Suite à ce topic : https://m.jeuxvideo.com/forums/1-27711-15233-1-0-1-0-hs-annonce-et-preparation-de-ma-fic.htm , voici enfin venue la première partie du prologue de ma fiction. Chaque dimanche, vous aurez droit à une suite, et chaque mercredi, un indice concernant la suite prochaine. C'est clair ?
Mettez la musique d'ambiance dès qu'elle apparaît, et arrêtez-la ou terminez de l'écouter si elle ne s'est pas terminée quand cela vous ait dit. Bref, suivez les consignes.
Je vous souhaite à tous une très bonne lecture. ^^
PS : Tout ce qui se trouve entre < > dans le texte est censé être en italique.
PS2 : Écrire, pour moi, est une passion, mais une passion où l'on se casse le cul pour faire plaisir à nos lecteurs. J'écris beaucoup pour vous, pour vous faire plaisir (espérons que ça marche), alors en échange, j'espère recevoir de longs commentaires et de longues critiques. Les « Super ! », « J'aime bien ! » et autres commentaires de ce genre, ça fait plaisir, certes, mais pas autant qu'un long avis. Pensez-y les moments venus.
PS3 : Et je vous souhaite à tous un très joyeux Noël !
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Prologue : Quatre hommes et trois femmes autour d'un feu. (1/2)
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Les cailloux poussiéreux qui avaient élu domicile sur ce qui était jadis une route utilisée chaque jour poursuivaient inlassablement leur chemin, poussées par le vent glacé de la nuit. Un panneau indiquant la vitesse que les machines d'antan à deux, trois ou quatre roues respectaient plus ou moins était couché sur le sol. Sur ce panneau, du sang séché, qui provenait du crâne d'un vieil homme qui s'était tiré une balle dans la tête trois jours plus tôt – solution qu'une grande partie de la planète Terre avait décidé d'opter.
Un aigle royal au corps maigre et privé d'une grande partie de ses plumes volait haut dans le ciel noir constellé d'étoiles. Au gré de ce qu'il pouvait trouver, il se déposait, faisait ce qu'il avait à faire, puis reprenait son envol. Fier, d'une mélancolique solennité, et seul.
« Tu l'as ? demanda Paolo à voix basse.
— Ouais », répondit Max sur le même ton.
Alors une quelconque organisation de protection des animaux aurait crié au scandale, hurlant à tout va que c'était un acte indigne, que le Diable lui-même avait pris possession de l'homme qui avait produit ce geste (oui, ça pouvait aller jusque-là). Acte ignoble, monstrueux, inhumain et plein d'autres adjectifs de cet acabit seraient sortis de la bouche de ces partisans... Mais peu importait. Aujourd'hui, ce genre d'organisation n'existait plus, ou alors les derniers membres vivants sur l'ancienne planète bleue pouvaient tuer sans aucun regret un gorille, un guépard ou bien encore un koala, ne serait-ce que pour sucer leur moelle osseuse.
Coup de feu.
L'aigle vira sur la gauche et se mit à tournoyer sur lui-même ; il se rapprochait du sol. Son destin tragique allait cesser. Les deux hommes marchèrent vers leur dîner de ce soir, leurs dents claquantes à cause du froid, prêtes à mâcher cette rare et tendre chair. Leur proie s'écrasa au sol, morte.
Max ramassa le cadavre et le jeta sur son épaule, après avoir accroché son fusil de chasse dans son dos. Paolo et lui marchèrent le long de la route, aux côtés des nombreux véhicules qui avaient rendu l'âme bien des années plus tôt. Au loin s'élevait, haut dans le ciel, une fumée provenant d'un feu de camp.
C'est là qu'ils allaient.
Un bon quart d'heure plus tard, Max et Paolo, qui étaient sortis de la route, descendirent d'une grande dune de terre et apparurent devant le feu plus rapidement que Paolo ne l'aurait cru. Max savait parfaitement quand ils allaient arriver ; il avait le bon œil.
« Ahh, vous revoilà ! s'écria le doyen du groupe. Alors, que nous apportez-vous de bon ?
— Ça », répondit Max en jetant l'aigle dans les bras du seul noir du groupe.
Les trois femmes qui se trouvaient avec eux félicitèrent le duo pour avoir fait une bonne action pour leurs estomacs. Elles virent dans les mains de Paolo deux chouettes que Max avait tué à l'aide de ses couteaux en cours de route. Il les déposa à côté du cadavre de l'aigle posée quelques secondes plus tôt. La besogne faite, il enleva son sac de son dos et en sortit une dizaine de bandes dessinées à thème humoristique – il avait trouvé ce sac et son contenu à l'intérieur d'un 4x4, dans les bras du squelette d'un enfant, sur le chemin du retour. Les femmes ainsi que le vieil homme le remercièrent ; un peu d'humour dans le monde où ils (sur)vivaient ne pouvaient faire que du bien – mais pas autant que de la nourriture, cela va de soi.
« Lucie, tu veux bien m'aider pour cuisiner tout ça ? demanda le noir de sa voix rauque.
