Dans un passé qui nous est lointain, il fut un Age dominé par les ténèbres; un Age sordide, dans lequel nos rêves étaient les seuls moments où l´on riait, respirait librement et pensait paisiblement. Un Age qui dura tout le long du règne d´une reine à la fois cruelle et malfaisante. Les relations et les liens qu´elle tissait avec les forces obscures la dotaient d´un pouvoir sans égal; à tel point que son règne sur Balcan, qui est terre de tout les peuples vivants en ce monde, devint le fruit du chaos et de l´emprise des ténèbres qui s´abattait sur le monde.
Transformant ainsi nourriture en poison, eau en vapeurs pestilentielles, rivières et lacs en marécages, végétation en cendres, et ciel en nuages noirs et arrogants.
Son ascension était inévitable aux yeux de tous. Au fur et à mesure qu´elle se rapprochait du pouvoir suprême, l´espoir faiblissait dans le coeur des hommes; et même s´ils continuaient à se battre avec plus de courage et d´acharnement que jamais, ils luttaient dans une guerre perdue d´avance; et s´ils s´avisaient de vaincre les puissantes armées de la reine, ils restaient impuissants face aux pouvoirs démentiels de celle ci.
Mais alors que tout semblait perdue, et que l´existence du monde paisible touchait à sa fin; l´espoir ressurgit des entrailles de la terre aprés trois milles ans de repos. Sept magiciens, les plus puissants qu´il soit, firent leur apparition et se rangèrent du coté des hommes. Ces derniers, considérant cela comme une aide de l´esprit de Balcan, respirèrent une bouffée d´espoir; ils se remirent à espérer un monde meilleur. C´est alors que s´engagea une guerre qui provoqua de nombreux combats sanglants ainsi que d´innombrables pertes, dont on compta parmie eux six des magiciens envoyés par l´esprit de Balcan. Le pouvoir de la reine fut réduit à néant et, bien que son corps fut nullement retrouvé, cela n´empêcha pas les hommes d´organiser des festivités pour honorer leur triomphe.
La nourriture redevint saine, l´eau buvable s´écoulait de nouveau normalement dans les rivières, la végétation repoussait et les nuages s´estompaient avant de disparaitre pour laisser place à un ciel d´un bleue éclatant; bref... la vie reprenait son cours normal.
Oublié par les hommes et attristé par la perte des ses congénères, le dernier des magiciens de sa race s´en alla naviguer en Mer du Nord, que l´on dit aux eaux agitées et habitées par Lothon, dieu des tempêtes. Se coupant ainsi des terres de Balcan pour oublier les souffrances et les blessures que ce monde lui avait infligé.
Et c´est ainsi que nacquit l´Age d´Or, où l´ère des Grands Rois comme certains l´appelaient. On le nomma ainsi car lorsque le nouvel Age fut proclamé, un soleil levant s´était mit à briller dans toute sa splendeur. Ceux qui interprétaient les signes annoncaient cela comme le début d´un Age paisible, rayonnant et prometteur. A présent, tout le monde pensait que le danger était définitivement écarté, que plus rien ne pouvait les atteindre, que Balcan leur avait laissé de beaux jours devant eux... mais cela n´empêchait pas les hommes de redouter son retour. Ils savaient que cela anéantirait scrupuleusement la félicité qu´ils avaient apporté lors de leur victoire sur la reine maléfique, qu´il transformerait tout ce qui est bon en ce monde en partisan des ténèbres; un retour à...
L´A.G.E O.B.S.C.U.R
Tome 1: A l´origine.
chapitre 1: Un monde paisible
Nous sommes en 1447 aprés l´avènement de l´Age d´Or. Balcan se divise en trois royaumes; dont le plus important d´entre eux est sans nul doute celui gouverné par Glorion, le Falimar. Ce dernier occupait plus de la moitié des terres de Balcan et s´étendait sur toute la partie nord. Pourtant, il n´était, il y a quelques siècles de cela, que le plus pauvre et le plus infime des nombreux royaumes existant sur Balcan. Ses armées étaient faibles et ses habitants criaient famine. Jusqu´au jour où, aprés la mort du Roi Ondoher, Ellias fut désigné comme le nouveau dirigeant du royaume; il offrit ainsi une lignée de Roi des plus dignes et des plus braves de gouverner un Royaume. Et c´est ainsi que Falimar connut son ascension, autant pour ses richesses que pour l´extension de son territoire; alors que d´autres s´effondraient ou se ralliaient à des plus puissants lors des affrontements entre les différents royaumes.Ces guerres cessèrent lorsqu´il ne resta plus que trois d´entre eux. C´est alors que cette époque marquée de guerres et de conflits s´acheva, sous une rivière de sang et de lamentations. Bien que certaines tensions apparrurent entre les trois royaumes restant, cela n´eut jamais aucune répercution sur le partage des terres de Balcan.
