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Sujet : Quelles leçons tirer des désirs déroutants de certains chrétiens ?
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Senilsontant
Niveau 39
12 novembre 2023 à 02:37:55

Bonjour,

une chanson chantée dans des banquets en Grèce antique est relatée dans le Gorgias de Platon et dit que les 3 plus grands biens de cette vie sont la santé, la beauté et la richesse sans injustice. Il semble effectivement que des pans entiers de l'humanité aspirent à ces choses, souvent activement.

Et néanmoins, il y a eu des chrétiens célèbres qui considéraient que la véritable condition du chrétien était la maladie (comme Blaise Pascal), qui étaient d'une beauté physique éblouissante et voulaient devenir repoussants (comme Sainte-Brigitte d'Irlande), qui valorisaient la douleur, la pauvreté ou même la mort ("je meurs de ne pas mourir", écrivait Thérèse d'Avila).

Dans certains cas, ils semblaient même manifester une sérénité ou une joie qui étonnaient les témoins.

Que peut-on en conclure ?

[jsp]
Niveau 9
12 novembre 2023 à 12:54:46

Que les biens que se proposent de chercher les chrétiens ne sont pas de ce monde.

Septivion
Niveau 14
14 novembre 2023 à 11:31:45

Qu'il existe une veritable jouissance eudemoniste qui peut etre constatée dans pas mal de comportements auto-destructeurs aujourdhui, comme la flagellation ou la mutilation infligée à soi-meme, a condition que ces actes rétablissent une justesse morale (dans la tête de l'auteur du moins). Les personnes anxieuses par exemple ont tendance à "s'infliger" beaucoup de pensées auto flagellantes, et ils ne faut pas croire qu'elles s"infligent un mal.

Le 12 novembre 2023 à 12:54:46 :
Que les biens que se proposent de chercher les chrétiens ne sont pas de ce monde.

Si les concernés ont éprouvé un bien tel que la sérénité dans ce monde, c'est que, de fait, les biens que proposent les chretiens se trouvent aussi dans ce monde

[jesuispartout]
Niveau 18
14 novembre 2023 à 11:49:23

Oui, aussi.
C'est d'ailleurs l'un des arguments de Pascal dans son odieuse proposition de pari : la vie du croyant sur cette terre connaît, comme celle de l'incroyant, ses plaisirs et ses joies propres, si bien qu'à tout prendre, non seulement le gain possible est infiniment plus grand que la mise, mais même en cas de perte, on n'a pas plus perdu la mise que l'incroyant.

XeiXei
Niveau 22
16 novembre 2023 à 07:06:48

C'est là qu'on voit à quel point le Christianisme a complètement tout renversé. Les premiers seront les derniers, celui qui veut être grand doit être serviteur, il y a des choses cachés aux sages et aux savants qui sont révélés aux enfant, le Christ, Dieu fait Homme qui n'est pas venu pour être servit mais pour servir etc

Certains trouveront ça beau, d'autres diront que le Christianisme aura permis aux faibles de prendre une revanche sur la vie.

Senilsontant
Niveau 39
20 novembre 2023 à 11:10:40

Le 14 novembre 2023 à 11:49:23 :
Oui, aussi.
C'est d'ailleurs l'un des arguments de Pascal dans son odieuse proposition de pari : la vie du croyant sur cette terre connaît, comme celle de l'incroyant, ses plaisirs et ses joies propres, si bien qu'à tout prendre, non seulement le gain possible est infiniment plus grand que la mise, mais même en cas de perte, on n'a pas plus perdu la mise que l'incroyant.

Pourquoi qualifies-tu cette proposition d'odieuse ?

DualisteDu29
Niveau 2
20 novembre 2023 à 20:45:40

Le 16 novembre 2023 à 07:06:48 :
C'est là qu'on voit à quel point le Christianisme a complètement tout renversé. Les premiers seront les derniers, celui qui veut être grand doit être serviteur, il y a des choses cachés aux sages et aux savants qui sont révélés aux enfant, le Christ, Dieu fait Homme qui n'est pas venu pour être servit mais pour servir etc

Certains trouveront ça beau, d'autres diront que le Christianisme aura permis aux faibles de prendre une revanche sur la vie.

Le christianisme n'est pas une inversion de la morale ancienne mais son héritier en vérité.

Dans le monde ancien, le beau rejoint le bon et ils sont donc célébrés indistinctement, Ulysse rencontre certes des sirènes mais elles sont l'exception, pas la norme.

Mais qu'aurait fait un ancien dans un monde où le beau aurait été galvaudé, où la puissance, la gloire terrestre et la beauté ne seraient plus revenues aux bons, mais aux vains, aux êtres vides, sans âme, à ceux qui ne sont pas à l'image de(s) dieu(x) ? Et bien il se serait tenu éloigné de cette richesse terrestre, de cette santé et de cette gloire, de peur qu'on le prenne pour un injuste parmi les injustes. Et pour réaffirmer par ce refus qu'il existe une justice universelle qui était celle du monde ancien mais qui n'est plus celle du monde moderne en vérité.

Ainsi la morale du Christ fondamentalement n'est pas différente de celle des anciens, la seule différence c'est qu'il fait ce constat de l'injustice du monde, et il en tire les conséquences, là où ses contemporains n'étaient plus assez justes eux mêmes pour la faire.

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