mouais, mais pour l'instant t'est en train de mater one piece donc on l'aura pas tout de suite
Bon, alors attendez vous à un putain de chapitre méga long, pour info le dernier chapitre faisait 163 lignes sur word, eh bien, le prochain en fera 300, 5 pages de word, beaucoup de lecture.
Enjoy!
Sympa cette suite
Et pour l'Affranchi Tobby c'est coul
ok, tobby, je note, merci!
ça devrait pas tarder à arriver, j'ai presque fini, mais bon sang c'que c'est long!
bon tu le postes oui ou non?
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------CHAPITRE XII------
Nous marchâmes pendant une journée presqu’entière, nous arrêtant un quart d’heure toutes les deux heures –trois heures si nous trois félynes et mélinx n’avions pas été là–, guidés par le Sagace et l’Affranchi –qui finalement ne l’était plus vraiment–, qui avaient l’air de bien connaître ces bois. Il est vrai que, compte tenu des années passées en compagnie de nous autres félynes au milieu des bois et des forêts, et occasionnellement des plaines, il avait fini par devenir un sacré bon pisteur, et donc sacré bon éclaireur.
Ils s’arrêtèrent au bout d’un moment pour discuter entre eux. Nous ne nous en plaignions pas, profitant tant que possible de cette pause inopinée. Seul Djen restait encore sur ses gardes, observant avec méfiance le chef de la Guilde des Voleurs et le Partisan qui l’accompagnait, ce même Partisan à qui il avait fait confiance pendant presqu’une semaine, il y a seulement un jour de ça. Je pouvais néanmoins comprendre sa méfiance envers le Sagace, celui-ci refusant obstinément d’enlever la capuche qui lui masquait le visage en permanence, ainsi que de nous révéler sa véritable identité. La Guilde des Voleurs qu’il avait dirigée étant désormais disparue, je ne voyais pas vraiment le mal qu’il pouvait y avoir à ça.
On apercevait à travers les frondaisons le jour qui déclinait lentement. Encore une demi-heure ou trois quart d’heure de marche, et nous nous arrêterions bivouaquer pour la nuit.
Depuis l’attaque, nous n’avions fait que marcher, et nous pûmes constater l’incroyable efficacité du réseau des Voleurs, qui avaient mis en place, en différents points de la forêt, des bornes de ravitaillement, comprenant des vivres, des gourdes d’eau, des couteaux à lancer et dagues. Par curiosité, probablement pour tester un nouveau style de combat, Kian prit une dague pour lui, et les vivres ainsi que les gourdes nous furent distribuées plus ou moins équitablement. Selgove n’avait pas fait des siennes, Rey, qui était en fait aussi stressé que son maître, n’avait pas piqué de crise, alors finalement, ce périple ne se passait, pour moi en tout cas, pas si mal. En montant le bivouac, j’en profitais pour demander à l’Affranchi non pas quel était son vrai nom, bien que je me posai quand même la question, mais quelle était notre destination. Parce qu’une balade à travers bois, c’est bien joli, mais si c’est pour aller nul par, ça ne sert à rien. « Dondruma » me répondit-il. « On va à Dondruma. Je n’ai pour l’instant pas le droit de t’en révéler plus, désolé. Enfin, si on ne se perd pas avant ou si on n’est pas tous tués dans une embuscade. » ajouta-t-il avec son optimisme habituel.
Avant d’aller nous coucher, nous convînmes des tours de garde à prendre pour la nuit. Il fut décidé que l’Affranchi serait le premier, puis ce serait au tour de Djen, puis le Sagace –Djen rechignait à l’idée de le laisser monter seul son tour de garde–, puis Rey et Selgove, et enfin Kian et moi. Je plaignais surtout Rey et Selgove, qui devrait interrompre leur nuit vers trois heures vingt-cinq, pour se rendormir une heure et quarante-cinq minutes plus tard, soit à cinq heures et quart, et se réveiller de nouveau et définitivement approximativement à sept heures du matin. Ils n’auraient donc qu’une petite heure trois quarts pour finir leur nuit, et seraient donc les plus fatigués du groupe demain matin. C’est donc en pensant que l’on était, avec Kian, finalement pas si malchanceux que ça, malgré ses ronchonnements à ce sujet, que nous nous endormîmes.
