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Assassin's Creed IV : Black Flag

Sujet : [Jeu] Le Meilleur écrivain 3.0
Jet_lag
Niveau 10
05 février 2014 à 14:59:13

Voila, donc après cette grosse phase de laisser aller général, le topic reprends! :noel:

Édition 14 :d) Corruption

:pacg: Les Inscrits :pacd:

- Emortel
- Sora
- Nivarea
- Jet
- Portal
- Mike?
- Hadriake

Jet_lag
Niveau 10
05 février 2014 à 15:05:09

Pour répondra à Nivarea, on essaie de faire une édition sur une dizaine de jour, moins si possible. La seule limite pour ton univers, c'est celle de ton imagination. C'est à dire que tu as carte blanche, du moment que ça colle au thème. Ça permet une grande diversité de texte :oui:
Longueur mini, de dirais une page word. Pour le max... ça peut aller loin :o)) mais on va essayer de pas dépasser les 10 pages word grand max, faut que ça reste relativement court

Si tu veux te faire une idée, survole un peu les liens de la bibliothèque, tu aura un aperçu

Mince, je remarque, je vais devoir faire une différenciation avec sora98 :noel:

Sora
Niveau 10
05 février 2014 à 15:32:33

Ne nous dit pas ça pour la longueur max, tu ne nous connais pas Jet :noel:

Hier encore je lisais la fic de Niva, 40 pages les deux chapitres :dehors:

Elyya
Niveau 10
05 février 2014 à 16:56:10

Je m'inscris :hap: /

[sora98]
Niveau 10
05 février 2014 à 18:43:38

Moi aussi :oui:

Jet_lag
Niveau 10
08 février 2014 à 14:37:52

Édition 14 :d) Corruption

:pacg: Les Inscrits :pacd:

- Emortel
- Sora
- Nivarea
- Jet
- Portal
- Mike?
- Hadriake
- Elyya
- Sora98

Jet_lag
Niveau 10
08 février 2014 à 21:26:40

:gba: Folie à deux :gba:

"-Arrêtes, je t’en prie… Tu n’es pas obligé de faire ça, personne ne te force… laisse moi partir… Tu ne peux rien y faire…
-Allons, tu sais que c’est pour nous deux que je fais ça, pour notre amour. Je sais que ce n’est pas agréable, mais ça ira mieux après. Tu ne sais plus ce que tu dis. Je fais ça pour nous deux…"
__________________________________________________

Otto marchait sur les pavés glissants de sa ville. Trois jours qu’il pleuvait sans relâche, et voilà que ce matin, le ciel avait eu la clémence de cesser de jeter des trombes d’eaux de par-dessus la voûte bleue. Mais le ciel n’en restait pas moins gris. Otto ne s’en souciait plus, il ne faisait pas la balade sous les platanes pour le paysage, mais pour se vider l’esprit. Ce chercheur d’une cinquantaine d’années en avait d’ailleurs bien besoin. C’était un rituel qu’il avait trouvé pour ne pas devenir fou. Car il était de ces hommes qui ne supportent pas l’échec, et que le moindres faux pas envoyait dans une colère noire. Chez lui, tout était calibré, pesé, et ordonné. Comme dans son métier.

Il a commencé cette balade vers ses vingt cinq ans. À l’époque, il travaillait sur un projet dantesque, qui malheureusement n’avançait pas. Le chercheur avait beau passer nuits et jours dans son laboratoire, dans son atelier, dans ses livres de chimie, la solution à son problème ne venait pas. Il avait contenu sa rage qui lui ordonnait de briser la moindre fiole et de réduire en charpie le moindre papier pour finalement mettre le feu à son laboratoire, feu qui aurait été largement alimenté par tous les produits qui s’y trouvaient, provoquant au passage quelques notable explosions. À la place, il avait jeté sa blouse contre un piquet au mur, et avait rageusement enfilé sa veste pour sortir. Il avait d’abord marché d’un pas borné dans les rues, maudissant la formule qui ne se dévoilait pas à lui, pour ne même plus songer où le menaient ses jambes agacées. Alors, il lui sembla que le sol n’avait plus le même aspect, que les bâtiments étaient moins hauts autour, et que la brise ne charriait plus toutes ces émanations de pots d’échappement. Relevant peu à peu sa tête qui, jusque là, était obstinément tournée vers le sol, il observa autour de lui de grands platanes tristes. Il était dans un parc qu’il ne connaissait pas, suffisamment loin de ses habitudes. Ce qui est magnifique avec les chercheurs, c’est que chaque nouvelle découverte est sujet d’ébahissement. Son problème avait était rangé dans un coin sombre de sa tête, alors que tous ses sens enregistraient tout ce qui l’entourait.

Il déambula ainsi sur les pavés, pour finalement arriver devant un banc, où une lectrice solitaire avait laissé son livre sur ses genoux, offrant au soleil son doux visage aux paupières closes. Mais surtout, Otto ne l’oublierais jamais, c’était le sourire, communiquant le plaisir qu’elle éprouvait à rêvasser sur ce banc à recevoir les rayons de l’astre. Le jeune homme n’avait jamais éprouvé de réels sentiment pour une femme, mais celle-ci le tenait déjà sous son emprise, sans même n’avoir esquissé un mouvement.
Et comme avant, ses pieds le guidèrent tout seul pour qu’il s’asseye sur le banc. Il se rappelle avoir entamé la discutions, même s’il ne sait plus toutes les bêtises qu’il lui avait dites. L’essentiel, c’est que parmi ces inepties, quelques une l’avaient fait sourire. Il fut le plus heureux des hommes quand finalement, elle lui offrit un rire joyeux. Il l’avait alors contemplé béatement, voulant graver ce son en lui-même. Il se marièrent cinq ans plus tard.

