Se connecter

The Elder Scrolls IV : Oblivion

Sujet : Fan fic: Spada
Ange-de_la-mort
Niveau 10
18 octobre 2008 à 19:28:49

Je marchai à reculons sans lâcher mon otage qui criait comme un enfant. J’enfonçai la porte de la maison abandonnée avec dos pour ne pas quitter du regard l’ordonnateur et les soldats, mais j’entendis une voix dans mon dos et dans la tempête de sable.

- Pas un pas de plus vermine ! C’est terminé, rendez vous ! Lachez votre otage !

Je me retournai, aveuglé par le sable en me préparant déjà à menacer de tuer mon otage, mais là, je fus complètement tétanisé.
J’avais devant moi une vingtaine de gardes, tous ayant leur armes dégainées ainsi qu’un autre ordonnateur. En levant les yeux, je vis sur les toits plusieurs archers prêts à me tirer dessus, il y avait aussi devant moi.
Je réfléchis à toute allure, mais je fus interrompu par la sortie des soldats de la maison abandonnée derrière moi. Je n’avais pas aucune issue possible pour m’enfuir et mon otage ne me protégeait que des attaques venant de front.
Le silence était total, seul le bruit du vent sifflant dans mes oreilles interrompait le silence. L’otage ne me servait plus à rien, et il pourrait être un atout plus tard. Je desserrais mon étreinte et il se jeta dans les rangs des soldats pour se mettre à l’abri.
J’entendus la plupart des soldats baisser leur armes et pousser quelques soupirs soulagés. Je fermai les yeux. J’étais dans un mur. Cette fois, et c’était bien la première, je n’avais pas de solution miracle pour me sortir de là. Pas d’astuce, de flèche cachée, de drogue qui me permettrait de décupler mes capacités. Rien.
Je sortis ma lame de malheur et un couteau de lancer et me mis en garde, le bruit de métal déchirant l’air fut tel que tous mes opposants furent à nouveau prêts au combat.
En me jetant dans la foule de soldats en face de moi, j’aurais profité d’un fort effet de surprise, et dans la mêlée les archers n’oseraient pas tirer. En donnant mon maximum j’aurais pu en tuer une bonne quinzaine. Une vingtaine si ils étaient mauvais mais c’était peu probable. Dans tous les cas, c’était un combat que je ne pouvais pas gagner.
Quoi que j’en dise, des bêtises telles que « combattre avec honneur jusqu'à la mort » me laissaient assez froid. Il valait mieux que je tente ma chance avec la vie pour espérer voir un lendemain ou tout se changerait en un bain de sang et surtout ou ce serait moi qui tiendrait le manche du couteau et ne serait pas au bout.
Je levai les mains et lâchai mes armes, elles tombèrent au sol comme au ralenti.
A l’instant ou elles touchèrent le sol, je sentis le poing d’acier de l’ordonnateur s’abattre sur mon crâne et je perdis conscience.

Ange-de_la-mort
Niveau 10
18 octobre 2008 à 19:29:31

Je fus réveillé par des gifles, ce qui me mit d’extrêmement mauvaise humeur. Je voulus attraper la main de celui qui m’avait frappé pour la broyer, mais à l’instant ou je déplaçai mon bras, je reçu une décharge électrique extrêmement violente qui me secoua pendant de très longues secondes.
Je repris mes esprits et regardai autour de moi. Je voyais un peu flou, mais je me trouvais apparemment dans une sorte de sous sol, dans une pièce en pierre éclairée par une seule bougie se trouvant sur une grande table en pierre devant moi. En face de moi se trouvait un ordonnateur, assis sur une chaise en train de lire des documents. Derrière lui se trouvait la sortie de cette horrible pièce, une porte en métal. Dans chaque coin de la pièce se trouvait un autre ordonnateur avec des armes tirées de leur fourreau.
Quand à moi, j’avais atrocement mal à la tête et j’étais assis sur une chaise en bois ordinaire. J’étais attaché par des câbles de métal très fins qui ne touchaient pas ma peau et que j’aurais pu briser en me levant, cela dit, ils étaient chargés d’une forte aura électrique qui m’avait donné un sacré choc.
Je ne portais plus que des vêtements ordinaires de prisonnier.
Je ne pouvais absolument rien faire si ce n’est attendre que l’ordonnateur aie fini de faire semblant de regarder ses papiers pour me faire paniquer, sans grand succès d’ailleurs. Quand il remarqua que j’avais reçu une décharge, il sourit, posa ses papiers, et, à ma plus grande surprise, retira son casque. Il était dunmer, avait une moustache noire et des cheveux de la même couleur attachés avec un catogan. Ces iris étaient eux aussi complètement rouges comme sa pupille. Il posa son casque par terre. Il ne me donna pas son identité, ce qui me laissait penser que j’avais affaire à quelqu’un habitué aux interrogatoires. Si il me montrait son visage ainsi, c’était pour me dire qu’il était un ordonnateur de plus haut niveau ayant encore moyen de penser par lui même. Ceux ci servaient souvent de chefs aux autres.
Il reprit ses papiers et les lus sans me regarder.

- Alors… qu’avons nous là ? Pas de papiers, pas d’identité, rien. Ni nom ni prénom ni certificat de naissance ni parents. La seule chose que nous ayons est ce certificat que vous avez reçu lors de votre arrivée ici qui nous dis que vous êtes de Cyrodiil. Mais la bas, rebellotte. Votre signalement ne rappelle rien du tout aux gardes impériaux ce qui voudrait vouloir dire que vous n’avez jamais commis le moindre crime. Aucun avis de recherche. Aucun papier attestant l’achat d’une maison ou d’une demeure. L’examen de votre corps n’a rien donné, vous êtes tout à fait ordinaire excepté cette horrible blessure dans la paume de votre main gauche. Vous vous êtes coupé en utilisant un tanto ? Enfin… tout cela ne nous à rien dit de plus sur vous. Vous n’avez rien, vous n’êtes personne. C’est fou, non ?

Je répondis à mon interlocuteur que j’étais plutôt discret. Il m’ignora et lu une autre feuille de papier.

- Qu’aviez vous sur vous lorsque nous vous avons attrapé ? Deux dagues, une étrange dague noire, une épée courte, une dizaine de couteaux de lancer en ébonite ou en métal, encore des lames tanto dans les manches et même une sous votre pied. Des aiguilles remplies de produits dont on préfère ignorer la composition et les effets. Des chaînes assez vicieuses qui ont dû bien servir ainsi qu’un petit stock de flèches de verre et un arc en ébène de même qu’une flèche très spéciale dans la doublure de votre pantalon. Des shurikens et des anneaux pour le moins spéciaux à vos doigts, et même une flèche explosive bien cachée dans votre costume, qui lui même pourrait être considéré comme une arme. Eh bien, voilà un sacré arsenal. On ne lésine pas sur les moyens à la confrérie noire. On a même trouvé dans une de vos poches une lettre qui ressemble à une déclaration d’adieu. On l’a brûlée, ça va de soi.

Ca allait de soi.
Je répliquais que tout cela devait être un terrible malentendu. Il ne pouvait pas sérieusement croire que je faisais partie de la légendaire confrérie noire.

- Pour tout vous dire, je n’y crois pas moi même. Après tout, vous êtes le premier que nous réussissons à attraper vivant. Moi qui croyais que vous étiez parfaitement conditionnés ? Vous devez être le mouton noir de la confrérie, j’imagine. Savez vous que lorsque nous avons exploré votre sanctuaire à Balmora, dont la location nous a été donnée par une source anonyme, nous n’avons absolument rien trouvé ? Vous avez été abandonné par vos amis, vous êtes absolument seul !