Ce ne fut pas Rey qui vint me réveiller quand son tour de garde s’acheva, comme je m’y attendais, mais Djen, tout comme il avait réveillé les autres avant moi. Kian dormait encore, mais plus pour longtemps. Rey le réveilla sans ménagement, mais sans brutalité non plus. Premier constat: on était toujours en plein milieu de la nuit. Ca ne présageait rien de bon, et signifiait qu’il s’était produit un évènement inattendu. Second constat: le Sagace avait disparu. Je me doutais que son absence était à l’origine de ce réveil pour le moins matinal, mais ne savais pas encore pourquoi il n’était pas –ou plus– là, alors même que c’était son tour de garde. Il avait donc abandonné ses compagnons de route en territoire peut-être hostile sans en informer un seul de son absence. Pour que Djen s’en soit rendu compte aussi vite, je ne voyais qu’une solution: il avait fait très attention de garder l’œil ouvert à la fin de son tour, pour surveiller le mystérieux encapuchonné. Apparemment, sa méfiance avait payé. L’Affranchi, quant à lui, restait particulièrement silencieux, mais Djen, s’il lui épargnait ses questions, ne lui faisait pas grâce de ses regards suspicieux.
En assez peu de temps, nous fûmes sur le pied de guerre, prêts à repartir, pour échapper à une éventuelle embuscade de celui que nous prenions désormais pour un traître, quand nous entendîmes des bruits suspects, et pas du tout camouflés. Des branches craquaient, se brisaient, et des cris étouffés nous parvenaient, ainsi que des « Avance, mon coco! » et autres « Magne-toi! ». Etrange, pour une embuscade meurtrière montée par le chef des Partisans en personne… Dans le doute, nous avions dégainé nous armes, et je m’étais assis sur une de mes bombes.
Mais, à notre grande surprise, une trentaine de secondes plus tard, bien que ce soit le Sagace que nous vîmes sortir des fourrés, il n’était pas suivit d’une escouade de Partisans armés jusqu’aux dents, mais précédé d’un unique homme, bâillonné, les mains attachées dans le dos. Sa tête me rappelait quelqu’un. Bizarrement, j’avais l’impression en ce moment que la tête de tout le monde me rappelait quelqu’un…
Le Sagace nous dit d’une voix que je trouvais définitivement très jeune pour le maitre d’une Guilde aussi puissante: « Je vous présente Syon. » Ah bah voilà, c’était lui. «Voici le drôle d’oiseau que nous avions attrapé dans nos filets presqu’en même temps que vous, hier.
–Mais oui, c’est lui que nous avions aperçus à la Yakion’rha, nia!
–Je te prierais de ne pas m’interrompre, félyne.
–Je te prierais de pas parler comme ça à mon pote, nia. » intervint Kian. Bon sang, ça va encore partir en sucette…
« Sais-tu à qui tu parle, mélinx ?
–Absolument. Au maître déchu d’une guilde disparue, nia. »
Il avait touché une corde sensible. Le Sagace, qui avait bien insisté sur le "félyne" et le "mélinx" d’une façon méprisante, dégaina à une vitesse stupéfiante son épée courte avant que quiconque ait pu seulement réagir, et encore moins l’en empêcher. Il aurait pu aisément décapiter Kian s’il l’avait vraiment voulu, et mon ami, immobile, les moustaches frémissantes de peur, l’avait très bien compris. Djen, un masque de violence contenue plaqué sur le visage, mit à son tour sa lame contre la gorge de l’agresseur, pour bien lui signifier que si la tête de Kian devait quitter son corps, la sienne partirait également.
