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Assassin's Creed III

Sujet : [Fic] La naissance de l'aigle
DEN2OO7
Niveau 10
16 mai 2012 à 20:55:35

Merci beaucoup Mortis, content de te revoir :-)

DEN2OO7
Niveau 10
21 mai 2012 à 02:09:35

Chapitre 20 :banzai:

Comme il y a quelques mois, Gabriel retrouvait les vieilles sensations du type qui avait frôlé la mort pour finalement revenir à la vie. Nouvelle blessure, nouvelle douleur, nouvel endroit inconnu. Cela lui était très désagréable et rien que l’effort de remettre ses esprits en place lui demandait beaucoup d’énergie. Sa vue trouble reprenait peu à peu ses droits sur ses rêves absurdes et violents. Elle lui dévoilait un lit immense à baldaquins, très élégant. L’homme qu’il avait vu avant de perdre connaissance se tenait en face de lui, en train de fumer. Il était assis sur une chaise et le regardait revenir à lui, patient. Lorsqu’il jugea que Gabriel était bien éveillé, il prit la parole. Leclerc tira une bouffée puis la jeta par la fenêtre de la chambre, non loin. Les deux hommes étaient seuls, éclairés par quelques bougies. Le Soleil n’allait pas tarder à se lever, et éclaircissait les cieux au loin derrière les toits. Les étoiles fuyaient pour revenir encore et encore, jusqu’à la fin des temps.

-Etonné de me revoir ? « Assassin » ?

Gabriel s’assit sur le lit dans la douleur. Il avait été recousu et bandé proprement. Dehors toute la ville était calme, comme si rien ne s’était passé. Sylvia devait le croire mort, comme Louis. Il devait faire face à cet homme si mystérieux, qui lui veut manifestement moins de mal que prévu.

-Pourquoi déployer autant de moyens pour me capturer et finalement prendre le risque que je m’échappe ? Vous ne croyez tout de même pas pouvoir me retenir ici à vous seul ?

-C’est étrange…j’ai l’impression que tu ne me reconnais pas… ?

Gabriel était encore sonné et, la bouche pâteuse, ne comprenait pas cette dernière question. Il s’agissait de la première fois qu’il rencontrait cet homme. Il n’avait pas l’intention de comprendre et avait déjà trouvé un moyen de s’enfuir. La fenêtre semblait être une bonne option, d’autant qu’ils n’étaient qu’au premier étage. L’Assassin se relevait pour se rhabiller. Il gagnait du temps sous les yeux du capitaine qui le laissait faire.

-Pourquoi devrais-je vous reconnaitre ? Vous connaissiez mon grand père ? Tout ce que je sais c’est qu’on vous paye pour me retrouver. Bravo, vous allez m’empailler ou quelque chose comme ça ?

Leclerc restait sidéré sur sa chaise, et n’en revenait pas. Il détourna le regard vers l’extérieur de la fenêtre, et réfléchit à ce qu’il allait dire. Il était visiblement dans une position délicate. Il prit une grande inspiration, il était à présent sûr des mots qu’il allait utiliser. Tout en détournant le sujet principal, il mit les pieds dans le plat.

-Je ne vais pas te tuer, Assassin. Je vais même t’aider à trouver ce que tu veux.

Gabriel était rhabillé maintenant, et remettait son tricorne sur sa tête. Il ne retrouvait en revanche pas ses armes, qu’il cherchait du regard. Leclerc sortit un pistolet qu’il pointa sur l’homme en noir, tout en armant le chien dans un cliquetis menaçant. Gabriel resta près du lit, sans aller plus loin. Ils se regardaient dans les yeux, sans ciller. Des rires de femmes traversaient les couloirs de la bâtisse. La chambre était étrange, avec des cordes aux murs, des portraits de femmes dénudées un peu partout. Plus le temps passait, et plus il était évident que le capitaine l’avait amené dans une maison close. Une méthode très discrète pour agir dans le dos du pouvoir.

-Vous n’avez pas idée de ce que cherche.