Je fus rassuré de savoir que Rahine et Loup avaient eu le temps de partir en prenant toutes les autres preuves avec eux, cela changeait la donne complètement.
Je dis au capitaine des ordonnateurs qu’ils avaient donc peut-être la preuve que j’étais un tueur, mais ils n’avaient aucune preuve qui puisse prouver que la confrérie noire existe vraiment et encore moins de remonter jusqu'à nos chefs. Il n’était même plus nécessaire que je nie mon appartenance à la confrérie.

- C’est vrai, vous avez raison. Mais nous vous avons vous, mon cher. Nous savons ce que vous êtes et cela est tout ce dont nous avons besoin. Nous pouvons être très persuasifs, vous savez ? Si nous nous occupons de vous pendant quelques jours, vous ne direz tout.

Je souris ironiquement à mon intelligent interlocuteur qui était un cran au dessus de tous ceux que j’avais pu affronter verbalement jusqu'à lors. Il ne perdait pas ses moyens et me renvoyais des réparties pertinentes, même si bien sur il ne se doutait pas tout à fait d’à qui il avait à faire. Je lui dis qu’il n’arriverait jamais à extorquer la moindre chose de moi, et même si j’y arriverai, nos chefs ne seront jamais stoppés, car trop peu de gens sont prêts à admettre qu’elle existe.

- Chez vous, en Cyrodiil, peut-être. Les gens sont faibles et nient ce qui leur fait peur. Mais nous, nous ne sommes pas pareils. Si vous nous dites tout, alors nous pourrons intervenir en Cyrodiil et enfin stopper l’engeance qu’est la confrérie noire et la révéler au monde pour que… vous riez ?

Je lui dis qu’il disait que les gens de Cyrodiil étaient faibles et niaient ce qui leur faisait peur, mais en Morrowind, personne n’avait encore réussi à admettre que le Nérévarine avait détruit leur faux dieux et que la disparition de Vivec était fortement niée et cachée par les ordonnateurs.

- C’est pour le bien de certains individus que les ordonnateur agissent ainsi.

Je lui dis à mon tour que c’était pour le bien de certains individus que la confrérie noire agissait ainsi.

- Comment osez vous comparer la sainte église des tribus avec la confrérie noire ?

Je répliquai qu’en réalité, nous étions bien plus proches qu’il le croyait.
Les manières de faire de la confrérie étaient critiquées par certains, jugées juste et équitables pour d’autres. Celles des ordonnateurs aussi.
Pour accomplir ses objectifs, la confrérie utilisait la violence et le meurtre, eux aussi.
On dit de la confrérie noire que ses membres son dénués de conscience individuelle et n’obéissent qu’a une force venant de plus haut. On dit la même des ordonnateurs.
Pour certains individus, la présence de la confrérie noire aura été comme une bénédiction et une chance de recommencer une nouvelle vie tandis que pour d’autres, elle aura été synonyme de mort. La même phrase pouvait s’appliquer au saints ordonnateurs.
Je concluais en disant que la devise des ordonnateurs qui leur donnait le droit de faire couler le sang était « le sang d’un peut apporter le bonheur à un peuple entier ». Qu’en pensait-il ? La confrérie noire pourrait utiliser un tel credo, non ?

- Quelles sornettes. Ce sont deux choses absolument incomparables.

C’était vrai, la confrérie noire rendait service à tous ceux qui faisaient service à elle, tandis que les ordonnateurs, eux. Ne rendaient de comptes qu’a Vivec. La confrérie noire était donc bien plus utile et nécessaire.

- Vous parlez de votre groupe comme si vous faisiez quelque chose de noble. Vous brisez des vies, des familles, créez la haine, le chagrin. Vous mentez, torturez faites chanter et vous protégez vos secrets par le sang.

La mort d’un individu pouvait apporter le bonheur d’un autre. Les larmes de sang de l’un peuvent être les larmes de joie de ‘autre. Il y aurait toujours une part de joie et une part de chagrin, une part d’ombre et de lumière, de bien et de mal en toutes choses, actes ou gestes. Au milieu de tout ça, il y a des gens comme nous, qui sommes faits de gris et attendons de voir de quelle couleur seront nos actes. J’ajoutai que, sur une note moins noble et poétique, les ordonnateurs faisaient aussi couler le ceux ayant découvert que Vivec n’était plus là.
A ma grande surprise, mon interlocuteur éclata de rire. Son esprit était bien mieux trempé que ce à quoi je m’attendais.

- C’est inutile, tout comme vous, je suis et resterai impossible à convaincre. Ne me dites pas que vous croyez aux bêtises que vous racontez ?

Je réfléchis quelques instants et répondis que mon cas était un peu différent, je ne tuais pas pour les raisons que j’avais mentionnées.
Certain d’avoir pris l’ascendant psychologique sur moi, le capitaine croisa les bras et sourit.

- Et quelles en sont les raisons alors, assassin ?

Je souris à mon tour et lui répondis que tuer, torturer et faire souffrir autrui me procurait un plaisir et une satisfaction folle.
L’ordonnateur se redressa immédiatement et tapa sur la table avec ses deux points.

- Monstre ! Pauvre fou ! Et vous osiez me comparer à vous ?

Sans quitter mon sourire, je lui dis qu’il semble pourtant prendre un grand plaisir à me voir attaché ici, faible, vulnérable et blessé, ainsi qu’a m’interroger.
Cette fois, il ne sut pas quoi répondre et resta stupidement debout, poings contre la table. Il se rassit enfin et toussota pour s’éclaircir la voix.

- Je connais les gens de votre espèce. Vous prenez beaucoup de plaisir en ce moment à me faire sortir de mes gons, mais vous ne réalisez pas l’horreur de la situation. Deux solution s’offrent à vous. Soit vous collaborez et vous écrivez tout sur papier. Une fois que la confrérie noire n’existe plus, vous serez envoyé dans une petite prison impériale en Cyrodiil ou vous purgerez une peine sans soucis majeurs. Si vous vous obstinez, en revanche, vous serez envoyé dans une prison dunmer d’ici, et ça, croyez moi mon petit, vous n’en avez vraiment pas envie, car ce sera pour vous pire que la mort.

Après quelques instants, je lui demandai ce qu’il voulait que je mette sur papier exactement.

- Je vous l’ai dit : je veux tout ! écrivez tout, tout ce que j’ai à savoir sur vos chefs, leur noms, la province ou ils se trouvent, comment vous fonctionnez, le nom de vos amis assassins… tout ce que vous avez à faire c’est écrire tout, et ensuite vous purgerez votre peine en Cyrodiil paisiblement, qu’en dites vous ?

Je fermai les yeux et lui dis qu’il avait gagné, j’allais écrire tout sur une feuille de papier.
Le capitaine tapa dans ses mains et me regarda avec un air profondément satisfait. Il retourna une feuille blanche qui se trouvait devant lui et la fit glisser jusqu'à ce qu’elle soit devant moi. Ensuite, il me donna une plume avec un petit encrier.
Je soupirai et lui dis que si je ne pourrais pas écrire si j’étais complètement bloqué par ces fils de métal électrifiés.
Le chef ordonnateur perdit immédiatement son air satisfait, il n’avait pas considéré ce petit détail. Même si il me considérait comme le mouton noir de la confrérie voire même comme un mauvais élément, il savait ce dont j’étais capable et ne voulait pas me donner la moindre chance.

Ange-de_la-mort
Niveau 10
18 octobre 2008 à 19:29:54

Après quelques secondes de réflexion, il claqua des doigts et demanda un verre d’eau. Je ne compris pas tout de suite le rapport. Un des ordonnateurs dans la pièce prit la porte et revint quelques instants plus tard avec un verre rempli d’eau, ce qui me fit penser que j’étais assoiffé.

- Ne touchez surtout pas le métal, attention…

Le chef ordonnateur trempa le bout de ses doigts dans l’eau et secoua ses doigts au dessus des fins câbles électrifiés magiquement qui m’empêchaient de bouger. Quelques goûtes tombèrent sur le métal et il y eu un petit bruit d’électricité.

