Ce qui suit est un copier-coller de l'article posté sur Total War France à cette adresse:
http://totalwarfrance.com/threads/press-tour-du-19-f%C3%A9vrier-2013-%C3%A0-munich.680/
Bonjour à tous, je suis Le_Carabinier, modérateur des forums Rome : Total war, Total War : Shogun II et Total War : Rome II sur Jeuxvideo.com.
J'ai eu l'honneur d'agir comme pigiste au nom de ce site lors d'un press tour en Allemagne, dont voici le compte-rendu, comprenant mes impressions sur la présentation qui nous a été faite de la bataille de Teutoburg et la retranscription de deux interviews auprès des développeurs.
J’ai pu me rendre, fin février, à Munich, pour un press tour dans les locaux de la compagnie Koch Media, afin d’assister à une présentation du jeu et interviewer les développeurs eux-mêmes. Tout cela a représenté pour moi une épreuve particulièrement éreintante. En effet, partant de Strasbourg à 15h30 la veille, pour prendre l’avion à 6h45h du matin à Paris, trop excité pour pouvoir dormir chez l’ami qui m’hébergeait là-bas, puis passant de transport en transport à l’allez et au retour, j’ai finalement aligné 40 heures sans sommeil, avant de pouvoir finalement rentrer chez moi, à Strasbourg, à 23h le mardi soir.
C’est donc après avoir pris tram, train, métro, taxi, avion et taxi à nouveau que je trouvai à Munich, au lieu du rendez-vous, pour profiter des boissons à volonté et des mini-beignets au Nutella que les développeurs nous offraient, tandis qu’une longue attente se faisait sentir, le temps que tous les invités soient rassemblés. Notre groupe, entièrement français, rassemblait des pigistes de Jeuxvideo.com (CptObvious), Jeuxvideo.fr, JeuxvideoPC, Gamekult, Historia, JournalduGamer et Total War France (moi-même). Les photos et vidéos étant interdites, ma tablette ne me servit ici qu’à prendre des notes.
La présentation commence par une projection du trailer cinématique de la bataille, qui est composé des séquences cinématiques en graphismes du jeu de début et de fin de bataille, auxquels sont ajoutées quelques scènes de gameplay sous un angle hollywoodien, le tout servant à donner un aperçu tant scénaristique que visuel de l’évènement. Tout comme le trailer de Carthage, il met l’eau à la bouche, et sera probablement publié au moment où cet article pourra être posté sur le web…
Immédiatement après nous avoir montré cette vidéo, Al Bickham, Studio Comms Manager, lance le programme via une icône générique, engendrant immédiatement une erreur. Nous rappelant avec humour que le jeu n’est encore qu’en pré-alpha, il relance le programme, qui nous mène directement à un écran de chargement dans la pure tradition des TW : décor à la romaine, barre en bas qui se remplit… Et là commence la cinématique de départ. La situation nous est exposée : Arminius le traître et Varus le commandant romain nous sont présentés, puis de façon fluide on passe de la vidéo en graphismes in-game au gameplay réel, avec le début de l’action et l’apparition de l’interface. Je précise que nombre de screenshots publiés jusque-là proviennent de cette vidéo d’introduction.
On sent chez CA la volonté d’axer leur campagne de marketing sur les batailles historiques, en forte opposition avec l’absence quasi-totale de communication qu’avaient vu ETW, NTW et TWS2 : là, depuis l’automne, nous avons des unités, des factions, et surtout du gameplay, même en pré-alpha.
Comment se présente donc la bataille qui commence sous nos yeux ? Le terrain est forestier, tout en longueur, traversé par un chemin de terre battue sur lequel se trouvent les romains. Au bout du chemin se trouve la sortie de la forêt, une plaine ensoleillée qu’ils doivent atteindre pour remporter la victoire. Autour d’eux se déchaîne la furie des germains, qui les encerclent : quand le joueur prend les commandes, une demi-douzaine de boules enflammées dévale déjà le terrain en pente dans leur direction. A leur contact, les romains, comme couverts de kérosène, prennent feu, et meurent instantanément : CA nous a habitués à ces exagérations cinématiques quant à l’usage du feu, et Rome 2 ne fait pas exception.
