Bonjour à tous !
J'avais envie de partager ma petite critique perso sur le jeu vidéo Persona 5 (Playstation 4) en espérant que ce soit le bon topic pour ça.
N'hésitez pas à commenter. Je serais ravi d'échanger sur nos impressions.
Partie 1
Persona 5 – Critique
Connaissez-vous les voleurs fantômes des cœurs ? Arborant fièrement leurs masques, ces justiciers des temps modernes surgissent de l’ombre pour réparer les injustices et soumettre leur jugement aux criminels passant entre les mailles du système. Si vous recevez leur carte, prenez garde car ils viendront dérober votre cœur.
Après huit longues années d’attente depuis la sortie de Persona 4 sur Playstation 2, Persona 5 débarque enfin sur nos consoles. Huit années qui ont vu la popularité de la franchise grandir à coup de spin-off et d’adaptations animées tandis que les fans guettaient du coin de l’œil la moindre info annonçant l’arrivée du nouvel opus numéroté de la saga. L’attente est finie, Persona 5 est là pour une expérience vidéoludique qui s’annonce riche en surprises.
Un nouveau départ
On démarre ainsi notre nouvelle vie virtuelle avec l’arrivée de notre avatar dans la ville de Tokyo, le terrain de jeu de ce cinquième opus. Fidèle à l’esprit de la série, Persona 5 nous propose de vivre le quotidien d’un étudiant japonais sur l’équivalent d’une année scolaire durant laquelle les activités ne manquent pas. Le planning s’annonce chargé et le jeu est tellement riche en contenu qu’il est bien peu probable que cette petite année scolaire suffise à tout explorer.
Sitôt arrivé dans notre nouvelle demeure, on apprend que la vie de notre protagoniste n’a pas toujours été rose et c’est avec un casier judiciaire qu’il débarque à la capitale où il doit passer sa période de probation. Une expérience un peu différente de celle des jeux précédents car, au lieu d’incarner un étudiant populaire et sans histoire, on nous fait vivre l’existence d’un paria à qui les professeurs comme les élèves ont décidé de rendre la vie impossible dans sa nouvelle école. Il suffit de déambuler dans les couloirs pour entendre les autres élèves parler dans notre dos, ne manquant pas une occasion de colporter toutes sortes de rumeurs sordides sur notre malheureux héros. Une des nombreuses idées qui viennent renforcer notre immersion dans la vie de ce personnage et dans l’intrigue : si personne ne veut de moi ici, où est ma place ?
Par la magie du scénario, notre héros rencontre vite d’autres élèves tout aussi ostracisés que lui pour différentes raisons. Ensemble, notre bande de parias finit par prendre les choses en main et décide de lutter ensemble pour réformer cette société où les faibles sont exploités par les forts en toute impunité et où le système échoue à protéger ses citoyens. Endossant le masque de leur rébellion intérieure, « Persona », ils deviennent les voleurs fantômes des cœurs qui prendront la défense des laissés pour compte et qui rendront leur jugement envers ceux que la société protège.
Vis ma vie de lycéen japonais
Fidèle à l’esprit des héros de la littérature romantique dont il s’inspire, Persona 5 travaille le concept de la double vie. Notre héros a ainsi deux visages, celui d’un lycéen louche et celui de l’âme rebelle qu’il est vraiment au fond de lui, ce qui est l’occasion d’introduire deux gameplays différents mais complémentaires à l’expérience du jeu.
Au quotidien, le protagoniste est censé se tenir à l’écart des ennuis et mener une vie d’étudiant studieux. Passer le plus clair de son temps sur les bancs de l’école est donc un impératif que le jeu nous impose, nous faisant assister aux cours des professeurs tout en devant répondre à des quizz de temps à autres. Et mieux vaut être attentif car ce qu’on apprend en classe pourrait se retrouver plus tard dans nos examens de fin de trimestre. Une représentation réussie d’un quotidien de lycéen qui est malheureusement entachée par moments de questions vraiment peu accessibles aux joueurs non férus de culture japonaise ou de certaines spécificités de langue. La faute à une mauvaise localisation qui n’a pas su nous proposer des quizz alternatifs plus accessibles au public occidental.