Hannah et lui s’était donc trouvé par pur hasard, et celle-ci lui avait été d’un indéfectible réconfort, le calmant après ses échecs, lui redonnant courage quand il en manquait.
C’est elle qui lui avait donné l’idée de se vider dans le parc, d’y aller et de se calmer.

C’était donc un rituel dans sa vie, même si ses travaux avançaient, il se forçait à y aller, pour conserver un mode de vie sain.

Mais voilà. La dernière fois qu’il avait fait cette balade, il venait de s’arrêter de pleuvoir. Et cela faisait un mois qu’aucune goutte de pluie n’était venue embrasser le pavé, comme un mois que son pied ne les avait plus foulé.

En fait, le temps lui était compté. Il aimait sa femme, plus que tout au monde. Et ce monde gangrené tentait de la lui ravir… On appelait cela une maladie neurodégénérative. Ou la manière scientifique de dire que le cerveau de la femme qu’il aime était en train de se faire détruire à petit feu. « Démence à corps de Lewy ». C’en était là. Une simple dénomination venue d’un autre chercheur qui avait trouvé une maladie. Et le patient, on en parlait ? De lui, qui s’est vu oublié le sens de mots simples, n’arrivant plus à saisir un verre sans le renverser, être assaillit de tremblements convulsifs, à avoir peu de tomber par terre si jamais il se levait. Non, le patient, on n'en parle pas. Surtout qu’il est mort lentement, montrant à ses proches la lente et inexorable décroissance de ses capacités. Eux qui impuissant l’ont regardé se vider de ce qu’il était pour ne plus laisser que l’infâme coquille torturée d’un corps qui ne différenciait même plus ses membres des meubles. Est-ce que les patients dans l’histoire de la médecine ont eu la moindre foutu importance ?! Leurs a ton témoigné la moindre compassion dans les écrits et les thèses, leurs à ton promis que leurs tortures serait endiguées, que des traitements seront trouvés et que personnes n’aura à subir leurs calvaires? Si ça a été fait, FOUTAISES ! Ceux qui ont fait ces promesses ne sont que l’affabulatrice masse de vendeurs de potions aux soi-disant vertus curatives ! Un médecin ne promet pas la santé, il l’offre ou se tait. Et aucun médecin n’a le droit de se taire face à quelqu’un qui souffre devant lui.

Otto n’avait cessé de faire des expériences, de noter dans son calepin ses trouvailles, et de relancer ses tests. Il avait délaissé toute vie sociale, obnubilé par le rêve de trouver un antidote à cette gangrène de la vie. Lui-même ne vivait plus que pour cela. Au départ, quand le verdict était tombé, Hannah et lui s’étaient promis d’être forts. Hannah faisait comme si de rien était, même si ses mouvements étaient de moins en moins nets. Mais Otto, lui, avait abandonné toutes ses recherches actuelles pour ne plus que se consacrer à trouver un moyen d’éradiquer ce mal qui, neurones après neurones, aurait raison de sas femme. Il avait balayé du bras tout ce qui se trouvait sur son bureau, pour lancer ses recherches. Ce jour là, il commençait à pleuvoir.

Il avait tenté de ne pas trop modifier ses habitudes, pour ne pas dépayser Hannah. Ils continuaient de prendre le thé ensemble, il continuait ses balades, tentant de la conforter dans un semblant de normalité. Mais très vite, la maladie est devenue agressive. Ses cellules saines laissant place aux amas de corps de Lewy beaucoup plus vite que le diagnostique ne le laisser envisager. Ce fut un coup de fouet pour le chercheur. Il revenait de sa dernière balade quand il apprit cela. Alors il n’était plus question de conserver un habitat stable. Il ne se nourrissait plus que parce que son corps réclamait l’apport de nourriture, comme il ne dormait que car son corps ne tenait pas le rythme. Son cerveau à lui ne s’arrêtait jamais de fonctionner, toujours imaginant le facteur à éliminer, rêvant à d’impossible formules chimiques capables de soigner son épouse. Si on les avait regardé côtes à côtes, on aurait cru Otto bien plus malade que sa femme. Il avait maigri, ses cheveux étaient tombés, ses rides s’étaient accentuées, et son œil ne restait jamais immobile. Elle avait tenté de le raisonner, de le calmer, mais cela n’avait fait que l’encourager à travailler encore plus vite.

Puis, il s’arrêta de travailler.

Jet_lag
Niveau 10
08 février 2014 à 21:26:51

"-Hannah ! Hannah ! Hurlait-il dans l’appartement. Viens, viens !"

Il lui expliqua la situation, et trop excité par sa découverte, il ne lui laissa même pas le temps de poser des questions auquel il n'aurait d'ailleurs pas répondu que déjà il la forçait à enfiler une laine pour l’emmener à son laboratoire. Il y arrivèrent extrêmement vite vu l’état de santé de la femme, mais encore trop lentement du point de vue de l’homme.

Otto alluma toutes les lumières, dont le son résonna dans l’enceinte. Il enfila sa blouse, et ordonna à sa femme de s’asseoir dans ce qui ressemblait à un fauteuil de dentiste.

"-Otto, calme toi je t’en prie !
Elle tentait misérablement d’arrêter de le faire courir dans tout les sens, mais à chaque fois qu’elle faisait mine de se lever, celui-ci la forçait gentiment à ce rasseoir.
-Hier, j’ai compris enfin ! Toutes ces recherches, et finalement, la solution… sous mes yeux ! Mais ne t’inquiète pas, j’ai rassemblé tout ce qu’il fallait… Enfantin, ha ha, basique !
-Otto !
-Ça se fera vite mon amour, bientôt… Mais c’était évident ! J’aurais dû le voir plus tôt ! Mais c’est finit, finit !
-Mais vas-tu t’arrêter de courir partout ?!"

