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Philosophie

Sujet : Le sophisme du machin-phobe ou du anti-bidule
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Aoi_yume
Niveau 47
23 novembre 2023 à 05:14:26

Avez-vous remarqué cette stratégie intellectuelle ou rhétorique qui vise à désarmer la critique et qui consiste à accoler à son interlocuteur un adjectif péjoratif. Généralement un préfixe suivi de phobe ou un suffixe précédé par anti ou miso.

Pour que vous compreniez la problématique vers laquelle je pointe je vais vous fournir deux exemples. Celui de l’antisémitisme et de l’islamophobie.

Du reste, pour moi ce sophisme fait appel à au moins deux procédés rhétoriques : la confusion conceptuelle + le terrorisme intellectuel.
Mais il y a aussi d’autres éléments derrière : tentative de victimisation, procès d’intention, tentative de se rendre immunisé contre toute critique etc.

Pour ce qui est de l’antisémitisme, il y a une confusion conceptuelle entre 4 termes qui ne sont pas synonymes et qu’il convient de réinterroger ici. Les termes en question sont l’antisémitisme, l’antijudaïsme, l’antisionisme et l’anti-israélisme. Et dans les faits, il suffit de faire partie d’une de ces catégories pour se voir taxé d’antisémite.

Alors commençons par donner des définitions claires. Par antisémitisme on désigne la haine des juifs. C’est une forme de racisme basé sur la haine, la peur, le mépris ou la détestation des juifs. L’antijudaïsme porte sur la religion juive et fait référence à - au sens fort la haine du judaïsme - au sens faible au fait d’être contre la religion juive. Il faut aussi distinguer l’antisionisme de l’anti-israélisme. Le premier désigne une position qui dénie toute légitimité aux juifs d’avoir une nation, que cette nation soit la Palestine ou tout autre contrée, là où la seconde, est contre la constitution de l’Etat d’Israël dans les territoires palestinien mais sans pour autant dénier toute possibilité pour les juifs de constituer un Etat dans un autre territoire du globe ou même la possibilité de constituer un Etat dans les terres palestiniennes mais pour peu que ce soit par d’autres moyens que ceux qui ont été employé.

Or dans le débat public ces distinctions n’opèrent pas dans l’imaginaire collectif de quelques-uns. Et il suffit de faire une critique de la politique d’Israël pour se voir traiter d’antisémite. Ce qui dans les faits, n’a strictement rien à voir. On peut être contre la politique d’occupation et de discrimination d’Israël sans pour autant être antisémite. On peut ne pas aimer quantité de passages dans l’ancien testament sans être antisémite. On peut être contre l’idée que les juifs aient un Etat et un territoire qui leur appartient - pour x raison, par exemple parce qu’ils perdraient leur identité et leur spécificité en tant que peuple - sans pour autant faire partie des antisémites.

Bref vous l’avez compris on a affaire à une stratégie qui vise à tuer toute critique dans l’œuf et qui instaure un climat de terrorisme intellectuelle qui oblige au silence ou à l’auto-censure.
Cela me rappelle l’épisode où Edgar Morin se fait taxer d’antisémite au motif qu’il a critiqué la politique d’Israël. Alors que le mec est d’origine juive et qu’il a même participé à la résistance pendant l’occupation.

De même pour ce qui est de cette accusation utilisée à tort et à travers de nos jours d’islamophobie.
Le terme est frappé d’une ambiguïté redoutable puisqu’il confond 4 choses complétement différentes. L’islamophobie peut un faire référence à la haine ou le mépris de l’Islam en tant que religion. Deux, la simple critique de l’Islam. Trois la haine ou le mépris des musulmans. Et quatre, la critique de certains musulmans et spécialement une critique qui vise leur comportement en particulier.
Or ceux qui usent ce vocable y en recourt principalement pour ranger leur interlocuteur dans le premier et troisième sens (de haine de l’Islam ou des musulmans). Mis à part, l’accusation infâmante, encore une fois, je ne vois pas en quoi critiquer l’Islam nous vaudrait le fait d’être par principe islamophobe (toujours au sens 1 et 3). Si je critique le fait que le coran dans la sourate il mar’a dit explicitement que le mari peut frapper sa femme si elle ne lui obéit pas, je me fais taxer d’islamophobe ?