Les romains sont peu nombreux, une douzaine d’unités environ. Un général ( Legatus ) représente Varus, suivi par de le cavalerie de lanciers (Auxiliary Cavalry), de l’infanterie lourde (trois Eagle Cohorts, quelques Legionary Cohorts) forme le gros de la troupe, soutenus par des lanciers (Auxiliary Infantry). Autour d’eux, des hordes de lanciers germains couvert par des archers se pressent dans leur direction : il est clair qu’il faut fuir et non combattre. Al Bickham joue sans recourir au bouton pause, et prend dès le départ la situation en main, envoyant ses cohortes au contact des barbares ou plus loin sur le chemin.
Rapidement, le combat s’engage : il m’a semblé visuellement plus clair que Shogun 2. Les animations sont fluides et brutales, les blocs de troupe sont collés les uns aux autres, cependant on a encore du mal à voir cette promesse de prise en compte du poids et de la poussée des formations. Pas encore là, où trop faible ? Je ne sais pas, mais même si des progrès ont été fait le résultat me semble encore un brin trop statique.
Les romains ne font qu’une bouchée de l’infanterie légère germanique, qui bat en retraite très rapidement, et reprennent leur course, frappés par les flèches et poursuivis par des renforts. De temps en temps, Al a recours à la carte tactique, cette vue aérienne qui offre une vue globale du champ de bataille. Elle a été améliorée depuis la vidéo de Carthage : elle montre à présent les unités non plus comme des petits ronds, des symboles, mais comme des carrés, des rectangles, ce qui permet de voir leur formation et d’estimer leur taille. Globalement, cette vue est claire, et joue très bien son rôle. On nous explique que cette vue permet à présent de donner des ordres à nos unités, mais uniquement des ordres de mouvement et de formation. En vue ordinaire, les effets rappellent les jeux précédents : une flèche au sol indique la destination de l’unité, maintenir clic droit permet de réajuster sa formation…
J’ai beaucoup apprécié cette présentation dans son ensemble, mais laissez-moi, dès le début, me débarrasser du plus gros reproche que j’aie à faire. Les cartes d’unités sont MOCHES. Ce ne sont pas des dessins ou des screenshots des unités, mais des espèces de graffitis romains stylisés, des bonhommes bâtons avec des épées ou des lances.
http://www.youtube.com/watch?v=jzd1szJLFoI
Regardez cette vidéo, faites pause à la dixième seconde. Vous voyez ce soldat-graffiti géant ? Voilà vos nouvelles cartes d’unités, centurion !
Revenons à présent à nos romains, heureusement mieux représentés sur le terrain. Passé les premiers groupes de germains, les romains reprennent leur fuite sous des torrents de flèches. Ces dernières sont du type des « flèches-laser » que certains abhorrent, mais qui les rendent clairement visibles dans le feu de l’action : les romains sont encerclés. Varus et ses cavaliers se séparent par moment du groupe pour aller charger les archers et les mettre en fuite, mais rien n’y fait, le barrage est incessant et les rangs romains sont peu à peu clairsemés.
Rome 2 introduit un nouveau système de camouflage et de lignes de vue : une unité ennemie n’est visible que si une de nos propres unités peut la voir. De ce fait, les germains semblent apparaître de nulle part à mesure que la légion avance, et il est impossible de deviner ce qui l’attend plus haut sur le chemin. Arrivée dans une clairière, la troupe se trouve encerclée par des hordes de lanciers germains, soutenus par des unités de chiens de guerre. Ces dernières fonctionnent sur le modèle du vieux RTW : les maîtres restent en arrière et les molosses fondent sur l’ennemi. A peine arrivent-ils au contact qu’on remarque les animations anti-chiens des romains, qui se baissent pour les frapper de leurs glaives.
