Sujet : La France des années 30, quelles menaces pour la démocratie ?
Les années 30 sont marquées en France par une grave crise multiforme, des suites du « Jeudi Noir ». Le régime politique contemporain fondé sur le respect de tous, et qui généralise le dialogue et encourage la participation du peple à tous les niveaux de tous les organes de la société civile est alors mis en danger. Quelles sont les menaces pour la démocratie française pendant les années 30 ? On pourra voir que l'opinion politique était frustrée, que la démocratie a subi des attaques directes, et on pourra se demander si ces menaces ont fait vaciller la démocratie.
Dans la période comprise entre 1930 et 1939, la cause principale des menaces envers la démocratie est sûrement l'opinion politique.
En effet, le peuple français est mécontent du chômage trop fort. La crise européenne de 1929, engendrée par le « krach » boursier du Jeudi 29 octobre 1929, met du temps à arriver en France car celle-ci ne s'est pas encore beaucoup engagée sur le marché boursier mondial, mais la crise sera plus longue et douloureuse. Malgré les efforts des différents gouvernements, la tendance à la hausse du chômage ne varie pas, et le mécontentement se fait sentir. Cette crise économique est donc devenue politique, ce qui a poussé certains français à la xénophobie et à l'antisémitisme. Les partis d'extrême droite ont en effet amené une partie de l'opinion publique à croire que la crise était due aux juifs qui s'occupent par tradition des banques, des grosses entreprises. De plus, la France était un pays réputé pour user de l'immigration. Le chômage touchant les français, la Droite réclame le départ des étrangers de France, pour favoriser l'accès à l'emploi pour les français.
Le pays traverse un période tendue, qui est accentuée par l'anticommunisme qui se développe à la suite de l'échec du Front Populaire. En effet, l'incapacité des gouvernements à enrayer la crise amène en 1936 l'échec de l'alliance de la Gauche, les communistes choisissant de s'abstenir sur un vote de confiance. Léon Blum démissionne deux fois, la deuxième marquant en 1938 la fin du bloc gauchiste. Cette instabilité gouvernementale reboute les français à continuer d'aller voter pour donner leur confiance à un gouvernement qui durera peut-être 1 an, peut-être 6 mois. Après cet échec, la France se retrouve divisée entre l'ex-Front Populaire, et l'opposition qui est appuyée par cet anticommunisme. Cette division va entraîner des menaces directes pour la démocratie française.
Pendant les années 30, le pays est divisé : cela laisse envisager des évènements malheureux pour la démocratie en place. En réaction de cette division de la société, on peut observer la montée de comportements extrémistes comme l'antiparlementarisme. Suite à l'échec des gouvernements, une classe infime de la société propose en effet de renverser le régime qui n'avance plus. Ce mouvement était déjà présent depuis la mise en place de la IIIème République, mais il est remis sur la scène politique pendant ces années troubles que sont les années 30. Ce mouvement politique va se traduire par la création des ligues d'extrême droite, royalistes pour la plupart comme les Camelots du roi. Leurs idées anti-parlementaristes sont relayées par des journaux comme le « Je suis partout ». Des groupes para-militaires sont aussi créés, faisant règner la terreur sur les places fortes royalistes de Paris, et s'affrontant avec les groupes communistes. Les ligues profitent également des scandales politiques pour étendre leur influence, et discréditer le pouvoir. L'affaire Stavisky, un escroc ayant bénéficié de l'appui d'hommes politiques radicaux, est retrouvé « suicidé », leur permet de faire croire que toute la classe politique est corrompue. Le paroxysme de la violence des ligues est le 6 février 1934, où une manifestation dégénère en un affrontement avec les forces de l'ordre, symbole de l'Etat. La démocratie française se retrouve pendant les années 30 face à des menaces qui risquent de renverser le régime.
Ces menaces font-elles vaciller la démocratie ? Malgré les fortes menaces envers la démocratie, on peut dire qu'elles n'ont pas renverser le régime en place. En effet, la IIIème République est en place depuis déjà 1870, elle est donc ancrée dans les esprits depuis des générations. C'est donc important car le point de vue des contemporains a fait la différence en France, contrairement à d'autres pays européens. En effet, les évènements du 6 février 1934 ont été vécus comme un vrai coup d'Etat fasciste et un fort mouvement antifasciste s'est formé pour contrer les ligues. Même si cette journée n'a été qu'un dérapage, les gauchistes ont eu peur de se trouver dans la même situation que dans d'autres pays totalitaires, et ont donc organisé une contre manifestation quelques jours après. Cette union donnera d'ailleurs naissance au Front Populaire. La menace fasciste était en fait faible en France, et la République sonnait comme une évidence dans les esprits, c'est ce qui a permis de ne pas se retrouver dans la situation de la jeune République de Weimar (1919).
L'opinion publique pendant les années 30 a amené une division nationale. Celle-ci a profité à l'extreme-droite pour mettre à mal la démocratie française grace aux ligues, aux journaux et aux scandales politiques. Néanmoins, les français ont pris conscience à cette époque que ça pourrait être une menace pour la société et ont empêché le 6 février 34 un « coup d'Etat fasciste ». Néanmoins, on peut se demander si donner trop d'importance à la démocratie n'est pas dangereux pour elle-même, car c'est bien elle qui a élu Pétain pendant la Seconde Guerre Mondiale.