Je rappellerai aussi qu’en droit français on a le droit de haïr, détester, critiquer, mépriser, rejeter ou ce que vous voulez une idéologie (donc on a le droit de ne pas aimer le judaïsme ou l’Islam comme on peut ne pas aimer le communisme, le libéralisme, l’anarchisme ou que sais je encore), mais on n’a pas le droit de haïr les individues (les juifs ou les musulmans).

Qu'est-ce que vous en pensez ?

aisatsana[102]
Niveau 40
23 novembre 2023 à 09:51:31

Pas de modération dans l'immédiat, mais une mise en garde contre les dérapages, je vous remercie de modérer vos écrits avant de cliquer sur Poster.
:d) https://m.jeuxvideo.com/forums/philosophie/regles-forum/68

Enndof
Niveau 23
23 novembre 2023 à 10:22:48

On a le droit de hair qui on veut hein.

Juste, dans sa tete et faut pas trop le montrer.

Ca m'a tue recemment j'ai entendu dire qu'un des dirigeant de openai aimait pas trop les trans.

Puis un mec a commence un transition.

Au debut il a ete desobligeant, pas utilise les bon pronoms etc... ca a cree de la tension, donc on a demande aux associés d'agir.

Ils lui ont juste demande d'arreter toute communication avec le mec : "Garde ta haine pour toi"

En gros.

-Polymnie-
Niveau 7
23 novembre 2023 à 11:27:37

Il faut aussi distinguer l’antisionisme de l’anti-israélisme. Le premier désigne une position qui dénie toute légitimité aux juifs d’avoir une nation, que cette nation soit la Palestine ou tout autre contrée, là où la seconde

Le sionisme désigne la volonté du peuple élu à retourner vivre sur le Mont Sion, une des cinq collines de Jérusalem...

[jesuispartout]
Niveau 18
23 novembre 2023 à 11:52:52

Et le mot sémites désigne les fils de Sem et juifs ceux qui viennent de Judée, mais leur sens contemporain est plus large. De la même façon, le sionisme du début du XXème siècle, porté par Herzl, envisageait en effet bien d'autres lieux pour l'établissement d'un foyer de peuplement juif.

-Polymnie-
Niveau 7
23 novembre 2023 à 13:12:22

De la même façon, le sionisme du début du XXème siècle, porté par Herzl, envisageait en effet bien d'autres lieux pour l'établissement d'un foyer de peuplement juif.

Le seul projet temporairement envisagé à la suite du refus catégorique par l'empire Ottoman fut le "projet Ouganda" proposé par les Britanniques ; mais majoritairement rejeté par le mouvement sioniste, car non conforme aux objectifs du Programme de Bâle (ce dernier stipulant que : "le sionisme visait à établir pour le Peuple juif une patrie reconnue légalement et publiquement en Palestine")...
Theodor Herzl insistât lui-même, dans son discours du sixième Congrès, sur le fait que "l'Ouganda n'était pas Sion, et ne serait jamais Sion". Le septième Congrès concluant que "toute tentative d'implantation en dehors de la terre d'Israël allait à l'encontre des principes décidés à Bâle"...

[jsp]
Niveau 9
23 novembre 2023 à 13:22:15

Le premier congrès sioniste de 1897 n'avait pas tranché la question d'un établissement spécifique en Palestine. Herzl était plutôt ouvert sur la question avant le sixième congrès (un an avant sa mort). Et quelques années avant la constitution de l'Organisation sioniste mondiale, le baron de Hirsh avait proposé l'établissement d'un foyer juif en Argentine, proposition discutée pendant les congrès au début du XXème.

-Polymnie-
Niveau 7
23 novembre 2023 à 13:38:00

Le 23 novembre 2023 à 13:22:15 :
Le premier congrès sioniste de 1897 n'avait pas tranché la question d'un établissement spécifique en Palestine. Herzl était plutôt ouvert sur la question avant le sixième congrès (un an avant sa mort). Et quelques années avant la constitution de l'Organisation sioniste mondiale, le baron de Hirsh avait proposé l'établissement d'un foyer juif en Argentine, proposition discutée pendant les congrès au début du XXème.

