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Philosophie

Sujet : La souffrance sur le long terme
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Asterix_89
Niveau 10
27 septembre 2022 à 12:15:14

rend forcément une personne mauvaise et aigri ?

Je me pose cette question, car j'ai remarqué avec les gens que je vois et à qui je discute, que les gens ayant beaucoup souffert et sur une durée de plusieurs années, ont perdu foi en l'être humain, sont souvent aigri, solitaire, égoiste et parfois deviennent vraiment mauvaises et méchantes envers les autres.

Et au contraire, les gens les plus heureux et gentil (vrai gentillesse) sont souvent des personnes qui ont eu beaucoup de réussite scolaire/sportive/artistique/professionnel/culturel/etc ... , ont un physique agréable et fréquente des gens bien en ayant un(e) partenaire de vie bienveillant et des ami(e)s généreux.

Parles de ton expérience ... Je suis curieux :) .

SizaI
Niveau 26
27 septembre 2022 à 15:01:03

La souffrance sur le long terme rend forcément une personne mauvaise et aigri ?

:d)

j'ai remarqué [...] que les gens ayant beaucoup souffert [...] sont souvent aigri, solitaire, égoiste et parfois deviennent vraiment mauvaises et méchantes envers les autres.

"Souvent" et "parfois" sont incompatibles avec "forcément", donc la réponse serait plutôt "non", si ton observation était fiable

Pour ce qui est des gens qui réussissent déjà et qui continuent à réussir oui, c'est un phénomène assez connu, dans la vie il y a un phénomène très important de rétroaction positive, ce qui fait que quelqu'un lancé sur une mauvaise pente aura toutes les facilités du monde à glisser plus vite et plus bas, et quelqu'un de déjà aidé recevra de plus en plus d'aide. On aurait tendance à croire, baignés dans les idées de l'égalité, que les choses s'équilibrent naturellement pour que chacun ait sa chance mais la réalité c'est plutôt que la foudre frappe toujours au même endroit. ça veut aussi dire, cependant, que lorsqu'un un individu lancé vers le fond trouve assez de force pour se hisser juste assez haut pour inverser la tendance, il pourra ensuite se laisser porter vers le bien par phénomène de cycle vertueux. C'est juste un pas extrêmement difficile à franchir, d'autant plus quand on commence six pieds sous terre selon les conditions de naissance/d'enfance.

Bref, "aide-toi le ciel t'aidera", principe de Pareto, tout ça

Pour ce qui est de mon "expérience", oui, je pense pouvoir observer sans problème que la souffrance sur le long terme favorise l'aigreur. Pour ce qui est du concept de "personne mauvaise" par contre je vois pas trop, en fait j'aurais même plutôt tendance à observer l'inverse. Plus un individu est heureux, moins il tend à réfléchir, plus facilement le mal l'atteint. Rarement dans ses formes extrêmes comme la criminalité, qui sont plutôt réservées aux strates en souffrance, par contre la corruption morale et intellectuelle se répand sans le moindre problème chez les populations qui vivent grassement

Asterix_89
Niveau 10
27 septembre 2022 à 17:39:14

Merci de ton témoignage. En effet, j'ai fais une petite erreur, mais tu as saisi le message que je voulais dire.

Tout comme on prete de l'argent qu'aux riches, on aide que les gens qui sont déjà aidés. C vrai que quand on est en bas de l'échelle sociale, c bien plus difficile de remonter la pente, mais ce n'est pas impossible. Quelques années de souffrances et des grands efforts, et on peu devenir quelqu'un dans notre société.

Tu parles que les gens heureux sont bien plus sympa que les autres par cercle vertueux, et que les gens mauvais deviennent plus facilement aigri, donc tu rejoins mon idée de départ. Après rien n'est définitif, l'un peut basculer vers l'autre à tout moment. La vie est ce qu'on en fait ...

L' enfer c les autres, mais le paradis c aussi les autres, suffit juste de bien s'entourer. Ca demande un peu d'expérience et de savoir ce qu'on veut et ce qu'on ne veut pas.

La vie est belle ou pas ... Question de perception.