Puis, comme il l’ignorait, la malade croisa les bras sur son ventre, attendant que la folie savante de son mari se calme.

Enfin, lorsqu’il lui sembla que tout était prêt, il finit par s’agenouiller devant elle, prenant des mains entre les siennes.

"-Mon amour, j’ai compris comment te soigner !
-Ne dis pas de sottises, en si peu de temps personne ne le peut…
-J’’ai trouvé un moyen ! Dans ton cerveau, il se crée des amas de synucleïne de type alpha, ainsi que de l’ubiquitine. Ces protéines sont essentielles au bon fonctionnement du cerveau, sauf que dans ton cas, elles sont dénaturées. Le problème est venu d’une seule cellule abîmée, et qui a corrompu les autres saines autour. Celle-ci on alors agit comme la première, corrompant les autres à leurs tours, ainsi de suite.
-Otto…
-Ce qui veut dire qu’en enlevant ces cellules malsaines, tout revient dans l’ordre ! J’ai du faire beaucoup de recherches pour trouver un moyen de les retirer sans abîmer le cortex tout autour. Mais j’ai finalement trouvé !
-Otto…
-Il s’agit d’un métal rare aux propriétés antiseptique étonnant, qui n’existe que dans le sous-sol japonais, et…
-Otto, je ne veux pas être guérie."

Otto, qui n’avait cessé de gesticuler, s’immobilisa pour de bon. Sur son visage se lisait l’incrédulité. Celle-ci avait peint sous ses paupières une tache noirâtres, avait entrouvert sa bouche, pour finalement lui faire prononcer un :
"-Pourquoi ?
-Otto, je sais que tu m’aimes, et je sais aussi que tu sais que je t’aime encore plus. Je ne veux pas te faire souffrir plus.
-Mais…
-La maladie qui me ronge est incurable, et je l’ai accepté. J’ai essayé de te faire comprendre que tes espoirs de guérison étaient vains, qu’ils ne te mèneraient qu’à l’échec et à la déception. Alors tu m’aurais vu mourir, en pensant que c’était de ta faute. Mon amour, arrête d’essayer de me sauver, et laisse la Vie me reprendre. Tu n’y peux rien, moi non plus. Tu n’as pas à te sentir coupable de ma maladie.

Le chercheur recula à genoux. Eprouvé, il marmonna.
-Que dis-tu ? Demanda Hannah.
-Trop tard. Répéta-t-il plus audiblement.
-Qu’est-ce qui est trop tard ?
-La maladie est allée encore plus vite que je ne le pensais…Elle n’est plus maître de ses paroles, elle devient incohérente. Elle s’est déconnectée de la réalité.
-Otto, c’est bel et bien ta femme qui te parle, aussi saine d’esprit que toi.

Et sans prévenir, l’homme triste se leva rageusement, faisant sursauter la femme sur le fauteuil. Il lui sangla les mains et les pieds, et le temps qu’elle comprenne ce qu’il faisait, elle ne pouvait plus bouger.

-Mais, Otto.. Que fais-tu ? Arrête, s’il te plait !

-Ne bouge plus, lui intima-t-il en lui enserrant le cou dans un carcan, lui immobilisant totalement la tête. Je vais te découper une partie du crane, pour avoir accès à ton cerveau.. Une fois là, je planterais des aiguilles faites du métal dont je t’ai parlé. Je les positionnerais de manière à encercler totalement la zone touchée. Alors je pourrais déverser un produit qui permettra de tuer les cellules endommagées. Je suis obligé de te maintenir éveillée, le cerveau peut avoir des réactions dévastatrices, et j’aimerais être capable de le voir si cela arrivait. À partir de là, tes cellules se recréeront sainement, et tout sera comme il faut !

-Arrêtes, je t’en prie… Tu n’es pas obligé de faire ça, personne ne te force… laisse moi partir… Tu ne peux rien y faire…

Otto alluma une scie circulaire chirurgicale.

-Allons, tu sais que c’est pour nous deux que je fais ça, pour notre amour. Je sais que ce n’est pas agréable, mais ça ira mieux après. Tu ne sais plus ce que tu dis. Je fais ça pour nous deux…"

_________________________________________________

Quand la chair est corrompue par une maladie, il faut soigner et attendre. Quand l’esprit est corrompu par une idée, il faut l’accomplir. Ou mourir.

]Portal2[
Niveau 39
10 février 2014 à 21:37:25

J'ai pas encore lu, mais je le ferai cette semaine :)

Jet_lag
Niveau 10
12 février 2014 à 20:10:25

Hey! Vous en êtes où tous? :hap:

Reptilis
Niveau 20
12 février 2014 à 20:34:23

Ça bosse dur ici j'espère. :noel:

Sora
Niveau 10
12 février 2014 à 20:38:27

J'écris tout le truc ce soir, je poste ça demain ou après demain je pense.

Jet_lag
Niveau 10
15 février 2014 à 19:13:59

Yop tous, ça avance comme ça veut? :hap:

Celtz
Niveau 10
15 février 2014 à 19:15:43

Attends, Nivarea à fait deux chapitres avec... 40 pages :ouch:

Euh Jet, si tu veux je vais passer mon chemin, je reviens plus sur ce topic :hap:

Jet_lag
Niveau 10
15 février 2014 à 22:53:46

Non touitou, ne sois pas impressionné, je suis sur qu'il ne mord pas :o))

]Portal2[
Niveau 39
18 février 2014 à 19:49:38

(Mon texte comporte des musiques. Vous pouvez le lire avec ou sans. Si vous lisez le récit avec des musiques, fermez les pubs avant de recommencer à lire :-) )
______

Un tour d'avance
(Partie 1/2)

http://www.youtube.com/watch?v=BUIzq-HcNPA

J'ai toujours perçu le monde d'une manière très simple. Il n'y a pas de gentils, méchants, grands, petits, forts, minces. L'être humain n'est divisé qu'en seulement deux parties : les intelligents et les autres. L'homme aime la tranquillité, le confort, le luxe ; chose toute à fait normale, nous sommes fainéants, ceci est dans nos gènes. Ceux qui se fixent l'objectif de devenir riche et qui réussissent, ce sont les intelligents et les autres, ce sont les autres.

