Révélation (partie 1) :
Les trois Assassins furent conduit jusque devant une grande porte en bois verni. Une voix s’en éleva.
-Entrez.
Ils obéirent.
La pièce était très grande. Presque aussi grande que la salle principale. Au milieu trônait une longue table recouverte d’une nappe d’un blanc immaculé et de multiples mets venant de tous les coins du globe.
Une impressionnante cheminée de deux mètres de haut laissait ses flammes diffuser une douce chaleur.
A l’extrémité de la table, un vieil homme portant un collier de barbe et des vêtements luxueux sirotait un verre de vin.
Il sourit à l’arrivée des Assassins.
-Bienvenue à Boston mes amis. Bienvenu en Amérique. Bienvenu dans le Nouveau Monde. Asseyez-vous, je vous prie.
Shan prit place à la gauche du Grand Maître, Lucien à sa droite et Elizabeth s’assit à l’autre extrémité de la table, en face du Grand Maître. Celui-ci lui sourit et fit signe à un serviteur de remplir les verres de tout le monde.
-Une ravissante demoiselle, fit-il. C’est votre apprentie ?
-Vous avez remarqué qu’elle ne porte pas de lame secrète, acquiesça Shan. C’est effectivement mon apprentie.
-Et vous, continua le mentor en direction de Shan, vous êtes le fameux Shan Magerlan ?
-Fameux ?
Le mentor eut un regard énigmatique et un sourire en coin, digne du vieillard malin qui se faisait passer pour moins intelligent qu’il ne l’était.
-Nous parlerons seul à seul tout à l’heure.
Il tourna la tête vers Lucien.
-C’est un honneur d’accueillir un Malroy à ma table.
-Tout l’honneur est pour moi.
-J’ai déjà convié votre père et votre grand-père à cette même table. Comment se portent-ils ?
-Edouard Malroy, mon aïeul, est décédé il y a deux ans d’une maladie grave. Mon père, quant à lui, est actuellement en mission en Russie. Il vous passe le bonjour.
-Merci. Je suis désolé pour votre grand-père.
-Ce n’est rien.
Les trois Assassins mangèrent ce qu’il y avait dans leur assiette. C’était, pour ainsi dire, tout simplement délicieux. Les plats avaient été préparés par des chefs dignes de ce nom.
Le mentor, lui, se contenta d’observer ses invités en sirotant son verre de vin.
Elizabeth, peu habituée à cet environnement luxueux car venant d’un milieu pauvre, était assez mal-à-l’aise. Mais pour ne pas faire honte à son maître, elle garda un visage impassible et fit en sorte de manger proprement.
Lucien finit son assiette le premier.
-C’était succulent, lâcha-t-il en buvant une gorgée d’alcool.
-J’en suis ravi, répondit le mentor.
-Passons aux choses sérieuses. Ce qui m’amène ici est grave.
-Le mentor de France me l’a effectivement laissé entendre.
Le Grand Maître, impassible, sirotait tranquillement son vin.
Lucien lui raconta tout sur les traîtres, l’assassinat de Jefferson, ses aventures avec Shan et l’enquête qu’il avait l’intention de mener en France. Il n’oublia rien et le récit lui prit une bonne demi-heure. Pas une fois le mentor ne le coupa.
Lucien s’étant tut, il reposa son verre, ferma les yeux et posa sa tête sur ses deux mains jointes.
-C’est une affaire bien compliquée. Les Templiers ont forcément un lien avec les traîtres, mais lequel ?
Le mentor reprit son verre et continua à le siroter. A la grande surprise de tous, il changea complètement de sujet, comme s’il avait oublié les traîtres ou alors comme si cela n’avait aucune importance.
-Et à Londres, comment va le Grand Maître ?
-Plutôt bien, répondit Shan. Demain, je prendrais le premier bateau pour l’Angleterre pour la rejoindre.
Le mentor hocha la tête et se tourna vers Elizabeth.
-Et vous mademoiselle, depuis combien de temps êtes-vous dans le métier ?
-Depuis deux semaines messire.
-Appelez-moi mentor. Cela vous plait-il ?
-Ma vie n’a jamais été aussi palpitante. J’ai l’impression que j’ai été faite pour être Assassin.
Le mentor la fixa d’un air mystérieux. Il avait un regard d’une intelligence rare et, quand il vous observait, on avait l’impression qu’il lisait en vous comme dans un livre. On avait l’impression qu’il pouvait en savoir plus sur nous que nous n’en savions nous même.
Puis, il frappa dans ses mains et s’enfonça dans son fauteuil.
-Bien, nous discuterons de tout cela demain, à tête reposée, monsieur Malroy.
-Vous êtes sûr ?
-Mon cerveau marche mieux après une bonne nuit de sommeil, répondit le mentor d’un air malicieux. Shan, j’aimerais m’entretenir avec vous quelques minutes.
Shan resta donc à sa place alors que le mentor raccompagnait Elizabeth et Lucien dehors.
Il s’inclina légèrement devant la jeune femme et serra chaleureusement la main de Lucien.
Puis, il rejoignit Shan.
-Magerlan… Je ne pensais pas qu’un membre de cette famille vivait encore.
-Ma famille ? Que savez-vous sur elle ?
Le mentor plissa les yeux.
-Et que savez-vous, vous, sur votre famille ? Sur votre nom ?
Shan se tut. Il était vrai qu’il ne savait rien de ses ancêtres et de sa famille. Même son père avait toujours été un grand secret pour lui.
Le mentor fit signe à Shan de le suivre.
Il appuya sur le mur et une porte secrète s’ouvrit, menant à une autre pièce. Shan écarquilla les yeux.
La pièce était en fait un large couloir s’étendant sur plusieurs dizaines de mètres et s’arrêtant sur une haute grille en acier d’apparence impénétrable. Sur les côtés du couloir trônaient deux lignes de hautes statues en marbre d’au moins deux mètres cinquante de haut.
-Chacune de ses statues représentent un ou une Assassin célèbre ayant gravé son nom dans l’histoire de la Confrérie, et dans l’Histoire elle-même, fit le mentor. Ici Lao-Tseu. Là, Pline l’Ancien. A votre gauche, Cicéron. Là-bas, Galilée. Au bout, à droite, à côté de Cléopâtre, il y a Altaïr.
Les deux hommes marchèrent à travers le couloir. Shan s’émerveillait de voir que tous ces hommes et ces femmes célèbres étaient en fait d’illustres Assassins.
Altaïr, le légendaire Altaïr, dont on lui avait tant parlé, voila à quoi il ressemblait. Un mélange de puissance, de sagesse et de mystère.
Le mentor posa la main sur l’épaule de Shan et tendit le doigt vers la statue en face d’Altaïr, à l’extrémité du couloir.
-Arcus Magerlan. Votre ancêtre.
![[Laflamme]](https://image.jeuxvideo.com/avatar-sm/default.jpg){kind=avatar}
pour les 8000 