Regardant la scène avec une incompréhension emprunte de peur, Syon, toujours ligoté et bâillonné, dévisageait les responsables de ce merdier un par un, dans l’espoir de saisir quelque chose à ce qui se déroulait sous ses yeux. Je serais bien allé lui expliquer moi-même la situation, mais, debout sur ma grande bombe baril, j’avais des choses autrement plus importantes à penser, comme la vie d’un compagnon de route qui m’était cher, et qui, au fil du temps, était véritablement devenu pour moi un ami. J’aurais volontiers balancé la bombe sur laquelle je me trouvais sur le Rapace, mais sa lame dorée, que j’aurais certainement aimée en d’autres circonstances –actuellement, j’aurais surtout aimé qu’elle ne soit pas là–, restait bien trop proche de la gorge de Kian pour que je puisse tenter quelque chose. Rey restait immobile aux côtés de son maitre, guettant un ordre qui ne venait pas; certainement l’ordre d’attaquer, que Djen ne lui donnerait jamais, je le savais, car il signifierait la mort de Kian, celle du Sagace et peut-être avant elle celle de Rey. Perspective peu engageante, donc…
Selgove restait quant à lui dans son coin en se lamentant doucement sur le sort du minou. Du moment qu’il ne passerait pas à l’action en essayant bêtement de sauver Kian, tout irait relativement bien. D’un point de vue purement objectif, à part Kian bien sûr, l’Affranchi était sûrement le plus à plaindre dans l’affaire, car il ne savait de quel côté se ranger: celui de son supérieur hiérarchique au sein d’une organisation disparue, ou celui de ses amis de longue date. Pour moi, le choix aurait été rapide, mais pour lui…
Djen devait probablement être celui qui avait le plus de sang-froid, et peut-être trop, car il tenait la vie d’un homme au bout de sa lame, et mettre fin à cette vie aurait mis fin à cette crise. Mais il ne le fit pas. Et en ne bougeant pas, il sauva une vie, celle du Sagace, que j’aurais probablement tué sans hésiter, quitte à le regretter plus tard.
Le Sagace finit par abaisser son arme, mais Djen attendit qu’il rengaine et s’éloigne avant d’en faire autant. Il lança un petit « Je te couperai volontiers la tête, mélinx, si elle sortait un peu plus du sol.» hargneux à Kian avant de s’éloigner. Je comprenais tout à fait la méfiance de Djen, et ma bombe baril me démangeait toujours la patte. Je vis Kian déglutir avec difficulté, et lui demandai s’il allait bien, ce qu’il me confirma. Me voilà rassuré. Certes, il avait eu raison dans ses paroles, mais un de ces quatre, ‘faudra vraiment qu’il apprenne à fermer sa gueule…
Le Sagace était convaincu qu’on ne pouvait pas faire confiance à "cet espion", "cette fouine", autrement dit, à Syon. Sauf que tout le groupe pensait le contraire. Nous défîmes donc les liens et le bâillon de l’infortuné, et commençâmes naturellement à lui poser des questions, auxquelles il répondait bien volontiers, tout ça toujours au beau milieu de la nuit.
« Bon alors, donc, euh…Syon, qu’est-ce que t’as fait, en fait, depuis la Yakion’rha ? » commença Djen.
« Ben, je vous ai vu combattre le rathalos qui avait attaqué Furbos, et comme je vous ai trouvés impressionnants, je me suis dit que pourrais vous suivre, vu votre niveau, vous laisseriez certainement quelques composants intéressants…
–Mouais, tout ça c’est très bien, sauf qu’on n’a pas combattu le rathalos à Furbos, nia. Il s’est juste barré, miaou, avant qu’on n’ait eu le temps le temps de lui faire une seule rayure sur ses écailles, nia. » rectifiai-je.
« Oui bon d’accord, on n’a rien vu, mais comme le rathalos est reparti peu après votre arrivée sur la place, on s’est dit que vous étiez des bêtes de combat. » Ah ok le mec.
« Mais qu’est-ce que t’as fait de tes petits camarades, nia? » lui demandai-je à mon tour.
