Chapitre 69: Un allier inattendu.
-Si vous n'êtes pas là pour m'aider, alors pourquoi trainer ici alors que la Morag Tong à pour ainsi dire déserté Cyrodiil ? Lançai-je hargneusement aux deux sentinelles chargées de garder le bureau dans lequel nous nous trouvions le temps que l'enquêteur n'arrive pour m'interroger.
-Nous ne sommes que des informateurs, rien de plus...Risqua l'un des deux gardes. Vivec aime se tenir informé...Je comprends votre frustration maitre, mais nous n'avons ni les moyens, ni l'autorisation de vous aider en quoi que ce soit ici...Et puis, se serait risquer notre couverture...
-Pfff, n'importe quoi...Conclus-je en marmonnant.
Après tout, il était tout de même assez incroyable que les deux soldats impériaux chargés de me surveiller soient des agents infiltrés de la Morag Tong, mais ne soient pas pour autant apte à me faire sortir d'ici !
-Mais bon, vous avez quand même le droit de lire le dernier exemplaire du courrier du cheval noir, et de boire un verre de jus d'orange ! Poursuivit le garde d'un air enthousiaste. Peu de prisonniers de la zone ont droit à un tel traitement de faveur !
-Vous m'en voyez ravie...Marmonnai-je en déposant mes pieds sur le bureau et en ouvrant le journal au hasard.
"Rumeurs au sein de la famille royale de Morrowind !
Le roi Helseth, père d'un enfant caché ?
Alors même que la princesse Daynila Hlaalu, dernier enfant en date du couple royal, prend petit à petit sa place au sein du grand conseil de Longsanglot, et donc dans le monde de la politique, des rumeurs inquiétantes vont bon train concernant l'hypothèse d'un enfant caché au sein du couple royal.
-C'est invraisemblable ! Nous rétorque l'un des conseillers du roi Helseth, qui a souhaité garder l'anonymat pour l'occasion. Le roi a toujours été d'une fidélité irréprochable envers son épouse ! C'est une véritable insulte que de lui attribuer un enfant caché ! Encore des racontars de l'opposition !
Pour autant, et d'après certaines sources, cette histoire d'enfant caché ne serait pas liée à une quelconque infidélité du roi lui même, mais plutôt à celle d'un véritable héritier, caché par le couple pour d'obscures raisons.
-Nous avons la certitude qu'un enfant de sang royal à vu le jour entre la naissance de la princesse Daynila, la petite dernière, et la princesse Amili, sa soeur ainée. Nous confie un informateur par courrier anonyme interposé. La famille royale à caché cet héritier, nous le savons ! Mais pourquoi ? Telle est la question !
Un débat qui, si il n'a pas vraiment une importance décisive quand à la gestion de Morrowind, interpelle malgré tout.
-Le fait pour une famille royale de cacher un enfant aux yeux de la population n'est pas un acte anodine. Nous confie Carmalo Opsius, politologue à l’université arcane de la cité impériale. C'est une décision d'une très grande gravité dont les raisons doivent être extrêmement solides. Pour l'heure, je ne saurais vraiment vous dire si enfant caché il y a bien eu. Néanmoins, j'admets bien volontiers que cette affaire à de quoi susciter l'intérêt.
Pour l'heure, la famille royale n'a pas souhaité faire de commentaire à ce sujet, mais nous a tout de même rappelé que se tiendra bientôt un discours extraordinaire donné par la princesse Daynila elle même devant la population de Longsanglot, discours auquel la presse, ainsi que le courrier du cheval noir, a été invitée à assister."
-M'ouai, encore et toujours des potins...Donc là, en gros, le courrier du cheval noir vient officiellement de nous révéler quelque chose dont tout le monde se fout complètement...Conclus-je en jetant le journal sur le bureau, avant de prendre le verre de jus de fruit et de le porter à mes lèvres.
-Me voilà ! Tonna soudain un officier, ce bon vieux Tappius Gregori en personne, en pénétrant dans la pièce l'air légèrement essoufflé. Désolé de mon retard mais j'étais retenu à...Mais...Qu'est-ce que vous foutez avec...Qui lui a donné un jus de fruit ?!
-Euh...Elle avait soif monsieur, et...Commença l'un des gardes d'un air faussement innocent.
-Rien à foutre qu'elle ait soif ! C'est pas un hôtel cinq étoiles ici ! ET NE FOUTEZ PAS VOS PIEDS DÉGUEULASSES SUR MON BUREAU ! Gronda l’officier en m'arrachant le verre des mains tout en abattant le manche de sa masse d'arme sur mes tibias tendus.
J'eus tout le mal du monde à ne pas laisser échapper un cris de douleur, et entrepris aussitôt de baisser la tête pour mieux me concentrer sur le massage de mes tibias douloureux, les larmes aux yeux.
-Bon, quand vous aurez fini de faire votre comédie, j'aimerais que vous répondiez à quelques question, mademoiselle Ledd. Commença l'officier en s'asseyant à son bureau.