- Voilà, je vous ai laissé juste assez de place pour que vous puissiez déplacer sortir votre main droite. Nous ferrons ça par sessions de trois minutes, inutile de tenter quoi que ce soit, vous n’y arriveriez pas de toutes façons.

Je passai ma main droite à travers les câbles qui n’étaient pas traversés d’électricité et fus ravi de constater que je ne reçu pas de décharge, mais il avait raison, je n’avais pas assez de mobilité pour tenter quoi que ce soit et je ne pouvais faire autre chose qu’écrire.
Il posa la feuille blanche sur mes genoux et glissa la pluma dans ma main droite. Je commençai à écrire et l’ordonnateur chef s’assit à sa place ravi.
J’écris pendant environ trois minutes et recollai ma main contre mon corps lorsque je sentis que les décharges recommençaient. Je dis à mon interlocuteur que j’en avais terminé.
Il se leva et retira la feuille de ma jambe.

- Enfin ! Voyons voir quels sombres secrets je vais enfin pouvoir résoudre grâce à c…

A peine eût-il vu ce que j’avais écris sur la feuille que ses yeux se remplirent de stries de sang. Il se retenait de pousser un cri de colère. Il se contenta de la poser sur la table et de se rasseoir.

- Pouvez vous me dire ce que vous venez de faire ?

J’avais écrit « TOUT » sur chaque endroit de la feuille.
Je lui répondis que j’avais fais ce qu’il m’avait dit de faire depuis tout à l’heure, écrire TOUT sur cette feuille de papier.
Sortant enfin de ses gons pour mon plus grand plaisir, le capitaine balaya le contenu de le table d’un revers de la main et prit par le crâne.

- Misérable petit… tu crois que c’est un jeu ? Tu ne survivras pas une journée dans une de nos prisons ! Ta vie sera pire que la mort ! Si tu y vas je ferais en sorte que ta vie ne soit qu’une succession de malheurs !

Je lui répondis qu’il était loin d’être le premier à me dire ça, et qu’il ne serait certainement pas le dernier qui allait échouer à le faire.

- Je vais te…

Quelqu’un commença à frapper à la porte du cachot avec insistance. D’abord incapable de se calmer, le capitaine finit enfin par arrêter de secouer ma tête lorsqu’un de ses ordonnateurs lui tapa sur l’épaule pour lui dire que cela suffisait. Il poussa un juron et remis son casque. Sa voix n’avait à nouveau plus rien d’humain lorsqu’il parlait à l’intérieur.

- Vous avez été sauvé par le gong, mais en ce qui me concerne, je n’en ai pas terminé avec vous. Vous allez devoir être convainquant pour voir tirer de ce guêpier maintenant.

Voyant que je ne répondais pas, il fit demi tour et se dirigea vers la porte pour ouvrir à celui qui frappai, mais, d’un seul coup, je me mis à parler dans le vide et dis à haute voix le nom « Eres Salas ».
Le capitaine s’arrêta brusquement et se retourna extrêmement lentement vers moi.

- Qu’avez vous dit ?

Je répondis en demandant au capitaine Eres Salas si il était marié et avait des enfants.

- Comment avez vous su mon nom ? Peu importe. Ma famille est à l’abri, je ne suis pas idiot, je l’ai mise loin du danger dès l’instant ou je me suis mis en tête de vous arrêter,

Je lui dis que je savais ça oui, mais que Hla Oad n’était pas un très bel endroit pour sa femme, une petite fille de cinq ans et garçon de douze.
Eres Salas restait à me regarder, il m’était impossible de voir son expression sous son casque mais il devait avoir la bouche grande ouverte et des yeux de la taille d’assiettes. Imaginer ça me donnait le sourire mais j’essayais de rester sérieux.
Je lui expliquai que sa petite fille avait réagi très stupidement en se cachant sous son lit. Le garçon avait tenté de fuir par la fenêtre mais c’était noyé dans le marais. Je l’avais regardé agoniser dans la boue et cela avait été, comment dire… divertissant. Quand à la femme, elle avait beaucoup de choses à dire à son mari avant de mourir, dans un moment de générosité, je lui avais laissé écrire une déclaration d’adieu. Dommage que le capitaine Eres Salas l’aie brûlée, c’était le dernier souvenir de son épouse. Je n’avais rien contre sa famille, mais je passais à Hla Oad et les sources de la confrérie savaient que c’était la votre. Au début je pensais m’en servir comme futur moyen de pression, mais au final je me suis dis qu’il serait plus drôle de vous détruire.
Eres serrait les poings et parlait entre ses dents.

- Je vais te tuer…

Je demandai pour finir si il savait que sa femme l’avait trompé il y avait quelques années de ça ?

- JE VAIS TE TUER !

En beuglant comme un Daedroth, Eres Salas bondit sur la table et commença à m’étrangler, et les quatre ordonnateurs durent s’y mettre pour l’éloigner de moi. Comme je le suspectais, ceux ci n’étaient pas seulement là pour me surveiller, mais aussi pour faire en sorte que je reste en vie et que je parle. Mort, je ne leur servirai à rien. Salas fut tiré hors de la pièce en pleurant et en criant. La porte resta ouverte quelques instant et un impérial de la trentaine pénétra dans la pièce. Il s’assit à la place d’Eres Salas. Je prenait une mine aussi abattue et triste que possible.
Les quatre ordonnateur revinrent à leur tour se placer silencieusement dans la pièce.

- Eh bien ? Qu’avez vous dit pour le mettre dans un état pareil ?

Je répondis à l’impérial, les larmes aux yeux, que je n’étais pas membre de la confrérie noire. Que c’était une terrible erreur, que j’avais fait quelques erreurs dans ma vie mais que tout cela était un terrible malentendu. J’ajoutai aussi que ce capitaine voulait me tuer et me torturer pour me faire cracher des aveux. Je voulais me remettre à la justice de l’empereur Uriel Septim et purger mes crimes chez moi.
Apparemment rassuré devant ma soumission, l’impérial parla détendu.

- Oui, nous vous savons citoyen impérial. C’est pour cela que nous allons tout faire pour vous sortir de ce piège. Nous avons des relations diplomatiques correctes avec Morrowind, et je suis sûr que le roi Helseth Hlallu acceptera que vous soyez renvoyé chez vous pour purger votre peine. Ces fanatiques des tribuns n’ont plus toute leur tête, il serait bête et suicidaire pour vous de vous envoyer dans une de leur prisons. Les criminels de Morrowind de la pire espèce y sont envoyés, c’est un voyage sans retour. Même si vous avez commis des, eh bien… meurtres, vous avez le droit d’être jugé en Cyrodiil, monsieur.

Pratiquement ému aux larmes, je remerciai l’impérial pour toute sa bonté et sa patience à mon égard. D’une voix sanglotante, je lui demandai si je pouvais avoir un peu d’eau.

- Ah, bien sur. Vous n’avez pas été trop mal traité j’espère ?

L’impérial prit le verre d’eau et me le donna à boire directement dans la bouche.
Je baissai la tête et le recrachai sur les câbles électrifiés dont la magie fut fortement touchée par l’eau, je remerciai ensuite mon sympathique bienfaiteur.
La plume était toujours dans ma main droite, je me dégageai des câbles qui ne servaient plus à rien sans leur magie et la plantai dans la gorge du bon samaritain qui s’écroula au sol en gigotant. Je levai instantanément les mains en disant que j’étais navré et que je me rendais. Les ordonnateurs bondirent sur moi et m’attrapèrent par les bras et les épaules sans me faire de mal.
La porte s’ouvrit et Eres Salas pénétra à nouveau dans la pièce. Il avait pleuré, c’était rincé le visage avec de l’eau et était ivre de colère. Et semblait avoir réfléchi à ce qu’il allait faire de moi.
Je répétai à nouveau que je me rendais, et que j’écrirais à nouveau tout sur une feuille si il me le demandait.