Le deuxième royaume était dirigé par Durïn, celui du Lebennin. Ses frontières se dessinaient en bordure de la forêt de Celimbrien pour le nord-est, jusqu´à la rivère du Girgeon au Sud; l´ouest se jettait directement à la Mer. Il avait survécue aux conflits grâce à la forêt que nul chevalier aussi vaillant qu´il soit n´eut jamais osé s´y aventurer (on la disait hantée par une reine qui avait vécue sur Balcan dans des temps plus anciens) ainsi que le fleuve qui constituait lui aussi une eppreuve redoutable pour les chevaliers de l´autre rive, car ses courrants étaient quasi-infranchissable et regorgeaient de monstres maritimes les plus dangeureux qu´il soit.
Le dernier et le plus petit de ces trois royaumes était celui de Perlargir, gouverné par Eldar. Malgrés l´étendue peu importante de son territoire, il détenait une armée si puissante que même les chevaliers en surnombre de Falimar tremblaient devant leurs épées d´acier et leurs boucliers de fer.
Notre histoire commence dans un village dans une des régions les plus éloignées et les plus reculées du Lebennin. A Oradruin s´exercait une grande activitée de jardinage en cette période de l´année. En effet, le printemps était enfin là; où seul les bruits des enfants criants et riants dans les prairies vastes et fleuries ainsi que le chant des oiseaux portés par un vent doux et frais depuis le grand arbre du village se propageaient dans le paisible village. Tout le monde se réjouissait de cette période de l´année.
-Vous allez décamper sales petits garnements!
Le père Buvont faisait exeption. Il interprétait le printemps comme le début d´une guerre acharnée et impitoyable contre les enfants qui venaient s´amuser dans son jardin (dont ils avaient d´ailleur attribué le titre du meilleur jardin pour leurs parties de cahce-cache du fait qu´ils soit riche en hautes herbes et possède des citrouilles de tailles autant imposantes que satisfaisantes). Même les voisins en riaient presque autant que les enfants lorsque ceux ci courraient en reculant tout en criant au père Buvont qui les poursuivait, fourche à la main et jambe gauche boiteuse :
-Allons, Monsieur Buvont un verre!
Ils se régalaient à prononcer cette phrase qui avait le don de mettre le vieux en colère presque autant que si quelqu´un s´avisait de ceuillir un seul fruit de son prescieux pommier. Melgart regardait la scène d´un oeil brillant : il se souvenait lui aussi des durs moments qu´il avait fait passer à ce pauvre père Buvont. Le jeune homme aux yeux verts étincellants et à la cheveulure chatain coupée court était de grande taille. Il était plutôt maigre mais détenait en lui une vivacité peu commune chez les personnes de son âge. Il sourriait sans cesse et son allure faisait tomber toutes les filles qui croisaient son regard charmeur. Bien qu´il n´ait pas encore atteint l´âge adulte, il devait travailler avec acharnement pour se préparer à entrer dans le "monde des grands"; interprété comme l´âge de "l´on-fait-c´qu´on-veut" pour les plus jeune, des "ennuies qui commencent" pour les parents et des "folies de jeunesse" pour les plus vieux. Melgart faisait encore partie des plus jeunes; il était persuadé que son avenir lui laisserait de beaux jours devant lui, et qu´il vivrait "heureux pour toujours"... mais il avait tort et, aussi étrange que cela puisse paraître, il en prit conscience lorsqu´il vit un cavalier dévaler à toute vitesse le flanc gouche de la colline qui se tenait devant le village.
Il portait une cape ainsi qu´un capuchon d´une couleur grise rayée au blanc et chevauchait un cheval blanc qui avançait à une vitesse vertigineuse. La monture, sans avoir reçue aucuns signes ni d´ordres de la part de son chevaucheur mit un terme à sa course folle lorsqu´il arriva devant l´entrée du village. L´homme au capuchon descendit de son cheval aprés lui avoir murmuré quelques paroles inaudibles, puis se tourna vers les villageois qui s´étaient regroupés autour de l´étranger en lui jettant un regard méfiant et inquisiteur. Melgart remarqua à quel point il était grand.
