Les leaders modernes ne sont pas des gens qui sont véritablement force de proposition, ce ne sont pas des gens qui ont vraiment un idéal intérieur, ni une foi inébranlable en une vision transcendante.
Dans le monde du spectacle, celui qui est force de proposition est celui qui est le plus à même d'apparaitre comme étant force de proposition, c'est à dire celui qui étant parfaitement détaché de toute intériorité, de tout idéal, est parfaitement disponible pour répondre aux exigences superficielles de ce monde et pour se laisser entièrement façonné par lui comme leader d'apparat.
On en arrive donc à ce paradoxe où, dès l'école, la jeune fille studieuse qui n'inventera jamais rien se retrouve première de la classe, tandis que le garçon surdoué qui a compris le concept de théorie de l'évolution avant de savoir ses tables de multiplication, se retrouve sinon au dernier rang, à l'avant dernier. Et des schémas similaires continueront ensuite.
L'attitude naturelle ce serait plutôt d'imaginer qu'il y a une dialectique entre intériorité et extériorité et qu'on exprime ce qu'on est. Mais si déjà il y a 2000 ans cette dialectique était cassée, si le Christ lui même dû y renoncer, qui pourrait croire que en 2022 le sanhédrin soit finalement constitué d'honnêtes hommes ? Le monde ne va pas en s'améliorant.
Pour ceux qui n'auraient pas compris, je mets en relation et j'oppose :
1/ être véritablement force de proposition (c'est à dire de proposer quelque chose qui vient d'une intériorité créatrice et salvatrice)
2/ le fait d'être force de proposition dans le monde du spectacle, c'est à dire en apparence.
Pour les logiciens :
Dans le monde idéal, la proposition "2" devrait être une conséquence de la proposition "1", mais dans le monde du spectacle, "non 1" est une conséquence de "2".
Voilà, je ne peux pas faire mieux. C'est peut être un secret de polichinelle, mais, tant que les gens s'en accommoderont, il faudra le dire et le dire encore, jusqu'à mon dernier souffle je le formulerai et je le reformulerai à l'infini.
Quelque chose m'interpelle dans ce que tu dis.
D'un côté, les leader actuels, étant soumis aux exigences superficielles du monde, seraient incapables de développer un idéal propre et de le faire valoir dans leur politique, et de l'autre, ils seraient obligés, pour récolter le soutien de leur population, de feindre l'existence d'aspirations contraires à ces exigences.
Maintenant qu'on remarque que de telles exigences ne sont nullement voulues par la population, ma question est la suivante : d'où viennent ces exigences et quelles sont-elles ? Car il est curieux que de telles choses ne viennent ni de la population ni de son leader et influencent l'un et l'autre dans leur prise de décisions.
Le 24 mai 2024 à 14:57:01 :
Quelque chose m'interpelle dans ce que tu dis.
D'un côté, les leader actuels, étant soumis aux exigences superficielles du monde, seraient incapables de développer un idéal propre et de le faire valoir dans leur politique, et de l'autre, ils seraient obligés, pour récolter le soutien de leur population, de feindre l'existence d'aspirations contraires à ces exigences.
Maintenant qu'on remarque que de telles exigences ne sont nullement voulues par la population, ma question est la suivante : d'où viennent ces exigences et quelles sont-elles ? Car il est curieux que de telles choses ne viennent ni de la population ni de son leader et influencent l'un et l'autre dans leur prise de décisions.
Je comprends ce que tu veux dire, je pense que tu soulèves un point très intéressant.
Je pense à un monde où tous les humains auraient été progressivement remplacés par des robots d'apparence humaine. A la fin il n'y aurait plus que des robots, mais que feraient ces robots d'apparence humaine ? Ils se diraient bonjour, merci ou pour les plus polis "cher ami, au plaisir de vous revoir".
Si on considérait ce monde en faisant abstraction de son passé, cela pourrait sembler très étrange : 2 robots n'ont besoin que d'une onde wifi pour communiquer, pourquoi diable passeraient ils par des systèmes sophistiqués pour synthétiser une voix et par d'autres systèmes très sophistiqués pour la décoder ?
Ainsi est notre monde terrestre, même dans sa présente absurdité il témoigne encore de son ancienne foi, de son origine céleste.
C'est logique, dans la mesure où atteindre une position de leader dans une institution établie exige de se conformer au parcours normé par ladite institution, i.e. l'institution exige qu'on se coule dans son moule pour être sélectionné parmi l'élite et donc avoir une chance d'atteindre un poste de leader e.g. sénateur, candidat à la députation présenté par un parti politique qui a des chances de l'emporter à une élection, Président de la République ou P.D.G. du SBF120 sont sélectionnés parce qu'ils ont prouvé qu'ils se conforment aux attentes de ceux qui sélectionnent les élites.
Schématiquement, l'institution ne fait que formaliser ce qui est de toute façon une tendance naturelle au conformisme, d'ailleurs.
Le 27 mai 2024 à 02:07:24 :
C'est logique, dans la mesure où atteindre une position de leader dans une institution établie exige de se conformer au parcours normé par ladite institution, i.e. l'institution exige qu'on se coule dans son moule pour être sélectionné parmi l'élite et donc avoir une chance d'atteindre un poste de leader e.g. sénateur, candidat à la députation présenté par un parti politique qui a des chances de l'emporter à une élection, Président de la République ou P.D.G. du SBF120 sont sélectionnés parce qu'ils ont prouvé qu'ils se conforment aux attentes de ceux qui sélectionnent les élites.Schématiquement, l'institution ne fait que formaliser ce qui est de toute façon une tendance naturelle au conformisme, d'ailleurs.
Oui, ce qui est regrettable c'est que ces institutions soient en roue libre, dans une logique purement terrestre qui n'est plus la logique céleste. Tant que le conformisme se rattache à quelque chose qui le dépasse, il est bon, mais quand il ne se rattache plus à rien, qu'il ne s'estime plus en besoin de se justifier, ou qu'il s'invente des idoles ridicules auxquelles plus personne n'arrive à croire, même les gens de bonne volonté, c'est là qu'il devient un poison.
Ce que tu dis me fait penser à cette vidéo : https://youtu.be/PAFhiU__lLk?si=fzX09V5MTVwmKXLT&t=1005
où est exposé la vacuité du régime actuel ; la recherche de la puissance pour la puissance (en tant que fin en soi plutôt que comme moyen d'agir pour le bien commun des citoyens /personnes humain(e)s, ) entraîne nos élites vers une sorte de nihilisme 2.1 qui ressemble à l'idéologie fasciste...