-Si, « La Pomme ». Vous la voulez pour renverser le Roi. Sans elle, il n’est rien. Et avec elle, il se maintient en place. Simple comme bonjour. Et vous savez quoi ? J’adhère totalement au projet.

-Et vous voulez quoi en échange ?

-Je veux la récupérer.

-Vous savez aussi bien que moi que je ne vous la laisserai sous aucun prétexte. Pourquoi vouloir traiter avec moi, templier ? Vos chefs vous font tant de peine ?

-Vois-tu, « Assassin », je n’ai rien à voir avec ces consanguins de templiers qui se complaisent dans un pouvoir absurde et voué à disparaitre d’une manière ou d’une autre ! Le peuple gronde, les classes se jettent des pierres, l’argent manque. Les hommes d’esprit philosophent sur un monde meilleur en apportant des idées à suivre. Ils forment une assemblée et défient déjà le pouvoir sans ton aide. Moi, je sais seulement trois choses importantes.

Sous son tricorne et regard caché à son interlocuteur, Gabriel était obligé d’écouter celui qui le gardait en joue.

-Céleste. Je suis tout ouïe. Quelles sont-elles ?

-Premièrement, nous voulons tous les deux une même chose : priver le Roi de sa Pomme. Nous nous entendons au moins sur un point. Deuxièmement, tu ne pourras jamais y arriver sans mon aide, et vice versa. Pour finir, je ne désire qu’une chose, me garantir un avenir sain quand tout le pays implosera dans la guerre civile. Cela ne saurait durer.

-Faire un pacte avec nos ennemis est loin d’être notre coutume.

-Oh je t’en PRIE !! Cela fait des années que t’as enfreins toutes ces règles ! Et aujourd’hui que tu recommences en plein Paris, tu oses me les balancer à la FIGURE ?!

C’était la première fois que le capitaine s’emportait en présence d’un témoin. Il avait élevé la voix de manière très violente et soudaine, si bien que cela avait surpris Gabriel. Mais ces paroles troublaient fortement l’assassin. Une bonne partie de son passé avait disparu de sa mémoire sans raison, et cet homme semblait en savoir beaucoup sur lui.

-Ce n’est pas la première fois qu’on se croise n’est ce pas ? Que savez-vous sur moi ? Qui suis-je vraiment ? Et qui êtes vous nom de Dieu ?!

- Nom de « Dieu » ? Décidément tu n’es vraiment pas comme les autres de ton espèce. Si tu veux plus d’informations, accepte notre petite alliance de circonstance et je te dirai tout ce que je sais sur toi. Ca te va ?

-Si j’accepte, vous me laisserez partir ?

-Naturellement.

-Ou sont mes armes ?

-Je les ferai retourner chez ce charmant Louis Lepage. C’est bien chez lui que vous avez élu domicile, n’est ce pas ? Vous comprendrez que je ne vous fasse pas encore assez confiance pour vous les restituer sur le champ…

-Certainement. Vous saurez donc ou me trouver, puisque vous avez tant besoin de mon aide ?

-Chaque chose en son temps. Guérissez, et tenez vous tranquille. J’ai déployé assez d’efforts pour vous faire passer pour mort, ce n’est pas pour que vous gâchiez tout en allant trucider d’autres sentinelles. En attendant…

Il avait abaissé son arme et laissé passer Gabriel qui enjamba la fenêtre. Il devait revenir chez le forgeron au plus vite. Il devait raconter cette nuit interminable à ses comparses, mais surtout à Sylvia qui saura comment gérer tout cela. Le capitaine, l’observant sans montrer la moindre émotion, et n’ayant pas bougé depuis le réveil de Gabriel, termina sa phrase dans un sourire qui en disait long.

-En attendant…repense à ma petite proposition !

L’assassin disparu en sautant silencieusement dans la nuit qui se terminait, sans dire mot. Leclerc se leva d’un bond et se pencha dans l’entrebâillement. Gabriel avait disparu en un rien de temps. L’officier hurla alors à pleins poumons, pour être sur de se faire entendre :

-Je suis ta seule ALTERNATIVE, GABRIEL ! La seule CLE de tes SOUVENIRS !

