Après une première tentative complètement raté par Roland Emmerich de faire un Godzilla à la sauce Américaine, alors que la sauce Samouraï est tellement meilleure et plus épicée (OhOhOh!), voilà que 16ans plus tard un autre s’y attaque. Cette fois-ci il s’agit de Gareth Edwards, un « petit jeune » qui a peu d’expérience.
Habituellement c’est le genre de chose qu’on voit d’un mauvais œil, car le terme « yes-man » vient tout de suite à l’esprit. Mais il se trouve que ce réalisateur s’était déjà attaqué à un genre similaire avec le film indépendant Monsters, donc en soit le voir sur du Godzilla donne envie.
Pas besoin d’avoir vu tous les autres films de la saga, où même un seul. C’est du Godzilla, l’affiche parle d’elle-même, c’est du film de monstres géants qui se foutent sur la gueule. Bien sûr, un an après, on se souvient de Pacific Rim, qui usait du genre, mais ici les intentions sont tout autres. On n’est pas face à du film d’action aux combats badass filmés en plan large, à la taille des monstres, ici c’est du film catastrophe avant tout.
Tout de suite après que le film commence, on se doute que la façon de faire du réal’ sera différente de la majorité de ce qui se fait dans la saga (ou de ce que j'en connais). Edwards aime montrer exclusivement le point de vu des êtres humains faces à ce qui arrive. Voyant les Kaijus comme des dieux vivant qui n’ont que faire de ce qu’a construit l’humanité. Il y a bien quelques plans larges dans la dernière partie, mais globalement, tout est à l’échelle humaine.
Ce qui caractérise Edwards c’est qu’il joue sans cesse avec le spectateur et la frustration. « Tu le vois, tu le vois plus », c’est un peu sa ligne de conduite. Car au début il se montre avare en monstre, ne montrant rien, montrant un bout, puis montrant le tout pour tout de suite passer à autre chose. Il ne donne pas au spectateur ce qu’il veut, et j’aime ça, il fait à sa manière et préfère instaurer sa tension comme il le veut.
Et plus le film avance, plus il montre, jusqu’à arriver à la dernière partie du film, où la tension est à son comble et explose, on a une véritable orgie d’action intense et immense. Et après la version raté de 98, ça fait du bien de voir que ça rattrape le coup.
Malheureusement le film pèche un peu de par certaines parties de son scénario. C’est trop convenu, trop prévisible, trop simple, trop gentillet, on sent même par moment comme un cahier des charges à remplir, et ça gêne. Comme toutes les parties en famille, quand on me montre Godzilla puis juste après un gamin et sa mère qui regarde la télé, je m’en fous, quitte à ne pas voir de monstre je préfère voir les militaires et autres personnes qui sont sur le devant de la scène que la maman et son fiston, qui cassent plus l’ambiance qu’autre chose. Et au final n’apporte rien à l’histoire, ça sent juste le cahier des charges (famille : Ok).
Après je ne suis pas toujours convaincu par les acteurs. Autant Cranston ça va, autant j’ai du mal du mal avec le reste. Taylor-Johnson me convainc moins qu’en héros/geek de Kick-ass, Watanabe fait du Watanabe (donc le « Japonais » de base des films US), et les autres c’est à peine si on les retient. D’ailleurs je trouve même bizarre de ce manque d’acteurs Japonais par moment, une bonne partie se passe au Japon, et à part les figurants, c’est à peine si on a des Japonais important.
Mais au moins la vedette reste Godzilla, c’est ça de bien. Même si celui-ci fait un peu trop balourd.
Gareth Edwards a réussi là où Emmerich avait échoué, en même ce n’était pas bien dur de faire mieux il faut dire. Sachant capter la tension et l’emprisonner avec le spectateur, jouant comme il faut des musiques (certes très peu mémorables), des bruitages sonores et du silence, voir des bruits sourds.
De part sa mise en scène il arrive à créer une puissance colossale de la part de ses monstres. A chaque pas, à chaque mouvement, chaque son, on ressent l’immensité et la force de ce qu’il filme, pas comme certains.
Je regrette quand même le côté nihiliste ne soit pas encore plus poussé (bien que ça soit déjà pas mal comme ça), que l'arrogance humaine ne soit pas plus piétiné, et que les humains ne servent à rien du tout dans toute cette histoire malgré leurs efforts.
7.5/10
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