Chapitre 12: Une inspection minutieuse.
Les préparatifs du lendemain matin furent assez pénibles, et alors même que Holmar avait initialement prévu d'envoyer tous les détenus sur place, "au cas où", la décision fut finalement prise de ne détacher que Eraldil et moi, escortées d'un vigile Nordique d'âge moyen, et du capitaine Phillida lui même.
-Bon, mettons directement les choses au clair. Commença d'emblée le serviteur de Stendarr alors que nous quittions enfin le bastion sous le soleil du petit matin. Davina à clairement décelé une certaine instabilité émotionnelle chez la vieille Greidil. En d'autres termes, elle a surement une araignée au plafond...Toujours est-il que le protocole, ainsi que le contrat de protection conclut avec le gouvernement local, nous forcent à aller jeter un oeil sur place histoire d'être surs. Des questions ?
-Oui, qu'est-ce qu'on est censé y trouver au juste ? Demandai-je.
-D'après la vieille, un Sload...
Le capitaine Phillida éclata aussitôt de rire.
-Oui je sais...Confia le vigile blasé. Mais étant donné le fait que l'on répertorie malgré tout quelques disparitions aux alentours de Morthal, et que le témoin dit l'avoir clairement aperçu dans les marais...
-Disparitions mon cul...Les gens en ont juste marre de ce patelin pourri et le quittent du jour au lendemain sans rien dire, c'est tout...Conclut Eraldil alors que nous nous mettions enfin en route.
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-Donc, il faut contourner la montagne par le nord et ensuite revenir vers le sud-ouest pour reprendre la route qui mène à Morthal...Commenta à voix haute le capitaine Phillida tout en consultant une carte.
-Contentez vous de suivre, je connais le chemin par coeur. Lança le Nordique, ouvrant la marche alors que l'officier la fermait de son côté.
-Tu connais Morthal ? Questionnai-je en direction de Eraldil, alors que nous progression désormais dans une petite forêt assez touffue.
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-Tu as dit que c'était un village pourri...
-J'ai été emprisonnée à Solitude pendant plusieurs mois avant mon transfert à Fort Tullius. Expliqua la Bosmer. Et étant donné que Morthal se situe dans les marécages qui s'étendant aux pieds de la capitale...J'ai souvent eu l'occasion d'apercevoir ce petit patelin à l'horizon.
-Tu n'y a donc jamais mis les pieds ?
-Non...Par contre, je comprends que les gens y disparaissent et foutent le camp ailleurs...Vivre au milieu de ces marais lugubres ne doit pas être une partie de plaisir...
Nous marchâmes ainsi durant plusieurs kilomètres, suivant un vigile au pas décidé, et talonnées de prêt par un capitaine d'humeur particulièrement moqueuse en cette belle matinée...
-Alors les filles ? Prêtes à chasser du Sload ?
-Les Sloads ont disparus depuis des centaines d'années...Lançai-je mollement tout en écartant une branche sur mon passage.
-Oh mais il en existe encore...Rétorqua l'Impérial d'un air malicieux. Et ils adorent enlever les petites filles...
-Moi ce sont plutôt les saloperies qui rôdent dans ces marécages qui me font peur...Expliqua soudain Eraldil. Et je peux vous dire que j'ai eu le temps d'en voir des tas durant mes longues contemplations silencieuses par la fenêtre de ma cellule...Il y a des trucs pas nets qui se baladent dans ces marais la nuit...
Martin Phillida se raidit aussitôt, abandonnant au passage son air goguenard.
-Qu'est-ce que tu veux dire ? Quelles saloperies ? Tu as dit toi même qu'il n'y avait rien...
-Je n'ai jamais dit ça. Contra la Bosmer. J'ai surtout dit que les gens fuyaient cet endroit...
-Et pourquoi fuiraient-il cet endroit ? Enchaina maladroitement le capitaine d'un air faussement détaché.
-A cause des trolls, des zombies et des sorcières messire ! Elles vous jettent un sort sitôt vous foulez du pied leur territoire ! On perd ses dents et on pissoie par les oreilles !
La Bosmer ramassa soudain un violent coup de bouclier sur le sommet du crâne, asséné par un capitaine visiblement vexé de s'être ainsi fait prendre pour une truffe.
-AÏE !
-Fieffée menteuse ! Cesse donc de te jouer de moi où il t'en cuira de mon gourdin ! Tonna Martin Phillida en imitant à la perfection le langage châtié et vieillot adopté par la Bosmer quelques secondes plut tôt.
-On vous croirait tous droit sortis d'un torche cul chevaleresque à deux Septims...Commentai-je alors qu'Eraldil prenait la fuite, les mains en protection au dessus de la tête.
-En voilà une façon de traiter notre littérature ! Conclut le Nordique.