Je m'appelle Nick Thompson, je fais partie de la première catégorie. J'écris ce récit afin de montrer la manière dont j'ai vécu. Mon histoire pourra peut-être paraître folle, vous me trouverez irresponsable et insouciant, mais là n'est pas le problème. Ce qui est effrayant, c'est qu'elle est loin d'être la seule.
Mais je ne la regrette pas. Pendant que toi, tu es coincé dans les embouteillages au volant de ton vieux break familial avec ta femme moche et chiante qui t'énerves, je suis dans mon jet privé avec deux strip-teaseuses asiatiques. Me trouves-tu vulgaire ? Suis-je un sale con ? Un riche qui se la pète et qui ne connaît rien à la vie ? Prends du recul et réfléchis : préfères-tu ta vie ou la mienne ?

Si ta vie est vraiment comme je viens de l'imaginer, tu l'as ratée, mec. Oublie les clichés du style « l'argent ne fait pas le bonheur ». Il le fait. Et pas seulement, il te trouves des amis, des femmes, des voitures, des villas, des jets et des yachts. Oui mon gars, c'est cruel, mais c'est comme ça.

Mais partons du début. Je suis né d'un père américain et d'une mère mexicaine. Nous étions une famille tout à fait normale, mon père trompait ma mère, ils se disputaient, puis se pardonnaient et ainsi de suite. Puis, lors de mon adolescence, ma mère le quitta et je me suis installé avec elle sous le soleil californien. Et j'ai commencé à me poser des questions. Sauf que contrairement à beaucoup d'autres, j'ai trouvé la réponse à mes questions : l'argent. La solution. Mais à l'époque je ne savais pas vraiment comment en gagner. A 16 ans j'ai commencé à travailler dans un night-shop dans un coin perdu de Los Angeles. Au bout d'une semaine, je démissionnais. Pas envie d'être le chien d'un autre. Mon truc c'était pas ça, je voyais grand, je me voyais grand.

1994

Finalement, c'est le 14 janvier 1994, je m'en souviens car c'était la veille de mon anniversaire, que j'eus une idée qui me semblait la bonne. Elle ne l'était pas, mais c'était la première étape vers la richesse. J'étais chez Frank, mon meilleur ami, entrain de regarder un match de basket en buvant de la bière et en fumant de l'herbe. Le match venait de se finir et le favori, les Lakers avaient perdu.

-Putain, mec ! M'écriais-je.

-Quoi ? T'as vu un fantôme ?

-J'ai eu une idée de génie !

-Vas-y, balance. Répondit-il intéressé.

-Tout le monde est surpris par ce match, nan ?

-Bah oui, les Lakers étaient au top jusqu'à présent et...

-Et personne ne s'attendaient à ce qu'ils perdent !

-...Donc ? Parles au lieu de tourner autour du pot.

-Si quelqu'un avait misé contre eux, il serait repartit avec un beau paquet de fric.

-Ouais, mais t'es con, on peut jamais prévoir quand ça va arriver, du coup tu dois compter sur la chance...

Il avait raison. Dans le sport il y a toujours un favori, mais il ne gagne pas à chaque fois, ce qui rend les match captivants car il y a du suspens. Il n'y a pas de chiffres et de statistiques, c'est l'imprévisibilité qui règne. Cette imprévisibilité permet à certains de se remplir les poches, mais on ne peut compter sur aucun autre facteur que la chance. Mais moi, j'étais têtu. Une semaine plus tard je misais 50 dollars sur la victoire des Atlanta Hawks face aux Knicks. Et je perdais 50 dollars...

http://www.youtube.com/watch?v=OAdTbE9LAtY

La semaine suivante, 50 dollars encore, mais cette fois-ci je mise sur le favori : victoire. La semaine suivante encore une victoire, ensuite celle d'après, une défaite. Les semaines ont commencé à défiler et je commençais à connaître sur le bout des doigts tous les petits facteurs qui peuvent influencer les match. Joueurs blessés, problèmes financiers du club, mal-entendus entre certains joueurs.
Mais je me suis retrouvé face à un dilemme : quand je perdais, ce n'était pas beaucoup d'argent, donc je pouvais recommencer, mais quand je gagnais, ce n'était pas assez. Seulement, je ne pouvais pas prendre le risque de tout perdre en un pari. Il me fallait de l'argent, et vite.
J'ai commencé à travailler dans un resto italien. Je me réconfortais en me disant qu'un jour, Antonio,le boss me mangerait dans la main. Malgré tout, j'ai trouvé un point positif, un jour j'ai rencontré Ornella,sa fille. Si j'étais poète j'aurais dit que ses cheveux blonds illuminaient son visage radieux et que ses yeux verts nous hypnotisait, mais je ne le suis pas, alors je dit simplement qu'elle était bonne. Elle venait souvent au restaurant, du coup on a commencé à se connaître. Pour finir, je l'ai invitée à sortir un soir...
Contre toute attente, j'ai commencé à l'aimer. Et au fil des mois, son père, mon patron, a commencé à me traiter tel un ami. L'opinion que j'avais sur lui a changé également. Je le trouvais sympa. En tout cas, tant que je sortais avec Ornella.

Vu que j'avais un job, je pariais plus, jusqu'à 300 dollars. Ma connaissance du basket me faisait perdre beaucoup moins souvent qu'avant. Je notais sur un carnet chaque paris fait et je gagnais entre 6 et 7 fois sur 10 match joués. Cependant, je continuais à en vouloir plus. Plus. Toujours plus. Jamais assez...