Il y a 8 ans.
Yorktown, Virginie.
Etats Unis d’Amérique.

Dans une cabane en rondins de bois, un homme assis sur un tabouret taillait un pieu de chasse. De son couteau gigantesque, il alignait les copeaux de bois sur le sol d’un geste précis et régulier. Dans le noir, ses réflexions le rendaient plus sérieux encore. Des peaux de bêtes le recouvraient et ornaient les murs de sa petite bâtisse. Un feu de bois faisait rôtir de la viande d’élan dans une odeur agréable. La fumée s’échappait par une cheminée de pierre faite de ses propres mains. Tandis qu’il continuait ses gestes mécaniques, des bruits de pas s’approchaient de sa porte d’entrée. Il s’arrêta lorsque les deux soldats venus a sa rencontre vinrent la pousser, lourde et grinçante.
Les faisceaux de lumière dévoilèrent l’hôte qui fit mine de s’attendre a cette visite.

-Qui êtes vous ? Qu’est ce que vous me voulez ?

-Vous êtes…Leclerc ? Philipe Leclerc ?

-Lui-même…faites attention à la marche.

Les deux jeunes officiers tenaient en main un vague dessin de l’homme qu’ils recherchaient. Ils étaient embarrassés de trouver un ermite mal rasé, et vivant seul depuis des années, déconnecté de la réalité. L’homme les regarda un instant, puis pris un air satisfait. Toujours assis sur sa chaise, il reprit la parole.

-Vous avez mis du temps avant de me retrouver. Qu’est ce que je peux faire pour notre glorieux Roi cette fois ci ?

-Si vous nous aidez à résoudre ce fâcheux problème, l’armée s’engage a vous restituer votre grade ainsi que la bourse qui s’y engage. Votre retour en France vous sera payé, ainsi que toutes vos mensualités en retard depuis votre…hem…départ.

Leclerc se caressa la barbe. Il semblait intéressé. Il se leva d’un coup, en se servant de son pieu comme canne, et tendit la main à l’un des deux jeunes hommes. Sa décision prise aussi rapidement témoignait d’un ennuie mortel qu’il subissait depuis trop longtemps.

-Que dois-je donc faire pour retrouver tout mon honneur aux yeux de sa majesté ?

-C’est assez délicat…un homme s’est échappé avec des informations importantes a sa connaissance. Elles mettent en péril l’intégrité de la couronne et c’est pour cela que vous devez le mettre hors d’état de nuire. Il s’est enfuit dans la forêt au nord, vers les territoires indiens.

Il lui serra la main, tout en fronçant les sourcils. Il le prenait pour un original.

-Les territoires Mohawk ?

-Si vous le dites. Pour faire court, il ne doit pas survivre. Réaliser votre tache dans les plus brefs délais. Vous êtes celui qui connait le mieux la région, c’est pour cela que nous faisons appel à vous, et à personne d’autre.

- Que dois-je savoir d’autre ?

-Il est extrêmement dangereux. J’ai tué son frère devant ses yeux hier et il cherchera à se venger. Il s’appelle Gabriel Epervier, originaire de Paris. Mais cela ne devrait pas vous causer beaucoup de problème de retrouver un pauvre petit citadin à des milliers de kilomètres de chez lui, sur votre territoire.

Un aigle noir passait au loin, entre les arbres. Il finit par se poser sur une branche haute, en face des trois hommes, et les fixait du regard. Il poussa un cri qui résonna sur des kilomètres. Philipe Leclerc le regardait lui aussi, tout en emmenant son fusil avec lui en bandoulière. Tout en marchant dans la direction de sa proie, il leur adressa encore quelques mots pleins de doutes.

-S’il est arrivé chez les Mohawk avant moi, je ne sais pas comment tout cela finira.

...j'ai mis quelques révélations n’empêche :)

:banzai:

dark_nejilong
Niveau 3
21 mai 2012 à 10:54:24

La claaaaaaaasse :bravo:
La scène au présent est en 1789? et si sur le territoire Mohawk il rencontrait Connor (dans AC3 en 1756)...
Moi j'dit gg, on est tous à attendre !! :bave:

Mortis_karal
Niveau 10
21 mai 2012 à 12:16:44

Pas mal la coop' en vue entre ces deux la !