- Emmenez le dans la prison de Dreth, aux large de Dagon Fel. Après deux jours là bas il me suppliera de le sortir de là.

Les silencieux ordonnateurs me traînèrent alors silencieusement hors de cette pièce en enjambant le corps de l’impérial mort, sous le regard plein de frustration d’Eres Salas qui aurait été bien mieux avec ses mains serrées autour de ma nuque.
Alors que je marchait, apparemment soumis, vaincu et dans un mur, je me demandai ce que je dirais à Rahine si elle avait été en face de moi en ce moment même.
« Tout se passe exactement comme prévu »

Raintime
Niveau 9
18 octobre 2008 à 20:13:38

Preum's + je réclame une suite tout de suite maintenant immédiatement :bave: !!!

SweetShadow
Niveau 9
18 octobre 2008 à 20:30:34

Je t'aime angie :bave:

J'ai cru que tu reviendrais pas avant l'été prochain :honte:

Pseudo supprimé
Niveau 10
18 octobre 2008 à 22:54:42

troi'z+ :bave: + suite :bave:

Mastertony
Niveau 9
19 octobre 2008 à 04:12:24

:content: Je l'attendais avec impatience cette suite, encore bravo :bravo:
:-d

Mastertony
Niveau 9
19 octobre 2008 à 05:03:23

Cela me fait un peu penser dans Assasin Creeds, quand Spada a plusieurs gardes en avant et en arrière de lui :-)

SonOfKhaine
Niveau 10
19 octobre 2008 à 11:12:56

Ahaaaaaa ! J'ai enfin réussi à isoler un des éléments qui fait l'ambiance de cette fic. Les dialogues. C'est toujours ce qui donne le plus de vie et de contacts humains dans un récit. Hors, vous noterez que seuls les autres personnages parlent au discours direct. Spada fait toujours du discours indirect.

"- C’est pour le bien de certains individus que les ordonnateur agissent ainsi.

Je lui dis à mon tour que c’était pour le bien de certains individus que la confrérie noire agissait ainsi.

- Comment osez vous comparer la sainte église des tribus avec la confrérie noire ?

Je répliquai qu’en réalité, nous étions bien plus proches qu’il le croyait. "

SoK, heureux

P.S : Sinon vous aurez deviné ce que je pense : que ça roxxxe très très fort, comme toujours.

newforumeur
Niveau 10
19 octobre 2008 à 18:49:57

Mon dieu mon dieu mon dieu (et je ne parle pas des neufs) ....
Que dire, que dire ...
Toujours pareils, c'est superbe, bien écrit, agréable a lire, excellent, etc ......
Bref, youpi ! :bave: suite et merci pour avoir écrit :bave:

[Bobet]
Niveau 4
19 octobre 2008 à 19:16:27

Il a fallut attendre longtemps mais superbe suite suite !!!!!!!!!! Je veut bien attendre encore et encore pour avoir des suites pareils !!!! ça c'est bon

lemou2
Niveau 10
19 octobre 2008 à 20:33:24

OUAIIIIIIIIISSSSSSS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
:fete: :fete: :fete:
Tu nous aura fait attendre ! Quand je repense aux fics de m***** qui jonchent le forum !
L'ange rennait de ses cendres et découvre à ses pieds un monde dévoré par l'hérésie , et entreprend une vaste purge .

Ange-de_la-mort
Niveau 10
20 octobre 2008 à 17:56:50

15. Isolation.

J’avais passé les journées suivant mon arrestation à circuler de caravane en caravane sous très haute surveillance dans le but d’être conduit à la fameuse prison de Dreth qui se trouvait au large de Dagon Fell, au milieu de la mer extérieure de Vvardenfell. Beaucoup de rumeurs circulaient sur cet endroit, ou étaient enfermés les tueurs et monstres de la pire espèce de Morrowind. J’étais persuadé que la plupart desdites rumeurs étaient un peu exagérées et je ne me faisais que peu de soucis alors que je me trouvais sur une petite galère traversant la tempête pour m’y conduire.
A ma plus grande surprise, je n’étais pas surveillé par des ordonnateurs, mais par huit gardes de la ville de Sadrith Mora, qui étaient tous en cercle autour de moi et ne me lâchaient pas du regard une seconde, malgré le fait que n’aie que des vêtements de prisonnier, aucune arme et que je sois triplement attaché par des chaînes enchantées magiquement. J’étais tant attaché que j’étais pratiquement en boule sur moi même. On me jetait en outre continuellement des sortilèges de pacification pour tenter de m’abrutir, si bien que je voyais extrêmement flou.
Je n’avais pas besoin de mes yeux pour sentir que j’avais à faire à des gardes bien moins expérimentés et tout à fait ordinaires. Par leur voix et leur respiration je sentais que ma présence ne les rassurait pas du tout. J’avais déduit que le poids des ordonnateurs aurait fait couler le navire, d’ou leur absence. Ils ne portaient pas d’armes lourdes et étaient aux aussi gênés par la chaleur et la puanteur de la cale du bateau. De temps en temps ils semblaient tentés par l’idée de retirer leur casque, mais la peur d’être reconnus et de représailles sur leur famille (car oui, les histoires allaient très vite entre gardes) les en empêchait.
Anecdote amusante, mes remarques avaient fini par provoquer une crise de nerfs et de larmes d’un jeune garde lorsque nous étions encore au port de Dagon Fell, c’est pourquoi on m’avait attaché un morceau de tissu autour de la bouche pour que je ne puisse plus dire quoi que ce soit. Je savais Eres Salas à bord sans son armure, mais il ne supportait plus ma présence et était certainement occupé à diriger le bateau.
Eux et moi nous trouvions dans la cale du navire et à l’extérieur, j’entendais le tonnerre gronder et les flots tenter de dévorer le navire qui craquait de part en part. Ils me semblaient parfois bien plus mal à l’aise que moi.

- Je… je crois qu’il me regarde…
- Bah ! Il ne doit même plus être capable de penser avec tout ces sortilèges qu’on lui jette. Détends toi.
- Ca… ca me fait froid dans le dos.

Même si ils portaient tous des armure intégrales identiques, j’avais remarqués ceux qui étaient terrorisés par ma présence et ceux qui ne l’étaient pas pour faire plus vite passer le temps. Leur conversations étaient souvent dignes d’intérêt.

- C… c’est vrai ce qu’on dit de la confrérie noire ? Qu’elle est instopable et qu’elle peut tuer n’importe qui et n’importe ou ?
- Peuh, regarde le. Complètement attaché et lessivé. Tu trouve ça instopable, toi ?
- Oui, m… mais si il était détaché, alors il nous, il…

Les trois gardes avaient si peur que petit à petit, les cinq autres commençaient aux aussi à trembler. Par conséquent et comme je m’y attendais, certains d’entre eux commençâmes à se mettre en avant et à prétendre être tout à fait à leur aise pour paraître à leur avantage devant leur amis.

- Je… écoutez, il me donne la nausée, je me sens mal. Je vais demander à être remplacé pour aujourd’hui.
- Moi aussi, rien que d’être à côté de lui me rend malade.
- Hah ! Vous êtes tous pathétiques !

Un des gardes éclata d’un rire simulé et se rapprocha de moi. Il me fit rouler sur moi même en me déplaçant avec son pied droit comme si j’étais une balle ovale. Cela amusa tout le monde.

- Ca, un tueur invincible et mortel ? Laisse moi rire ! Regardez le !