1996

Ma vie restait à peu près la même. Ma relation avec Ornella s'affirmait, son père était comme un pote, et j'étais son pote. Quand il ne pouvait pas rester au restaurant, c'était moi le chef. Il me faisait confiance.
Ah oui, j'avais commencé à parier sur des combats de boxe amateur...

L'idée m'est venue le jour ou je suis allé voir un combat avec Antonio. Le vainqueur gagnait 800 dollars.
Quand j'ai vu le boxeur s'écraser au sol après un uppercut, un bout de lèvre arrachée et aveuglé par son propre sang, je me suis dit : « personne n'a envie de se blesser pour, au final, ne repartir avec rien. Moi, je peux changer ça... »

J'ai attendu le bon moment. Des mois se sont écoulés, mais quand le moment est venu, j'ai été récompensé.

Paul W.S Anderson, qui n'avait jamais perdu allait combattre Ethan Weidman, un gars qui n'avait encore jamais gagné...
Les cotes étaient à 10 contre 1. Le vainqueur du combat repartait avec 500 dollars.
Le père d'Ornella était allé voir Paul W.S Anderson pour moi. 2000 dollars s'il acceptait de perdre. Apparemment, il ne voulait pas, mais après mûre réflexion, il choisit la deuxième option.
Il ne fut pas très difficile à convaincre. Antonio lui donna d'abord 400 dollars, et il lui donnerait le reste. Bien sûr, tout l'argent venait de ma poche, mais si c'est le père d'Ornella qui est allé le voir, c'est parce-que jamais un boxeur ne croirait un jeune comme moi. Son père était intimidant.
Quel est mon gain dans l'histoire ? J'ai parié 5 000 dollars. J'avoue avoir senti mon coeur battre très fort, de peur de le perdre ce putain d'argent, la preuve a été de devoir essuyer à chaque minute la sueur dégoulinante mon front. Pour finir, en toute logique, Paul W.S avait perdu le combat, j'empochais un max de blé, malgré une belle part versée à Antonio.
C'est ce jour là, à ce moment précis, que j'atteins l'étape finale, la route vers le chemin de la richesse. Le jour ou le mot corruption se jeta dans mes pensées.
Je ne suis pas un ange, et ce que j'ai fait n'est pas très juste, mais observons bien les choses : le vainqueur du combat aurait gagné 500 dollars. Un vainqueur. Un perdant. Grâce à moi, j'en ai fait 4 : les boxeurs qui sont repartis tous deux avec du fric, Antonio, et pour finir, moi. Les autres parieurs, me demanderez-vous ? Tout le monde perd un jour ou l'autre,non ? Lorsque les règles du jeu sont dures, on les change.

(fermez la musique)

_____
(la seconde partie sera postée dans les minutes qui suivent. Veuillez NE PAS poster entre temps, s'il vous plaît, merci :-) )

Sora
Niveau 10
22 février 2014 à 22:43:19

« Hm. » se contenta de répondre le grand ange.

L’Archange du Souvenir prit sa réponse pour un assentiment à sa proposition et se dirigea vers une étagère avant de se saisir d’un immense tome à la reliure dorée. Il se tourna vers le régent qui le prit sans mal entre ses doigts. Il ouvrit la première page avant de se perdre dans sa lecture. Au bout de quelques secondes, il releva ses yeux bleus vers Georges et dit simplement :

« Pas de « Monseigneur ». Mon nom est Lucifel. »

La respiration de Georges se fit plus courte. Il était tombé à genoux quelques minutes auparavant, son visage s’écrasant sur le sol. Ses longs cheveux blonds avaient perdus de leur majesté, prenant une teinte ocre avec le sang qui avait coulé jusqu’à eux. Il n’avait jamais été un grand amateur des balades au grand air… Pourtant, il aurait tellement aimé se dire que demain, il pourrait de nouveau marcher à l’air libre, se promener et respirer à pleins poumons. Plus de demain. Plus d’air pur, plus de livres. Plus de savoir. Mais plus de guerre, peut être n’était-ce pas un mal…
Il se demandait comment il en était arrivé là. Comment son monde en était arrivé là. Ca… n’avait été qu’une rencontre. Une simple rencontre. Son Prince, le Porteur de Lumière était venu le voir à la recherche de réponses à des questions que tout le monde se posait. Et voilà que… Une guerre… Par tous les saints du ciel, une guerre civile. Anges contre anges, frères contre frères. Aucun règne ne durait éternellement. Aucun. Il s’étala sur le sol, incapable de retenir plus longuement ses muscles. Son agonie durait plus longtemps qu’il… qu’il… ne l’aurait cru. Ses paupières étaient lourdes, son souffle de moins en moins bruyant.

Lucifel. Ce nom qui avait tout changé. Ils s’étaient vus à de nombreuses reprises à partir de ce jour. Son Prince semblait trouver un refuge serein dans sa bibliothèque. Georges ne manquait jamais une occasion de l’aider à s’y retrouver. Il semblait apprécier. C’est comme ça qu’ils avaient noué… une certaine forme de relation, moins formelle que celle qu’ils auraient dût. Le Porteur de Lumière était… encore bien meilleur que tout ce qu’on pouvait présumer à son sujet. Jamais Georges n’avait connu quelqu’un de si lumineux, éblouissant en tout point, meilleur que tout ce qu’on pouvait dire de lui, sans aucun doute possible. Son esprit voyait les choses d’une façon… que jamais l’archiviste n’avait rêvé d’envisager. Il avait toute ses idées nouvelles, toutes ses réponses à propos de ces questions que Georges se posait depuis des millénaires. Tant de savoirs et de connaissances… Et pourtant même lui restait dans l’ignorance lorsqu’il s’agissait de comprendre Son plan. A vrai dire, tout le monde l’était, de plus en plus. Il n’y avait pas eut d’annonces, pas d’explications. Certains se sentaient de plus en plus délaissés et… Georges avait même entendu parler de cette hérésie rampante.