DEN2OO7
Niveau 10
21 mai 2012 à 12:53:06

Merci à vous deux :p)

En effet Gabriel risque de faire quelques rencontres :) Oui le présent dans l'histoire c'est 1789 :oui:

Tout ça lèvera peut être le voile sur son passé :sournois:

DEN2OO7
Niveau 10
21 mai 2012 à 17:52:16

je up un petit coup, j'ai le droit :hap:

DEN2OO7
Niveau 10
22 mai 2012 à 14:05:56

:up:

dark_nejilong
Niveau 3
23 mai 2012 à 21:18:50

:up:

DEN2OO7
Niveau 10
24 mai 2012 à 00:29:44

sur ce forum c'est mort personne veut la lire :-(

dark_nejilong
Niveau 3
24 mai 2012 à 21:24:41

ben si, c juste qu'ils sont occupés en ce moment...
et moi jsuis là, donc au boulot !!
:-)))

-Maxlamenace
Niveau 10
27 mai 2012 à 10:23:36

slt Den, excuse moi mais j'étais pas mal pris en ce moment...
Mais j'ai rattrapé mon retard!

je trouve que tu t'améliore de plus en plus! on se croirait dans un film d'assassin's creed. est ce que t'a perlé de ta fic à ubi? je sais que tu avais eu l'idée à un moment

DEN2OO7
Niveau 10
27 mai 2012 à 12:32:21

Merci mac :ok: oui j'essaye de faire en sorte que ça se passe comme un film, histoire de donner un peu de jeunesse au texte, de ne pas l'écrire comme un bouquin qui deviendrait chiant à lire :) Chaque chapitre doit être intéressant à lire !

Et non je n'en ai pas parlé à Ubi, j'en ai parlé sur leur forum et tous les membres m'ont vivement déconseillé de le faire car ils m'enverront bouler dans 100 % des cas, en effet ils disposent de scénaristes compétents et ne vont pas traiter avec quelqu'un qu'ils ne connaissent pas...mais de toute façon rien n'est perdu on verra bien !

nico_023
Niveau 6
27 mai 2012 à 22:57:42

Cela faisait un petit temps que je ne m'étais plus connecté et tac fic est toujours plaisante à lire :)

dark_nejilong
Niveau 3
28 mai 2012 à 21:33:26

à quand la suite ??!!

:-(

DEN2OO7
Niveau 10
03 juin 2012 à 17:00:52

Chapitre 21 :banzai:

http://www.youtube.com/watch?v=c3udu4SUsIc

L’aube se montrait enfin sur la ville lumière qui chaque jour renaissait. L’activité des rues se faisait grandissante, et la nuit faisait place aux couleurs chatoyantes des étalages sur la place du marché. Les habitués de la nuit croisaient les lèves tôt en silence. Un monde faisait place à l’autre dans les règles les plus simples et les plus épurées. Cette époque ou la liberté prenait ses droits restait tout de même le témoin d’une chose absolue, l’homme demeurera toujours l’esclave des astres. Cette obéissance inconsciente était si parfaite que cela pourrait conduire n’importe quel être avisé à se demander s’il n’existait pas une force supérieure capable de nous dominer tous.
Cette question, l’Assassin ne se la posait même plus. Parmi ces âmes en peine, il avançait plus déterminé que jamais. Vêtu de noir, il cachait sa douleur à la poitrine, souvenir de cette nuit mouvementée. Son esprit s’agitait de plus en plus. Il devait absolument obtenir plus de réponses, savoir. Il devait en savoir plus sur sa quête, sa vie et son passé. Il devait en savoir plus sur la confrérie, sur ses ennemis et sur la pomme. Sylvia en était la clé.
Le chemin de croix qui le conduisait jusqu’à la forgerie de Louis, toujours fermée, lui avait laissé le temps de réfléchir. Mais malgré cela, il ne savait toujours pas quoi annoncer à son mentor. L’était-elle toujours par ailleurs ?
Les traditions des assassins se faisaient obsolètes et inappropriée en cette époque de changement. Les ennemis devenaient des amis, et les amis devenaient des ennemis. Pire encore, tout n’était pas noir ou blanc. Seul le crédo prenait tout son sens. Mais il était trop court pour servir de guide à Gabriel. Rien n’est vrai, tout est permis. Il ne le savait que trop bien. Mais des siècles ont passés depuis lors, et dorénavant même les templiers se servaient de ce précepte pour faire tout ce qui leur chantait, sur leur trône depuis des lustres et des générations.
Que restait-il aujourd’hui de ce combat éternel entre des ennemis invisibles qui se disputaient une foule aveugle ? Que restait-il des anciens enjeux, des croyances et des légendes anciennes ? Que restait-il de l’héritage des Assassins légendaires ? Que restait-il de Masyaf ? Plus grand-chose, si ce n’est que le pouvoir à été entièrement accaparé par l’un des deux camps. Quant aux Assassins, ils n’existaient quasiment plus. Seules quelques riches familles disséminées à travers la planète s’efforçaient de perpétuer la tradition de cette lute contre un pouvoir surpuissant. Cette lutte était le plus souvent politique.
Mais parfois, il arrivait qu’un jeune homme, ou qu’une jeune femme, reprenne les armes comme le faisaient ses ancêtres. La cape était conçue minutieusement, la capuche travaillée dans le moindre détail de sa forme. La conception des lames secrète révélée une fois encore par un livre gardé précieusement était de nouveau de rigueur.
Et la le sang coulait encore pour quelques années. La terreur revenait chez les nantis, les privilégiés et la noblesse hautaine. Les mots d’antan revenaient eux aussi : « Meurtrier, scélérat, terroriste, anarchiste » et bien d’autres encore.
Cette ignorance de la résurrection de l’Assassin à proprement parler est ce qu’il y a de plus déroutant à retenir de tout ceci. La caste templière, persuadée de sa victoire sur un ennemi éteint depuis des siècles, ne voyait plus le danger ou il se trouvait vraiment. Les assassinats mérités disparaissaient alors du jour au lendemain, avec leur auteur. Le plus souvent, la mort l’avait emporté, ou l’âge sur la raison.
Gabriel ne comptait pas finir de la sorte, et voulait apporter un véritable bouleversement. Il s’agissait du seul moyen d’en finir. Mais pour cela, il devait affaiblir son ennemi par tous les moyens. Subtiliser la pomme du Roy était une étape cruciale, et une alliance de circonstance avec un potentiel ennemi pouvait s’avérer nécessaire.

-Ou étais tu passé ?!

L’Assassin était revenu à bon port, et Sylvia lui avait ouvert. Elle le traina jusqu’au lit, dans une habitude mauvaise à prendre. Elle comprit qu’il n’était pas souffrant, mais extrêmement fatigué. Elle lui enlevait ses bandoulières en vitesse.

-Tu ne peux pas partir toute la nuit comme ça et revenir dans cet état à chaque fois ! Tu m’entends ?!

-Sylvia, écoute, je…

-Tu te tais !!

Elle lui enleva sa cuirasse criblée de balles. Elle resta un instant, à cheval sur Gabriel, avec le plastron entre les mains. Son air horrifié à la vue du sang séché sur le cuir, ainsi que des points de sutures sur sa poitrine la trahissait. Elle jeta les protections au loin et lui attrapa le visage avec force.

-TU ne peux PAS te permettre de MOURIR ! Tu m’entends ?! Tu es trop PRECIEUX ! Tu…

-Je vois comme l’Aigle !

La jeune femme s’arrêta un instant, perplexe. Elle ne comprenait pas ce qu’il disait. Il se releva sur le lit et tous deux se regardèrent dans les yeux. Gabriel sourit légèrement, et même s’il avait des centaines de choses à lui dire, à lui raconter, il ne trouvait pas d’autres moyens pour lui faire comprendre ce qu’il avait en tête.