« Mes petits camarades ? Ah, Yakha et Faukeuh! Quand je leur ai parlé de mon projet de vous suivre en douce, ils m’ont lâché, me disant qu’ils préféraient être libres de leurs mouvements et méritants de leurs progrès plutôt que de rester collés aux bottes de puissants chasseurs pour se jeter sur leurs restes. » Un point de vue que je pouvais aisément comprendre, mais qui avait l’air d’intriguer notre semi-captif, qui apparemment ne voyait pas où était le problème. Ah ok le naïf.
« Encore une question. » le relança Djen, de nouveau. « Ton équipement, il vient d’où? Parce que t’as clairement ni le niveau pour avoir une armure en kut-ku, même basique, ni la carrure pour manier ce type d’épée lourde. Alors dis-moi, il vient d’où, ton équipement? Un disciple à toi ? » ajouta-t-il en se tournant vers le Sagace, qui s’était apparemment détendu depuis l’incident.
« Pas que je sache, » lui répondit ce dernier « mais tu sais, je connais pas tous les Partisans de Gardemine.
–Moi, un Partisan ?! Vous me traitez de voleur ?!
–Hé ho là, le vol est une profession comme une autre, quand il est bien mené et bien organisé, alors un peu de respect pour les Partisans, je te prie! » coupa le Sagace.
Et Syon de continuer, un peu calmé par l’intervention du maitre de guilde:
« Non, vraiment, cette armure et cette arme, je ne les ai pas volées, c’est la famille de ma fiancée qui me les a offertes! » Ah ok le lover.
« Et toi tu gardes une arme que t’es incapable de maitriser?
– Ben, je n’ai pas assez d’argent pour m’en acheter une autre.
– Et pourquoi tu ne revends pas ton arme pour t’en acheter une autre, une épée courte par exemple, presqu’idéale pur les débutants, parce que maniable et légère, et la protection offerte par le bouclier peut s’avérer non négligeable. En plus, je suis sûr qu’un bon artisan sera capable de réutiliser les composants de ta lame serpent vile pour en faire un truc ni trop cher ni trop dégueulasse.
– La revendre? C’est pas une mauvaise idée, effectivement, je n’y avait pas pensé! » Ah ok le disciple de Selgove, niveau bêtise.
« Bon, si personne à d’autre questions, miaou, je propose qu’on retourne tous se coucher, nia » déclarai-je en me levant. Sauf que pour le coup, on s’était bien fait entuber avec les tours de garde, avec Kian, puisque Djen nous avait réveillé un peu avant la fin du tour de garde du Sagace, et que nous avions "discuté" pendant tout le tour de Rey et de Selgove. Finalement, c’était Kian et moi qui serions les plus fatigués au matin.
[le message est trop, la fin du chap' juste après ]
Nous dûmes de nouveau défaire nos affaires que nous avions empaquetées en prévision d’une fuite, et le groupe se coucha, nous confiant la charge de veiller sur Syon, qui pouvait toujours être un espion, pour ce que nous en savions, Il avait beau avoir un équipement de débutant, le fait est que nous n’avions aucun moyen de vérifier ses dires, et que nous serions soit obligés de le trainer avec nous, bâillonné et ligoté –perspective qui le réjouissait encore moins que nous–, soit obligés de lui faire confiance. Autant dire que ces deux choix qui n’en n’étaient pas n’enchantaient personne.
Nous prîmes donc avec résignation notre tour de garde, nous préparant à passé une nuit difficile. Au bout de quelques minutes d’un silence presque pesant, j’entendis des bruits de pas étouffés par l’herbe derrière moi, et me retournai vivement, sur mes gardes, pour découvrir…le Sagace! Qu’est-ce qu’il préparait, encore? Voulait-il se venger de ce qu’il s’était passé tout à l’heure?
«Du calme, félyne…
– Zeck, nia.
– Comment ?
– Je ne m’appelle pas "félyne", miaou, mais Zeck, nia.