Certains étaient en train de se liguer contre le pouvoir en place pour contester Sa décision. C’était du jamais vu. Des anges allaient se dresser contre leur créateur. Une première dans toute l’Histoire de leur existence. Il y avait bien eu des tensions quelques fois… Mais les velléités étaient souvent tournées contre leur Prince. Il était la perfection incarnée et pourtant certains trouvaient encore à redire à sa place de régent. Il avait même déjà été attaqué. Cependant Lucifel n’avait besoin de personne pour se défendre, il arrêtait en général ses assaillants lui -même. Une fois disait-on, plus mal luné que d’habitude, il avait, sans autre forme de procès, banni l’un de ses attaquants dans un entre-monde, une dimension séparant deux plans d’existence ou le chaos était seul maître.
Quoi qu’il en soit, pour la première fois, c’était le trône céleste qui était visé. La gronde se faisait discrète mais belle et bien grandissante parmi la population. On entendait parfois des mots qu’on n’aurait jamais cru pouvoir entendre dans le monde parfait. Des termes comme « contestation », « manifestation » voire même « révolution » étaient chuchotés à voix basse. Il était arrivé à Georges d’en discuter avec son Prince, une à deux fois. Il s’était confié à lui à dire vrai : il déplorait de voir les siens se dresser contre Son pouvoir absolu, mais pourtant… il ne pouvait s’empêcher de comprendre. Après tout, même lui n’était pas dans la confidence de l’utilité d’un tel projet. Et ça le désolait d’autant plus car il était celui chargé d’organiser la répression. Même dans les rangs des hauts fonctionnaires, ils avaient dû faire le ménage. Ca s’était fait sans heurt, sans violence, mais Lucifel craignait que comme toute contestation, le mouvement finisse par se radicaliser à force d’oppressions. Mais il n’y pouvait rien, il avait reçu, pour l’une des toutes premières fois en plusieurs millions, peut-être milliards, d’années des ordres précis : il devait empêcher ce qui se fomentait par tous les moyens nécessaires.

L’archiviste avait été surpris et… une part de lui-même, la plus rebelle qu’il pensait avoir à jamais scellé bien des années avant, ne pouvait que comprendre ces gens. Pourquoi ? Qu’avaient-ils fait pour… ne plus être les enfants aimés de Dieu ? Ils étaient sa création, ils l’avaient servi avec respect, courage et dévotion. Ses guerres, c’était eux qui les avaient faites. Son pouvoir, c’était eux qui l’avaient protégé. Et en remerciement… on leur expliquait que c’était bien gentil de leur part mais qu’une nouvelle création serait au centre de ses préoccupations. Avec un peu d’amertume et de honte, Georges savait que… les frondeurs, les rebelles tels qu’on commençait à les appeler, étaient dans leur droit. Ils ne cherchaient qu’à protéger les leurs. Pas à prendre le pouvoir. Et l’archiviste savait que son Prince pensait de même. Lui, plus que tout autre s’était battu pour la sauvegarde de leur existence, pour la protection du domaine céleste, pour la… prépondérance du monde parfait. Et aujourd’hui, ça devait lui briser le cœur de se dresser ainsi contre ceux qu’il avait protégé. Mais l’Archange du Souvenir supposait qu’il valait mieux que ce soit son Prince qui soit chargé d’une telle action. Parce qu’il était encore quelqu’un d’extrêmement respecté, même parmi les plus virulents et que sa seule présence empêchait des débordements de violence qui aurait pu être dramatique.

Ses doigts gourds se refermèrent lentement sur son médaillon. Une hirondelle volant et tenant dans ses pattes une épée. Ses yeux vert vif se fixèrent sur le symbole. Le signe des troupes d’élite durant les grandes guerres. Un temps plus simple. Ils avaient eu leur adversaire désigné et juste à se battre. Pas à réfléchir à la raison de se battre. De toute façon, quand après des années de bataille, de combats, de massacres, il avait eu à le faire, Georges avait sombré dans une dépression telle que seuls les anges peuvent vivre. Il n’était pas sorti de chez lui, avait arrêté de se nourrir, ses larmes coulant constamment sur ses joues. Il avait tué. Il avait tué, assassiné, exterminé sans merci. Il avait osé ôter la vie sans remords, sans y penser à deux fois. Personne n’avait pu comprendre ce qu’il avait ressentit. Durant la première grande guerre, il avait été un général couronné de succès, marchand aux côtés des plus grands de leur monde mais… Tout ce sang sur ses mains, il n’avait pu vivre avec. Il n’avait dû son salut qu’aux livres dans lesquels il s’était refugié, espérant trouver… un peu de réconfort, ou au moins d’explications quand à ce qu’il fallait faire pour qu’il arrête de sentir si sale. C’était ainsi que ça avait commencé. Quelques années plus tard, il avait retrouvé un semblant de paix. Un fragile semblant de paix. La Grande Bibliothèque, son rôle de Haut Commémorateur… Ca le maintenait en vie, mais ça ne faisait que maquiller le vide qu’il ressentait.

