Épilogue, Chapitre XXXIV, Sanghelios. État de Vadam. Maison des ‘Sraom.
Après-midi, Mars 2553.
Thel ‘Vadamee était devenu le Commandant Suprême de la flotte sangheilienne. Nous étions rassurés en voyant que notre planète était toujours comme quand nous l’avions quitté. J’étais vraiment impatient de revoir ma famille, mes amis, de savoir ce qu’ils étaient devenus à présent. J’avais perdu tout contact avec eux le jour où j’étais parti de mon foyer, pour faire mon entraînement intensif pour la guerre à dix-sept ans. Et puis comme j’étais bien trop loin de mon état natal ce jour-là, il y a quelques mois, je ne pouvais que faire passer un dernier message à mes proches comme quoi, j’étais parti pour la guerre, sur le premier Halo.
Ils me manquaient terriblement, et l’inquiétude me rongeait de savoir si rien ne leur était arrivé.
Je sortis de mes pensées en voyant le magnifique plat mijoté par la mère de N’tho. Il nous avait promis de nous goûter la cuisine de sa famille. C’est pour ça que nous étions obligés de venir chez lui en tout premier. J’avais accepté simplement pour voir sa famille et par pure politesse. Mais je voulais faire tout cela un autre jour.
Usze s’était resservi quatre fois et avait terminé les restes de tout le monde.
Vasla n’en avait presque pas pris. C’était Usze qui était content. Un vrai gouffre. J’eus tout de même du plaisir à cette soirée, à voir la mère et le père de N’tho, ainsi que son petit frère qui n’arrêtait pas de lui demander qu’est-ce qu’il avait tué…
Mais je ne voulais pas être ici, je voulais revoir ma famille moi aussi.
-C’était vraiment une expérience à revivre, déclarai-je en me levant de la table. Mais vous comprenez. Moi aussi je veux revoir mes proches.
-Nous comprenons tout à fait, déclara le père de N’tho, qui était un peu plus âgé que moi car N’tho était très jeune pour un guerrier. C’était précipité. Allez-donc rejoindre les vôtres.
-Merci de votre compréhension, remerciai-je en inclinant la tête. Dame ‘Sraom, c’était tout simplement délicieux.
Après quelques saluts, je leur donnai mon adresse pour une prochaine rencontre. Je me dirigeai vers Usze qui dormait et ronflait bruyamment sur un siège confortable. Le ventre gonflé. Je lui déposai un papier avec mon adresse sur ses mains jointes sur son ventre gonflé.
[État d’Akam, Maison des ‘Volam, fin d’après-midi.]
Je montai à quatre-quatre les marches fixés sur le tronc de l’arbre maison.
Une fois arrivé devant le pas de la porte de la maison construite en haut autour du tronc, j’ouvris doucement la porte. Je découvris qu’il n’y avait personne. J’appelai à plusieurs reprise mes parents mais il n’y avait aucune réponse.
Étonnement, tout était bien entretenu comme le jour où j’avais quitté ce foyer.
Alors, après avoir cherché dans toutes les pièces, avec Vasla qui m’aidait, je finis par arriver au bureau de mon père, situé au centre du tronc. J’inspira profondément puis j’ouvris la grande porte.
Dans cette pièce entièrement taillée dans le corps de l’arbre, j’aperçus avec bonheur mon père, assis dans le fauteuil de son bureau entièrement taillé dans le bois.
-Père ! criai-je avec joie.
Il ouvrit doucement les yeux, puis grandement.
-Drak ? Est-ce bien toi mon fils ? dit-il d’une voix faible.
-Oui Père !
Il rit plusieurs instant, en répétant mon nom pour se rendre bien compte. Puis il leva les bras.
-Dans mes bras ! dit-il aussi fortement qu’il le pouvait.
Je l’enlaçai fortement, mais je dus m’arrêter car il commençait à tousser en mettant sa mains devant ses mandibules, puis cacha cette dernière sous le bureau. Cela m’inquiéta.
