-Est-ce encore loin ? demandai-je au Sergent Powley qui se trouvait derrière moi.
Nous marchions depuis maintenant une heure. La nuit commençait à tomber rapidement.
-Encore quelques kilomètres, me répondit-elle, le doigt toujours sur la sécurité de son arme.
Les décors et la densité de la forêt était de plus en plus variable. Des chemins étaient formés, qui serpentaient dans la jungle. Des arbres épais qui se mesurait dans les dizaines de mètres s’étalaient sur le sol sur une bonne distance pour finir grimper vers les cieux. Des petits animaux nocturnes passaient souvent à toute vitesse devant nous, effrayés par notre présence. Leurs yeux brillaient déjà à l’avenue de la nuit.
Vasla me regarda après avoir vu ces animaux.
-Oui je sais... N’en rajoute pas.
Elle sourit et plissa des yeux qui brillaient sous la nuit en fixant les miens. Je lui demandais de garder son sérieux.
Le Démon alluma les torches de son casque et jetai un oeil derrière lui.
-J’aimerais tellement refaire un duel contre lui, m’avoua Vasla.
-Une autre fois, lui répondis-je, épuisé.
Le Commandant derrière nous interpola son Démon et lui demanda de nous laisser le temps de se reposer et de manger.
-Nous mangeons, maintenant ? fit Vasla avec surprise en se retournant. Je n’aime pas me battre le ventre plein.
Usze avait déjà fini de manger les rations humaines qui lui avait été proposé.
Nous étions tous assis sauf Vasla qui restait encore debout, surprise, ainsi que le Démon qui préférait rester debout et guetter les environs.
-Tais-toi, assieds-toi et mange, dis-je à Vasla.
Son ventre gargouilla. Elle décida alors de s’assoir en soupirant.
Le Docteur Grace nous tendit à chacun des barres beiges. Je la remerciai sans savoir ce que c’était.
-Ce sont des barres de protéines, elle vous donnerons quelques forces jusqu’à ce que nous rentrons. N’ayez crainte, ce sont des mets spécialement conçus pour les Sangheilis.
Vasla renifla la sienne et grimaça. Elle interpola Usze et lui demanda si c’était bon.
-Oh tu me connais, du moment que ça se mange...
Elle secoua la tête et demanda ensuite à N’tho qui mangeait la sienne.
-Je trouve cela très bon ! lui répondit-il en souriant et en faisant un vacarme incroyable en mangeant sa nourriture.
Vasla resta sceptique et me fixai.
-Toi d’abord.
Je soupirai et regarda l’espèce de petite brique fissurée. Son odeur ne signifiait rien pour moi, mis à part que cela ne sentait pas bon. Cette chose me semblait être plutôt de l’argile ou quelque chose du genre pour bâtir des structures comme nous faisions autrefois.
J’offris un sourire jaune à Vasla qui me regardait prendre ce courage, mais je pensais que cela ne devait pas être si horrible vu comment Usze et N’tho les avaient mangés.
Je croquai dans la nourriture et cela était vraiment solide, mais l’intérieur l’était encore plus. On pouvait entendre à plusieurs kilomètres mes dents broyer difficilement la brique.
-Alors ? me demanda-t-elle.
-Délichieux, lui mentis-je en essayant de ne pas laisser une larme couler d’un de mes yeux.
J’enfilai dans ma bouche le reste de la nourriture, essayai d’ignorer le goût atroce et je m’explosai la gorge en avalant tout cela rond.
Vasla décida alors de croquer une morse, puis grimaça d’avantage.
-Rappelle-moi de ne plus écouter Usze et N’tho à propos de nourriture...
Je ricanai en la regardant manger.
Après s’être reposé et nourris, j’aidai Vasla à se relever tandis que N’tho aida Usze à se relever. Il souhaitait faire une sieste.
La nuit étant totalement tombée, le Démon se retourna et se remit en route, comme si la pause n’avait jamais eu lieue.
