Elle traverse la ruelle au moment où l'assaut des siens se termine. Sylvain saisit un ennemi, l'écrase par terre puis abat sa lame sur lui. Et c'est le dernier allié de Leane qui vient de périr. Sylvain, Toru, Loka, beaucoup de ses troupes s'en sont sortis face à ce nouvel assaut, la plupart des soldats morts ne sont pas de l'association d'Haeli. En revanche, lorsque la maîtresse rejoint ses membres, ceux-ci affichent une mine patibulaire, parce que Thedina ne l'accompagne pas.
Loka : Où est le lieutenant Thedina ?
Shanarie : Elle n'est pas morte, mais elle est partie et elle ne reviendra plus jamais. Je suis désolée, mais elle nous a menti pendant tout ce temps. Et elle avait raison.
C'est ainsi que les troupes d'Haeli reprennent leur marche vers le nord, toujours guidés par la maîtresse, et qui se réduisent à chaque assaut. Une telle séparation ne peut laisser Shanarie indemne et c'est la raison pour laquelle elle préfère avouer la vérité aux siens. Elle est forcée d'admettre que malgré tous les efforts donnés, cette bataille détruit ses combattants aussi bien physiquement que psychologiquement. Et à présent, elle souhaite que ses souffrances s'achèvent. Plus que jamais, elle maudit les soldats du vieux continent qui tentent de s'emparer du vieux continent et se bat corps et âme contre eux.
Même si Tordin ne souhaite pas l'admettre, le château de Dagoni est complètement assiégé, ou du moins, de nombreux affrontements y ont lieu. Pour commencer, malgré toutes les blessures qui lui ont été infligées, le commandant Renet ne cesse de défendre sa position et la destruction de la fontaine, engloutissant tous les soldats y environnant, a peu changé la situation. Du nord au sud, les troupes du vieux continent arrivent et se battent contre leurs ennemis pour s'emparer de Dagoni, mais peu y parviennent, d'autant plus que la ville est déjà à moitié en ruine. Dans la salle des trônes, à l'intérieur du château, les combats se poursuivent et d'un côté comme de l'autre, on compte de nombreuses pertes. Furieux d'avoir perdu deux lieutenants en plus de son ami, Regnak continue de se battre malgré toute la force que lui a demandé de battre Ferhan. Daruca continue d'utiliser ses techniques de patrouilleuse expérimentée, à savoir se battre successivement avec ses dagues et son arc, tout en usant de son poison si nécessaire. Les troupes de Korus n'ignorent pas que celui-ci est en train d'affronter Tordin en duel, mais ils sont trop occupés par leurs ennemis pour pouvoir l'aider pour le moment. Korus et Tordin s'affrontent sur la tour, après avoir échangé des coups sur tout le balcon qui est à côté de la salle des trônes et qui permet de voir toute la bataille. Leur motivation évolue en fonction du conflit.
Tordin : Tu es épuisé, Korus ? Car je te signale que tu n'as plus aucune chance !
Korus : Je n'ai pas peur de toi. Et je sais que même si je perd, mes compagnons s'occuperont de toi.
Tordin : Ils mourront aussi !
Tordin abat son épée sur le bouclier de Korus. Il la reprend ensuite et avant qu'il ne puisse bouger, son ennemi lui assène un coup de bouclier en plein visage. Un peu sonné, il manque de tomber de la tour, mais il parvient à pivoter à gauche au moment où l'épée de Korus s'abat sur la pierre. Leur épée se croise ensuite, après quelques mouvements, puis ils tournent pour faire céder la garde de l'ennemi. Le maître se pense avantagé, car il possède un bouclier pour se protéger, mais le seigneur a une maîtrise fine de l'épée qui lui permet de faire céder la garde de n'importe qui. Leurs armes se croisent plusieurs fois avant qu'ils ne se fassent de nouveau des mouvements brusques. Les épées se baissent, puis Tordin bondit jusqu'au bord de la tour et abat son épée sur le bouclier de Korus, ce dernier vacille un peu, puis, le roi saute sur lui mais il pare le coup de son épée. Les armes se frottent et provoquent un cliquetis avant que chaque combattant s'éloigne. Ils enchaînent les attaques puissante et le combat évolue selon la position que le maître prend. Lorsqu'il est en position offensive, les lames s'entrechoquent et l'intensité est assez grande. Quand il lève son bouclier pour parer les coups d'épée, cet objet défensif ne prend que quelques éraflures qui n'influencent pas son efficacité. Le sommet de la tour a beau être petit, ils y bougent beaucoup.
Tordin : Cela ne t'épuise pas d'avoir deux objets à la fois ?
Ses paroles étant censées déconcentrer Korus, Tordin assène un coup de droite à gauche qui échoue puisque l'arme s'abat sur le bouclier levé de Korus, qui, genoux pliés, a résisté.
Korus : Tu n'es pas bien protégé.
Korus enchaîne les attaques. Il assène d'abord un coup d'épée que Tordin bloque, puis il avance son bouclier pour le déstabiliser, mais le seigneur pivote à gauche, fait tournoyer son épée, puis attaque en bas, à gauche, à droite et enfin en haut, quand son épée s'abat à trois reprises sur le bouclier du maître qui ne cède pas.