Thendoftimes
Niveau 46
27 septembre 2022 à 17:56:50

https://m.youtube.com/watch?v=uqPQqhOPtnI

Gelebor
Niveau 17
01 octobre 2022 à 19:37:15

Parles de ton expérience ... Je suis curieux :) .

Travaillant dans l’éducation nationale, je confirme que c’est très dur de sortir la tête au-dessus de l’eau quand tu as pris l’habitude d’être noyé. J’ai géré des mômes (11/16 ans) qui ne sont pas armés et encore moins cuirassés pour faire face à la vie (et pas celle des cités), je sais que les 3/4 d’entre eux doutent de leurs avenirs, qu’ils vont en chier après le lycée.

Lors des conseils de classes, je recadre souvent des professeurs qui enfoncent ou survalorisent des élèves (dont les uns sont de grands gagnants depuis la maternelle ou disposent simplement de conditions de développement juste… normales, quand d’autres baignent effectivement dans leur propre merde) en leur rappelant ce que tu dis.

Eh bien, tu t’en doutes de leurs réactions ? Dans la majorité des cas, je me heurte à leur bêtise ordinaire :

“C’est leur merde, c’est leur faute, qu’ils aillent se faire foutre (en substance, hein)” ;
“Oui, bon, filer de la confiture à des cochons, ça va deux minutes” ;
“Désolé, je ne peux juste pas supporter sa tête [et donc envisager de comprendre que ce gamin traverse des problèmes]” ;
“Pas besoin de sortir les violons” (une remarque assez basse que j’ai entendue une seule fois, cela dit).

Ou bien à des constats plus froids et pragmatiques (un peu simplistes) du type “la vie, c’est fondamentalement du marche ou crève”. À l’inverse, j’ai aussi rencontré des cas assez lamentables de profs qui refusaient mesquinement à un ou plusieurs élèves pourtant méritants des compliments ou des félicitations, sous prétexte que ces derniers ont peut-être - il est vrai - eu accès à de meilleures conditions de travail ou un cadre familial plus chaleureux. On entre ici dans un vieux travers typiquement franco-français : l’égalitarisme forcené, absurde, cruel même, mais on s’écartera du sujet.

Plus personnellement, je sais aussi que je fais parfois de la peine avec mes appréciations sur les bulletins qui sont neutres au possible quand mes collègues se défoulent (sur des enfants). Mais pour la petite anecdote, il m'arrive parfois d'angoisser par rapport à la possibilité que je devienne d'ici 20 à 30 ans un connard de prof aigri et méchant. :rire:

Enfin, j’ajoute que le désespoir et l'acclimatation à la médiocrité deviennent même des zones de confort pour les moins chanceux qui trouvent un bénéfice (assez négatif) à se lamenter constamment sur leur sort ; on devient défaitiste, on blâme le genre humain pour ses défauts, on s’écharpe mutuellement, parfois on refuse d’améliorer sa situation alors qu’une opportunité se présente immédiatement... C’est réel. L’autre devient un objet sur lequel on projette notre négativité, nos inquiétudes, déceptions et frustrations - et le cercle vicieux que tu mentionnes se dessine. C’est dans l’écrasante majorité des cas un processus difficilement réversible, il faudrait se renseigner sur les gens qui parviennent à redresser la tête malgré eux.

Je garde ce topic sous le coude.

Neo-Krom
Niveau 1
01 octobre 2022 à 21:58:28

Enfin, j’ajoute que le désespoir et l'acclimatation à la médiocrité deviennent même des zones de confort pour les moins chanceux qui trouvent un bénéfice (assez négatif) à se lamenter constamment sur leur sort ; on devient défaitiste, on blâme le genre humain pour ses défauts, on s’écharpe mutuellement, parfois on refuse d’améliorer sa situation alors qu’une opportunité se présente immédiatement... C’est réel. L’autre devient un objet sur lequel on projette notre négativité, nos inquiétudes, déceptions et frustrations - et le cercle vicieux que tu mentionnes se dessine. C’est dans l’écrasante majorité des cas un processus difficilement réversible, il faudrait se renseigner sur les gens qui parviennent à redresser la tête malgré eux.

Je garde ce topic sous le coude.