-Va te faire foutre connard ! Lançai-je ouvertement.
-Hum...Bon d'accord, une vie de souillon dans les bas-fond de Longsanglot ne vous a probablement pas aidé à développer de bonnes manières. Néanmoins, puis-je vous demander de faire preuve d'un chouilla plus de politesse à l'avenir ?
-Très bien. Va te faire foutre connard, s'il te plait !
Les deux gardes ricanèrent bêtement dans mon dos, avant de ramasser plusieurs bouquins sur le crâne en guise de réprimande.
-Bon, et maintenant que je n'ai plus aucun projectile, peut-on enfin commencer ? Proposa calmement Tappius Gregori.
-Ma foi...Conclus-je en me redressant finalement sur ma chaise, abandonnant là le massage de mes tibias.
-Donc, vous êtes un assassin de la Morag Tong. Commença l'Impérial en parcourant rapidement un parchemin des yeux.
-Ça, vous me l'avez déjà dit il y a trois ans...
-Non mademoiselle Ledd. Il y a trois ans, j'ai prétendu que vous étiez une psychopathe. En réalité, je ne savais pas que vous étiez une tueuse professionnelle...
-Vous progressez à une telle vitesse ! Peut-être découvrirez-vous que je tue des gens à l'aide d'armes blanches dans à peut prêt trois-cent cinquante ans...
-...Et donc, vous et vos semblables avez jugé bon de vous attaquer à des agents impériaux en Morrowind, malgré leur immunité à vos lois stupides.
-Oui, c'était il y a six ans...
-...Et donc, voilà pourquoi l'empire à décidé de traquer et d'éliminer la Morag Tong. Enchaina Tappius Gregori
-Oui mais non, ça c'est encore une autre histoire. Arrêtez de tout mélanger où nous n'allons pas y arriver. Répondis-je du tac au tac, bien consciente qu'au delà de son air supérieur, Tappius Gregori n'était qu'un pion que l'on privait bien volontiers de toute information essentielle.
Néanmoins pas si stupide qu'il n'en avait l'air, l'officier recentra aussitôt le débat sur la question du jour, bien conscient que le mutisme de ses propres supérieurs le rendait aveugle dans toute cette affaire.
-Donc, résumons. Je vous traque, vous et vos meurtres odieux, depuis six ans. Vous me suivez ?
-Putain c'est gonflé ce genre de question venant d'un sbire qui n'y comprend que dalle...
-...Et voilà que vous venez de vous même à la cité impériale pour y...Pour...Euh...
L'officier s'interrompit quelques secondes, soucieux de ne pas dire ouvertement ce que l'empire cachait avec tant d'application.
-...Pour y cambrioler le grand chancelier Ocato lui même.
-Oui voilà, exactement. J'ai été attrapée pour un petit vol de rien du tout, ce qui ne mérite clairement pas une telle peine de prison. Puis-je m'en aller maintenant ? Répondis-je, blasée.
-Oh mais un tel acte est un véritable attenta à la vie de notre régent adoré ! Rétorqua bêtement l'officier dans un rictus narquois. Nous avons bien de la chance qu'il en soit sorti indemne...
-Ah ça...
A vrai dire, cette discussion m’agaçait déjà fortement, ne comprenant pas bien où voulait en venir mon interlocuteur.
D'ailleurs, avait-il un réel objectif en m'amenant ici ? Autre que celui de me narguer, heureux de me voir enfin en prison ?
-Alors, qui sont vos associés ?! Crachez le morceau !
-Ouai en fait vous êtes complètement largué quoi...Conclus-je.
Non pas que Tappius Gregori soit vraiment bête...
Disons qu'en dehors de ses propres investigations, son statut de pion le rendait tellement ignare et dépassé par les événements que ça en devenait ridicule...
Il se focalisait obstinément sur des meurtres commis il y a déjà bien longtemps alors que ses supérieurs, le grand chancelier en tête, avaient déjà pris leurs dispositions depuis bien longtemps...
Peut-être que le simple fait d'être mis au courant concernant mon assassinat du grand chancelier Ocato lui avait donné l'illusion d'être de nouveau dans le coup...
-Vous parlerez mademoiselle Ledd ! Et peut-être bien que quelques jours de plus dans la zone vous y aideront ! En attendant, vous êtes coupable de tentative de meurtre, oui oui ! Ten-ta-tive ! Ha ha ! Et à moins que vous n'ayez des témoins, ou un solide alibi, ce que vous n'avez pas bien entendu, vous purgerez une peine à perpétuité ! Conclut l'officier.
Je quittai donc la bureau de Tappius Gregori en direction de la zone, passablement blasée par cette discussion d'un autre âge.
-Une chance qu'il soit complètement à côté de la plaque...Quoi que ça n'y changerait rien finalement...Ou bien si ? Questionna le garde infiltré en me raccompagnant dans le sas d'entrée du quartier pénitencier.
