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Assassin's Creed III

Sujet : [Fic] La naissance de l'aigle
DEN2OO7
Niveau 10
30 avril 2012 à 22:18:41

un par semaine :ok: écoutez pas destroy c'est un grincheux :noel:

nico_023
Niveau 6
01 mai 2012 à 09:47:49

Et a quand la suivante?

DEN2OO7
Niveau 10
01 mai 2012 à 10:25:17

Demain matin :) Patience :o))

Mortis_karal
Niveau 10
01 mai 2012 à 23:15:13

J'aime pas patienter ! Allez sors ton chapitre ou je t'exploite comme les thaïlandais dans ma cave ! :fou:

DEN2OO7
Niveau 10
01 mai 2012 à 23:19:51

ouais mais ca arrive demain :noel:

DEN2OO7
Niveau 10
02 mai 2012 à 15:51:12

CHapitre 16 :banzai:

13 septembre 1759.
Quebec.
Sur les buttes.

Un vent de silence s’emparait des francs tireurs français en ordre de résistance. Tous voyaient s’approcher les tuniques rouges venues s’emparer de la ville. Tous savaient à quoi s’en tenir. Tous savaient qu’ils avaient les pieds dans une tombe. L’avenir incertain déterminera s’il s’agira de la leur ou de celle de leurs ennemis. Tous immobiles et impartiales, les soldats français patientaient la, sous la peur et le courage réunis, qui sans le savoir, les liaient à leurs adversaires partageant les mêmes tourments.
Ceux qui étaient restés la ne faisaient en réalité pas vraiment partis de l’armée française, mais combattaient vivement à ses cotés. Tous colons et armés de leur propre fusil, ils ne participaient pas à la première attaque. La charge française lancée il y a maintenant près de 10 minutes fut ensuite suivie de milliers de détonations, des coups de feu tirés dans un ordre approximatif qui laissèrent de glace certains chasseurs les plus aguerris. Philipe Leclerc en faisait partit. Il écoutait d’une oreille attentive les salves au loin, qui se perdaient en échos dans la forêt nord américaine. L’œil plongé vers le sol, il grimaçait de manière si prononcée que ses jeunes camarades finirent par le questionner.

-Alors Philipe ? Comment ça se passe ? Raconte !

-On a fait feu les premiers mais dans le désordre. Les rouges n’ont pas répliqué.

-Comment ça ?! Ils se font tirer dessus sans rien dire ?

-Non. La charge s’est mal goupillée. Je pense qu’on s’est arrêté trop loin pour tirer. Les anglais n’ont pas du subir de pertes !

Tous se regardèrent et ravalant leur salive, les coups de feu redoublèrent d’intensité. Chacun était debout sur les collines devant la dernière forteresse protégeant la ville. Il s’agissait d’un point de défense idéal du fait qu’il était boisé. Tous les francs tireurs se cachaient derrière les troncs, prêts à stopper toute contre attaque. Mais leur attention ne se portaient plus vers l’avant, mais plutôt vers leur prophète improvisé, capable de deviner le déroulement de la bataille rien qu’avec son ouï.

-Ca y est, on est assez prêt. Il y de lourdes pertes de chaque cotés. L’infanterie britannique est extrêmement expérimentée, ne vous attendez pas à un miracle…

Un autre jeune homme, posté plus loin, ricana un instant. Il avait tout entendu des dires de Philipe, qui gardait le même air grave qu’auparavant.

-C’est ça ouais ! Et comment tu peux savoir tout ça dis moi ? On ne voit rien d’ici ! Tu peux aussi nous dire s’ils sont venus avec leurs femmes je suppose ?!

Il ne répondit pas, et releva la tête vers le lointain. Les coups de feu avaient cessé après quelques minutes d’intense fusillade, tandis que le reste des colons rigolèrent de la blague vaseuse du plaisantin. Philipe avait laissé faire, car cela remontait le moral de chacun. Toutefois, il savait ce qu’il disait. Le simple fait que les anglais n’aient pas répliqué sous la pression des premiers tirs français montrent de quel sang froid ils étaient capables de faire preuve. Il montrait aussi leur intelligence, leur capacité à juger de la distance de tir de l’adversaire, et d’agir en conséquence. Si cela ne dépendait pas des simples fantassins, mais des officiers capables de les tenir avec de simples mots, cela n’en serait qu’encore pire. Une armée menée de la sorte ne peut être arrêtée.