C'est peut être pas exactement ce dont tu veux parler mais t'as déjà bcp de témoignages de gens handicapés ou ayant dû se faire amputer d'un bras, d'une jambe etc, ou ayant vécu un traumatisme, qui expliquent comment ils sont arriver à le surmonter ou alors vivre avec. Pour les autres s'ils choisissent l'anonymat je vois pas pk on ne le respecterait pas.

Neo-Krom
Niveau 1
01 octobre 2022 à 22:04:30

y'en a c'est la religion, d'autres la spiritualité, d'autres des expériences de vie, d'autres de la volonté suffisante etc

Isis-tool
Niveau 8
01 octobre 2022 à 23:24:19

les souffrances psychologiques incompréhensible comme les souffrances existentielle.. Elle peut rendre une personne mauvaise et aigri contrairement a la souffrance physique qui est discerneable et explicative elle te fortifiée en lucidité et t'adapte mentalement à être patient ! :noel:

Enieres
Niveau 23
04 octobre 2022 à 04:12:01

Le 01 octobre 2022 à 19:37:15 :

Parles de ton expérience ... Je suis curieux :) .

Travaillant dans l’éducation nationale, je confirme que c’est très dur de sortir la tête au-dessus de l’eau quand tu as pris l’habitude d’être noyé. J’ai géré des mômes (11/16 ans) qui ne sont pas armés et encore moins cuirassés pour faire face à la vie (et pas celle des cités), je sais que les 3/4 d’entre eux doutent de leurs avenirs, qu’ils vont en chier après le lycée.

Lors des conseils de classes, je recadre souvent des professeurs qui enfoncent ou survalorisent des élèves (dont les uns sont de grands gagnants depuis la maternelle ou disposent simplement de conditions de développement juste… normales, quand d’autres baignent effectivement dans leur propre merde) en leur rappelant ce que tu dis.

Eh bien, tu t’en doutes de leurs réactions ? Dans la majorité des cas, je me heurte à leur bêtise ordinaire :

“C’est leur merde, c’est leur faute, qu’ils aillent se faire foutre (en substance, hein)” ;
“Oui, bon, filer de la confiture à des cochons, ça va deux minutes” ;
“Désolé, je ne peux juste pas supporter sa tête [et donc envisager de comprendre que ce gamin traverse des problèmes]” ;
“Pas besoin de sortir les violons” (une remarque assez basse que j’ai entendue une seule fois, cela dit).

Ou bien à des constats plus froids et pragmatiques (un peu simplistes) du type “la vie, c’est fondamentalement du marche ou crève”. À l’inverse, j’ai aussi rencontré des cas assez lamentables de profs qui refusaient mesquinement à un ou plusieurs élèves pourtant méritants des compliments ou des félicitations, sous prétexte que ces derniers ont peut-être - il est vrai - eu accès à de meilleures conditions de travail ou un cadre familial plus chaleureux. On entre ici dans un vieux travers typiquement franco-français : l’égalitarisme forcené, absurde, cruel même, mais on s’écartera du sujet.

Plus personnellement, je sais aussi que je fais parfois de la peine avec mes appréciations sur les bulletins qui sont neutres au possible quand mes collègues se défoulent (sur des enfants). Mais pour la petite anecdote, il m'arrive parfois d'angoisser par rapport à la possibilité que je devienne d'ici 20 à 30 ans un connard de prof aigri et méchant. :rire:

Enfin, j’ajoute que le désespoir et l'acclimatation à la médiocrité deviennent même des zones de confort pour les moins chanceux qui trouvent un bénéfice (assez négatif) à se lamenter constamment sur leur sort ; on devient défaitiste, on blâme le genre humain pour ses défauts, on s’écharpe mutuellement, parfois on refuse d’améliorer sa situation alors qu’une opportunité se présente immédiatement... C’est réel. L’autre devient un objet sur lequel on projette notre négativité, nos inquiétudes, déceptions et frustrations - et le cercle vicieux que tu mentionnes se dessine. C’est dans l’écrasante majorité des cas un processus difficilement réversible, il faudrait se renseigner sur les gens qui parviennent à redresser la tête malgré eux.

