Au cours de notre existence, nous sommes amenés à faire osciller notre experience de la vie entre focalisation amplifiée et focalisation anarchique.
Pour ce qui est de la focalisation anarchique, c'est celle qui nous demande le moins d'effort, celle dont on a besoin pour ne pas avoir à traiter des milliers d'informations dans la seconde et de prendre ce que notre expérience et notre inconscient ramène au premier plan. On parle d'anarchie car le système de remonté de l'information à traiter ne se fait pas de manière consciente et délibéré. Le cerveau selectionne sans passer par l'accessibilité à la conscience. C'est ce que Stanilas Dehaene appelle l'attention sélective.
Ainsi on comprend qu'à l'inverse, la focalisation amplifiée s'ancre sur la volonté consciente de concentrer ses possibilités intellectuelles sur une information à traiter.
Et, cette amplification n'est pas non négligeable. En effet les scientifiques estiment qu'elle utilise 5000 fois plus de réseaux de neurones que la focalisation anarchique.
Bien que celle ci semble être pourvue d'un répertoire potentielle infinie (capacité de se concentrer sur n'importe quelle existence),
A un instant donné, le répertoire effectif de la conscience, lui, est maigre. Chacun de nous de peut guère penser qu à une seule chose à la fois (même si la pensée peut être constituée d'un assemblage de plusieurs éléments). Cette contenance maigre oblige la conscience à se retirer d'un objet avant de pouvoir passer a un autre.
Et tout cela demande un effort. Tout effort assure en son être le potentiel de se rendre plus efficient, plus efficace. C'est comme ça que fonctionne la vie pour se développer. Ces mutations, ces capacités d'adaptations pour l'efficacité révèlent surtout une malléabilité de la focalisation.
Alors que peut-il se passer lorsque cette focalisation amplifiée est orientée ?
Imaginez que cette focalisation amplifiée prennent la métaphore d'une lampe sous un abat-jour.
La lampe, l'énergie qui lui permet d'émettre la lumière représente le réseau neuronal en puissance qui bouillone (on a souvent l'image d'une ampoule qui s'allume quand on a une bonne idée) et l'abat jour c'est notre focalisation. Vous pensez être maître de l'orientation de la lumière grâce à votre abat-jour qui concentre la lumière en un point précis. Après tout, la structure qui permet de rappeler votre propre subjectivité, c'est vous.
Mais vous reconnaîtrez que si l'abat jour est déplacé, si l'abat jour est orienté vers une autre inclinaison c'est bien vers cette zone que vous reenverrai votre lumière.
Ainsi, je pense que le pan de la recherche scientifique expérimentale en neurosciences qui bosse sur ces questions, parviendra à des découvertes philosophiques et métaphysique abyssale.
Qu'en pensez vous ?