Ma main gauche était la seule partie de mon corps qui n’était pas attachée. En réalité cela avait décidé à cause de la plaie sanglante dans ma paume, de manière à ce que ma main soit continuellement en contact avec le sol et que ma blessure ne cicatrise jamais complètement, voire s’infecte.
Le garde qui s’amusait avec moi, pris d’un élan de confiance, me fit rouler de manière à ce que ma tête soit contre le sol et que ma main gauche soit vers lui. Il m’écarta les doigts et montra ma plaie sanglante à tout le monde.

- Regardez moi ça ! Ce minable c’est blessé lui même en utilisant un tanto ! Et ça se dit grand tueur hein ? Ouh, quelle vilaine blessure, ça fait deux jours que l’on navigue et elle n’a jamais pu se refermer ? Ca doit faire mal ! Tu n’as plus mangé depuis que tu es avec nous, hein ? Qu’est ce que tu peux répondre à ça monsieur le tueur ?

Il me retourna encore une fois sur moi même et arracha le morceau de tissu qui m’empêchait de parler.
Sous les rires et les moqueries des huit gardes qui s’étaient complètement détendus, j’étirai quelques instants ma mâchoire et demandai si il était possible que j’aie un peu d’eau.

- Alors, tu fais moins le malin ? Ou sont passées tes belles répliques ? Si tu n’as pas nos noms et que tu ne connais pas nos visages, tu ne peux rien faire contre nous, voilà la réalité !

Je répondis tout à fait calmement à l’énervant gardes que lorsque j’embarquais sur le bateau aux quais de Dagon Fell il y avait quelques jours de cela, j’avais vu deux d’entre eux embrasser des jeunes femmes et un autre d’entre eux serrer une petite fille dans ses bras. Même si je ne savais pas qui était qui étant donné qu’ils portaient des casques dans le bateau, j’étais au moins certain de toucher trois d’entre eux avec ses représailles.
Tous les rires avaient cessés et le climat de peur était revenu à son paroxysme.
J’insistai ensuite sur le fait que lorsque je sortirais de cette prison, et j’en sortirais tôt ou tard car le but de tout cela était de me faire parler et non pas m’y enfermer, si j’estimai nécessaire de me venger d’une quelconque manière sur les gardes s’étant occupés de moi pendant ce voyage, alors je veillerais personnellement à ce que la tête et la carcasse démembrée des membres de leur famille soit enfoncées profondément sur des pieux exposés au centre de Dagon Fell, et même si ce n’était pas moi, ce serait quelqu’un avec des techniques encore plus monstrueuses.
Je laissai passer quelques secondes dans le silence le plus glacial avant de demander une nouvelle fois si il était possible que j’aie un peu d’eau.
Tremblant de tout son corps, le garde qui se moquait de moi quelques instants plus tôt parla en claquant des dents, ce qui me laissa penser qu’il était un des trois heureux gagnants.

- Va… va lui chercher une outre pleine d’eau, tout de suite.
- Tout de suite !

Alors qu’un des surveillants tourna les talons à ma plus grande satisfaction, la porte de la cale s’ouvrit et dans la lumière d’un éclair, Eres Salas y pénétra. Il semblant furieux.

- Pauvres imbéciles ! Je vous avais dis de ne JAMAIS rentrer dans son jeu ! Vous n’avez donc rien compris ?!

Les huit gardes c’étaient mis au garde à vous et n’arrivaient même pas à balbutier des excuses.
Je remarquai que sans son armure, Eres était tout à fait ordinaire. Il me semblait beaucoup plus petit et frêle. Il s’approcha de moi et s’accroupi pour être à ma hauteur.

- C’est là que tu te trompes, vermine. Ta petite amie hybride et ton copain bosmer aux cheveux hybrides sont tous les deux morts, ils ont tenté de résister lorsque nous les avons trouvés les deux à Balmora peu de temps après toi, mais nous le rapport que j’ai reçu indique qu’ils ont été tous les deux éliminés. Tu es tout seul, et tes menaces sont du vent, tu ne sortira plus d’ici, même si tu parles.

Je lui répondis qu’on verrait bien, et qu’un rapport n’était qu’une feuille de papier qui aurait aisément pu être falsifiée.
En guise de réponse, Eres me colla contre les yeux la fleur noire que la jolie Rahine avait toujours dans ses cheveux, ainsi qu’une des fioles contenant un des parfums de Loup.

- Et ça, alors ? J’ai moi même vu les corps. Il n’y a plus que toi, et personne ne t’entendra hurler la bas. Ta vie sera un enfer.

Devant le décès apparent de mes deux compagnons, je fus un peu pris de cours, mais je répliquai en disant que la bas, en tant que membre de la confrérie noire, j’allais être respecté et pratiquement vénéré par tous les autres occupants de la prison, et qu’il ne me faudrait certainement que quelques jours pour fomenter un plan d’évasion avec une armée de nouvelles recrues potentielles pour la confrérie. Autant pour l’enfer.
Salas tritura sa moustache quelques instants, puis se redressa.

- Sortez tous de la cale.
- Mais… monsieur, nous avons consigne de ne pas vous laisser seul av…
- SORTEZ TOUS !

Sans insister d’avantage devant la fureur de l’ordonnateur, les huit gardes s’en allèrent et remontèrent sur le pont, me laissant seul avec un Eres Salas me parlant avec un don faussement mielleux et compatissant.

- Merci d’avoir mis en valeur ce détail important, nous ne voudrions pas que tu sois à l’aise la bas ? Voilà ce que nous allons raconter aux gardiens de la prison : nous allons leur dire que tu es un tueur d’enfants. Ou mieux ! Un tueur d’enfant qui servait de mercenaire au service d’Almalexia il a quelques années. Avec un profil pareil, tu ne seras pas aimé, je peux te le dire.

Effectivement, je ne serai pas tellement aimé, mais le mensonge n’était-il pas un crime chez les saints ordonnateurs ?
Se retenant de s’énerver jusqu'à maintenant, Eres Salas me souleva par le cou et se mit à écraser ma main gauche sanguinolente dans la sienne.

- Comment peux tu être aussi calme pauvre fou ? Tu ne réalises pas ce qui t’attend ? Tu ne réalise pas dans quoi tu te trouves ? Ma femme et mes enfants étaient innocents, pourquoi as tu fais ça ?! POURQUOI ?!

Je lui répondis avec un sourire radieux que je lui avais dis pourquoi.

- Et pourquoi donc ?

Car torturer, tuer et faire souffrir autrui me donnaient un grand plaisir, et qu’en ce moment même, grâce à Eres Salas, je m’amusais encore comme un petit fou.
Salas serra ma main gauche particulièrement fort et le sang de la blessure se remit à couler.

- Tu as été suffisamment stupide pour te couper toi même avec un de tes tantos par erreur alors que nous t’arrêtions à Balmora. Que la douleur de ta blessure ta rappelle chaque instant ta stupidité, et qu’elle représente le symbole du jour ou la confrérie noire aura été vaincue.

Il lâcha enfin ma main gauche et quitta la cale. Il cria plusieurs ordres dans la pluie et la tempête. Les bruits à l’extérieur me laissaient penser que nous étions bientôt arrivés.

Ange-de_la-mort
Niveau 10
20 octobre 2008 à 17:57:51

Je regardai ma main gauche, je ne pouvais pratiquement plus la bouger et la plaie n’était pas prête de se refermer si les choses restaient comme cela.
C’était indéniable, en cet instant, j’étais complètement seul.
Les huit gardes revinrent dans la cale, ils criaient et semblaient très agités.

- Nous sommes bientôt arrivés, amenez le prisonnier !
- Soulevez le et montez le sur le point, allez, vite !