Le projet de Hirsh a été vigoureusement combattu par Herzl lui-même...

[jsp]
Niveau 9
23 novembre 2023 à 13:43:05

Et donc ?

-Polymnie-
Niveau 7
23 novembre 2023 à 13:48:15

Le 23 novembre 2023 à 13:43:05 :
Et donc ?

Et donc Hirsh n'a jamais appartenu au mouvement sioniste... Herzl n'a jamais soutenu son projet, contrairement à ce que tu as essayé de faire croire au départ...

-Polymnie-
Niveau 7
23 novembre 2023 à 13:56:19

Le premier congrès sioniste de 1897 n'avait pas tranché la question d'un établissement spécifique en Palestine.

Autre inexactitude puisque le programme de Bâle est le texte qui définit les objectifs du sionisme selon les termes suivants : "le sionisme vise à établir pour le Peuple juif une patrie reconnue légalement et publiquement en Palestine"...

[jsp]
Niveau 9
23 novembre 2023 à 13:59:25

Je rattache en effet les deux mouvements à un projet similaire consistant en l'établissement d'un foyer de population juif à un endroit. Que ce soit du côté de l'Organisation Sioniste Mondiale ou de celui préalable de de Hirsh, d'autres endroits que la Palestine ont été envisagés. Le sionisme a donc désigné depuis plus d'un siècle tout projet de ce type. Et en effet, dans les versions les plus radicales de l'antisionisme, il s'agit de s'opposer au principe même de l'établissement d'un Etat juif (position qui a été tenue par des antisémites comme par des juifs). Cela dit, je comprends que, puisqu'un tel projet s'est concrétisé depuis 75 ans en Palestine, on puisse parler d'antisionisme pour désigner l'opposition à ce projet colonial précis.

[jsp]
Niveau 9
23 novembre 2023 à 14:04:40

Tu as l'air mieux renseigné que moi sur les questions précises du sionisme de la fin du XIXème, cela dit, je trouve sur l'article wikipédia consacré au sionisme territoraliste l'énoncé suivant : "Il n'empêche que Herzl mentionnera encore en 1897 dans son Judenstaat l'option argentine face à l'option palestinienne comme des éventualités comparables".
Cela dit l'énoncé n'est pas sourcé, as-tu une source quant à l'opposition de principe de Herzl au projet de de Hirsh ?

-Polymnie-
Niveau 7
23 novembre 2023 à 15:07:22

Je rattache en effet les deux mouvements à un projet similaire consistant en l'établissement d'un foyer de population juif à un endroit. Que ce soit du côté de l'Organisation Sioniste Mondiale ou de celui préalable de de Hirsh, d'autres endroits que la Palestine ont été envisagés. Le sionisme a donc désigné depuis plus d'un siècle tout projet de ce type.

Sauf que dans la chronologie, ce n'est pas exact. Car quand le baron de Hirsh meurt en 1896, le mouvement sioniste porté par Theodor Herzl n'existait pas encore officiellement... puisqu'il ne verra le jour que l'année suivante. Et que Herzl s'y est vigoureusement opposé, jugeant l'entreprise de Hirsh dispendieuse et irréaliste...

Cela dit, je comprends que, puisqu'un tel projet s'est concrétisé depuis 75 ans en Palestine, on puisse parler d'antisionisme pour désigner l'opposition à ce projet colonial précis.