-On ne tire plus ! On ne tire plus !

-Pourquoi ?!

-Vous croyez qu’on les a renvoyés a la mer ?!

-On a gagné, ça y est ?!

Les amis de Philipe le regardèrent avec attention, puis il leur répondit en balançant la tête de droite à gauche. Il n’y avait manifestement pas d’illusion à se faire, et malgré les demi-cris de joie que l’on pouvait entendre dans les rangs coloniaux, personne n’osait quitter son poste. L’incertitude grandissait au fil des secondes qui suivirent, et elle était accompagnée de la peur. Cette peur de l’inconnu était impossible à chasser. Des centaines de fusils étaient pointés vers l’avant, à travers les arbres, dans le plus grand silence.
La pluie se joignait peu à peu, comme une invitée qu’on n’attendait plus. Elle tombait, goute par goute, sans jamais vouloir mouiller. Seul le bruit de l’eau frappant le sol s’ajouta à la bataille.

-On les entend arriver.

Philipe avait lâché ça avant tout le monde, et se mit en position de tir derrière son tronc. Par effet de mimétisme, tous firent de même. Petit à petit, toute la ligne d’arbre se transforma en piège meurtrier, aussi efficace qu’invisible. Des uniformes blancs apparurent par centaines. Ils dévalaient la pente comme s’ils avaient le diable aux trousses. Ils traversaient les bois avec furie, sans prêter attention aux colons qui restaient la, l’air hagard, sans comprendre ce qu’il se passait. Un officier, une vingtaine de mètre en avant, tentait de les rallier autour de lui et de son cheval. Il hurlait à pleins poumons, sans jamais se faire entendre.

-Halte ! HALTE !! Arrêtez-vous ! ARRETEZ VOUS NOM DE DIEU !! Formez une ligne de défense !! Plus de retraite !! Arrêtez-vous et COMBATTEZ !

Sous les yeux de Philipe qui le regardait à travers sa ligne de mire, l’officier finit par abandonner et vint à sa hauteur, complètement par hasard.

-Qui commande ici ?!

-Personne, capitaine. Nous ne somme que des volontaires.

-Alors écoutez-moi ! Notre seul moyen de continuer à combattre demain est de traverser la rivière Saint Charles ! Si vous et le reste de ces hommes parvenez à les maintenir ici, nous pourrons espérer battre en retraite !

-Mais combien de combien de temps avez-vous besoin ?!

-De tout ce que vous pouvez nous donner !

Un autre gradé arriva à cheval et vint à la hauteur du jeune capitaine. Sous le ton de la confidence, il se pencha à son oreille pour lui murmurer quelques mots sous les yeux de Philipe qui n’en comprit pas le sens. Il lisait aussi bien sur les lèvres que dans un livre, mais chaque mot mis bout à bout n’avait aucune signification. Les deux officiers s’éloignèrent au galop sous les yeux médusés des colons qui ne savaient pas comment réagir, tiraillés entre l’envie de fuir comme leurs camarades en déroute et la volonté de sauver leurs villages de l’emprise britannique. Ils ne pouvaient se résoudre à abandonner ce que leurs aïeux avaient de plus cher. Les camarades de Philipe le questionnèrent encore.

-Il a dit quoi ? Qu’est ce qui se passe ?!

-Je ne comprends pas vraiment…je suis à peu prêt certain qu’il lui a dit « Leurs soldats sont envoutés, ils détiennent la Pomme d’Angleterre. » Mais je ne comprends pas ce qu’il à voulu dire par la…Je regrette de ne pas en savoir plus !

-Les rouges !!