Deux gardes me prirent par les épaules et un autre par les pieds. Ils me portèrent ensuite comme un sac hors de la cale et je pus observer le paysage qui se présentait à moi.
Une telle vision n’aurait jamais pu exister en Cyrodiil, ni même en Tamriel à priori. On aurait pu se croire dans le domaine d’un prince daedra.
Sur un gigantesque pic de roches d’aspect si menaçant qu’on aurait pu croire une créature recouverte de griffes et de crocs se dressait une forteresse noire sans la moindre fenêtre ou ouverture. Plus nous nous en rapprochions par bateau, plus je remarquais d’effrayants détails. Les murs de pierre noirs n’étaient lisses, ils étaient recouverts de pointes d’acier et tachés de traces de sang et par endroits de cadavres. Des centaines et des centaines de corbeaux, de vautours et de braillards des falaises gémissaient comme des spectres en volant au dessus de la prison de Dreth.
La pluie battante attira mon attention, les gouttes picotaient ma peau comme si il s’agissait d’acide léger. Plus nous nous approchions de la prison, plus le ciel devenait rouge et menaçant, comme lorsqu’on se rapproche d’une porte d’Oblivion. L’eau elle même n’était plus bleue mais noirâtre, le doux bruit du vent était remplacé par des cris stagnant des les airs comme ceux de spectres. L’air était glacial.
Le petit bateau accosta enfin sur ce qui semblait être des quais et on me banda les yeux. J’entendais battre le cœur de ceux qui me tenaient et leur gouttes de sueur se mêlaient à la pluie d’acide. Nous semblions être à la frontière d’un autre monde.
Alors que nous attendions apparemment ceux qui devaient me prendre en charge, je me sentais très étrange, comme si j’avais perdu quelque chose de très important.
Quelques bribes de la discussion de deux gardes sur le bateau me permit d’en apprendre un peu plus.

- … oui, un pan du royaume de la princesse daedra Vaermina… rend toute magie impossible…
- … sais que… eau dissous la chair… rythme du temps passe…

J’étais dans le noir complet, mais je sentais parfaitement chaque personne, et même Eres semblait inquiet de quelque chose.
Enfin, j’entendis une personne installer un pont entre la terre ferme et le bateau, et monter à bord. A l’instant ou il fut sur le bateau, celui ci s’enfonça d’un seul coup dans l’eau ce qui fit tituber les gardes me tenant et me lâcher au sol. Le nouvel arrivant devait être d’un poids extrême, pourtant, c’était un être vivant tout à fait ordinaire et seul d’après les battements de son cœur et sa respiration. Je l’entendis serrer la main d’Eres Salas. Sa voix était tout à fait ordinaire et elle semblait même étonnement gaie et réjouie.

- Alors, qu’est ce que vous nous amenez cette fois ci ? Voleur ? Assassin ? Autre chose ?

Quelque chose ne tournait pas rond du tout, cet individu ne pouvait pas être la cause de l’augmentation du poids sur le bateau et de la peur de Salas.

- C’est… un, euh…ancien mercenaire d’Almalexia, il a tué des enfants par simple… satisfaction personnelle, et, euh…
- Je vois. Il va être bien ici, vous verrez.

La confiance inébranlable de Salas semblait tomber en morceau devant l’homme seul qu’il avait en face de lui.

- E… ecoutez, est ce que… est ce que IL est vraiment nécessaire ici? Mes hommes pourraient l’amener jusqu'à la prison.
- Pensez vous, il vaudra largement mieux que tout votre bateau réuni, et à propos d’hommes, je vois déjà quatre d’entre eux être pris de vomissements et un qui est dans les vappes. Attention hein, si ils tombent dans l’eau il ne restera plus rien d’eux ! Bon, vous avez fait votre travail, laissez nous faire le vôtre. A-t-il des aveux à faire ?

Il ? Vomissements ?
Pour une raison étrange, et ce fut bien une des premières fois, j’eus peur. Pas un peu, pas une légère frousse, j’avais peur. Je voulais ôter mon bandeau et voir de mes propres yeux cet être ou cette chose que je n’arrivais pas à sentir, donc le cœur ne battait pas et qui ne respirait même pas.
Salas expliqua ce qu’il attendait de moi au geôlier qui semblait s’en amuser.

- Parfait, d’accord d’accord, laissez le nous et… ah, quelle vilaine blessure ! Il faudra faire attention, n’est ce pas ?

Sans faire attention le moins du monde, il me traîna violemment au sol sur plusieurs centaines de mètres de pierre qui me coupa de part en part. Je sentais que nous nous éloignions des quais mais il m’était impossible de dire si la chose nous suivait.

- Attention à la marche !

Fort de son humour, il me jeta dans un escaliers qui descendait très profondément et je roulai sur moi même pendant dix bonnes secondes, avant de m’abattre au sol.

- T’es toujours en vie, tueur d’enfants ? Bouge pas.

Je lui répondis qu’attaché comme je l’étais, je ne risquais pas de bouger.

- T’es un rigolo toi, tueur d’enfants, on va bien s’entendre.

Je sentis le geôlier me mettre des bracelets autour de chaque mains, des jambes et autour du cou tout en retirant toutes mes chaînes. Les bracelets ne pesaient rien et était très légers, ce qui me surprit. J’étais toujours allongé au sol, la chute m’ayant salement amoché même si j’avais fait en sorte de n’avoir aucun membre brisé.
C’est alors qu’une force gigantesque me saisit par le cou et me mit debout, je sentais une main glacée contre ma chair et le simple contact avec elle failli me faire tourner de l’œil. Je me ressaisis et restai droit. La main avait des proportions humaines mais était dans une armure.

- Mais mais mais ! Monsieur le tueur d’enfants à des tripes, moi qui espérais déjà te réveiller à grands coups de cravache… retire lui son bandeau.

L’être lâcha mon cou, retira mon bandeau et je fus enfin faire face à ce qui me perturbait tant.

Ange-de_la-mort
Niveau 10
20 octobre 2008 à 17:58:30

Les ordonnateurs étaient certes durs, et faisaient respecter la loi de Vivec parfois avec de la violence, mais au fond, on savait que leur armure battait le cœur d’un homme encore capable de penser par lui même et avec une conscience. Ils étaient les bras droits du faux dieu Vivec, et ils ne suffisaient pas toujours, c’est pourquoi le tribun Vivec a créé en même temps qu’eux ceux qui seraient sa main gauche, son côté sombre et mauvais.
Vêtu intégralement d’un terrifiant exosquelette de verre noir comme tous ceux de son espèce, la chose en face de moi avait les proportions d’un très grand impérial avec une carrure affolante. Le verre de Morrowind n’était pas comme celui de Cyrodiil, il était bien plus menaçant, teinté de reflets noirs, recouvert de lames et de pointes et surtout, comme tout le monde le savait, pratiquement indestructible.
L’exosquelette porté par l’accompagnant du geôlier donnait des frissons rien que lorsqu’on le regardait. Il n’y avait pas un seul endroit sur cette armure qui semblait avoir un point faible ou qui n’aurait pas été capable de faire du mal. La toucher donnait des spasmes et eux seuls étaient capables de le porter.
Eux, les Exaltés, le mal refoulé en Vivec.
Beaucoup de rumeurs circulaient sur eux en Vvardenfell, personne n’en avait jamais vu et était revenu vivant pour en parler. On racontait que dans la légendaire porte des âmes, seule frontière entre le domaine du faux dieu Dagoth Ur et le monde des vivants, une dizaine d’Exaltés avaient retenus à eux tous seuls les hordes de monstres qui menaçaient Vvardenfell, et ce pendant des siècles. Seul le grand Nérévarine avait pu en rencontrer, et il n’avait jamais parlé à qui que ce soit de ce qu’il avait vu.
Après la disparition de Dagoth Ur, on croyait les Exaltés disparus, mais apparemment les ordonnateurs avaient menti à ce sujet la.
L’existence d’êtres aussi puissants que les Exaltés avait toujours été une raison de tensions diplomatiques entre provinces, car dix Exaltés pouvaient surpasser une armée entière. Bien sûr, personne n’avait jamais vu d’Exalté et tout cela ne restait que de la spéculation et des histoires à raconter au coin du feu, mais celui que j’avais en face de moi me confirma qu’il y avait toujours une vérité dans les rumeurs.
J’étais certain que les ordonnateurs n’étaient que des hommes et des femmes dans une armure, mais lorsque je regardais de prêt cet être, son exosquelette de verre qui semblait scellé à sa chair, son absence de respiration ou de signes vitaux ainsi que sa force et sa masse défiant la logique, je me disais que ce qui se trouvait sous l’armure était quelque chose d’encore différent que je préférais ne pas savoir. Leur masque de verre noir ne comprenait aucun trou, mais deux sphères vertes fantastiques brillaient à travers et laissaient penser qu’il s’agissait de leur yeux.
L’armure des ordonnateurs était très lourde et il m’aurait été impossible de me déplacer avec, mais un simple gant de ce verre noir m’aurait cloué sur place.
Si Vivec leur avait ordonné de détruire Cyrodiil, ils l’auraient fait sans discuter et auraient eu assez de force pour se le permettre. Maintenant que leur dieu n’était plus, je me demandais à qui ils répondaient.