Tordin : Ce bouclier...il m'énerve !
A défaut de ne pas pouvoir faire céder Korus, Tordin lui assène un coup de pied : tombant à terre, il dégringole à travers le chemin qui relie la tour au balcon et se fait légèrement mal avant de reprendre conscience. Mais à peine a-t-il ramassé son bouclier que Tordin surgit. Hélas pour lui, il ne le tenait pas assez bien quand son adversaire a exécuté un coup horizontal. Avec désespoir, Korus aperçoit son arme de défense chuter du château.
Tordin : Voilà, c'est enfin équitable !
Korus reprend le pommeau de son épée, à deux mains à présent et recule afin d'avoir une longueur d'avance sur son adversaire. Il reste d'abord en position défensive, ne cessant de reculer, puis il commence à rester immobile et à concentrer ses forces afin d'asséner des attaques puissante. A un moment, Tordin perd l'équilibre, mais il parvient à reprendre le dessus et à continuer le duel. Chaque entrechoquement des lames est d'une intensité telle que Korus et Tordin commencent à avoir peur de perdre l'équilibre et de chuter à leur tour du château. Et, sur le large balcon sur lequel il se trouve, ils reviennent à proximité de la salle des trônes. Tentant de trancher Korus, Tordin exécute un coup large et casse une fenêtre, action qui le fait remarquer dans la salle.
Korus : Ils vont venir m'aider, Tordin, c'est fini pour toi !
Tordin : Tu crois ça ?
Quelques-uns réagissent, mais les derniers gardes semblent plus résistants que les plus gradés et en plus d'avoir une défense impeccable qui leur permet de ne pas être tué, ils se battent jusqu'à la mort pour protéger leur roi. Regnak, à force d'acharnement, parvient à se déplacer vers la droite de cette pièce, mais est toujours bloqué par des gardes qui lui opposent résistance et il entame un combat de lames avec eux. Korus y prête attention quelques secondes, mais reviennent sur le combat, il pare un coup porté verticalement avant d'exécuter deux pas en arrière et de souffler un peu.
Korus : Je crois bien que cela va se finir à nous deux.
Tordin : Tant mieux, j'ai hâte de montrer ta tête à tes derniers compagnons pour leur infliger le désespoir ! Un peu comme quand j'ai tué cette idiote de Felisa Razir !
Cette remarque frappe tellement Korus dans son esprit qu'il parvient à pénétrer dans la défense de Tordin et abattre son épée sur sa cuisse. Le seigneur hurle de douleur pendant quelques dents avant d'ignorer cette douleur et de se relever, reculant afin de ne pas être touché.
Korus : Que tu nous insultes, passe encore, mais je ne permets pas que tu manques de respect aux morts !
Tordin : Ah...Korus, mon éternel rival...
Avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, son épée se croise avec celle de son ennemi. Il repousse alors Korus puis fend l'air avec son épée, une attaque que Korus évite en le contournant. Avant d'être transpercé par le dos, Tordin évite le coup puis en assène un autre, paré lui aussi. Le cliquetis des épées se prolonge, ils plient les genoux, se regardent droit dans les yeux et poussent sur leur lame.
Tordin : Tu ne me vaincras jamais, parce que je suis plus puissant ! Oh, tu disposes de bien des qualités, comme l'honneur, la générosité, mais ici, cela ne te sauvera pas !
Un coup est de nouveau paré, le temps que Korus ait reculé d'un pas et Tordin ait avancé d'un.
Tordin : Tu auras été sur ma route jusqu'au bout ! Mais qu'importe, garde l'association d'Unukor, je n'en ai plus besoin ! Espèce de gêneur, je vais te pulvériser !
Korus prend son épée en position pendante et essaie de faire tomber Tordin à genoux en visant ses jambes. S’apercevant que cette tactique ne marche pas, il l'attaque au niveau de la taille, puis des épaule. Tordin pare tellement qu'il manque de céder, mais à son tour, il frappe sur l'épée de Korus, lui laissant un peu d'espace pour pivoter. Son épée fend l'air jusqu'à traverser la défense de Korus, percer son armure, de tel sorte que la lame tranche les côtes du maître qui lâche son épée et doit poser ses mains au sol, pour ne pas tomber. Ponctuant cette action d'un rire triomphant, Tordin pousse l'épée de Korus avec son pied et cette arme aussi chute du château. Déterminé à se battre jusqu'au bout, Korus se relève pour affronter Tordin au corps à corps, mais, tenant son épée de la main droite, il attrape Korus par le cou de sa main gauche et le fait suspendre au-dessus du vide.
Tordin : J'ai gagné, Korus ! Tu ne peux plus rien face à moi ! Je suis le plus puissant et celui qui aura été le plus loin ! Reconnais ta faiblesse, maintenant !
Korus : Les autres vont venir, et te tuer !
Tordin : Je vais les pourfendre moi-même ! Quant à toi, prépare-toi pour le grand saut.
Au moment où Tordin essaie de lâcher Korus, celui-ci agrippe ses bras sur le sien, tirant d'un coup sec. Le seigneur est forcé de tirer à son tour pour ne pas tomber.
Korus : Je t'emporterai avec moi !