Ce cri d’alarme fut répété sur toute la ligne d’arbre comme un cri de panique. En effet au loin sur les collines leur faisant face commençaient à poindre les uniformes britanniques, dévalant la pente à la poursuite des français en cavale. Les colons voyaient les épées anglaises abattre ceux qui se faisaient rattraper et refusaient de se rendre. Ils étaient trop nombreux dans ce cas la. Mais les ennemis étaient encore trop loin. Ce n’était pas la première fois que Philipe les affrontait. A première vu, les anglais sont toujours de fervents combattants. Mais lorsqu’ils font face à une véritable résistance, leur armée montre d’incroyables faiblesses dans leur hiérarchie. Les soldats britanniques sont trop poussés par la pointe de l’épée de leurs Lords, et sont incapables de prendre la moindre initiative. Philipe ne le savait que trop bien, et décida de jouer leur unique et dernière carte. Il ne s’agissait plus de faire la guerre comme des gentlemen européens, mais bien de repousser une vague de mercenaires sanguinaires capable de bruler la ville défendue.

-E COUTEZ MOI BIEN !! Vous ferez feu lorsqu’ils seront en bas de NOTRE colline, pas AVANT ! Tuez d’abord les OFFICIERS, puis descendez ensuite dans les GRADES !! Tuez ensuite tous ceux qui se mettront à donner des ordres ! N’achevez pas les blessés !! Ne…

Il continuait de parler sans se rendre compte que la masse rouge commençait déjà à grimper leur colline, sans avoir comprit que les arbres qui leur faisaient face étaient en réalité une forêt de sniper aussi soudés que galvanisés par l’échec. Philipe se tut au beau milieu de sa phrase et son œil d’aigle recherchait alors les épaulettes du premier gradé venu. Lorsqu’il tomba sur la première perruque blanche et poudrée, son doigt glissa sur la détente pour sonner le départ d’une première rafale de plomb destructrice pour les rangs anglais. La balle de son mousquet fusa à travers les airs, passant entre les gouttelettes d’eau, les herbes hautes, puis entre les deux yeux de l’officier qui fut mort sur le coup, tombant en arrière et disparaissant de la vue de ses soldats.
Les tirs de ses camarades furent tout autant ravageurs et achevèrent les sous officiers qui tenaient encore debout. Le reste des soldats, pour la première fois depuis le début de la bataille, hésita. Philipe rechargea aussi vite qu’il le pouvait, puis tira de nouveau dans le cœur d’un soldat rouge qui se rapprochait de trop prêt. Une deuxième rafale de plomb suivit, tout aussi destructrice que la première. Les britanniques reculèrent en désordre pour se retrouver sur la colline d’en face. Ils formaient les rangs pour une attaque ultime. Ils étaient trop loin pour continuer à tirer. Les colons, chasseurs dans l’âme, le virent très vite et arrêtèrent le feu. Leurs mains tremblaient, le stress était à son comble. Ils eurent l’impression d’avoir commis l’impardonnable. Face à eu se trouvait la première puissance mondiale, plus nombreuse, mieux équipée et mieux entrainée, et pourtant ils n’avaient pas hésité à donner un coup de canon dans la fourmilière. Les représailles risquaient d’être terribles.

-Ils vont revenir !! Restez derrière vos troncs ! Ce sera un feu sur trois rangs puis un long temps de recharge ! Laissez les croire en leurs chances !!

En effet, peu de temps s’écoula avant que les anglais ne donnèrent raison au jeune Leclerc qui déglutissait tout en regardant s’approcher les grenadiers de la couronne d’Angleterre. Ils marchaient au pas et avaient repéré ceux qui osaient se dresser sur leur chemin. Ces hommes grands et fort étaient sans peur et aussi adroits au tir que Philipe et ses camarades, assis derrière leurs troncs. Cette protection éphémère semblait rétrécir au fur et à mesure que le temps passait, et tous priaient le ciel d’être épargné. Philipe jeta un dernier coup d’œil furtif en passant la tête sur le coté de son tronc, puis se rabattit sur le champ. Il regarda ses amis, qui n’osaient pas faire de même et attendaient. Il inspira profondément, puis expira doucement. Charles, son ami d’enfance, savait ce que cela signifiait.