-Désolé Père… déclarai-je.
-Oh ce n’est pas toi. Je suis malade, répondit-il.
-Rien de grave j’espère ? demandai-je, inquiet.
Il recommença à tousser, cette fois-ci je lui saisis rapidement sa main avec mon bras gauche pour découvrir quelque chose dessus. Du sang.
-Qu’est-ce que c’est ? demandai-je en même temps que mon père, moi remarquant le sang et lui le bras bionique.
Il soupira, puis m’annonça en prenant un regard sérieux et sinistre quelque chose qui me foudroya sur place.
-C’est la même maladie qui a tué Osiili, ta mère.
Ma respiration se coupa net quelques secondes.
Je n’y revenais pas, cela faisait seize ans que je n’avais pas revu mes parents et au moment où je rentrais enfin, j’apprends que ma mère était morte que mon père allait subir le même sort. Pourquoi n’avais-je pas été informé ?
-Depuis combien de temps Mère est-elle morte ? demandai-je, nerveux et en colère.
-Oh, cela doit bien faire un mois à présent… dit-il en grimaçant.
Cela m’attrista. Mère était morte, je n’avais même pas pu la revoir.
Père remarqua ma tristesse, et il ressentit la même chose. Or il regarda sur le côté pour apercevoir Vasla.
-Mais… Tu ne me présente pas cette magnifique femme qui t’accompagne ?
Je me retournai et vis Vasla rougir.
-Vasla ‘Putum, dit-elle en s’inclinant. Ravie de vous connaître.
-Risar ‘Volamee, répondit mon père en souriant et en lui faisant signe de se relever. De même. Alors ! Racontez-moi tout.
C’est alors que je lui expliqua toutes mes aventures depuis le jour où j’avais quitté mon foyer. Il écoutait tout attentivement. Je pense que d’après certains sourires il avait beaucoup apprécié le moment où je racontais que je depuis longtemps, je ne faisais pas confiance aux Prophètes et que j’avais tout vu venir. Donc il savait ce qu’il s’était passé sur Grande Bonté avant que je lui raconte avec les détails. Y compris l’Histoire de l’Huragok et de Vasla. Père avait vraiment l’air d’apprécier ces histoires.
Et comme promis, je fis passer le bonjour à mon père de la part de Do 'Nicosaritzee, le Conseiller mort sur Halo.
Au moment où j’avais prononcé les derniers mots, Père recommença à tousser. Il semblait vraiment très faible. Il me fit signe de m’approcher.
-Drak, je suis extrêmement fier de toi, dit-il faiblement. Tu avais déjà tout vu venir avant les autres, naïfs comme moi. Tu as participé à la chute de ce Covenant en faisant couler le sang de ceux qui avaient fait couler le nôtre. Et surtout, tu as trouvé l’amour.
Vasla et moi nous tendîmes la main sous cette phrase.
Il recommença à tousser.
-Malheureusement, j’ai utilisé mes dernières forces à t’attendre pendant toutes ces années… Je… je crains que je dois vous laisser à présent.
Je relâchai la main de Vasla pour soutenir mon Père.
-Non… Père… Je suis sûr que vous avez vous aussi plein de choses à me dire.
-Je crains qu’il soit trop tard, dit-il en prenant une dernière bouffée d’air. Rends-moi un dernier service, occupe-toi bien de cette femme, soyez heureux, continuez notre génération… Je suis vraiment fier de toi… Mon fils…
Il relâcha son dernier souffle.
Tout fils n’attends qu’une chose envers son père, qu’il soit fier de lui. Je me sentais vraiment honoré que mon père me dise cela… et vraiment attristé que ses soit ses derniers mots.
-Adieu Père, dis-je en reposant sa main sur son coeur.
Deplus j'ai retracé tout mes souvenirs…
Encore? 