– Au temps pour moi, Zeck, désolé. » Waouh. Etait-ce bien le même homme qui avait intensément voulu décapiter Kian. J’en doutais presque. Et cette saleté de capuche m’empêchait toujours de lire sur son visage. « Je ne prépare pas de mauvais coup, contrairement à ce que tu pourrais croire et à ce que ma réputation de voleur pourrait laisser penser. » Il se tourna vers Kian. Qui s’était endormi. Je le réveillai à coups de pattes dans le flanc. Il feula, ronchonna, et aperçut le Sagace. M’y étant préparé, je lui attrapai la patte arrière en plein vol alors qu’il sautait au visage du voleur.
« Du calme, mon petit, nia. Il n’est pas là pour te chercher des crosses, miaou.
–…
– Non je ne suis pas là pour me battre, Kian, mais pour m’excuser de mon attitude déplorable tout à l’heure. Ce que j’ai fais est certes digne de reproches…
– Ca c’est moins qu’on puisse dire, nia.
– … mais je te demande quand même d’essayer de comprendre mon état. Je subis un stress assez éprouvant à cause de la dissolution de la Guilde, mais surtout à cause de cette attaque surprise, que même mes guetteurs n’ont pas su prévenir. Et, bien que nous nous en doutions, nous ne savons toujours pas qui est à l’origine de l’attaque, ni pourquoi.
– Mjogard, qui cherche la Tablette de Gavsorgh en même temps que vous, peut-être, nia? » suggéra Rey, allongé non loin, qui écoutait notre conversation.
« Mais bien sûr! Attendez, comment vous êtes au courant pour Mjogard et la Tablette? C’est une affaire top secrète!
– Faut croire qu’il y a des fuites dans ton réseau, nia. » lui répondit Kian.
Préférant lui apporter une réponse moins catastrophique que celle amenée par mon camarade, et surtout plus exacte, je lui répondis:
« Non, pas des fuites, miaou. Pour Mjogard, on est au courant par Djen et Rey, nia. Nous en avions informé Chuck No’Risse, miaou, qui est –ou était– je crois, ton Maitre de Jour, mais n’avons pas eu l’occasion de t’en parler, nia. Ne nous demande pas comment ils ont été mis au courant, miaou, mais Djen a l’air d’en faire une affaire personnelle, nia. Pour la Tablette, miaou, c’est encore plus simple: Kian cherchait la légendaire tablette du kung fu, qui est censée renfermer les techniques de combat les plus secrètes, nia, et on s’est aperçu en chemin que c’était un piège à pigeon dans lequel nous serions tombés, miaou, ou plutôt nous aurions sauté à pattes jointes, si Djen et Rey, encore une fois, ne nous avaient pas mis au courant, nia.
– Et le grand puant débile, pourquoi il vous accompagne?
– Parce qu’il nous aime bien, nia.
– Ah ok. »
Concluant ainsi cette discussion éminemment constructive, il repartit se coucher, et nous reprîmes notre garde monotone. Enfin, je repris la garde monotone. Les seuls fois ou Kian ne dormait pas, c’était quand je le réveillais moi-même à coups de pattes dans la figure. C’est beau, l’esprit de camaraderie.
Nous reprîmes la route en direction de Dondruma au matin. D’un commun accord entre le Sagace, l’Affranchi, Djen et Rey –presque tout le monde, en fait–, la cité n’était plus qu’à trois jours de marche. Bon sang. Trois jours durant lesquels il pouvait nous arriver tous les problèmes de ce bas monde. J’étais mentalement épuisé par ma courte nuit, le physique n’allait pas tarder à suivre, et je commençais à être aussi positif que l’Affranchi. Sale journée en perspective.
Il faisait beau, les petits oiseaux chantaient, les arbres étaient verts et feuillus, tout le monde il était beau, tout le monde il était gentil. On se serait cru dans un monde parfait issu d’un conte pour enfants. Mais comme tout ce qui est parfait, il y avait quelque chose qui n’allait. Pas dans l’instant, non, mais paradoxalement, c’était parce que tout était trop beau que je m’inquiétais pour la suite de la journée.