Ce sont simplement les termes du premier Congrès sioniste de Bâle. L'objectif visant l'établissement d'une patrie pour le Peuple juif reconnue légalement et publiquement en Palestine. Les moyens étant même précisés textuellement comme suit : "la promotion de l'établissement en Palestine d'agriculteurs, artisans et marchands juifs". Je comprends aussi les erreurs qui peuvent être faites à ce sujet du point de vue chronologique, vu que la Jewish Colonization fondée par Hirsh deviendra elle-même partiellement sioniste par la suite en récupérant les terres achetées par Rothschild en Palestine, alors qu'au départ elle ne l'était pas ...

xxxtentamilan
Niveau 44
23 novembre 2023 à 18:39:19

Avez-vous remarqué cette stratégie intellectuelle ou rhétorique qui vise à désarmer la critique et qui consiste à accoler à son interlocuteur un adjectif péjoratif. Généralement un préfixe suivi de phobe ou un suffixe précédé par anti ou miso.

oui, c'est d'ailleurs en l'occurrence ce genre de malhonneteté qui rendrait presque antisem*te.

[arashi]
Niveau 35
23 novembre 2023 à 19:56:19

Le 23 novembre 2023 à 05:14:26 :
Avez-vous remarqué cette stratégie intellectuelle ou rhétorique qui vise à désarmer la critique et qui consiste à accoler à son interlocuteur un adjectif péjoratif. Généralement un préfixe suivi de phobe ou un suffixe précédé par anti ou miso.

Pour que vous compreniez la problématique vers laquelle je pointe je vais vous fournir deux exemples. Celui de l’antisémitisme et de l’islamophobie.

Du reste, pour moi ce sophisme fait appel à au moins deux procédés rhétoriques : la confusion conceptuelle + le terrorisme intellectuel.
Mais il y a aussi d’autres éléments derrière : tentative de victimisation, procès d’intention, tentative de se rendre immunisé contre toute critique etc.

Pour ce qui est de l’antisémitisme, il y a une confusion conceptuelle entre 4 termes qui ne sont pas synonymes et qu’il convient de réinterroger ici. Les termes en question sont l’antisémitisme, l’antijudaïsme, l’antisionisme et l’anti-israélisme. Et dans les faits, il suffit de faire partie d’une de ces catégories pour se voir taxé d’antisémite.

Alors commençons par donner des définitions claires. Par antisémitisme on désigne la haine des juifs. C’est une forme de racisme basé sur la haine, la peur, le mépris ou la détestation des juifs. L’antijudaïsme porte sur la religion juive et fait référence à - au sens fort la haine du judaïsme - au sens faible au fait d’être contre la religion juive. Il faut aussi distinguer l’antisionisme de l’anti-israélisme. Le premier désigne une position qui dénie toute légitimité aux juifs d’avoir une nation, que cette nation soit la Palestine ou tout autre contrée, là où la seconde, est contre la constitution de l’Etat d’Israël dans les territoires palestinien mais sans pour autant dénier toute possibilité pour les juifs de constituer un Etat dans un autre territoire du globe ou même la possibilité de constituer un Etat dans les terres palestiniennes mais pour peu que ce soit par d’autres moyens que ceux qui ont été employé.

Or dans le débat public ces distinctions n’opèrent pas dans l’imaginaire collectif de quelques-uns. Et il suffit de faire une critique de la politique d’Israël pour se voir traiter d’antisémite. Ce qui dans les faits, n’a strictement rien à voir. On peut être contre la politique d’occupation et de discrimination d’Israël sans pour autant être antisémite. On peut ne pas aimer quantité de passages dans l’ancien testament sans être antisémite. On peut être contre l’idée que les juifs aient un Etat et un territoire qui leur appartient - pour x raison, par exemple parce qu’ils perdraient leur identité et leur spécificité en tant que peuple - sans pour autant faire partie des antisémites.

Bref vous l’avez compris on a affaire à une stratégie qui vise à tuer toute critique dans l’œuf et qui instaure un climat de terrorisme intellectuelle qui oblige au silence ou à l’auto-censure.
Cela me rappelle l’épisode où Edgar Morin se fait taxer d’antisémite au motif qu’il a critiqué la politique d’Israël. Alors que le mec est d’origine juive et qu’il a même participé à la résistance pendant l’occupation.