Les romains manœuvrent : les unités restées en arrière flanquent la masse des barbares d’Arminius. Les légionnaires, dans Rome II, lancent leur pilum en courant, sans s’arrêter, et si quelques germains s’effondrent, on est très loin des hécatombes de Rome Total War, ou une salve de pila suffisait à priver un groupe de barbares du quart de son effectif. Le faible moral des barbares amène leur fuite après quelques moments de combat rapproché, et, toujours sous les flèches, le groupe reprend sa fuite. Il ne compte plus, tout au plus, que la moitié de son effectif de départ.
Là, la disparition de l’IU et le recul de la caméra annoncent une cinématique. Des dialogues scénarisés se font entendre alors que la légion parvient devant une fourche : face à eux s’avance Arminius à la tête d’un vaste groupe de cavaliers barbares. Varus et ses cavaliers prennent la droite, et la masse des cavaliers germains les suit en ignorant l’infanterie : le joueur reprend le contrôle sur cette dernière, Varus et ses auxiliaires montés ayant disparu de la liste des unités.
Il lui reste à aller à gauche, privé de cavalerie, et soudain apparaît devant eux un bloc de berserkers, ceux du screen de présentation des Suèves. Derrière eux, venant de là où ils avaient affronté les chiens, une masse de lanciers et de berserkers s’avance, et il devient clair qu’il faudra passer en force avant que ce torrent ne les emporte. Le berserkers se montrent de terribles adversaires, et quand enfin les romains percent, Al aligne ses auxiliaires pour ralentir les barbares et permettre aux légionnaires de se rapprocher de la sortie, plus proche que jamais. Ils ne tiennent qu’un instant, avant de céder sous le nombre et de rompre les rangs. Les derniers légionnaires, qui ne sont plus que quatre unités, chacune avec entre un tiers et un quart de son effectif, franchissent sous les flèches les derniers mètres, quand une nouvelle unité de berserkers apparaît devant eux. Je tiens à préciser au passage qu’à l‘inverse de ceux de RTW, les Berserkers de Rome II ne sont pas des géants faisant voler les romains en tournant sur eux-mêmes : ils sont bien plus réalistes, et combattent normalement, même s’il est clair qu’ils sont très puissants et possèdent une haute valeur de moral.
La sortie est en vue, les poursuivant sont juste derrière : deux unités de légionnaires se jettent sur les derniers opposants, et les deux autres émergent de la forêt : la bataille est gagnée, de justesse.
La victoire est suivie d’une vidéo commentant la fuite des derniers romains : le narrateur se demande alors « Mais qu’est-il advenu de Varus ? ». La réponse vient tout de suite : jeté à bas de sa monture par deux lanciers germains, le Legatus meurt, tué par Arminius en personne.
Par la suite, des détails nous sont donnés. Ces boules de feu au début sont déployables en batailles d’embuscade si l’armée embusquée a maintenu une position d’embuscade suffisamment longtemps sur la carte de campagne. Ensuite, comme vu en jeu, on nous annonce un système de vraies lignes de vues, et des unités dissimulées tant que l’ennemi ne les voit pas. Certaines unités, spécialisées en reconnaissance, auront de longues lignes de vue, et des cartes très dénivelées renforceront l’effet de cette nouvelle mesure. Les berserkers, terribles soldats germaniques, possèdent une compétence spéciale activable pendant la charge qui les rend indémoralisables : pour les vaincre il faut les tuer jusqu’au dernier. Heureusement pour les légions de Varus, les berserkers de Teutoburg étaient chargés par les romains et non l’inverse. A la question d’un allemand qui demande si la bataille est gagnable, la réponse est non. Il s’agit de fuir, et non de vaincre, car chercher à affronter les hordes germaniques avec si peu de soldats romains revient à une mort certaine.
Sur ce, la présentation prend fin, nous laissant à nos notes, échangeant nos commentaires : rapidement, les premiers d’entre nous sont appelés pour rencontrer les devs en tête à tête, et c’est bientôt mon tour.