Mais il n’y eu pas d’incident notoire. Sauf peut-être le comportement étrange de ce bullfango qui fixait notre groupe sans bouger, dont seul le bout de la tête dépassait des buissons. Agacé par cet espionnage, je lui mis un coup sur museau, et, comble de l’étrangeté, il disparu dans les fourrées, au lieu de charger comme l’aurait fait n’importe quel bullfango…
La journée se déroula sans encombre, malgré les quelques nuages qui commençaient à s’amasser au dessus de nos têtes, et qui annonçaient un sale temps pour cette nuit ou demain.
Cette nuit fut plus calme que la précédente; les tours de garde furent de nouveau mis en place. Nous avions plus de chance que la veille: nous étions –Kian et moi, donc– les premiers à assurer le premier tour, et nous nous en réjouissions: au moins notre nuit ne serait-elle pas interrompue, sauf si les nuages décidaient soudainement de s’alléger un peu, auquel cas nous serions trempés jusqu’aux os. En fait, nous aurions de la chance s’il ne pleuvait pas cette nuit.
Et nous eûmes de la chance. Comme prévu, nous repartîmes peut après l’aube, tranquillement, mais sans traîner. Le temps était de plus en plus couvert. Peu avant midi, on se serait cru en fin de journée, tellement les nuages étaient noirs. On avait intérêt à trouver un abri quand l’orage éclaterait. Oui, mais où? Le seul abri possible était le couvert des arbres sous lequel nous nous trouvions déjà, et il n’était pas d’une étanchéité à toute épreuve. Tant pis. Nous n’aurions qu’à courir.
Le premier grondement retentit. Quelques gouttes se mirent à tomber, des éclaireurs avant le gros des troupes, en quelques sortes. Un second grondement se fit entendre, plus fort, plus proche aussi. La pluie gagna en intensité, et nous accélérâmes l’allure. Si nous ne trouvions d’abri avant que l’orage éclate pour de bon, nous mettrions plusieurs jours pour sécher, les rations séchées risquaient d’être fichues, et les armures pouvaient rouiller. Un troisième grondement, bien plus long que les deux autres, retentit. Au même moment, une fléchette vint se ficher dans un arbre à une cinquantaine de centimètre de moi, et un voyant rouge se mit à clignoter à son extrémité. J’interpellai Rey, qui rechignait franchement à ralentir, pour lui demander ce que c’était.
« Hein, miaou ? Une fléchette qui clignote, nia?
– Ben oui, viens voir, nia.» dis-je, alors qu’une autre fléchette se plantait à l’endroit où se trouvait Rey un peu plus tôt. Je ne l’aurais pas appelé, c’est dans sa chair que se serait fiché le projectile. « Voilà, comme ça, nia! »
Une explosion retentit derrière moi, et je sentis son souffle chaud me caresser le museau et m’agiter les moustaches et le poil. Tout le monde se retourna en même temps pour tenter de localiser la source de la déflagration, qui se trouvait être l’arbre dans lequel s’était encastrée la fléchette. La seconde fléchette clignotait de plus en plus rapidement, et Rey s’en aperçut. Il bondit pour s’en éloigner, et la fléchette explosa à son tour.
« Merde ! Des munitions explosives! » fit Djen entre ses dents. « On est attaqués!
– Ok, et on fait quoi, nia? » demandai-je, anticipant la réponse. Il pleuvait à présent des torrents, et le sol devenait peu à peu un marécage boueux.
« On se casse! Courez! »
Et nous courûmes.
Les munitions explosives tombaient de concert avec la pluie autour de nous, et nous courrions comme des dératés, pour nos vies, pataugeant, glissant sur le sol boueux et trempés jusqu’aux os, tentant de ne pas courir en ligne droite, pour compliquer la tache aux lâches qui nous canardaient. J’apercevais une quantité impressionnante de points lumineux à travers le rideau de pluie, et j’entendais, malgré les rafales et la pluie battante, le bruit des explosions. Les arbres ne facilitaient pas notre fuite, mais ils handicapaient aussi nos ennemis, du moins l’espérais-je. Nous courrions sans nous arrêter, et finîmes par déboucher dans une clairière marécageuse et vaseuse, détrempée au possible par la pluie battante.