Peut être que c’est ça qui avait… pesé dans sa décision. Il se voulait homme de paix, mais quand Belial, second de Lucifel lui-même était venu le trouver pour lui parler de la révolution, il l’avait écouté. Il n’aurait pas dû. Il aurait dû le dénoncer, le renvoyer chez lui et faire un rapport. Déjà… n’était-ce pas une hérésie que quelqu’un de si haut placé soit à la tête de cette rébellion ? Bon sang… il était l’un des anges les plus hauts gradés de leur société, une tête d’affiche à la fois pour l’armée et pour les civils qui le voyaient en héros. Belial dont le prénom signifiait « sans valeur » dans leur langue, qui avait gravit tous les échelons de leur société pour se hisser à la droite de leur dirigeant. Mais… Peut-être que sa réponse à lui quant au conflit naissant, il l’avait déjà eu bien avant l’arrivé de Belial. Et peut-être était-ce cela qui avait dicté sa conduite. Il s’était battu pour les cieux, il avait versé son sang pour ses frères, avait vu tomber ses hommes pour le monde parfait. Il ne pouvait imaginer qu’un tel sacrifice en Son nom ne représente rien. Il ne pouvait imaginer que tout cela finisse par tomber dans l’oubli parce que son peuple deviendrait le grand oublié de la création. Le roux, maître de l’ordre des séraphins par procuration, lui avait décrit avec ferveur combien… il croyait que les siens avaient encore leur place dans Ses projets. Combien il pensait que c’était peut- être une épreuve de Sa part, une façon de prouver qu’ils étaient encore dignes de Lui, de Ses plans. Une façon de prouver qu’ils n’étaient pas des esclaves, mais un peuple libre.

Sora
Niveau 10
22 février 2014 à 22:44:06

Et ces mots, ces simples mots avaient changés quelque-chose en Georges. Rallumant une flamme qu’il croyait depuis longtemps éteinte. Il savait que… c’était une cause juste. Et il était un combattant de la justice, il l’avait toujours été. Même dans ses livres, il n’avait jamais qu’essayé de trouver un peu de ce concept, celui d’essayer de rétablir une balance qu’il croyait brisée à jamais pour lui. Et peut-être que ce jour-là… ça avait été son occasion de se battre à nouveau pour ses frères face à l’injustice. Il avait donc accepté la main tendue par Belial à condition qu’il n’y ait pas de violences. Ca, c’était une page définitivement tournée de sa vie. Le maître des séraphins avait accepté, scellant ainsi l’entrée de Georges dans la rébellion. Et ce fut à cet instant qu’il s’était rendu compte de l’ampleur du mouvement. Son Prince lui avait confié que c’était tout à fait marginal mais… Pas du tout. La première réunion qui s’était tenue lui avait permit d’identifier des hauts fonctionnaires, des hauts gradés de l’armée ou de la sécurité, des sénateurs, des nobles, des gens possédant un réel pouvoir, une vraie possibilité de faire changer les choses. Et ils étaient suivis par la population.

Ses doigts relâchèrent le médaillon, et il s’allongea sur le dos, observant le plafond de la Grande Bibliothèque. La fresque avait été détruite. Une partie de la mémoire du monde parfait également. Comment…

Le temps était passé et alors que la répression se faisait de plus en plus sévère, leur mouvement s’était affirmé. La cause était la même, les méthodes… devenues plus radicales. D’un murmure discret, on était passé à une idée défendue devant l’Assemblée Céleste puis une idée portée par les armes quand il avait été clair que la discussion ne serait pas possible. Les sénateurs rebelles avaient tous été emprisonnés, destitués de leurs fonctions. Georges avait honte de le dire, mais il était apparu que la meilleure façon de faire passer leurs idées, leur cause, ça avait été de combattre de front les oppresseurs. Des conflits avaient éclatés, la violence augmentant de façon exponentielle. Ils en étaient arrivés à utiliser leur pouvoir en plein cœur de la capitale du monde parfait. Du jamais- vu, ça c’était la violation d’un interdit posé des générations plus tôt. La plupart des rebelles violents avaient été arrêtés, jetés en prison sans procès. Un énième témoignage de la volonté du créateur de leur nier le droit d’exister par eux même. Les esprits s’étaient encore plus échauffés, et bientôt, ça avait été les attaques terroristes sur des cibles bien choisies représentants le pouvoir en place.
L’archiviste n’avait pas pris part à ces actions directement mais il avait clairement aidé Belial et d’autres à fomenter ces attentats. Là aussi, la violence avait été progressive. D’inscriptions et d’affiches dans des lieux saints, ils étaient passés au pillage puis à la destruction. Mais tout cela… Tout ceci n’aurait rien changé s’il ne s’était pas passé… « ça ». L’impensable. La violation du serment le plus sacré des cieux pour certains. La venue d’un messie pour les autres.

Georges se rappelait de ce jour là. L’Assemblée Céleste diffusait une séance sur les systèmes vidéo. Une séance concernant les sanctions qu’on voulait plus sévère envers les rebelles. Et il avait été là, leur souverain, Lucifel. A écouter les débats sous haute tension. L’archiviste n’avait pu s’empêcher de se sentir désolé pour leur dirigeant. Il n’était pas responsable de ce qu’il était contraint de faire. Un autre l’était, et pourtant, il n’osait pas se mouiller, cet autre. Il laissait le soin au Prince de gérer son royaume délaissé en suivant ses instructions. De ce qu’il pouvait ressortir de ces instructions et leurs effets sur eux ? Il n’en avait rien à faire. Quel père infligerait cela au premier de ses fils ? A celui qui l’avait suivi et servi le plus fidèlement ? Et puis… il ne se souvenait plus de qui avait accusé Lucifel de laisser faire les rebelles. De qui avait pris la parole pour prendre à partie leur Seigneur. De qui avait osé s’adresser à lui sur ce ton.