La journée terminée (ainsi que les week-ends, vacances et jours fériés), le jeu nous laisse libre de notre planning. On nous propose un éventail impressionnant d’activités diverses, des simples passe-temps aux petits boulots, qui ont toutes pour point commun de booster nos différentes statistiques sociales, les niveaux desquelles ont leur incidence sur des activités spécifiques ou lors de certains événements. Etudier est ainsi primordial pour obtenir de meilleures notes aux examens tandis que faire des travaux manuels permet de réparer des objets ou d’en fabriquer en plus grande quantité (très utile avant d’explorer un donjon) et de nombreuses autres activités permettent de faire grimper des statistiques utiles pour débloquer des événements liés à certains personnages. Ces activités incluent aussi des mini-jeux aux intérêts très variables et dont la réussite permet un gain de points de statistiques plus important ou d’autres récompenses intéressantes.
Mais le cœur de ces périodes extrascolaires, c’est évidemment de rencontrer de nouvelles personnes et d’entretenir ces liens sur l’ensemble de l’année scolaire. Rebaptisées « Confidents », ces relations sociales améliorées introduisent des personnages qui, comme notre protagoniste, ont de graves problèmes qu’il va devoir les aider à résoudre en passant du temps avec eux et qui lui octroient en retour de nouvelles capacités et d’autres avantages utiles pour son autre vie qui s’améliorent en fonction du niveau de leur relation. Il est donc primordial de consacrer la plus grande partie de son temps à développer ces liens pour renforcer notre personnage et enrichir nos possibilités de gameplay dans la partie JRPG du jeu.
Ces phases de Confidents se déroulent à la manière d’un dating sim où des questions nous sont posées régulièrement et c’est au joueur de trouver la réponse qui rencontrera la plus grande approbation chez son interlocuteur. Faire preuve d’écoute envers les personnages afin de comprendre leur façon de penser est la clé et une information donnée à un certain moment peut avoir son importance par la suite lors de questions pièges, de même que certaines mentalités sont délibérément déroutantes à saisir. Il est toutefois regrettable que toutes ces petites histoires, évoluant indépendamment de la progression de l’intrigue principale au rythme choisi par le joueur, ne soient pas d’un intérêt égal.
Pour augmenter efficacement le niveau de sa relation avec son Confident, il est primordial de trouver les bonnes réponses à lui donner, mais aussi de l’inviter régulièrement à visiter un lieu ou à partager une activité. Atlus a fait un effort pour proposer des petites scénettes sympathiques illustrant ces moments d’échange, ne laissant aucun temps mort au niveau de l’immersion pour renforcer notre illusion de vie virtuelle alternative.
Plus-value de la série d’Atlus par rapport à la concurrence, la simulation de vie sociale propose un contenu colossal qui vient s’ajouter à une narration déjà riche de plusieurs dizaines d’heures à elle seule. Ne se contentant pas de nous raconter la vie quotidienne d’un lycéen en guise de fil narratif ou de décor à l’intrigue du jeu, le jeu nous propose de la vivre en terme d’expérience de gameplay et cette reproduction impressionnante avec un soin du détail qui force le respect contribue énormément à notre immersion dans l’intrigue et à notre identification au personnage, ce qui contribue aussi à faire fonctionner les enjeux dramatiques de l’autre partie du jeu. On se perd volontiers pendant des heures à incarner ce lycéen, à explorer des quartiers riches en activités et en boutiques et à fréquenter des personnages aux personnalités travaillés et aux histoires soignées auxquels on s’attache bien vite. Certaines de leurs histoires sont presque aussi intéressantes que l’intrigue principale du jeu et permet de porter un regard plus terre à terre sur une aventure extraordinaire et qui serait autrement un peu trop déconnectée de la réalité.