Malheureusement pour nous, félynes, bien que notre vitesse égale celle des humains à la course, notre taille ne nous permettait pas de nous sortir aisément de la boue dans laquelle nous nous enlisions malgré nos efforts, et qui nous ralentissait inexorablement. Un projectile vint s’enfoncer mollement dans la boue près de moi, et disparu sous la surface. Je m’éloignai le plus vite possible, mais je me rendais compte que ma situation était désespérée: si cette explosion ne me tuait pas, la prochaine s’en chargerait. La pluie battante ne me facilitait nullement la tache, et le rideau brumeux qu’elle engendrait m’avait fait complètement perdre mes compagnons de vue. Aucun cri, aucun appel ne me parvenait. Je percevais seulement le bruit des explosions et du tonnerre, plus ou moins proche.
Ma flaque de boue explosa soudain, formant d’abord une sorte de grosse bulle très épaisse, qui explosa ensuite en m’envoyant en l’air, et dont les projections faillirent me tuer, ou du moins m’assommer.
Un beuglement retentit soudain à travers la brume, un beuglement de frustration, un beuglement unique, qui ne pouvait venir que d’une personne: Selgove. Le beuglement se rapprochait, et je devinais qu’il nous cherchait, mais ma voix de félyne était loin d’être assez puissante pour couvrir le vacarme environnant; je ne pouvais pas rester immobile au milieu des ennemis qui nous canardaient inlassablement à attendre qu’il me trouve, et je me remis donc à courir. Je ne pouvais rien faire pour mes compagnons, si ce n’est espérer qu’ils s’en sortent vivants.
Dans ma course aveugle, je finis par heurter quelque chose; quelque chose qui s’avéra être… Selgove, à mon grand soulagement. Il avait déjà récupéré Kian, qu’il tenait sous son bras. Pour une fois, le mélinx ne se plaignait pas de la proximité de Selgove. Il me prit également "sous son aile", et repartit en courant et dérapant, sans ses bras pour se rattraper ou s’équilibrer.
Les tirs et les explosions, bien loin de faiblir, redoublaient d’intensité en même temps que la tempête. Les explosions étaient d’ailleurs d’autant plus dangereuses qu’elles tombaient au hasard, et il était donc d’autant plus difficile de les éviter.
Pendant un court instant, qui me parut durer plusieurs minutes, la tempête se calma légèrement, dissipant le manteau de brume né de la pluie. Nous aperçûmes momentanément des arbres à une cinquantaine de mètres devant nous, ce qui raviva notre espoir.
Mais cette accalmie profita également aux assaillants. Ils repérèrent Selgove, et le canardèrent. Beaucoup de projectiles passèrent au large, mais son corps encaissa trois chocs, pour trois munitions. Il savait ce qui l’attendait, et je fus pétrifié d’effroi en réalisant ce qui allait se passer.
Dans un dernier geste désespéré, il nous lança avec force, Kian et moi, en direction des bois, tandis qu’il encaissait un quatrième choc. Je me retournais du mieux que je pus en vol –c'est-à-dire pas beaucoup– pour lancer un regard désespéré à notre sauveur :
« SELGOOOOOVE, NIAAAA !! NON ! SELGOOOOOOOOVE, NIAAAA !!!!! »
Avant qu’il ait pu me répondre, il y eu une immense explosion, une grande gerbe de flamme, ainsi qu’une brume vaporeuse violacée: ses bombes poison n’avaient pas résisté, et le gaz qu’elles dégageaient brulait. Puis la pluie se remit à tomber dru, me masquant la scène.