Nous débouchâmes finalement sur une route pavée après une petite heure de marche, et primes aussitôt la direction du sud-ouest, vers Morthal.
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-Le village n'est plus très loin...Commenta le vigile. Nous y serons dans moins d'une demi-heu....
-Stop ! Siffla soudain le capitaine. Plus un geste !
-Hein ?! Quoi ?! Lançai-je en jetant des regards frénétiques aux alentours, espérant apercevoir moi aussi ce qui avait poussé l'officier à arrêter aussi soudainement la marche.
Ce dernier dégaina son épée sans piper mot, le regard braqué sur un point indéfini situé droit devant lui, avant de nous intimer l'ordre de le suivre en silence, ce qui nous fîmes pendant quelques secondes avant d’apercevoir enfin ce qui semblait tant le tracasser.
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-Personne...Conclut enfin le capitaine tout en rengainant son arme.
-Et ben merci ! Tu m'as foutu une trouille bleue imbécile ! Làcha Eraldil alors que l'Impérial observait minutieusement les lieux.
-Une attaque de bandits ? Questionna le vigile.
-En temps normal, j'aurais dit oui...Mais étant donné qu'il n'y a absolument aucune trace...
-Comment ça aucune trace ?
-Regardez par vous même...Pas la moindre empreinte de pas, de lutte, ni même de corps que l'on aurait pu trainer...A croire que ce cheval et cette charrette sont arrivés par les airs et ont été délicatement déposés à même le sol.
-La neige à peut-être recouvert les traces...Fis-je remarquer.
-Il n'a pas neigé depuis hier après-midi, et le corps de la monture est encore tiède...
Nous restâmes silencieux durant de longues minutes, observant d'un air interdit le capitaine effectuer ses repérages.
-Non, il y a quelque chose qui ne colle définitivement pas...Conclut enfin ce dernier.
-Euh...Je propose que l'on continue...Lança soudain le vigile, visiblement mal à l'aise. Nous ne sommes plus très loin de Morthal après tout...Nous pourrions peut-être signaler cet incident aux gardes du village et continuer notre route...De toute façon, il n'y a rien que nous pussions faire désormais...
-Non, en effet...
Le petit groupe se remit alors en marche, même si la légèreté et la désinvolture d'il y a quelques instants encore avaient soudain troqué leurs places contre la tension et l'incertitude.
Qu'avait-il bien pu se passer ici ? Cette caravane avait elle vraiment été attaquée, et si oui, par qui ?
Car après tout, Martin Phillida avait raison: Il paraissait complètement improbable qu'une telle agression ne laisse ni traces ni cadavres...
Peut-être y avait-il vraiment du danger dans la région après tout...
Quoi qu'il en soit, nous atteignîmes Morthal après une petite demi-heure de marche à peine, et entreprîmes de traverser le village sans trainer.
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-Je vais prévenir les autorités. Lança le capitaine. Continuez, je vous rattrape plus loin.
-Bon, très bien...On vous attend de l'autre côté du pont, prêt du petit sentier qui mène en dehors du village. Répondit alors le vigile, avant de nous entrainer à sa suite le long de la rue principale pendant que l'officier prenait quand à lui la direction d'un poste de garde.
-C'est bien ce que je disais, c'est glauque ici...Fit remarquer Eraldil.
-Allons, ne trainez pas.
Nous approchâmes rapidement du petit pont en question, et le traversâmes sans trainer.
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-Vous avez l'air inquiet...Commentai-je en direction du vigile.
-Non, pas du tout...Rétorqua ce dernier sans toutefois paraitre très convaincant. Bon, on va attendre le capitaine Phillida ici...
-C'est quoi ce petit amas de pierre là-bas ? Questionna Eraldil.
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-Ça permet de baliser les sentiers difficilement repérables dans la végétation. Expliquai-je.
-Oh...
-Bon, il se dépêche ou quoi ?! Trépigna le Nordique dont le malaise semblait croitre à vue d'oeil.
-Vous savez, je plaisantais quand je parlais de monstres et de sorcières, c'est endroit est tout simplement désert. Il n'y a rien la dedans...Fit remarquer la Bosmer, percevant elle aussi l'inquiétude du vigile.
Ce dernier acquiesça d'un air désinvolte, même si sa main droite, chipotant constamment autour du manche de sa masse d'arme, indiquait clairement le contraire...
-Me voilà ! Lança enfin Martin Phillida après quelques minutes d'attente. Désolé du retard, j'ai dû leur expliquer tout en détails, alors forcément...
Nous restâmes silencieux quelques instants, observant le sentier sur lequel nous allions nous engager d'une minute à l’autre, avant que le vigile ne casse soudain le mutisme ambiant et ne déclare avec un entrain peu naturel:
-Bon ! On fait vite un petit tour d'inspection histoire d'être sûrs, et puis on rentre !
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