-Je suis venue en apportant avec moi une mise en garde qui vous est destinée! dit celui-ci en les regardants d´un air grave.
chapitre 2 : une descision cruciale
Sa voix grave et légèrement chevrotante laissait deviner qu´il se cachait sous le capuchon une personne agée, mais qui regorgeait d´une vitalité peu commune pour une personne de cet âge là. En effet, il retira son capuchon, libérant des cheveux gris et long. Des rides arpentaient son visage, mais des rides symbolisant la sagesse et un pouvoir qui dépasse l´homme moyen. Ses yeux lançaient des éclairs et ses lèvres retroussées interprétaient sa méfiance inébranlable et éternelle.
-Les Nùménoriens ont refait surface, poursuivit le vieillard aprés avoir laissé pendant quelques instants un silence de stuppeur s´installer parmi les villageois. A l´heure où je vous parle ils se dirigent vers ce village. C´est pour cela que le seigneur Noldor vous invite à rejoindre sa ville fortifiée, Valinor le temps que notre Roi mette hors d´état de nuire ces rebelles du Sud. Je ne peux que vous insciter vivement à accepter cette offre car les Nùménoriens ont déjà incendié plusieurs villages.
Ceci dit, il tourna les dos aux habitants qiu s´échangeaient des regards où se lisait la panique et l´inquiétude. Il détela ses affaires de son canasson et dit d´une voix qui ne manquait pas d´assurance:
-J´ai pour mission de vous conduire davant les portes de Valinor. Nous partirons demain aux premières lueurs du jour...mieux vaut ne pas s´attarder dans cet endroit déjà condamner à mourir dans une rivière de sang et dans les flammes damnées que portent les Nùménoriens en eux,ajouta-t-il d´un dans une murmure sourde que Melgart fut l´un des seuls à entendre.
Pensant que le vieillard avait finit, tout le monde se mit à parler en même temps.
-Moi je reste! qu´ils y viennent ces bandes de voyous, qu´on leur donne une bonne correction! dit un vieillard qui ne pouvait tenir debout sans l´aide prescieuse de sa canne.
-Allons George...ca vaut mieux pour nous que nous partions, dit un autre déjà plus raisonnablement. Ils ont déjà rav...
Melgart en avait assé entendue. Il estima qu´il était l´heure de rentrer. Son Oncle se faisait toujours un sang d´encre lorsqu´il ne revenait pas avant l´heure convenue, et aussi le garçon était pressé de le prévenir du danger qu´ils courraient en restant ici.
-Ah! te voila enfin! s´exlama Estelle, la femme de son Oncle Everard. Cette dernière portait des cheveux longs et bruns, son teint plutôt mat et ses yeux noirs la rendaient un peu effrayante, sauf quant elle étirait ses lèvres pour faire apparaitre son sourire morose et jovial, ce qui dévoilait en elle un charme rare et prenant. Dépèche toi si tu veux manger avant que ca ne refroidisse... plus que ce ne l´est déjà, ajouta-t-elle en marmonnant.
A peine Melgart se fut il assi que son Oncle surgit dans la pièce, avec son habituelle bonne humeur qui avait l´étrange pouvoir de toucher et d´animer tout ce qui l´entourait. Il était grand et soupple. Un sourire sans fin animait son visage pâle. Son front était plissé sous ses cheveux blonds et ses yeux verts, comme ceux de Melgart étincellaient sous le feu des projecteurs.
-Ah! voilà mon neveu préféré! s´exlama-t-il d´un ton joyeux.
"normal je suis le seul neveu que t´es" ironisa Melgart dans un coin de sa tête, mais garda un visage impassible.
-Alors comment s´est passée ta journée? demanda Everard en s´asseyant à son tour en se servant une cuisse de volaille.
Melgart avait totalement oublié le message important qu´il avait à leur donnait ; car, aussi étrange que cela puisse paraître, cette maison ainsi que ceux qui l´occupaient avaient un don pour lui faire oublier tous les soucies qu´il avait acquieré durant ses journées passées en ville. Et donc, il s´empressa de cité ce que le magicien avait raconté aux villageois, ainsi que les conseils qu´il leur avait donné. Quant il eut finit, son Oncle réfléchissait et Estelle vixait son assiète d´un regard vide.