-Ne fait rien de stupide s’il te plait.

-Je vais juste les énerver un petit peu…

Lentement, il repassa la tête à l’extérieur de son arbre, avec son fusil à l’épaule. Les anglais étaient assez proches et avaient arrêté leur progression. L’officier en commandement du régiment leva haut son sabre et ouvrit grand la bouche, comme pour hurler à pleins poumons. Mais aucun mot ne sortit de sa bouche, si ce n’est une gerbe de sang pulvérisée par l’impact d’une balle tirée de la forêt. Il tomba à terre aux pieds de l’officier subalterne qui prit le relais. La ligne anglaise fit feu sur les jeunes français qui avaient décidé de rester pour résister. Tous se blottirent du mieux qu’ils le pouvaient derrière leur cachette de bois, qui semblait voler petit à petit en éclats de bois pulvérisés par les impacts de balles.
Certains tombèrent, et hurlèrent la douleur de leurs blessures. Philipe serrait les dents. Il essuya l’eau qui descendait de ses cheveux détrempés puis reposa sa main dans la boue qui lui servait de siège. Ce ne fut que la première salve.

:banzai:

_destroyers_
Niveau 10
02 mai 2012 à 16:27:19

Si tu sors un chapitre tout les trois jours a partir d'aujourd'hui, on devrait être synchronisé dans la semaine prochaine :noel:

DEN2OO7
Niveau 10
02 mai 2012 à 16:47:23

j'ai prévu dès le début que je ferais comme ça, banane :noel:

Mortis_karal
Niveau 10
02 mai 2012 à 19:10:02

"Tuez d’abord les OFFICIERS, puis descendez ensuite dans les GRADES !!" C'est juste une réplique c/c de The Patriot ça na :noel:

Sinon bon chapitre avec du bon massacre !

DEN2OO7
Niveau 10
02 mai 2012 à 19:11:32

merci :)

C'est surtout une tactique de guérilla très connue :hap:

_destroyers_
Niveau 10
02 mai 2012 à 19:15:17

Je savais que le grand DEN avait tout prevue :hap:

dark_nejilong
Niveau 3
02 mai 2012 à 19:48:27

Stylé, surtout l'effet stratégique ;) mais, dsl pour mon ignorance... c'est qui philippe?

ace-time
Niveau 10
02 mai 2012 à 19:55:08

I love :coeur:

DEN2OO7
Niveau 10
02 mai 2012 à 20:03:14

dark_nejilong :d) En 1759 nous avons un personnage qui s'appelle Philippe Leclerc, et en 1789 nous avons un personnage qui est le capitaine Leclerc :) Il faut jute faire le lien :noel: Surtout que j'ai fait une transition entre le Flash back et le présent autour de ce personnage... :o)) Merci pour le reste :ok:

ace-time :d) :coeur:

dark_nejilong
Niveau 3
02 mai 2012 à 22:41:35

aaaah okééé Leclerc c'est le méchant captain' qui veut capturer Gabriel? ok. Ben notre black assassin a interet a faire gaffe avec le type qui a repoussé l'armée britannique :-)

nico_023
Niveau 6
04 mai 2012 à 19:27:19

Il ne l'a pas encore repoussé, pour le moment il l'a juste ralenti. et si tu veux connaitre la suite de la bataille tu mets battaille de Québec 1759 dans google et tu vas trouver tout de suite :)

dark_nejilong
Niveau 3
05 mai 2012 à 23:53:04

à quand le prochain chap' ?? :up:

DEN2OO7
Niveau 10
06 mai 2012 à 11:38:09

Voici donc la suite que je soupçonne d'être à la hauteur :noel: (parce que je l'aime bien :) )

Chapitre 17 :banzai:

La fusillade fut extrêmement violente. Entre les anglais qui voulaient forcer le passage, et les colons qui refusaient de battre en retraite, les airs étaient parcoururent par autant de projectiles que de gouttes de pluie. Au loin des éclairs frappaient le sol, précédant un tonnerre faisant trembler les arbres par ondes de choc à intervalles réguliers. L’armée française était à l’abri depuis plus d’une demi-heure, mais pour Philipe et les hommes qui l’entouraient, il leur était impossible de le savoir. Tous continuaient à empêcher l’ennemi d’avancer d’un pas de plus. Ils refusaient de les laisser s’enfoncer encore un peu plus profondément dans leurs terres.
La colline était jonchée de corps des soldats anglais qui tentaient désespérément de grimper en courant, mais les malheureux étaient fauchés à chacune de leurs tentatives. Une telle précision dans les tirs leur était inhabituelle, et ils piétinaient depuis près d’une heure devant cette ligne d’arbre infranchissable. Mais le coté des colons était encore plus mal en point, les insultes proférées à l’encontre des anglais n’étaient plus. Plus personne ne parlait, et tous se contentaient de tirer, tuer, puis de recharger mécaniquement leur mousquet qui bientôt ne pourra plus faire feu par manque de munition. Cette menace planait maintenant depuis quelques minutes, mais elle était dors et déjà bien réelle. Le silence que gardaient les hommes pendant la bataille s’expliquait aussi par le fait qu’à chaque minute qui passait, plusieurs d’entre eux étaient fauchés par la mort. Ce silence qui leur était imposé contaminait leurs voisins plus chanceux, qui voyaient malgré tout le sort se rapprocher. Le voisin à Philipe avait la main blessée et avait lâché son fusil depuis longtemps. Il appuyait sur la plaie et empêchait de faire couler le sang. Il n’osait pas s’enfuir.

-Charles tire toi ! Ils vont percer d’un moment à l’autre, on ne pourra plus les retenir !

-Je ne peux pas, ils nous clouent sur place tu le vois bien !!

Philippe regarda encore une fois derrière son tronc criblé de balle, et vit un petit groupement de cavalerie. Le général en chef de l’armée britannique était venu sur place encourager les troupes. Il s’agissait du dernier moment des colons. Pourtant, une petite centaine était encore la et brulait ses dernière cartouches. Si les anglais voulaient passer, ils le feraient au prix de nombreuses pertes. Mais le moral n’était plus la, et Philipe doutait qu’ils n’osent charger une nouvelle fois, aussi victorieux qu’ils pourraient l’être. Il sourit à son ami qui lui, avait abandonné tout espoir.

-Je crois qu’ils vont retourner d’où ils viennent ! Ils n’ont pas le choix ! Regarde ! Wolfe est la et donne des ordres ! On a gagné !

Les deux compagnons tournèrent encore une fois la tête, mais contrairement à leurs espérances, un spectacle surnaturel s’offrit à eux. Bras tendu vers le ciel, le général Wolfe détenait dans la paume de sa main un étrange objet qui semblait agir sur les anglais. Une aura brillant les entourait petit à petit, émanant de l’objet, les envoutant et les faisant avancer en hurlant, baïonnette en avant. Ils arrivaient sur le bas de la colline, et déjà quelques colons partaient en courant. Philipe était médusé. Ses yeux abasourdis regardaient ce phénomène incroyable, venu d’ailleurs. Un tel pouvoir était impossible à contrer. Dégouté et à genoux, il se faisait tirer le bras par Charles qui souhaitait maintenant prendre ses jambes à son cou.

-Philipe ! Viens on dégage de la ou c’est la mort qui nous attend !! Pour l’amour de Dieu lève-toi !!

Le jeune homme, serrant les dents, avait machinalement rechargé, comme toujours. Il se leva, mais faisait toujours face à ses ennemis. La relativité des sens lui permettait de vivre ces quelques secondes en une éternité et ses gestes simples le faisaient avancer à travers les arbres. Charles le lâcha alors et se mit à courir dans la direction opposée sans demander d’explications. La silhouette de Philipe était maintenant à la vue de tous les anglais qui grimpaient dans la boue mais n’avaient pas le temps de le viser. Quand à lui, il était déjà en position de tir et allait vider sa dernière cartouche. Son œil d’aigle dans la ligne de mire fixait Wolfe sans frémir. Wolfe le vit lui aussi, sous forme d’une ombre noire habillée d’un manteau claquant au vent. L’un faisait face à la mort, et l’autre à son destin.