- Pas de folies tueur d’enfants, ou c’est à eux que tu répondras, pas à moi.

Je cessai de fixer l’Exalté qui avait arrêté de bouger comme une machine et regardai autour de moi. Des pierres noires et crasseuses, des torches, de la saleté, peu de lumière. En face de nous une porte en plomb faisant six fois ma taille et derrière moi un escalier. Nous devions nous trouver sous terre et dans une espèce de grande antichambre remontant vers la surface, la pièce était étonnamment peu gardée.

- Je sais à quoi tu penses, tueur d’enfants, mais tu tomberais dans les vapes si les quatre Exaltés présents ici normalement s’y trouvaient !

Je répliquai au geôlier qui si je tombais dans les vapes, alors lui aurait directement une attaque cardiaque. C’était pour lui que les Exaltés n’étaient pas là et non pour les prisonniers. Je lui demandai ensuite si il se rendait compte que ses jambes tremblaient à cause de la peur.

- T’es un malin toi, tueur d’enfants ! Maintenant tais toi et suis moi. Eh, ouvre la porte !

L’Exalté se réactiva et alla pousser la porte de plomb comme si elle était de bois. Ce n’était pas la force extrême de l’Exalté qui me surprenait le plus, c’était sa docilité.
Une fois la porte complètement ouverte, j’entendis les cris et les clameurs de centaines de personnes. C’est un cet instant que deux bosmers traversèrent la porte en courrant à toute allure en se dirigeant vers l’escalier.
L’Exalté resta immobile comme éteint jusqu'à que le geôlier lui donne un ordre simple.

- Attrape.

Il se réactiva et alla si vite qu’il disparu. Je dus me retourner vers l’escalier pour voir qu’il avait rattrapé les deux fuyards et les tenait par le cou.

- Casse les jambes d’un des deux et envoie le en salle de torture. Tue l’autre, tu le suspendra par les pied dans le réfectoire demain en guise d’exemple.

Sans rien dire, l’Exalté brisa les membres des deux prisonniers comme de la paille, insensible à leur cris.

- Maintenant tueur d’enfants, laisse moi te souhaiter la bienvenue dans ta nouvelle maison.

J’obéis de crainte d’attirer l’Exalté sur moi et le suivi à travers la gigantesque porte que le monstre referma derrière nous, il fallu quelques instants pour m’habituer à l’obscurité et au sinistre spectacle.
Toujours de la pierre noire, plusieurs étages et des cellules avec des barreaux pointus absolument partout. Toutes les cellules étaient remplies de prisonniers qui me fixaient tous en criant et en m’insultant. Il n’y avait pas de source de lumière autre que des torches, l’air était pourri et vicié. La puanteur était atroce et je remarquai bien assez tôt que plusieurs cadavres étaient suspendus au dessus de ma tête à dix mètres de là provoquant une petite pluie de sang. La prison était partiellement sous terre d’après moi. Dans le concert de cris et d’insultes, j’entendais aussi des appels à l’aide, des quintes de toux et des éructements.
Il y avait des portes blindées partout ou il n’y avait pas de cellules avec des prisonniers, j’y entendais des claquements de fouets, des cris de douleurs et des éclats de rire cruels.
Il y avait plusieurs Exaltés portant des exosquelettes différents tous accompagnés d’autres gardiens ordinaires qui montaient la garde.
Le gardien qui m’accompagnait depuis mon entrée se mit à crier quelque chose mais le brouhaha était tel que personne ne fit attention à lui. Son ridicule me fit sourire, mais l’Exalté l’accompagnant frappa dans la porte d’entrée de la grande salle. Le bruit fut tel que le silence revint instantanément. L’Exalté retira son poing de la porte, poing dont la forme était à présent imprimée dans le plomb.

- Ecoutez moi bien vermines ! Vous allez avoir un nouvel ami ! C’est un tueur d’enfants ! Mais ne soyez pas trop méchant avec lui, il était au service d’Almalexia, il a certainement envoyé beaucoup d’entre vous ici !

Les cris et les insultes reprirent de plus belle. J’entendais certains hurler que j’étais un homme mort, qu’ils allaient me couper en morceaux, qu’il n’y avait plus de lois ici, que j’étais un salle tueur d’enfants entre autres et en bref.
Le geôlier me poussa et je dus avancer dans la grande salle, sous les jets d’ordures et de déchets venant de toutes les cellules, si bien que lorsque j’arrivai à celle qui devait être la mienne, j’étais couvert de saletés. Les cellules semblaient collées les unes aux autres et elles étaient de taille minuscules. Les prisonniers étaient entassés les uns contre les autres, littéralement.
Le geôlier me poussa à l’intérieur et je fus assez dérangé par la taille et l’exiguïté de l’infâme petite cellule malodorante faite de pierre crasseuses. Il n’y avait qu’une couverture à même le sol. Il n’y avait aucune lumière et aucune fenêtre, ce qui n’était pas plus mal car cela m’empêchait de voir l’étendue de la saleté.
Absolument charmant.
En riant, le geôlier ferma la porte, qui semblait comporter plusieurs serrures, et cogna contre la porte en hurlant.

- Eh, toi, le massacreur ! Tu vas avoir la compagnie d’un tueur d’enfants dans ta cellule ! Faites ami-ami !

Je ne l’avais pas remarqué, mais il y avait quelqu’un sous la couverture. Mon compagnon de cellule se leva, il était absolument gigantesque et sa carrure était assez impressionnante. Sa voix était rauque et menaçante.

- T’es qui toi ? C’est ma cellule ici, fiche moi le camp si tu tiens à ta vie !

L’individu était dunmer. Il portait le même pantalon de prisonnier que moi mais était torse nu. Il avait un visage très dur et le crâne rasé. Son visage était balafré et la cicatrice recouvrait tout son œil droit. Son œil restant brûlait du regard de feu des dunmers.
A noter qu’il y avait des petites différences de physionomie entre les races de Cyrodiil et de Morrowind. Par exemple, la masse musculaire des elfes de Cyrodiil ne se développait pratiquement jamais. Si bien que la bas, un bosmer très fort n’aurait pas muscles. En Morrowind en revanche, on trouvait des dunmers, aldmers et bosmers avec des corps musclés. On pouvait aussi mettre en valeur l’absence totale de pilosité faciale des elfes de Cyrodiil tandis qu’en Vvardenfell, il était commun d’en trouver des barbus. Plus anecdotique, alors que dans la province impériale seule la rétine des elfes noirs était rouge, dans le domaine du roi Helseth Hlallu l’œil entier était rouge sang. La même chose s’applique aux bosmers qui ici avaient les yeux intégralement noirs sans le moindre blanc. Des différences existaient aussi chez les argoniens et khajits mais j’y reviendrais plus tard. Ces différences étaient dues au climat et aux conditions de vie beaucoup plus rudes en Morrowind que dans la cosmopolite et élégante Cyrodiil.
Je répondis au dénommé massacreur que je ne demandais qu’a ficher le camp, mais que c’était impossible.