-Euh...Je ne sais pas...Il m'a complètement retourné la tête avec ses idioties...Confiai-je tout en me faisant ôter mes menottes à travers la petite grille.
Quoi que, et si Tappius Gregori disait vrai, j'avais peut-être bien là trouvé la chance de m'en sortir...
-Salut Sedris ! M'apostropha brusquement Evos dès mon entrée dans la prison. J'ai appris que tu purgeais une peine ici ? Oh oh, vilaine fille !
-Tu m'a croisé sans même me reconnaitre, âne de course. Rétorquai-je en allant m'asseoir sur un petit banc, le Cendrais sur les talons.
-Oui, possible. En tout cas, les autres ne tarissent pas d'éloges à ton égard. Du coup je me suis tout de suite dit en les entendant parler de toi: "Génial Evos, le hasard à fait que tu es tombé dans la même prison que Sedris !"
-Menteur ! Dis plutôt que tu me suis à la trace ! Oh ne fais pas semblant ! J'ai vu ta sale tronche au moins vingt fois depuis que j'ai quitté Morrowind il y a plusieurs semaines !
Le Cendrais balbutia quelques instants, cherchant visiblement à me contredire d'un air faussement outré, avant d'abandonner et de s'asseoir à côté de moi, la mine vaincue.
-Bon soit. Mais je m'inquiètes pour toi, c'est normal non ? La Confrérie Noire à tes trousses et tout...
-Je suis une grande fille Evos, et tu le sais. Alors honnêtement, pourquoi me suivre ?
Le Dunmer resta silencieux quelques instants, la mine soudain renfrognée, avant de cracher le morceau:
-D'accord d'accord. J'ai entendu parler d'une prophétie durant mes voyages. Elle parlait de toi, et j'ai cru comprendre qu'il valait mieux rester tout prêt si je voulais avoir ma revanche sur la Confrérie Noire quand tu passerais à l'action...
-Bon, de une, je ne sais pas comment tu as appris ça, mais ça m’interpelle fortemment. Et de deux, si tu t'es mis en tête que j'étais celle qui allait tuer tout le monde en donnant des coups de couteau partout, tu te trompes...
-Mais c'est pourtant vrai non ? Tu es le futur grand maitre de la Morag Tong, celle qui doit mettre fin à la guerre...
Je restai à mon tour silencieuse, me remémorant aussitôt les écrits que j'avais aperçu dans le livre des prophéties...
Etais-je vraiment celle qui allait mettre fin à la fameuse guerre opposant la Confrérie Noire et la Morag Tong ? Ou plutôt, à "une" guerre, mais pas forcément celle là, comme me l'avait proposé Eno Hlaalu.
-Pourquoi ton oeil est tout gonflé ? Il ne l'était pas quand je t'ai croisé ce matin...Lançai-je soudain, chassant de force ces sombres pensées.
-Oh je...Commença le Cendrais en portant instinctivement une main à son oeil boursouflé. J'ai pris un mauvais coup. Mais bon, je m'en suis mieux tiré que mon adversaire...
Et d'un geste de la main, Evos désigna le cadavre d'un Orque gigantesque trainant au milieu de la cour.
-Les Dunmers ne t'ont pas aidé ? Questionnai-je aussitôt.
-Tu parles ! Shanat, cet enfoiré de merde, m'a bien sali durant sa détention ici ! Ils n'osent pas m'approcher parce qu'ils savent pertinemment bien que j'en emporterai plusieurs dans ma tombe, mais c'est tout juste si ils n'essaient pas de m'assassiner du regard !
-Ah oui effectivement...Commentai-je en apercevant les regards noirs de nos semblables tournés vers nous.
-Et toi, si j'ai bien compris, tes relations avec les étrangers t'ont aussitôt fermé leur porte ? Ça par contre je peux le comprendre...C'est pas net pour quelque de notre race d'aller se lier d'amitié avec des macaques...
-Faudrait peut-être penser à évoluer Evos...Tu sais que la plupart d'entre eux sont bien plus dignes, et bien mieux éduqués que toi ?
Le Cendrais marmonna quelque chose d'incompréhensible, alors que je jetai un bref coup d'oeil du côté des Altmers, toujours étonnée de les voir si soudainement en position de force au sein de la zone, eux qui n'avaient d'ordinaire jamais trop de poids en milieu carcéral.
Probablement la hargne de leur parti extrémiste, le Thalmor, dont la plupart d'entre eux semblaient désormais faire partie...
Le Thalmor...
-Je parie que dans ta grande intelligence, tu m'a suivi ici sans même préparer un plan de sortie. Lançai-je à Evos sans toutefois lacher les Altmers du regard.
-Hmmm ? Marmonna Evos en relevant la tête. Non...C'est toi le cerveau. Moi je suis juste venu jouer le garde du corps.
-Et bien ne t'habitues pas trop à ta nouvelle demeure, le garde du corps, parce que je crois bien savoir comment nous faire sortir d'ici...
, tué Eno(parce que c'est un enfoiré 
), Se marié avec Samia 
et elle va se tué. 