-Bienvenu à Québec…

Le doigt de Philipe glissa le long de la détente. Le projectile qui en sortit dans une gerbe de flammes trancha les airs, l’eau et la souffrance du champ de bataille puis transperça le cœur du général qui tomba de son cheval. Philipe n’en revenait pas, il resta quelques secondes à regarder sa victime suffoquer, toujours dans le prolongement de son fusil. Il mit enfin la crosse au sol. Seuls quelques uns de ses doigts tenaient le bout du canon. Sa tête pivota pour voir tous ses compagnons tirés d’affaire. Ils avaient pu fuit à temps, et les anglais traversaient des bois vides, ne trouvant que des cadavres et des mousquets abandonnés. Philipe sourit. Un groupe de soldats rouges passèrent à ses cotés, le mirent en joue, puis tira. Fauché par les balles, il tomba à terre. La vie ne le quitta pas pour autant.

Trente années passèrent avant que son chemin ne recroise cet artefact. La mort ne voulu pas de lui. Elle n’avait jamais voulu de lui. Persuadé que seul le temps finirait par le tuer, son obsession pour cet objet si mystérieux ne l’avait jamais quitté. Servir le Roi de manière très rapprochée était pour lui un moyen subtil d’obtenir plus d’informations à propos de ce qu’il convoitait. En 1789, sa traque de l’assassin des rues de Paris allait mettre un terme à tout ça.

Septembre 1789.
Paris.

Un mois était passé depuis les derniers événements. L’influence des assassins dans la ville n’avait fait que de grandir. Toutefois, la foule n’avait d’yeux que pour un : celui qu’on appelait avec espoir et crainte à la fois : le fantôme. Ces sentiments contradictoires s’expliquaient par le fait que Gabriel frappait uniquement la nuit, dans la pénombre, sans jamais se faire repérer. Il tuait tous les corrompus de la ville. Mais il faisait preuve d’une telle violence dans ses assassinats, d’une telle démonstration de force et de haine, que revenir sur les scènes de crime devenait une épreuve pour tous. Plus personne n’était à l’abri, et tous les postes importants du pouvoir étaient menacés. Du moins, c’est ce que tous pensaient.
Le temps passait lentement, et lentement Gabriel poursuivait un plan bien précis. Le Roi avait de moins en moins d’alliés, et était entouré à présent par peu d’hommes de confiance. Remplacer les pertes s’avérait difficile, et de plus en plus souvent, un citoyen français plein d’expérience était désigné. Les postes importants étaient maintenant attribués sous la dure loi de la méritocratie, imposée par un seul homme.
L’ironie voulait que le Roi agisse dans la crainte d’une menace que personne n’avait jamais vu. Son pouvoir lui filait entre les doigts, et son trône se brisait sous son propre poids.

Il était tôt cet après midi la, et Gabriel se reposait à l’ombre de l’atelier du forgeron qui les avait accueilli depuis longtemps déjà. Louis Lepage s’était avéré être un expert en armes et en médecine, et était devenu indispensable à la petite troupe. Lorsqu’il revint dans son atelier, Gabriel se leva sans réveiller Sylvia et alla le voir, intrigué.

-J’ai fait le tour de ton atelier, il est très classique…sans vouloir te vexer.

Gabriel parut gêné par ses propres propos, il fuit le regard de Louis en regardant par la fenêtre. Il se caressa un instant une barbe naissante et poursuivit.

-Tu n’aurais pas…quelque chose de spécial qui me permettrait de prendre un peu plus l’avantage sur mes ennemis ? L’armure c’est déjà bien…mais j’encaisse trop. Si je pouvais les avoir à distance ou…je ne sais pas. Il me faudrait plus de…

-…de puissance ?

-Pardon ?