Mais celui-là avait mis en marche des événements ayant changé le court des choses de façon décisive. Georges, malgré ses yeux clos et une réflexion de plus en plus difficile, parvenait à voir encore son Seigneur se lever, se dresser de toute sa prestance royale avant de déclarer d’une voix calme au milieu du brouhaha :

«Vous me demandez de prendre une décision, de prendre position dans ce conflit, de tuer les nôtres. A cela je vous réponds que je ne le ferai pas. Vous qui êtes mes frères, mes fils, mon peuple que j’aime du plus profond de mon âme, je ne vous pose que cette question : qu’avons nous fait pour mériter un traitement si cruel ? Qu’avons nous fait pour déplaire à ce point à mon père ? Si vous trouvez une seule réponse qui n’est pas hypocrite, je suis prêt à l’écouter volontiers. »

Le silence avait suivi son intervention. Et pas uniquement dans la salle de débat. Même les bruits de la ville avaient cessés et Georges avait regardé, incrédule ce qui se déroulait sous ses yeux. Son Prince… Son Roi venait de prendre position… pour eux ?

« Vous vouliez le fond de ma pensée sénateurs ? La voici : je préfère être maître en enfer qu’esclave aux cieux. »

Il acheva de rendre muet un monde entier par ces neufs petits mots. Neufs mots qui resteraient sans nul doute gravés dans l’histoire, témoignage qu’un jour, un fils avait eut le courage de se dresser face à la tyrannie de son père. L’archiviste était tombé sur sa chaise, le souffle court alors que les autres étaient tous aussi abasourdis que lui. Belial le premier. Il avait cet air… si ébahi sur le visage. Sans doute n’avait-il jamais osé penser que son supérieur les suivrait.

« Et je finirai sur ces mots : je n’ai jamais été cruel, je n’ai jamais pris de décision allant dans un autre intérêt que celui de notre peuple, j’ai suivi mon père sans sourciller jusqu’à ce jour. Je ne peux plus être l’esclave servant de main pour vous châtier. Je ne le veux plus. A ceux qui nous écouteraient, je dis ceci : je ne vous demande pas de prendre position, juste de réfléchir à vos intérêts. Les miens sont les vôtres et de la même façon que j’ai vaincu ceux qui voulaient nous détruire, je me dresserai contre celui qui veut faire de nous les grands oubliés de son projet après s’être servi de nos existences. Je rends ma place de Prince des cieux bien volontiers. Je redonne à cette assemblée mon pouvoir suprême. Si vous voulez jouer les grands exécuteurs et vous dresser contre vos frères, faites-le. Je ne me salirai plus les mains pour vous. Et sachez une chose messieurs avant de prendre vos décisions : je n’éprouverai aucune pitié si c’est le conflit que vous cherchez. Je défendrai mon peuple, même contre vous. »

Son corps s’était drapé de lumière au fur et à mesure qu’il déclamait ces mots. Son immense pouvoir avait résonné à travers les neuf cieux, faisant trembler le sol jusqu’à la Porte Céleste, délimitant l’entrée du monde parfait, huit cieux plus bas. Avant que quiconque ne puisse esquisser le moindre geste, le Porteur de Lumière, la Main et la Voix du créateur lui-même avait disparu. Et ainsi tout avait changé. Les rebelles avaient été bien trop… heureux d’accueillir en leur sein le monarque absolu des cieux. Le seul à avoir eu assez de courage pour se dresser clairement contre l’oppression. Le seul méritant véritablement la couronne céleste. Ils lui avaient remis le pouvoir de direction sans aucune contestation, se rangeant derrière lui. Et la population… leur mouvement avait connu un regain d’intérêt certain. Doux euphémisme. Ils avaient été des millions à les suivre, à se tenir à leur côté parce qu’ils croyaient en leur nouveau Roi. De tous les milieux, de tous les âges, de tous les sexes. Ils étaient venus rejoindre leur combat. Même une partie de l’armée avait déserté.

Et le conflit lui aussi avait… gravit un énième échelon. De petites escarmouches, ils en étaient passés à des batailles, à se dresser frères contre frères. Et Georges s’était remis à faire ce qu’il savait faire de mieux. Il avait tué. La première fois, ça avait été pour se défendre. La deuxième fois, dans le cadre d’une mission. La troisième fois… Il eut un sourire mauvais alors que du sang coulait de ses lèvres. La troisième fois. Il avait tué. Juste tué. Il avait plongé ses mains dans la poitrine de son adversaire et en avait extirpé son cœur encore palpitant. Voilà. Ils avaient établi leur base dans les derniers niveaux du monde parfait, là où le peuple vivait difficilement. Et lentement mais sûrement, ils marchaient en direction du neuvième ciel. Sa résidence. Là où se trouvait le Palais d’Ivoire. Les combats s’étaient fait plus violents, plus sanglants. Plus personne ne faisait de prisonniers. Ils étaient des hérétiques et leurs ennemis la fameuse inquisition venu les châtier. Ca n’avait pas exactement fonctionné comme ils le voulaient. Dans les rangs de la rébellion, il y avait parmi les plus fameux guerriers des cieux. De ceux, comme Georges, comme Lucifel, comme Belial, ayant vécu les premières guerres. De ceux y ayant survécus. Avec une armée expérimentée et une population supportant leur cause, ils avaient volés de victoire en victoire. De massacre en massacre. Que pouvaient faire ces crétins contre eux ? Rien. Georges avait pris plaisir à reprendre son épée, il ne pouvait le nier. Annihiler ceux qui ne pouvaient être illuminés était devenu son passe- temps favori. Et ça leur permettrait d’obtenir une victoire rapide et sans bavure. Une victoire incontestable contre les forces d’un odieux et vil personnage n’osant même pas se montrer.

Sora
Niveau 10
22 février 2014 à 22:46:46

...

J'ai peut être abusé :noel: . Pardon, j'suis une accro à l'écriture :snif: . Un grand merci à Niva pour sa correction (y'avait plein de fautes à la con :nah: ) Et j'écoutais ceci pendant l'écriture, donc ça sera le thème du chapitre : http://www.youtube.com/watch?v=VCjMG2p72og :cool:

Jet_lag
Niveau 10
01 mars 2014 à 17:35:33
Sujet : [Jeu] Le Meilleur écrivain 3.0
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