Affaire Bluetouff : faisez gaffe à les procureurs bourrés
Publié le 25 mai 2015 dans Édito
Les intertubes, vu par la Justice et l’État, cela a quelque chose de magique qui peut vous conduire droit en prison même si vous n’avez rien fait d’illégal. J’en parlais il y a un peu plus d’un an : si, en utilisant un moteur de recherche public, pour accéder à des documents publics, sur un site public, vous téléchargez ces documents et qu’il s’avère, plus tard, qu’ils sont un brin confidentiels et qu’ils ont été rendus publics par erreur, le blâme sera pour vous. Eh oui, « fallait pas gogueuler, mon brave ! ».
Oui, je sais, dit comme ça, cela paraît un tantinet ubuesque, et on comprendra à demi-mot que j’ai encore joué d’exagération ou de raccourci.
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http://www.contrepoints.org/2015/05/25/208795-affaire-bluetouff-faisez-gaffe-a-les-procureurs-bourres
Hmmmh, le problème est qu'alors qu'il était en garde à vue, Bluetouff a reconnu s’être baladé dans l’arborescence des répertoires en remontant jusqu’à la page d’accueil, où il a constaté la présence d’une authentification par login / mot de passe. En admettant cela, il a reconnu ce que le parquet aurait été autrement incapable de démontrer : le caractère frauduleux de son maintien. À la seconde où Bluetouff a compris qu’il était dans un extranet dont la porte était fermée mais dont on avait juste oublié de monter les murs autour, il commettait le délit de maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé des données. Or loin de se déconnecter immédiatement, il est resté et a téléchargé l’important volume de documentation, ce qui lui a pris plusieurs heures, caractérisant le maintien