Sylvain : Si nous remontons jusqu'au port, nous pourrons tenir la position et les empêcher d'aller au sud !
Toru : Alors, nous serons vainqueurs ?
Sylvain : Ils auront du mal à pénétrer dans cette partie de la ville. Mais tellement d'autres lieux sont menacés...
Synchronisés, Sylvain et Toru abattent leurs ennemis. Le premier s'occupe de croiser sa lame avec ceux de gauche et la plupart du temps, son arme ne s'entrechoque qu'à une seule reprise avec celle de ses ennemis avant qu'il ne les tue en les pourfendant. Toru dégage le chemin à droite et pour pouvoir affronter plusieurs adversaires en même temps : il en dégage quelques-uns avec des coups de pied et des coups de coude. Effleuré à l'épaule, il rencontre un autre adversaire qu'il frappe de sa manche après avoir croisé deux fois sa lame avec lui. Comme il vacille, Toru n'a plus qu'à l'achever. Il rejoint ensuite Sylvain et abat sa lame sur le dos de l'ennemi de son ami pour le sauver. Sylvain le remercie brièvement avant de pivoter vers la gauche et d'avancer tout en tranchant ses ennemis. Avant de se reposer un peu, il assène un coup de genou au dernier après avoir dévié sa lame et à son tour, il lui tranche la tête.
Sylvain : Les rues qui mènent au port ne sont plus très loin !
Toru : Devons-nous y aller de notre propre chef ?
Sylvain : Shanarie n'a plus la force mentale pour nous mener.
Toru : Tu le penses sincèrement ?
Sylvain : Le lieutenant Thedina représentait tout pour elle. Elle n'a plus la même motivation depuis qu'elle est partie.
Toru : C'est normal, tu ne penses pas ?
Sylvain : Bien sûr que ça l'est, mais dans ce cas, nous pouvons parvenir au port sans son aide.
Toru : Nous conservons la même stratégie, donc ?
Sylvain : Oui, nous perçons une brèche dans l'une des rues et nous avançons jusqu'au port !
Sylvain, Toru et les autres berserkers profitent d'un passage à l'ouest pour continuer à se battre dans le croisement. Leur direction est claire et précise, mais ils ont légèrement plus en avance que les autres. Désormais, Shanarie est un peu plus au nord que Loka et ses coups d'épée résonnent aux alentours. Venant d'abattre un ennemi, elle profite d'un temps mort pour observer un soldat du clan Naraka qui descend du toit sur lequel il vient de grimper pour observer.
Le soldat : Madame, est-ce bien vous qui dirigez les troupes ?
Shanarie : Oui, j'assume cette lourde tâche.
Le soldat : Le port est bien menacé et je ne sais pas si la commandante en chef de l'armée de Graef, Urialle Ripon, je crois qu'elle s'appelle, ne tiendra plus très longtemps.
Shanarie : Nous devons donc l'aider ?
Le soldat : De préférence, oui.
Shanarie lève son épée pour l'occasion et se fraie un chemin vers le nord.
Shanarie : Nous devons prendre toutes les rues pour remonter jusqu'au port. Il n'y a pas de temps à perdre !
Le soldat : Surtout que...le plus puissant bateau de la flotte du royaume de Ronône vient d'arriver, avec la princesse Radianne à son bord.
Shanarie : Si nous l'éliminons, nous prenons l'avantage ?
Le soldat : Pas vraiment. J'ai eu vent des différentes morts de la bataille. Après tout, c'est Vauvord qui mène l'assaut. Or, leur roi est mort, leur prince héritier est mort et le capitaine de leur flotte est mort, il ne leur reste plus personne et ils vont bientôt faillir. Ensuite, le nouveau prince héritier est opposé à la guerre.
Afin de protéger le soldat qui parle trop et évite de prêter attention à ce qui l'entoure, Shanarie abat son épée sur un ennemi qui désirait l'attaquer.
Le soldat : Pour la princesse Radianne, ce n'est pas le cas. Elle est l'héritière de son royaume et elle est envoyée par ses parents. Si nous la tuons, à moins d’annihiler toute l'armée de ce royaume, la famille royale de Ronône essaiera forcément de se venger.
Shanarie : Il faut donc voir les perspectives d'avenir ? Il faudrait la prendre en otage pour les faire capituler ?
Un soldat : Oui, elle comme le prince de Taragne, Saris, doivent de préférence être pris en otage et là, nous aurons l'avantage. Néanmoins, lui, je ne sais pas où il est. Probablement plus à l'est. Ils ont tous les deux la réputation d'être des têtes brûlés, un avantage pour certains, je vous suggère de vous en servir à notre avantage.
Shanarie : Vous comptez sur moi ?
Un soldat : Votre réputation n'est plus à mettre en doute. Oui, je sais que je peux avoir confiance à vous.
Comme on mise de la confiance en elle, Shanarie pousse un cri de ralliement et elle se met à traverser la rue où elle vient de parvenir du sud au nord. Cette rue qui est la dernière à traverser avant d'atteindre le port, la plateforme ouest qui est défendue par Urialle et désormais attaquée par Radianne.
