Ils continuèrent ainsi pendant une bonne heure avant que le ciel ne s’obscurcisse et que des flocons se mettent à tomber. En quelques secondes, un véritable voile blanc masqua la vue de Sandre et recouvrit ses vêtements de neige.
Le vent commença à souffler, à tel point que le jeune homme dû mettre son bras devant son visage pour s’en protéger.
Il s’engouffrait à l’intérieur de ses habits, le gelant de l’intérieur, et fouettant chaque centimètre de peau nue. Même Zimo, malgré sa fourrure, avait enfoui une partie de son visage dans sa cape. Les deux hommes peinaient à avancer.
-Merde, grogna Zimo. Pourquoi ça nous arrive dès le début ?
-Les tempêtes peuvent se lever très vite, en Hauteroche, cria Sandre pour se faire entendre. Surtout en hiver !
-On doit atteindre la forêt au plus vite, répondit le Khajiit. Les arbres nous protègeront !
-Accélérons la cadence ! Sinon, le froid va nous tuer !
Les deux hommes se mirent à avancer un peu plus vite. Heureusement, la neige était de moins en moins profonde et ils n’avaient plus à lever les jambes aussi haut qu’avant pour progresser, ce qui leur permettait d’économiser de leur énergie.
Bien vite, ils tombèrent sur un petit groupe de participants, perdus au milieu de la tempête. Avec le blizzard, ils n’étaient que trois silhouettes flous, agités par le vent. Sandre voulut s’en approcher mais Zimo le retint.
-Quoi ? fit le Bréton.
-On ne sait pas ce qu’ils pourraient nous vouloir. Tu n’es vraiment pas prudent. Et s’ils étaient des « chasseurs » ? Cela pourrait être un piège comme un autre, et la tempête, une excellente opportunité pour attirer les novices.
-Et toi tu es au trop suspicieux. Je sais me défendre. Echanger et communiquer avec les autres participants pourrait nous être très bénéfique, au fil de la course. Tu ne m’as pas dit que l’entraide, c’était la clé ?
-Si, mais…
Sandre ne l’écouta pas plus et se dirigea vers les trois individus.
-Eh ! cria-t-il. Ca va aller ?!
-Il y a quelqu’un ? répondit uns des individus.
-Oui ! Je suis là !
-Aidez-nous ! Nous sommes perdus !
Sandre arriva à leur niveau. C’était trois Rougegardes, emmitouflés sous plusieurs couches de peaux et de fourrures. L’un d’eux, sans doute épuisé, était assis par terre dans la neige. Les deux autres étaient placés de part et d’autre de lui et le protégeaient tant bien que mal du vent.
Des bruits de pas retentirent derrière Sandre, et il devina que Zimo l’avait finalement suivit.
-Qu’est-ce qui vous arrive ? demanda Sandre en essayant de se faire entendre malgré la tempête.
-On nous a tout dérobé ! répondit le Rougegarde assis au sol. Nos colliers, mais aussi nos provisions et notre matériel de survie ! Nous n’avons même plus nos cartes pour nous repérer !
Sandre, surpris, se rendit compte au son de sa voix que c’était une femme. Avec ses épais manteaux, il n’avait pas pu bien distinguer ses traits et ses formes.
-Qui a fait ça ? Qui vous a volé ?
-Un homme, répondit l’un des deux autres Rougegardes. Un Khajiit à la fourrure grise, presque blanche, à tel point que nous avons eu du mal à le discerner clairement dans la neige. Il s’est présenté comme un ami et a proposé à faire un bout de chemin avec nous. Mais le blizzard s’est levé et il a disparu. On ne s’est rendus compte que trop tard qu’il avait volé tout ce que nous avions !
-Comment est-il parvenu à voler toutes vos affaires à lui tout seul ?
-Aucune idée, fit la Rougegarde en se relevant péniblement. Mais nos affaires se sont toutes envolées.
-Alors vous avez perdus la course, dit froidement Zimo en s’approchant. Si vous n’avez plus de colliers, vous êtes éliminés.
-Ca nous le savons, s’exclama un Rougegarde. Mais si nous restons-là, nous allons mourir ! Vous, vous avez encore votre carte ! S’il-vous-plait, pourrions-nous vous suivre jusqu’à la forêt ?! Nous allons nous y abriter en attendant que la tempête se calme avant de retourner à Daggerfall !