— Bien sûr ! » répondit-elle dans un sourire. Elle se leva et alla l'aider.
« Ce sera prêt dans vingt minutes », ajouta l'homme au reste du groupe.
[Musique d'ambiance : http://www.youtube.com/watch?v=ZBUiu_m70KQ .]
« Ch'est foukrement bon ! s'exclama Paolo tout en mâchant un morceau cuit à point de l'aigle.
— Tu l'as dit mon ami ! répondit Régis, qui mâchait avec vigueur un bout d'une des chouettes.
— Paolo, s'il vous plaît, restez poli et ne parlez pas la bouche pleine ! intervint Alice, la plus âgée des trois femmes. En plus, nous avons une jeune fille de seize ans à nos côtés. Pauvre d'elle ! ajouta-t-elle en désignant d'un geste de la main l'intéressée. (Elle s'appelait Lila.)
— Oui, excusez-moi », murmura Paolo après avoir avalé ce qu'il avait dans la bouche.
La vieille femme était la compagne de Régis depuis plus de trente-cinq ans déjà. Durant le premier jour où le monde où ils vivaient s'était mis à changer, ils avaient perdu leur fille dans l'éboulement d'un immeuble. Mais trois ans plus tôt le moment présent, ils avaient trouvé Lila, cachée au fond d'une armoire, devant laquelle ses parents gisaient, déchiquetés par de quelconques ennemis. Ils la considéraient dès lors comme leur propre fille.
Le noir qui cuisinait comme un chef se prénommait Malik. Il était le plus grand, le plus musclé et donc le plus imposant du groupe. Il avait pris pour habitude de cuisiner avec Lucie, vingt-cinq ans, qui était une femme très adroite.
Paolo avait deux ans de plus que Lucie. La violence et lui, ça faisait deux – voir même plus. S'il pouvait éviter n'importe quel conflit et combat et régler tous ses problèmes avec des mots, il le faisait sans hésiter. Il avait un don pour la parole et avait une excellente répartie. Il traînait toujours avec Max, le tireur d'élite du groupe mais aussi la personne la plus réservée, la plus... mystérieuse. Ce dernier le considérait comme un « boulet ».
Le dîner terminé, ils se partagèrent quelques bonnes blagues, s'embrassèrent, se dirent bonne nuit et s'endormirent. Sauf deux d'entre eux. Max avait décidé, comme toutes les soirées passées avec eux, de veiller sur le feu. Et comme chaque soir, il sortait la photo qui lui remettait un peu de baume au cœur... Bordel. Il alluma une de ses cigarettes et la glissa dans sa bouche, aspirant puis soufflant la mortelle mais toujours aussi agréable fumée. Il aimait ces moments de solitude, où il n'avait que pour seule compagnie le silence de la nuit.
Il baissa son chapeau, réajusta son cache-œil et contempla les étoiles, en compagnie de sa cigarette à la courte durée de vie et sa photo.
Lila, quant à elle, était en train de lire une bande dessinée pour oublier ne serait-ce que quelques minutes l'endroit où elle se trouvait. Elle n'avait jamais osé demandé à celui qui veillait sur le feu ce qui était représenté sur la photo qu'il sortait chaque soir.
Le repas et les rires étaient bien finis pour aujourd'hui.
[Si la musique n'est pas terminée, veuillez l'écouter jusqu'à la fin ou bien l'arrêter, puis poursuivez votre lecture.]
« Tout le monde debout ! » souffla Max au groupe. Il secoua légèrement Lila, qui s'était finalement endormie.
« Qu'est-ce qui se passe... ? balbutia-t-elle.
— Il faut qu'on parte. Maintenant. »
Il pressa tout le monde de se lever et de le suivre. Régis lui demanda ce qui le mettait dans ces états en plein milieu de la nuit. Il lui répondit qu'il avait vu trois d'entre <eux> se baladait à moins de cent mètre de leur camp. Max ordonna au groupe de rassembler ce qui leur semblait le plus important dans un temps imparti. Ils obéirent.
Malik prit la viande et la mit dans un sac plastique qu'il mit à son tour dans un sac à dos qui contenait leur réserve de nourriture. Régis prit le sac contenant les bandes dessinées et fourra les cinq gourdes dont une seulement était intégralement remplie d'eau – une autre était remplie à moitié.
« Max, qu'est-ce qu'on va faire ? cria Paolo, terrifié.
— Mais ferme ta gueule ! lui répondit-il, tous ses sens en alerte. Accroupissez-vous, tout le monde. (Ils s'exécutèrent.) Bien. Maintenant, suivez-moi. On va s'en sortir, je vous le jure. »
Du moins, il était sûr d'au moins survivre lui-même. Les autres...
Ensemble, le groupe longea les quelques énormes racines qui sortaient du sol poussiéreux qu'il piétinait depuis deux jours déjà. À plus de deux kilomètres en face d'eux se trouvait la ville qu'il tentait d'atteindre. Ils y arriveraient enfin cette nuit.
« On va y arriver, allez ! » les encouragea Max.
Puis ils tombèrent nez à nez face à l'une de ces choses.