Je garde ce topic sous le coude.

intéressant khey :oui:

SizaI
Niveau 26
04 octobre 2022 à 07:31:04

Enfin, j’ajoute que le désespoir et l'acclimatation à la médiocrité deviennent même des zones de confort pour les moins chanceux qui trouvent un bénéfice (assez négatif) à se lamenter constamment sur leur sort ; on devient défaitiste, on blâme le genre humain pour ses défauts, on s’écharpe mutuellement, parfois on refuse d’améliorer sa situation alors qu’une opportunité se présente immédiatement... C’est réel. L’autre devient un objet sur lequel on projette notre négativité, nos inquiétudes, déceptions et frustrations - et le cercle vicieux que tu mentionnes se dessine. C’est dans l’écrasante majorité des cas un processus difficilement réversible, il faudrait se renseigner sur les gens qui parviennent à redresser la tête malgré eux.

C'est l'impuissance apprise, une forme de rétroaction positive

Daolong
Niveau 10
04 octobre 2022 à 12:54:17

Alors c'est totalement nul comme modèle mais de base, j'aurais dit l'inverse.

Ceux qui n'ont rien connu, jamais souffert, n'arrivent pas à distinguer et prendre plaisir les bons moments.

FaceEtPile
Niveau 8
04 octobre 2022 à 13:27:42

Le 27 septembre 2022 à 12:15:14 :
rend forcément une personne mauvaise et aigri ?

Je me pose cette question, car j'ai remarqué avec les gens que je vois et à qui je discute, que les gens ayant beaucoup souffert et sur une durée de plusieurs années, ont perdu foi en l'être humain, sont souvent aigri, solitaire, égoiste et parfois deviennent vraiment mauvaises et méchantes envers les autres.

Et au contraire, les gens les plus heureux et gentil (vrai gentillesse) sont souvent des personnes qui ont eu beaucoup de réussite scolaire/sportive/artistique/professionnel/culturel/etc ... , ont un physique agréable et fréquente des gens bien en ayant un(e) partenaire de vie bienveillant et des ami(e)s généreux.

Parles de ton expérience ... Je suis curieux :) .

Il faut distinguer le superficiel et la personnalité profonde, d'ailleurs l'implication ne se fait pas dans le même sens :

Profondément bon -> souffrance christique, aigreur et solitude (dans notre monde)
Réussite sociale -> superficiellement heureux.

Asterix_89
Niveau 10
08 octobre 2022 à 12:06:52

Merci des témoignages. Je continue de croire que quand notre vie est belle, on est bienveillant plus facilement que si on a connu beaucoup de souffrances. De moins par mon expérience. C pour ça que, quand une personne qui me raconte sa vie, parle qu' elle lui arrive trop de malheur et qu' elle en a souffert, j' évite cette personne au maximum. Alors que plus jeune j' avais de la peine pour une personne ayant beaucoup souffert, là, je ressens juste le besoin d' avoir le moins possible de relation avec elle.

Mais tout ça, on l' acquiert avec l' expérience, et/ou l'éducation.

Thendoftimes
Niveau 46
08 octobre 2022 à 19:54:41

Tu fais ce que tu veux mais le monde ne tournerait pas rond si tout le monde pensait comme ça.

Heureusement que certains prennent la peine de regarder vers le bas.

xxxtentanolan
Niveau 9
08 octobre 2022 à 20:54:11

rend forcément une personne mauvaise et aigri ?

Je me pose cette question, car j'ai remarqué avec les gens que je vois et à qui je discute, que les gens ayant beaucoup souffert et sur une durée de plusieurs années, ont perdu foi en l'être humain, sont souvent aigri, solitaire, égoiste et parfois deviennent vraiment mauvaises et méchantes envers les autres.

je ne peux pas faire de mon cas une chose generale
mais ce que je peux te dire c'est que la souffrance m'a fait constater la futilité du "serieux" des choses
ca m'a fait rire, je suis devenu plus candid a propos des mauvais evenements
je ri beaucoup plus, je tourne tout en dérision et je dirais que cet esprit est a l'opposé de celui des aigris et des mechants

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Sujet : La souffrance sur le long terme
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