Sandre lança un regard à Zimo. Prétendre s’être fait dérober toutes leurs affaires, puis attirer des novices à l’écart des autres et les éliminer de la course pouvait également être une tactique. Mais les trois individus n’avaient pas l’air malintentionné. Ils avaient réellement l’air en détresse.
-D’accord, fit le Bréton. Nous connaissons le chemin. Ce n’est plus qu’à une dizaine de kilomètres. Si nous marchons vite, nous y serons dans moins d’une heure !
Malgré la tempête, le petit groupe de marcheur –maintenant au nombre de cinq- se força à accélérer l’allure. Zimo ouvrait le chemin, suivit de Sandre et des trois Rougegardes. Ils avançaient, la tête baissée, le bras levé devant leurs yeux, sans prononcer un mot.
La puissance du vent était telle que Sandre craignait de s’envoler s’il s’arrêtait.
Finalement, au bout d’une heure qui sembla une éternité au Bréton, une longue ligne noire apparue au loin. La cime des arbres. La forêt !
Motivés par cette image, les marcheurs accélérèrent encore le pas. Ils arrivèrent enfin à rejoindre les bois.
Là, Zimo leur fit signe de le suivre.
Ils allèrent s’abriter dans le creux d’un énorme arbre blanc, assez large pour tous les accueillir. Enfin à l’abri du blizzard, Sandre soupira et écarta les pans de sa cape pour pouvoir respirer. Zimo passa une main sur son crâne et ôta la neige qui se trouvait dans sa fourrure.
Les trois Rougegardes se regardèrent.
-Merci, lâcha enfin la femme. Nous ne savons comment vous remercier. Peu de participants auraient acceptés de nous aider, vraiment.
-Dont moi, grogna Zimo.
-Ce n’est rien, les remercia Sandre sans prêter attention à la remarque de son partenaire. Mais qu’est-ce que vous allez faire maintenant ?
-Attendre que la tempête se calme, ce qui ne devrait guère tarder, puis retourner à Daggerfall, puisque nous n’en sommes pas loin.
-Vous comptez vous réinscrire dans trois ans pour la prochaine édition de la Grande Marche ?
La femme sourit.
-Non. La Grande Marche c’est terminé pour nous. Nous sommes satisfaits d’avoir pu nous y essayer mais le niveau est trop élevé pour nous. Nous allons rentrer à Lenclume. Mais c’était une belle expérience. Je vous souhaite bien du courage.
-Au fait, intervint un Rougegarde, si vous croisez un Khajiit à la fourrure grise pendant la course… Ne lui faites pas confiance.
Sandre prit bien soin de noter ce conseil quelque part dans son esprit. Le petit groupe patienta une bonne demi-heure que le vent cesse de souffler et que la neige tombe moins drue pour sortir de leur abri.
La tempête avait fini par se calmer. Les trois Rougegardes échangèrent un dernier salut avec Sandre et Zimo, puis, s’éloignèrent. Quand ils furent assez loin, Zimo se tourna vers Sandre.
-Le Khajiit qui les a volés… Je crois savoir qui c’est.
-Ah oui ?
-Une personne comme celle dont ils ont fait la description, je crois qu’il n’y en a qu’une. Helzmar Griffelune.
-Et qui est-ce ?
Sandre se souvenait que Zimo avait déjà prononcé ce nom, à Daggerfall. Avec un certains respect dans la voix, d’ailleurs.
Le Khajiit se gratta le menton et sourit.
-Les opinions divergent sur son cas. Véritable héros pour les uns, crapule sans remord pour les autres. C’est un voleur légendaire. Des tas d’histoires circulent sur lui, mais il n’est jamais évident de savoir si elles sont vraies ou fausses. On dit de lui qu’il a déjà volé la couronne d’un roi sur la tête de celui-ci en pleine réception, sans que personne ne s’en aperçoive.
-Tu crois que quelqu’un comme lui participe à la Grande Marche ?
-Aucun doute. En tout cas, s’il fait vraiment parti des participants, je serais curieux de le rencontrer. C’est un grand homme.
-Eh ben…
Sandre regarda l’horizon.
-Je crois qu’avec cette course, nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
, je te conseille de lire la Fic précédente de Peil https://www.jeuxvideo.com/forums/1-19348-1595291-1-0-1-0-fic-la-fleche-blanche.htm
)
http://lagbt.wiwiland.net/wikibiblio/index.php/D%C3%A9guenill%C3%A9e:_La_Province_Lunaire_de_Secunda