Ce fut un arbre qui me stoppa net, et je retombai, le souffle coupé, dans la boue. Kian, lui, atterrit directement dedans, quelques mètres plus loin. Tout le haut de son corps était enfoncé dans la vase, et je regardais avec détachement ses pattes s’agiter, battant l’air en vain, trop secoué encore par la mort de Selgove et le choc contre l’arbre pour penser clairement, et pour venir en aide à l’ami qui me restait. Prenant subitement conscience que je risquais d’en perdre un autre, d’ami, si je restais bêtement assis, je me redressai tant bien que mal, mon dos me faisant un mal de chat, et me rendis auprès de Kian en titubant pour le tirer de là. Je lui attrapai l’une de ses pattes à deux... pattes, et tirai dessus de toutes mes forces, malheureusement bien faibles. Je m’aperçus vite que non seulement je n’arrivais pas à sortir Kian, mais qu’en plus je m’enfonçai à mon tour. Les explosions retentissaient toujours, mais moins fréquemment. J’évitai de me réjouir de ce constat, ne voulant pas penser que les sales rats qui nous avaient attaqués étaient partis, optant plutôt pour la possibilité qu’ils avaient arrêté de tirer uniquement pour mieux nous chercher. Ce qui signifiait que je devais sortir mon mélinx de là, et vite.
Ce n’est qu’en s’attendant au pire qu’on ne peut que se réjouir de tout autre résultat.
Bon. J’avais trouvé une solution. Ça n’allait pas lui plaire. Pas du tout. Mais tant pis, on n’avait plus le temps. Rassemblant ma concentration autant que possible, j’entrepris de faire apparaître une bombe baril, que j’enfonçai dans la boue jusqu’aux deux tiers, et je m’éloignai. J’espérai juste ne pas avoir placé la bombe trop près de Kian…
Le baril explosa, et Kian fut expédié dans les airs, comme moi un peu plus tôt. La boue qui volait aussi avait, comme je l’escomptais, atténué le bruit de la petite déflagration. Kian battait des membres avec un air paniqué. Mais c’est pas grave, les chats retombent toujours sur leurs pattes…
Une fois qu’il fut remis un minimum de ses émotions, nous nous empressâmes de quitter les lieux. Nous n’allions pas vite, hagards et endoloris comme nous étions, avec la pluie qui ne nous aidait pas vraiment, mais nous allions. Mais où allions-nous, d’ailleurs? A Dondruma, certes, mais allions-nous vers Dondruma? Je n’en avais pas la moindre idée, mais nous n’avions pour l’instant pas la tête à ça. J’eu l’impression que le temps s’étira pendant notre fuite, et je fus bien incapable de dire combien de temps nous avions marché lorsque nous pûmes enfin nous arrêter dans le tronc évidé d’un arbre arraché enveloppé de ronces. L’abri n’était pas sec, loin de là, mais il n’était pas inondé. Nous nous écroulâmes dans notre abri de fortune, et nous nous endormîmes presqu’immédiatement, la pluie martelant toujours l’écorce morte et à moitié pourrie.
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Je remercie spécialement Lucas, alias Lefandelabrume, de sa patience pour avoir corrigé le nombre aberrant de fautes dans ce chapitre.
PS: si la numérotation du chapitre vous semble bizarre, c'est normal: j'ai tout remis en ordre, et j'ai compté les cinq ou six "parties" du chapitre 2 comme des chapitres à part entière.
Bonne lecture, et laissez moi des commentaires, cette fois!
oui assez bien 18/20 ma seule remarque :c'était un peu trop long meme pour moi qui adore lire
je me suis un peu laissé emporter, on va dire...
comme je l'ai déjà dit sur le fofo d'MHFU:
de rien ce fut un plaisir
R.I.P Selgove
oui on va dire ça
bien! c'est un bon chap mais quelque fois il manque des mots
la suite de l'autre maintenant!!!
Merde. Problème récurent chez moi, ça, l'oublie de mots...
être seul dans la gourde ...ça c'est une Honda civic station wagon 88 dûr ,Mais j'ai constatai que de être seul c'est mieu de être craqué d'encastrer de gens,
La crise de foie ... c'est pas étèrnel elle part ,mais le mouchoir , ça c'est étèrnel !Donc si un Hautbois compulsives rantre dans votre charcutier , ça passera par garantis !Parce que la pommade a beaucoups de pages
Ah pu merde Tobi is a good boy.
Ta gueule, Tobi.
J'adore tes fics, Jorask, je suis fan !
J'attends les suites avec impatience !
(je parle de la fic félyne et de l'interfic rathalos)
Bonne continuation !
PS :