-Tu avais raison. Je peux voir ce que personne ne voit. Je vois tout ce qui est inatteignable, tout ce qui est impensable. Tout ça n’a rien d’une légende. Je sens tout ça couler en moi et mon esprit. Aujourd’hui, j’ai…j’ai affronté tant d’ennemis…et aucun n’a pu me terrasser. Je suis plus fort, je suis plus capable. Et…

- Tais-toi…

Elle l’embrassa pour le faire taire, sans jamais s’arrêter. Gabriel fit de même, il n’était plus étonné de l’emprise qu’il avait sur elle. Tous deux s’allongèrent pour continuer leurs ébats, toujours plus proches l’un de l’autre. Les révélations de la nuit passée devraient attendre. Sylvia était morte d’inquiétude de ne pas le revoir. Gabriel était devenu en si peu de temps tout ce qu’elle aimait sur Terre, et pourtant elle ne savait presque rien de lui. Cet homme était prêt à tout pour la confrérie, et œuvrait chaque jour pour la faire grandir. Sa force d’esprit se conjuguait à merveille avec sa force brute pour la jeune femme qui était tombée éperdument amoureuse d’un inconnu.
Si Gabriel venait à disparaitre, les assassins perdraient tout espoir pour des années encore. Au delà de ça encore, la jeune Auditore perdrait tout.

La même journée, au soir
Bureau du commandant de la garde
Le comte d’Essling

C’est pour une fois avec un certain entrain que le Capitaine Philipe Leclerc traversait les casernes des soldats de la garde pour faire son rapport hebdomadaire au Comte d’Essling. Ces deux hommes se détestaient cordialement, mais avaient toujours su travailler ensemble. Ces deux forts caractères s’opposaient par leur origine. Si le Compte était parvenu a devenir le commandant en chef de la garde royale, ce n’était que grâce à son appartenance à la haute noblesse, à une famille très estimée prussienne. Quant au capitaine, qui n’avait ce grade que pour la forme, c’était un homme solitaire qui était un pur produit de la petite bourgeoisie partie faire fortune en Amérique. Mais les événements ont précipité sa famille dans la pauvreté. La guerre et le rejet de tout ce qui était français en étaient les principales causes. Il était parvenu à servir le Roy de manière très proche grâce à son esprit aiguisé qui lui permettait de penser avec toujours un coup d’avance sur son adversaire. Les services qu’il rendait étaient introuvables ailleurs.
Leclerc passait peu à peu d’un statu de parvenu à celui d’homme dangereux, accumulant relation et pouvoir. Il était devenu les services secrets de sa Majesté à lui seul. Ses relations dans la populace, inconnues du reste de la haute société, faisait de lui un homme indispensable pour le contrôle et l’ordre. Malgré cela, le respect qu’il méritait ne lui était jamais accordé, et il s’en était fait une raison : même s’il apportait tout l’or du monde aux gens de la noblesse française, jamais il ne serait reconnu comme l’un des leurs.
Il méprisait tout ce qui avait le sang bleu en retour, mais le cachait au plu profond de lui-même. Depuis plusieurs années, il guettait, le cœur rempli de rancœur. La résurrection des ennemis de cette caste supérieure tombait à pic. Il devait profiter de la réapparition des Assassins pour cacher aux yeux de tous le véritable ennemi de la couronne. Lui-même. Une autre chose changeait la donne : il connaissait l’homme en question.

-Dois je vous rappeler que sa Majesté à imposé des délais, et que mon rôle dans cette histoire est que vous les teniez ?

-Je vous souhaite à vous aussi une excellente soirée, commandant.

Le capitaine venait à peine de rentrer dans ce bureau aux murs rouges qu’il se faisait déjà réprimander. Le comte était assis sur son fauteuil et rédigeait rapport sur rapport. Il ne regardait même pas celui qu’il avait fait demander.

- Epargnez-moi vos remarques, Leclerc. Faites votre travail ! Qu’avez-vous fait ces derniers jours, à part vous promener en ville pour faire AU MOINS semblant de chercher ?!

-Je l’ai trouvé, je sais de qui il s’agit.