- Tu oses me répondre ? On ne vas pas s’entendre toi et moi. J’ai tué plus de deux cents gars qui ne me plaisaient pas, un de plus ne va pas être de trop dans ma liste, tu as intérêt à te tenir à carreau ou bien…

Il fit craquer ses doigts et sa nuque.
Il était temps pour moi de commencer à remettre quelques pendules à l’heure.
Alerté par les cris venant de notre cellule, un geôlier accompagné d’un Exalté s’approcha pour regarder ce qui se passait.
Il regarda pendant quelques instants l’air amusé le spectacle du jeune nouveau venu qui tordait le bras du terrible massacreur qui le suppliait d’arrêter.

- Argh ! Lâche moi ! Pardon pardon pardon !

Le gardien jeta un regard à l’Exalté comme pour l’autorisé à faire quelque chose. Le monstre ne bougea pas, mais je sentis une douleur atroce sur mon cou, mes bras et mes jambes.
Je lâchai immédiatement le massacreur pour me tenir le cou mais la douleur devenait de plus en plus grande, je n’arrivais plus à respirer, j’avais l’impression que ma tête et mes membres allaient exploser. Mon compagnon de cellule était dans le même état et nous nous roulâmes par terre en tapant contre les murs à cause de la souffrance. Je compris rapidement que c’était l’effet du collier et des bracelets que l’on m’avait mis plus tôt, ils généraient de la douleur, ni plus ni moins, mais à un tel niveau que cela empêchait d’exercer des actions ordinaires. Je me retint de crier mais la surprise avait été de taille.
Enfin, après de longues minutes d’agonie, le geôlier rougegarde fit signe à l’Exalté de stopper.

- Recommencez mes jolis et vous serez bon pour le niveau deux, c’est compris ? Pas que ça me dérange, j’aime vous voir frétiller ainsi.

Amusé par sa propre blague, il fit demi tour et reprit sa ronde.
Je m’appuyai contre le mur et m’assis contre tandis que le massacreur resta à quatre pattes en respirant lourdement.

- Stu… stupide gardiens, je vous jure qu’un jour, il mourront tous… Ca va ?

Je lui répondis que ça allait que j’étais navré pour ça, je ne savais pas que ces colliers servaient à ça.
Le « massacreur » fut très surpris de m’entendre lui répondre ainsi. Il se traîna jusqu'à moi et s’assit.

- vous m’avez l’air très poli et bon combattant pour un tueur d’enfants.

Je répliquai en lui disant qu’il était très poli et bien élevé pour le massacreur. Cela l’amusa et il se mit à rire légèrement, je l’imitai malgré la difficulté de la situation.

- Non, vous avez juste, je ne suis pas un tueur du tout. Mais les gens le croient et j’ai la paix. J’avais même une cellule tout seul, pensez vous, j’ai été inquiet lorsque j’ai appris qu’un tueur d’enfant viendrait avec moi… qui êtes vous vraiment ?

Je répondis que j’avais commis un meurtre d’honneur pour réparer la fierté d’un membre de ma famille.

- Je vois.

J’avais touché la corde sensible des dunmers de Morrowind, l’honneur. L’honneur était tout pour eux, et tuer quelqu’un pour récupérer son honneur était une fierté et un acte respectable. Sauf aux yeux de la loi bien sur.
Mon compagnon de cellule me sourit et nous nous serrâmes la main. Il me tendit d’abord la gauche mais quand il vit l’état de ma paume il me donna la droite.

- Croyez moi l’isolation est ce qui pourrait vous arriver de pire ici. Vous allez avoir besoin d’un ami ou d’un clan pour survivre plus d’une journée. Laissez moi tout vous expliquer… Ah, tout ce temps ici m’a un peu fait perdre mes bons réflexes… Comment vous appelez vous ?

Mon nom, dans cet endroit qui semblait être un autre monde tant les règles et les choses y étaient différentes, n’avait aucune signification.
Je lui dis que je m’appelais Spada.

- Spada ? C’est joli et assez peu commun pour un dunmer… enfin, je ne suis pas si normal moi même… Je m’apelle Jiub.

Je répondis à Jiub que j’étais enchanté de le rencontrer. Nous n’eûmes pas le temps de parler d’avantage car l’heure de l’extinction des lumières avait sonné et apparemment les gardiens punissaient ceux ne respectant pas le silence. Un éternuement ou une crise de toux était punie par des coups d’épée.
Je laissai la couverture à Jiub qui me fit comprendre que nous pouvions l’utiliser chacun un jour sur deux. On voulait clairement rendre ma vie dans cet enfer absolument atroce, et le lendemain apportait certainement encore son lot de traumatismes. Je restai assis contre le mur et fermai les yeux en tentant d’ignorer la puanteur et les cris des prisonniers se faisait mutiler.
Les ordonnateurs, les gardiens, Eno Hlallu… ils devaient triompher, voire même exulter ! Il devaient être certains que j’étais acculé, faible et vaincu, mais aucun d’entre eux ne réalisait que chaque minute supplémentaire qui passait les rapprochait de leur mort future et de plus en plus certaine.
Absolument tout se déroulait exactement comme je l’espérais jusqu'à maintenant.

darkness-stone
Niveau 10
20 octobre 2008 à 18:56:14

Raaah, je veux la suite, parfait, c'est bon, ça se lit sans se forcer :bave: !!!

D'ailleurs, tu as "finis" de lire les Chroniques de Kyrial ou pas ? :coeur: !!

Sinon, je réclame une suite, c'est inssoutenable :oui: ....

the_dark_bosmer
Niveau 10
20 octobre 2008 à 19:46:57

y a astus dans les braillards?

sinon, pas le temps de lire ce soir, j'ai lu qu'une partie :snif:

lemou2
Niveau 10
20 octobre 2008 à 20:02:53

EXCELLENT ! EXCELLENT !
Il n'y a pas d'autre mot ! Et crois moi , ça fait un bien fou , après une grosse journée de voir que tu as posté !
Le suspense est , dans chaque épisode , à son comble ! On s'en rongerait les ongles !
Tu as écrit ici une oeuvre magnifique et digne de louange , de la part de tous les oblivionneurs t'ayant lus (à part Armature , mais lui , je le compte même plus) .
Sache que durant ton absence , tout était bien morne sur le forum ! On t'a attendu , attendu , attendu loyalement (j'ai même failli faire une crise de nerfs , tant je voulait du Spada) .
Tu auras toujours notre soutient , de la part des anciens , des nouveaux , des lecteurs ...etc... et je suis sûr que même Astus te vénère en secret ...
J'espère que ton service ne t'énerve pas trop (après tout , peut-être adore tu cela) et que tu continuera à posté régulièrement .
Tout le monde ici te dit un grand :merci:

SweetShadow
Niveau 9
20 octobre 2008 à 20:52:20

Rien de plus a ajouter

Suite please :-)

[MarchOmbre]
Niveau 6
21 octobre 2008 à 10:31:45

rarement j'ais vu une fic a laquelle j'accrochais autan, tout forum confondus,
il reste plus qu'a en faire un livre et c bon tu est riche ^^
bonne continuation, en éspérant que ton inspiration soi toujour aussi dévellopé, j'attends la suite avec impatience :ok:

Sujet : Fan fic: Spada
   Retour haut de page
Consulter la version web de cette page