pour leur nihilisme abject, leur laideur ontologique et leur finitude permanente. Aujourd'hui, l'homme commun transpire en petite nue de plastique devant d'autres hommes, des femmes masculines et surtout les miroirs dans des pièces étouffantes et ignobles. Ils se rêvent taureaux ou chevaux de traits, car le maître, ayant besoin d'esclaves forts et dociles, a décidé que ce serait les nouveaux standards de séduction : la difformité veineuse.
L'être se coupe encore de la nature pour s'enfermer dans ces grandes pièces inhumaines, où la vulgarité règne sans pitié; c'est le continuum du travail avec une forme diversifiée à l'envers.
L'on crée aujourd'hui une mise en forme des corps pour continuer le bétonnage des âmes ; pour serviliser la rentabilité au travail.
J'aime me gausser devant ces êtres pathétiques qui ignorent tout de l'ardeur qu'il y a dans l'activité physique intelligence en le cosmos.