De même pour ce qui est de cette accusation utilisée à tort et à travers de nos jours d’islamophobie.
Le terme est frappé d’une ambiguïté redoutable puisqu’il confond 4 choses complétement différentes. L’islamophobie peut un faire référence à la haine ou le mépris de l’Islam en tant que religion. Deux, la simple critique de l’Islam. Trois la haine ou le mépris des musulmans. Et quatre, la critique de certains musulmans et spécialement une critique qui vise leur comportement en particulier.
Or ceux qui usent ce vocable y en recourt principalement pour ranger leur interlocuteur dans le premier et troisième sens (de haine de l’Islam ou des musulmans). Mis à part, l’accusation infâmante, encore une fois, je ne vois pas en quoi critiquer l’Islam nous vaudrait le fait d’être par principe islamophobe (toujours au sens 1 et 3). Si je critique le fait que le coran dans la sourate il mar’a dit explicitement que le mari peut frapper sa femme si elle ne lui obéit pas, je me fais taxer d’islamophobe ?

Je rappellerai aussi qu’en droit français on a le droit de haïr, détester, critiquer, mépriser, rejeter ou ce que vous voulez une idéologie (donc on a le droit de ne pas aimer le judaïsme ou l’Islam comme on peut ne pas aimer le communisme, le libéralisme, l’anarchisme ou que sais je encore), mais on n’a pas le droit de haïr les individues (les juifs ou les musulmans).

Qu'est-ce que vous en pensez ?

Contre les gens de bonne foi, c'est en effet une tactique déplorable qui vise à couper court à toute discussion, particulièrement pour le cas "antisémite" qui vise à simplifier abusivement les critiques légitimes de certains pour des raisons qui débordent entièrement l'usage du vocable.

Par contre, il ne faut pas se leurrer. Il y a des gens antisémite, islamophobe, etc., qui peuvent viser à édulcorer leur discours pour le rendre acceptable aux yeux des "normies" et il faut les reconnaitre comme ce qu'ils sont. Sur cette idée, voir : https://www.youtube.com/watch?v=Sx4BVGPkdzk Le marché des idées est en effet une belle idée, mais une idée fausse.

PIeinair
Niveau 47
23 novembre 2023 à 20:11:27

J'ai frémi de peur quand ielleux/s/z/x a parlé des horreurs du fascisme comme... avoir le droit d'avoir une culture occidentale

NyjithSenpai
Niveau 25
23 novembre 2023 à 20:54:41

https://image.noelshack.com/fichiers/2021/28/5/1626443372-external-content-duckduckgo-com.png

xxxtentamilan
Niveau 44
23 novembre 2023 à 21:13:13

Le 23 novembre 2023 à 19:56:19 :

Le 23 novembre 2023 à 05:14:26 :
Avez-vous remarqué cette stratégie intellectuelle ou rhétorique qui vise à désarmer la critique et qui consiste à accoler à son interlocuteur un adjectif péjoratif. Généralement un préfixe suivi de phobe ou un suffixe précédé par anti ou miso.

Pour que vous compreniez la problématique vers laquelle je pointe je vais vous fournir deux exemples. Celui de l’antisémitisme et de l’islamophobie.

Du reste, pour moi ce sophisme fait appel à au moins deux procédés rhétoriques : la confusion conceptuelle + le terrorisme intellectuel.
Mais il y a aussi d’autres éléments derrière : tentative de victimisation, procès d’intention, tentative de se rendre immunisé contre toute critique etc.

Pour ce qui est de l’antisémitisme, il y a une confusion conceptuelle entre 4 termes qui ne sont pas synonymes et qu’il convient de réinterroger ici. Les termes en question sont l’antisémitisme, l’antijudaïsme, l’antisionisme et l’anti-israélisme. Et dans les faits, il suffit de faire partie d’une de ces catégories pour se voir taxé d’antisémite.

Alors commençons par donner des définitions claires. Par antisémitisme on désigne la haine des juifs. C’est une forme de racisme basé sur la haine, la peur, le mépris ou la détestation des juifs. L’antijudaïsme porte sur la religion juive et fait référence à - au sens fort la haine du judaïsme - au sens faible au fait d’être contre la religion juive. Il faut aussi distinguer l’antisionisme de l’anti-israélisme. Le premier désigne une position qui dénie toute légitimité aux juifs d’avoir une nation, que cette nation soit la Palestine ou tout autre contrée, là où la seconde, est contre la constitution de l’Etat d’Israël dans les territoires palestinien mais sans pour autant dénier toute possibilité pour les juifs de constituer un Etat dans un autre territoire du globe ou même la possibilité de constituer un Etat dans les terres palestiniennes mais pour peu que ce soit par d’autres moyens que ceux qui ont été employé.