Vasla m’indiqua à quel point nous étions proche du Phantom, peut-être un kilomètre. Mais la densité de la forêt et la nuit ayant totalement obscurcit l’environnement ne me permettait pas de pouvoir trouver le moindre indice de notre Phantom.
Je levai les yeux pour observer la bataille qui faisait rage dans le ciel. Des flashs de lumières jauge, rouge et bleu passaient à travers les nuages. Nous nous arrêtâmes une seconde pour observer la chute de l’épave d’une frégate jiralhanae et de l’épave d’une autre frégate, mais sangheilie. Leurs débris se mélangeaient, signifiant que l’en d’entre eux, après avoir subit trop de dégâts décida de s’écraser dans le vaisseau adverse. Leurs débris étaient tels que je ne pouvais savoir lequel d’entre eux avait exécuté cette manoeuvre désespérée... Mes frères et moi offrirent notre respect aux sangheilis tombés au combat.
Alors que nous nous étions remis en marche, j’entendis l’écho de l’impact des deux vaisseaux sur la croute de la planète forerunner.
Le Démon se retourna soudainement vers moi, m’aveuglant avec les torches de son casque.
-Attendez ici, nous fit-il à tous.
Et il disparut dans les profondeurs de la forêt.
-Mais pour qui il se prend ? déclara alors Vasla qui avança d’un pas pour partir elle aussi.
J’allais la retenir par le bras mais elle fut trop rapide. Elle disparut alors elle aussi.
-Putain ! Vasla ! criai-je.
Aucune réponse. Je me retournai et les Humains me regardaient comme le mâle toujours dominé par sa femelle. Cette idée m’irrita au plus profond de moi-même.
Même pas quelques secondes plus tard, que je décidai d’aller la chercher en laissant les Humains et mes compagnons ici.
C’est alors que le Huragok poussa un petit cri qui voulait signifier que quelque chose approchait.
J’entendis alors au loin des coups de feu, une explosion, puis les cris d’amusements de Vasla.
Puis le sol trembla à la fréquence des pas d’un béhémoth. De plus en plus proche.
L’Huragok disparut dans son camouflage après un frisson de peur.
N’tho regardait partout comme les Humains.
-Mais, c’est quoi ça ? se demanda-t-il.
Je regardais droit devant moi et vit une lumière verte à travers les feuillages obscurcis de la forêt.
Or, j’avais surestimé la densité de la jungle.
Les arbres et les plantes furent écartés de chaque côté. Et un MgaLekgolo se dressait de toute sa taille devant nous, tout en hurlant son cri puissant.
Nous plongeâmes sur le côtés tandis que l’être fait de vers écrabouilla l’endroit ou je me trouvais. Je remarquai qu’il se fichait totalement de notre présence, et qu’il essayait de se débarrasser de quelque chose.
C’est alors que je vis Vasla accrochée dans son dos, l’épée levée. Cette dernière ne restait pas plus longtemps en l’air. Vasla fit jaillir les vers de son béhémoth et du sang bouillant orange jaillit partout sur elle. Le MgaLekgolo s’effondra dans un fracas.
Vasla descendit d’un bond du cadavre du monstre et retira son épée de sa chair de vers, avec un sourire vainqueur. L’odeur du ver brûlé par le plasma était insoutenable.
Je grognai et lui ordonnai de ne plus partir comme ça, tout en me fichant de ce qu’elle venait d’accomplir... Tandis que les Humains donnèrent des coups de botte dans la carcasse du MgaLekgolo, vérifiant s’il était bien mort et encore étonnés par la rapidité par laquelle il fut abattu.
-Désolée, je voulais juste montrer au Démon que j’étais plus forte que lui, me dit-elle en s’essuyant le visage du sang eu MgaLekgolo en diminuant son sourire, mais tout en le laissant apparaître.
Je grognai une nouvelle fois, puis observa le béhémoth déchiqueté.
-Je dois avouer que tu ne me déçois, lui dis-je en souriant à mon tour.
Elle fronça des sourcils, ne comprenant pas.