-La seule chose qui te manque par rapport à tes ennemis, c’est de la puissance de feu. Mais ton seul avantage réside dans la discrétion ! Sinon autant monter ta propre armée et assiéger Versailles à toi tout seul !

-Tu as raison…c’était une question stupide.

Quelqu’un frappa à la porte vigoureusement. Tous les trois se regardèrent l’espace d’un instant. La boutique avait fermé depuis longtemps, Louis s’étant totalement dévoué à la cause. Personne ne devait venir. Les deux assassins se cachèrent dans l’arrière boutique, un peu en courant et de manière peu discrète. Louis se racla la gorge et alla timidement ouvrir les panneaux qui fermaient le comptoir. Le bois coulissa sur le coté, laissant entrer la lumière d’été. La poussière en suspension était étouffante pour les visiteurs qui étaient tous devant le vieux forgeron. Ils étaient deux, habillés en civil mais de manière très élégante. Ils portaient l’épée. Le style de l’un rappelait celui de Gabriel, même si le personnage était aussi âgé que Louis.

-Bonjour, nous enquêtons sur un criminel qui sévit dans la capitale. Nous pensons qu’il achète son arsenal plutôt…impressionnant…dans une des forgeries de la ville. Avez-vous vendu des armes à quelqu’un de plutôt louche ces derniers temps monsieur…

Il regarda un registre négligemment tenu qu’il tenait d’une main.

-… « Lepage ».

-Non, non…vous savez, il y a longtemps que je n’ai pas ouvert ma boutique, je prends des vacances vous savez. Je pense même prendre une retraite bien méritée et rejoindre mon beau fils dans le sud ! Je peux savoir qui vous êtes ?

-Capitaine Leclerc. Voici le lieutenant Saxe. Nous sommes attachés directement aux services personnels du Roi.

-Eh bien ! Si le Roi envoie de tels personnages traquer les assassins, je peux me sentir en sécurité !

Philipe Leclerc baissa les yeux et nota très vite quelque chose sur son calepin. Il releva la tête et regarda intensément Lepage avec un sourire diabolique lui parcourant les lèvres.

-Je n’ai jamais dit qu’il avait tué qui que ce soit…

Louis eut un pincement au cœur. Sa bouche balbutia un instant puis, après quelques hésitation, il se reprit petit à petit.

-Je…euh…je…oh vous savez je pensais que vous parliez de celui que tout le monde appelle le fantôme ! Ce type me fiche la trouille !

Philipe ne l’avait pas quitté des yeux. La situation devenait inextricable et l’étau se resserrait doucement sur le forgeron. Le capitaine inclina légèrement la tête et son regard se posa sur quelque chose de bien précis.

-C’est une belle armure que vous avez la.

L’armure de Gabriel était en réparations et n’avait pas pu être cachée. Louis se précipita dessus et la cacha derrière un drap. Il rigola, d’un air un peu gêné. Il se gratta la tête, et sa moustache frétillait abondamment.

-Oui ! Euh… oui ! Il s’agit d’une de mes anciennes inventions…je…euh…j’ai tenté de vendre des nouvelles armes à l’armée vous savez ! J’étais armurier à une époque et…je voulais m’enrichir comme tout bon commerçant vous comprenez !

-Elle m’a pourtant l’air très bien. Pourquoi n’avez-vous pu la vendre à l’armée ?

-Trop chère. Comme la plupart des choses que j’avais proposées.

Le capitaine le regarda encore pendant de longues secondes puis lui dit au revoir. Il tourna les talons et s’éloigna avec son acolyte. Cet homme si froid avait glacé le dos de Lepage qui referma boutique, les bras tremblants. Gabriel revint, accompagné de Sylvia. Ils le pressèrent de questions. Mais Louis n’avait qu’une réponse en tête.

-Il sait.

:banzai:

DEN2OO7
Niveau 10
06 mai 2012 à 15:04:21

:up:

_destroyers_
Niveau 10
06 mai 2012 à 15:20:27

Synchronisation bientôt :hap:

Sujet : [Fic] La naissance de l'aigle
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