-Et d´où il nous vient le vieux? demanda l´Oncle, méfiant.
-Everard! s´exlama sa femme d´un ton de repproche.
-Ben quoi? grommela-t-il d´un ton bourrue. On est jamais trop prudent.
-La question qu´il faut se poser serait pluôt qu´allons nous faire non? demanda un Melgart bien décidé de s´imposer dans cette discussion.
Estelle reporta son attention sur son assiète aprés avoir interpellée son mari, et ce dernier, géné et tendu, dit en prenant bien soin de ne pas regarder son neveu :
-Etelle et moi avons déjà eu des discussions sur ce qui se passerait dans des situations comme celle là et... on ne peut pas se permettre d´abandonner le village.
-Donc on reste, en conclut Melgart.
Everard poussa un profond soupir puis leva les yeux vers son neveu, qui remarqua une étoile brillait en leur fond, et dit d´un air navré :
-Vous irez vous réfugier à Valinor, toi et Estelle. Mon cousin Silmarïen y vit. Il vous ébergera sans problème lorsqu´il saura qui vous êtes.
-Mais...
-Melgart, implora Everard. Il est crucial que tu comprennes mon choix. Je ne pourrai mourrir conscience tranquille si une personne qui me tient le plus à coeur souffre de cette mort.
-Tu n´es pas obligé de te battre, répliqua Melgart avec force. Et puis les armes seraient inutiles face aux Nùménoriens.
-Ce n´est pas avec les armes que je me battrais, Oh Melgart Eriador. Mais avec la force que je porte en mon coeur. Car il est rattaché au village par un lien bien plus puissant et bien plus solide que celui qui relie la mort et la vie, que l´homme à la terre, que les animaux aux humains, que les Nùménoriens à la guerre... Briser ce lien en l´abandonnant me serait insuportable, comme si on m´arrachait une partie de mon âme.
Melgart se tourna alors vers Estelle, cherchant un appuie pour persuader Everard de ne pas rester, de lui dire que c´était trop dangereux... mais elle gardait obstinément les yeux sur son assiète et semblait imperturbable. Il se tourna alors à nouveau vers son Oncle, respira un bon coup puis dit dans une attitude de défit :
-Dans ce cas... moi aussi je reste.
-Non Melgart! c´est important pour moi, pas pour toi. Tu auras toi aussi, un jour prochain, une descision importante à prendre dans ta vie. Pour l´instant, tu ne peux que suivre le chemin qui te conduira jusqu´à elle. Je préfère mourrir le coeur soulagé de voir que mes proches acceptent ma descision, que de vivre dans le regret et le coeur brûlé par les flammes qui auront incendié le village.
Melgart ne voyait à présent plus aucune issue. Un mur s´était dressé entre lui et son Oncle. Il chercha pendant quelques instants une brèche pour pouvoir rejoindre Everard mais, voyant que ce n´était pas le cas, il admit à regret :
-Trés bien... le choix t´appartient et je le respecterai.
Puis il afficha un sourire pour paraître plus convaincant devant son Oncle. Ce dernier, aprés avoir dévisagé son neveu un long moment, dit dans un profond soupir :
-D´accord... bon, allons dormir car il se fait tard et une longue marche vous attend demain.
Et tous se retirèrent. Melgart passa une nuit dans des rêves sanglants, animés par des hordes de guerriers, le sang à la bouche et le regard hargneux ; et lorsqu´il se réveilla le lendemain matin, ses pensées étaient aussi confuses qu´elles l´avaient été la veille, faisant barrière à tout raisonnement logique et non contradictoire sur la situation dans laquelle il se trouvait. Il fut incapable de manger quoi que ce soit, malgrés les protestations de son estomac qui criait famine ; et une heure plus tard ("déjà" pensa Melgart, bouleversé par le peu de temps avec lequel il avait pu passer ses derniers instants en compagnie de son Oncle) se trouva à l´entrée du village, comme la quasi-totalité des villageois. Seul sept étaient restés, y comprit le père Buvont. Melgart se mit même à regretter les durs moments qu´il lui avait fait passé. C´est avec un pincement au coeur qu´il répondit à son Oncle, qui regardait, la main levée, les caravanes où se trouvaient sa femme et son neveu s´éloigner du village. Melgart versa des dernières larmes de chagrins sur Oradruin, puis tourna le dos au village lorsque celui-ci fut hors de vue et se réfugia dans ses pensées.