-Je te rappelle que les MgaLekgolos sont toujours par pairs, lui fis-je en imitant sa fameuse expression. Et que le deuxième, enragé par la mort de son frère, est une cible bien plus difficile à abattre.
Elle se retourna pour entendre les coup de feux du Démon, prête à repartir.
Je lui tins fermement le bras pour qu’elle ne parte pas cette fois.
-Mais ! Lâche-moi ! grogna-t-elle.
J’ignorai ses menaces après ces mots et vis le Démon revenir avec le second béhémoth au galop derrière lui. Le monstre de ver chargea son arme pour tirer sur nous. Je me retournai et remarquai que tous les Humains ainsi qu’Usze et N’tho s’étaient planqués depuis un moment.
L’Humain passa sous l’arme du MgaLekgolo. Il baissa la tête et vis l’Humain sous lui. Il décida tout de même à faire feu, mais le Démon se redressai sous son arme orienta le canon de l’arme du béhémoth contre lui.
Il explosa dans un cri plaintif, éparpillant des vers et du sang orange partout autour de nous.
La déflagration du tir projeta le Démon à quelque mètres, mais le tir du combustible étant à bout portant sur le MgaLekgolo, cela permit donc à l’Humain de s’en tirer sans problème. Il se releva et récupéra son arme en écrasant quelques vers encore en vie.
-Il est plus timbré que toi, chuchotai-je à Vasla en observant le Démon.
Vasla me dévisagea puis s’approcha du Démon et lui offrit un signe de respect.
-Bien joué, lui fit-il d’une voix grave avant de se retourner. Mais restez près de votre mâle la prochaine.
Vasla sourit, et parut satisfaite pour enfin se calmer.
Je soupirai de soulagement en sachant que Vasla allait enfin revenir au sérieux.
-Wouha ! C’était grandiose ! hurla un humain.
Le Sergent Powley claqua sa main derrière son crâne.
-Prend en de la graine Lampard, lui dit-elle en observant Vasla et le Démon.
Usze et N’tho me regardèrent.
-Quoi ? leur fis-je.
-Je me demande toujours comment tu as réussi pour conquérir son amour, me répondit Usze.
Je souris brièvement.
-Je l’ai vaincue, c’est tout.
Vasla ronronna en m’entendant.
-Euh... Mis à part ça, ces Hunters n’étaient pas tout seuls je présume ? déclara Cortana. Oh ! Pleins de points rouges sur votre radar, John.
Alors que nous allions reprendre la route, ces mots nous immobilisèrent.
Tout comme les autres, je m’étais tu. Nous écoutions.
J’entendis de l’agitation non loin, dans la jungle. Des oiseaux s’envolèrent sous le bruit d’écorces qui se brisèrent sous le passage de quelque chose. Des aboiements plaintifs d’Unggoys poussés vers l’avant par des Jiralhanaes suivis par des Kig-Yars. Un, voir deux Wraiths étaient aussi en approche, le ronronnement de leurs moteurs anti-gravité faisaient vibrer les feuilles des arbres. Quelques lumières percèrent l’obscurité à travers l’épaisseur de la forêt tropical.
Je saisis le poignet de Vasla et observa son radar placé sur la protection de son poignet. Des dizaines, et des dizaines de petits et gros points rouges se dirigeaient dans notre direction par l’Est.
-Il faut les contourner ! murmurai-je au Démon.
Il hocha la tête et engagea un nouveau projectile dans son fusil en tirant une culasse avant de se mettre à courir à une allure qui suffisait à tout le monde.
Nous partîmes donc en direction de l’Ouest. Malgré que nous essayions de les contourner, ils semblaient savoir ce que nous faisions. Mais nous avions déjà plusieurs dizaines de mètres d’avance, leurs apparitions les ralentissaient.
J’étais quelque peu flatté par tout ce qu’ils avaient concocté juste pour nous.
La radio COM de Vasla grésilla. Alors que je courais auprès d’elle, je me penchai pour écouter.