Le Comte laissa alors tomber son stylo, abasourdi par cette incroyable réponse. Ses yeux immenses regardaient enfin le capitaine qui arborait un large sourire qui en disait long sur sa fierté. Debout au milieu de la pièce, il attendait impatiemment les questions qui allaient pleuvoir en masse.

-Comment ? Qu’est ce que vous dites ?! Peu m’importe de qui il s’agit !! Pourquoi ne l’avez-vous pas sommairement exécuté ?! Etes vous aussi stupide que vous le paraissez ?!

Leclerc commença alors à parcourir lentement la pièce, et en faisait le tour à petits pas. Il passait le doigt sur les étagères, et observait tout ce qui l’entourait tout en expliquant ses actes. Ses paroles n’avaient rien d’excuses, ni de justifications, mais étaient plutôt dites sur le ton d’explications simples qui pourraient paraître insultantes pour son supérieur.

-Je n’ai d’abord pas tout de suite compris pourquoi vous attachiez tant d’importance pour la mort de cet individu. En temps normal, vous l’auriez pris pour un fou. Plus le temps passait, et plus j’avais l’impression que cela prenait une affaire personnelle.

-Mais je me fiche de vos réflexions ! Vous êtes ici pour m’obéir !

-…ensuite j’ai constaté certaines similitudes avec les meurtres inexpliqués des nouveaux Etats Unis d’Amériques. C’était il y avait quelques années déjà. Tout concordait, la violence des meurtres, la dextérité avec laquelle ils avaient été perpétrés…il s’agissait surement du même personnage !

-Ou voulez vous en venir ?

-Le ton très sérieux avec lequel vous me posez cette question ne m’étonne guère car il confirme ce que je savais déjà : vous saviez que les meurtres de Paris avaient un lien avec ceux des treize colonies. Et surtout ! Surtout ! Vous vous sentiez personnellement en danger. Voici donc ma théorie.

Les deux hommes se regardaient droit dans les yeux dans un duel à la lueur des bougies. Aucune révélation n’était faite si ce n’est que le capitaine avait plusieurs cartes en mains, et qu’il comptait fermement s’en servir.

-Il s’agit d’un homme qui a décidé de continuer sa vengeance sanglante envers ses ennemis. Seuls les lieux changent. Vous savez de quoi il est capable et que rien ne l’arrêtera sauf la mort. Et la mort est incarnée par moi-même, en quelques sortes.

-Vous parlez de choses qui vous dépassent. Allez le retrouver, et tuez le. C’est tout ce que j’ai à vous dire. C’est un ordre.

-Un ordre du commandant, du compte ou du sous fifre templier ?

Un vent glacial parcourait la pièce. Les masques tombaient. Le groupe occulte était découvert, pour le moins officiellement. Le capitaine continuait de parcourir la pièce et pointait du doigt les croix qui ornaient les livres, meubles et draps. Tout cela lui sautait aux yeux.

-N’ayez crainte, je suis au courant de votre petit secret depuis longtemps. La seule chose que j’ignorais était que le combat contre les Assassins perdurait encore. Celui que vous cherchez, je le connais personnellement, et maintenant il me fait confiance. Faites ce que je vous dis et il se précipitera dans la gueule du loup.
Le compte paraissait méfiant. L’homme qu’il avait en face en savait trop, et tirait toutes les ficelles qu’il voulait.

-Et que voulez vous en échange ?

-De l’argent commandant, toujours plus d’argent. Pour faire mon travail tout d’abord, mais aussi pour mon silence.

:banzai:

DEN2OO7
Niveau 10
03 juin 2012 à 20:05:38

:up:

DEN2OO7
Niveau 10
03 juin 2012 à 22:24:22

:up:

DEN2OO7
Niveau 10
04 juin 2012 à 11:26:58

up

DEN2OO7
Niveau 10
04 juin 2012 à 23:05:14

:up: :-(

-Maxlamenace
Niveau 10
10 juin 2012 à 18:36:54

je suis là, t inquiète pas...
mais en ce moment je suis dans les révisions du brevet alors je suis un peu plus absent!
sinon rien a dire a part continue!!!

Sujet : [Fic] La naissance de l'aigle
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