Or dans le débat public ces distinctions n’opèrent pas dans l’imaginaire collectif de quelques-uns. Et il suffit de faire une critique de la politique d’Israël pour se voir traiter d’antisémite. Ce qui dans les faits, n’a strictement rien à voir. On peut être contre la politique d’occupation et de discrimination d’Israël sans pour autant être antisémite. On peut ne pas aimer quantité de passages dans l’ancien testament sans être antisémite. On peut être contre l’idée que les juifs aient un Etat et un territoire qui leur appartient - pour x raison, par exemple parce qu’ils perdraient leur identité et leur spécificité en tant que peuple - sans pour autant faire partie des antisémites.

Bref vous l’avez compris on a affaire à une stratégie qui vise à tuer toute critique dans l’œuf et qui instaure un climat de terrorisme intellectuelle qui oblige au silence ou à l’auto-censure.
Cela me rappelle l’épisode où Edgar Morin se fait taxer d’antisémite au motif qu’il a critiqué la politique d’Israël. Alors que le mec est d’origine juive et qu’il a même participé à la résistance pendant l’occupation.

De même pour ce qui est de cette accusation utilisée à tort et à travers de nos jours d’islamophobie.
Le terme est frappé d’une ambiguïté redoutable puisqu’il confond 4 choses complétement différentes. L’islamophobie peut un faire référence à la haine ou le mépris de l’Islam en tant que religion. Deux, la simple critique de l’Islam. Trois la haine ou le mépris des musulmans. Et quatre, la critique de certains musulmans et spécialement une critique qui vise leur comportement en particulier.
Or ceux qui usent ce vocable y en recourt principalement pour ranger leur interlocuteur dans le premier et troisième sens (de haine de l’Islam ou des musulmans). Mis à part, l’accusation infâmante, encore une fois, je ne vois pas en quoi critiquer l’Islam nous vaudrait le fait d’être par principe islamophobe (toujours au sens 1 et 3). Si je critique le fait que le coran dans la sourate il mar’a dit explicitement que le mari peut frapper sa femme si elle ne lui obéit pas, je me fais taxer d’islamophobe ?

Je rappellerai aussi qu’en droit français on a le droit de haïr, détester, critiquer, mépriser, rejeter ou ce que vous voulez une idéologie (donc on a le droit de ne pas aimer le judaïsme ou l’Islam comme on peut ne pas aimer le communisme, le libéralisme, l’anarchisme ou que sais je encore), mais on n’a pas le droit de haïr les individues (les juifs ou les musulmans).

Qu'est-ce que vous en pensez ?

Contre les gens de bonne foi, c'est en effet une tactique déplorable qui vise à couper court à toute discussion, particulièrement pour le cas "antisémite" qui vise à simplifier abusivement les critiques légitimes de certains pour des raisons qui débordent entièrement l'usage du vocable.

Par contre, il ne faut pas se leurrer. Il y a des gens antisémite, islamophobe, etc., qui peuvent viser à édulcorer leur discours pour le rendre acceptable aux yeux des "normies" et il faut les reconnaitre comme ce qu'ils sont. Sur cette idée, voir : https://www.youtube.com/watch?v=Sx4BVGPkdzk Le marché des idées est en effet une belle idée, mais une idée fausse.

tu regardes vraiment contrapoint toi ? ca alors
j'aurais du conjecturer connaissant ta vie sexuelle

Enndof
Niveau 23
23 novembre 2023 à 21:39:30

J'avais regardé sa vidéo sur les incels à l'epoque.

Plutôt honnête.

Après j'aime pas trop trainer avec les gens comme ça donc je prefere rien regarder de lui. Ca s'attrape bien vite la tolérance.

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Sujet : Le sophisme du machin-phobe ou du anti-bidule
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