Malgré les nombreuses pertes que la flotte de Ronône a pu subir, elle ne faiblit et la princesse Radianne, qui se charge de diriger la flotte en tant que capitaine suppléante, avance son navire pour approcher du port comme elle le désire. Porté par le vent, les voiles sont symbolisées par un faucon noir sous un fond rouge, qui est la fierté de ce même royaume. L'énorme caravelle affronte les vagues et pénètre dans le port avec la princesse juste à son bord. Guerrière dans l'âme, elle se place devant et pour l'assaut, elle a décidé de mettre une tenue à la fois royale mais aussi bien protectrice. Elle a laissé tombé ses bijoux mais elle a préféré opter pour une coiffure impeccable : ses cheveux noirs et longs sont bouclés et en quelque sorte soyeux. Elle porte également une tenue de cuir légère mais n'est pas coiffée de heaume : elle porte juste une couronne de saphir pour qu'elle soit reconnue à sa juste valeur, prestigieuse qu'elle pense être. Enfin, elle se bat avec une épée en acier, forgée par le forgeron attitré de la famille royale. Lorsque le vent souffle sur ses cheveux, ses plus proches alliés s'approchent d'elles et elle aperçoit tout le combat qui se déroule au port : ses troupes se battent déjà et si ses ennemis commencent à faiblir, leurs renforts ne vont pas tarder à venir.
Radianne : Enfin ! Voilà le fameux pays de Déra !
Un soldat : Vous n'y êtes jamais allé, princesse ?
Radianne : Je n'ai que 26 ans, j'ai encore des choses à découvrir ! On m'a juste dit que bientôt, ce pays sera à nous. Peut-être que je laisserai ma petite sœur ou mon petit frère s'y installer. Il faut varier les paysages, de temps en temps.
Une épéiste : Cette ville n'a pas encore été prise. Comme vous voyez, ils résistent bien.
Radianne : Nos prédécesseurs nous ont ouvert le chemin.
Une archère : Ils sont encore nombreux, princesse. Je ne sais même pas si nous avons nos chances.
Radianne : Qu'est-ce que tu racontes ? Nous sommes au moins trois royaumes contre un seul !
L'archère : Un seul royaume ? Il y en a trois : Unukor, Haeli et Graef. En revanche, il n'y a qu'un seul pays, alors que deux pays les attaquent et encore, il y a des royaumes qui n'y participent.
Radianne : Es-tu en train de dire que je suis inculte ?
L'archère : Non, pas inculte, mal renseignée. La bataille a déjà bien avancé et apparemment, le roi de Vauvord a péri.
Radianne : Je ne suivrai pas ses pas.
A quelques mètres du point d’accotement du bateau, Radianne dégaine son épée.
Radianne : Je vais prendre cette ville !
Dès qu'elle bondit du bateau, Radianne pose les pieds sur la digue. Ses alliés arrivent rapidement, mais déjà, elle tombe nez à nez avec plusieurs ennemis qui constituent les forces Graefiennes. Elle les affronte et les abat rapidement à l'aide de ses talents de bretteuse. Parvenir à les vaincre est un premier défi pour elle, puisqu'elle ne s'est plus battue depuis quelques mois. Heureusement pour elle, ses alliés fondent sur leurs adversaires et commencent à prendre le port. Ce phénomène inquiète Urialle qui dégage sa masse d'armes dont les piques se sont enfoncés sur le crâne d'un de ses adversaires à genoux.
Urialle : Quand s'arrêteront-ils de venir ? Moi qui croyais que nous commencions à prendre l'avantage...
Un sergent : C'est le plus gros bateau ennemi, commandante. Regardez cette femme, elle porte une couronne. Ce doit être la princesse de...ce royaume de Ronône.
Urialle : C'est elle qu'il faut arrêter à tout prix.
Le sergent : Tout à fait. Elle doit mener cet énorme bateau. Il y a beaucoup d'hommes et beaucoup d'archers, nous pouvons nous estimer heureux qu'ils n'aient pas armés leurs canons pour ne pas toucher leurs alliés.
Urialle : Le combat doit se dérouler à terre. Couvre-moi, je vais l'affronter !
Le sergent : Pas de problème.
Pendant que le sergent dégage le chemin, Urialle s'en fraie un. Contourner les cadavres et les soldats ennemis ne lui posent aucune difficulté, de tel sorte qu'elle se retrouve bientôt face à Radianne. Elle bondit et plie ses jambes pour parvenir à elle, puis elle exécute une roulade sur le côtés pour qu'une position d'est en ouest soit obtenu. Quand elle voit Urialle, la princesse s'aperçoit qu'elle n'est pas une combattante comme les autres. Après avoir tué une dizaine de soldats Graefiens, Radianne s'estime satisfaite de pouvoir affronter un véritable adversaire.
Radianne : Eh ! Tu n'es pas n'importe qui, n'est-ce pas ?
Urialle : Tout à fait. Je n'ai pas besoin d'une couronne pour être respectée.
Radianne : Tu diriges toutes ces troupes ? Ca ne te fait rien de voir tes alliés mourir ?
Urialle : Et toi, alors ?
Urialle assène un coup que Radianne évite en pivotant vers le sud.
Radianne : Je dirige cette armée uniquement sur ordre des mes parents, je ne suis pas attachée à eux.
Urialle : Ce sont des êtres humains comme toi !
Radianne : La plupart, je ne les connais pas !
Cette arrogance de la part de son adversaire énerve Urialle, alors, elle abat sa masse sur le sol et pour éviter ce coup, Radianne saute sur le côté.
Radianne : Comment espères-tu pouvoir me vaincre ? Tu dois avoir vingt ans de plus que moi. A mon âge, je suis encore très agile.